Le Conseil, la Commission et le Parlement européens ont conclu l'an dernier un accord relatif à l'exportation hors UE de déchets de plastique. Cette réglementation modifiée sur le transfert des déchets (Waste Shipment Regulation) entrera en vigueur cette année, peu après quoi il sera interdit d'exporter des déchets de plastique vers des pays non membres de l'OCDE.
Valipac, l'organisme agréé chargé de la gestion de la responsabilité élargie du producteur pour les emballages industriels en Belgique, lance un cri d'alarme : "À défaut d'investissements massifs dans le développement d'installations de recyclage, le marché de la collecte et du recyclage risque de s'effondrer dans toute l'Europe."
Quelque 100 000 tonnes de déchets d'emballages industriels en plastique sont générées chaque année en Belgique, dont 60 000 tonnes sont collectées dans le but d'être recyclées. 40 % partent pour recyclage vers des régions hors zone OCDE, essentiellement le Vietnam, la Thaïlande, la Malaisie et l'Indonésie. "Cela signifie qu'à court terme, chaque année, environ 24 000 tonnes doivent trouver un marché de débouchés dans nos contrées", calcule Francis Huysman, managing director de Valipac. "Et d'autres flux de déchets viennent s'y ajouter, comme les films agricoles. Le règlement sur le transfert des déchets laisse toutefois la porte entrouverte: les pays non membres de l'OCDE pourront redevenir éligibles à l'exportation après 5 ans. Mais à la condition très stricte notamment d'accorder la priorité à la collecte et au recyclage de leurs propres déchets plastiques. Ce qui ne semble pas être pour demain. Indépendamment du règlement sur le transfert des déchets, la modification du Règlement sur les emballages et déchets d'emballages (PPWR) stipule que les emballages industriels devront être composés de 35 % de matières recyclées d'ici 2030. Et même de 65 % en 2040. Une évolution en soi positive, mais tardive."
Besoin urgent d'une capacité supplémentaire
La Belgique est actuellement le seul État membre de l'UE à avoir mis en place un organisme de gestion spécifique pour la responsabilité élargie du producteur d'emballages industriels. "Nous avons aussi cartographié les destinations finales des déchets d'emballages industriels en plastique belges et nous contrôlons ce qu'il en advient", poursuit Francis Huysman. "Les entreprises utilisatrices d'emballages entretiennent toutefois souvent des a priori (infondés) concernant la qualité des matériaux recyclés par rapport aux matières 'vierges'. Ce qui explique la faiblesse de la demande de plastiques recyclés en Europe, et donc d'emballages issus du recyclage. Le développement de la capacité de recyclage en Belgique et en Europe est en outre insuffisamment stimulé, ce qui serait pourtant nécessaire pour compenser l'interdiction d'exporter vers des pays lointains. Il est crucial, pour créer une chaîne de valeur circulaire et encourager le recyclage en Europe, que l'industrie investisse massivement dans l'utilisation de matériaux recyclés et que les organismes en charge de la responsabilité élargie du producteur dans les différents États membres collaborent plus étroitement."
Francis Huysman, Managing Director Valipac
Initiatives de Valipac
Valipac entend surtout miser sur un changement de mentalité de la part des entreprises."Nous devons convaincre les acteurs d'utiliser des emballages industriels en plastique contenant du recyclat", insiste Francis Huysman."Nous avons accompli une avancée majeure en ce sens avec la plate-forme en ligne myRecycledcontent.be, qui met les fournisseurs d'emballages plastiques à contenu recyclé en rapport avec les utilisateurs professionnels. Mais cela ne suffit pas. Nous devons à présent prendre des mesures pour augmenter la capacité dans nos régions et développer des débouchés locaux. Faute de quoi on risque réellement d'assister à une hausse des coûts de collecte et de traitement de ces déchets, ce qui réduira aussi l'incitation à leur collecte sélective. Et si ce scénario négatif se vérifie, la nouvelle réglementation risque de compromettre la progression vers une économie circulaire à court terme plutôt que de la favoriser."
VALIPAC
Avenue Reine Astrid, 59A bte 11
1780 Wemmel
www.valipac.be
Valipac, l'organisme agréé chargé de la gestion de la responsabilité élargie du producteur pour les emballages industriels en Belgique, lance un cri d'alarme : "À défaut d'investissements massifs dans le développement d'installations de recyclage, le marché de la collecte et du recyclage risque de s'effondrer dans toute l'Europe."Quelque 100 000 tonnes de déchets d'emballages industriels en plastique sont générées chaque année en Belgique, dont 60 000 tonnes sont collectées dans le but d'être recyclées. 40 % partent pour recyclage vers des régions hors zone OCDE, essentiellement le Vietnam, la Thaïlande, la Malaisie et l'Indonésie. "Cela signifie qu'à court terme, chaque année, environ 24 000 tonnes doivent trouver un marché de débouchés dans nos contrées", calcule Francis Huysman, managing director de Valipac. "Et d'autres flux de déchets viennent s'y ajouter, comme les films agricoles. Le règlement sur le transfert des déchets laisse toutefois la porte entrouverte: les pays non membres de l'OCDE pourront redevenir éligibles à l'exportation après 5 ans. Mais à la condition très stricte notamment d'accorder la priorité à la collecte et au recyclage de leurs propres déchets plastiques. Ce qui ne semble pas être pour demain. Indépendamment du règlement sur le transfert des déchets, la modification du Règlement sur les emballages et déchets d'emballages (PPWR) stipule que les emballages industriels devront être composés de 35 % de matières recyclées d'ici 2030. Et même de 65 % en 2040. Une évolution en soi positive, mais tardive."Besoin urgent d'une capacité supplémentaireLa Belgique est actuellement le seul État membre de l'UE à avoir mis en place un organisme de gestion spécifique pour la responsabilité élargie du producteur d'emballages industriels. "Nous avons aussi cartographié les destinations finales des déchets d'emballages industriels en plastique belges et nous contrôlons ce qu'il en advient", poursuit Francis Huysman. "Les entreprises utilisatrices d'emballages entretiennent toutefois souvent des a priori (infondés) concernant la qualité des matériaux recyclés par rapport aux matières 'vierges'. Ce qui explique la faiblesse de la demande de plastiques recyclés en Europe, et donc d'emballages issus du recyclage. Le développement de la capacité de recyclage en Belgique et en Europe est en outre insuffisamment stimulé, ce qui serait pourtant nécessaire pour compenser l'interdiction d'exporter vers des pays lointains. Il est crucial, pour créer une chaîne de valeur circulaire et encourager le recyclage en Europe, que l'industrie investisse massivement dans l'utilisation de matériaux recyclés et que les organismes en charge de la responsabilité élargie du producteur dans les différents États membres collaborent plus étroitement."Initiatives de ValipacValipac entend surtout miser sur un changement de mentalité de la part des entreprises."Nous devons convaincre les acteurs d'utiliser des emballages industriels en plastique contenant du recyclat", insiste Francis Huysman."Nous avons accompli une avancée majeure en ce sens avec la plate-forme en ligne myRecycledcontent.be, qui met les fournisseurs d'emballages plastiques à contenu recyclé en rapport avec les utilisateurs professionnels. Mais cela ne suffit pas. Nous devons à présent prendre des mesures pour augmenter la capacité dans nos régions et développer des débouchés locaux. Faute de quoi on risque réellement d'assister à une hausse des coûts de collecte et de traitement de ces déchets, ce qui réduira aussi l'incitation à leur collecte sélective. Et si ce scénario négatif se vérifie, la nouvelle réglementation risque de compromettre la progression vers une économie circulaire à court terme plutôt que de la favoriser."VALIPACAvenue Reine Astrid, 59A bte 111780 Wemmelwww.valipac.be
