Prévisions de croissance pour 2019

La Fédération des entreprises de Belgique (FEB), qui représente quelque 50 000 entreprises à travers 40 fédérations adhérentes, prend chaque semestre le pouls des évolutions conjoncturelles dans les différents secteurs. Selon sa dernière enquête, 38 % des secteurs, dont celui de l'industrie graphique, ont vu leur production augmenter au cours de la deuxième moitié de 2018. " Un léger recul est perceptible par rapport à notre consultation précédente (près de 43 %), mais il ne s'agit pas non plus d'une baisse préoccupante. " L'industrie papetière faire partie des 19 % de secteurs ayant vu leur production s'inscrire en recul.
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La Fédération des entreprises de Belgique (FEB), qui représente quelque 50 000 entreprises à travers 40 fédérations adhérentes, prend chaque semestre le pouls des évolutions conjoncturelles dans les différents secteurs. Selon sa dernière enquête, 38 % des secteurs, dont celui de l'industrie graphique, ont vu leur production augmenter au cours de la deuxième moitié de 2018. " Un léger recul est perceptible par rapport à notre consultation précédente (près de 43 %), mais il ne s'agit pas non plus d'une baisse préoccupante. " L'industrie papetière faire partie des 19 % de secteurs ayant vu leur production s'inscrire en recul.L'industrie graphique s'attend à ce que son activité économique reste stable au cours des six prochains mois, idem pour sa rentabilité. Les papetiers en revanche prévoient une contraction sur les deux plans. Pour ce qui concerne les investissements, l'industrie graphique tablait encore en mai sur une augmentation, mais elle mise désormais sur un niveau stable, comme c'est le cas à présent dans 60 % de l'ensemble des secteurs. Un nombre croissant de ceux-ci (28 % contre près de 10 % en mai), dont l'industrie graphique et la branche papetière, s'attendent à un recul de l'emploi pour le prochain semestre.Une croissance économique de 1,5 à 1,75 % " dans le meilleur des cas " est encore possible en 2019, selon la FEB : " Mais dans l'éventualité d'un 'Brexit dur', elle pourrait même retomber à moins de 1 %, voire moins de 0,5 % dans le pire des cas - si d'autres problèmes devaient venir s'ajouter. Dans ce contexte, il est important que le gouvernement tienne bon et mène à leur terme l'ensemble des dossiers importants (jobsdeal, budget mobilité, approvisionnement énergétique, douane, enveloppe bien-être). " La FEB constate, sur la base des prévisions pour les six prochains mois, que les secteurs sont relativement incertains pour l'avenir : " Alors qu'un secteur sur trois était encore optimiste en mai dernier, ils ne sont plus qu'un sur sept aujourd'hui. Ce manque de prévisibilité de l'activité économique est clairement la conséquence de l'augmentation des risques et incertitudes nationaux et étrangers. " La FEB place dans cette catégorie, notamment le Brexit, le budget italien et les tensions commerciales internationales.Le souhait de la FEB de voir le gouvernement tenir bon n'aura même pas passé le cap de l'An neuf - même si des élections anticipées ne semblent pas actuellement à l'ordre du jour. Sur ces entrefaites, le budget italien pour 2019 a bien été adopté après avoir été adapté sous la pression de l'UE. Restent l'issue incertaine du Brexit et les turbulences dans les relations commerciales à l'international. Puissent la raison et la stabilité l'emporter.2018 fut, sauf erreur, une année sans grands incidents dans le domaine de la cybercriminalité. À l'exception notable de cette dépêche tombée in extremis, concernant l'attaque dont fut victime une imprimerie de journaux aux États-Unis. La diffusion de quelques grands quotidiens, dont le New York Times et le Wall Street Journal, s'en est trouvée perturbée le 30 décembre.Le communiqué soulignait l'impact potentiel des cybercriminels sur le monde des entreprises. Une connexion Internet est aujourd'hui une condition indispensable à la conduite d'une entreprise, tant dans les bureaux que dans l'environnement de production. L'essor de l'Industrie 4.0 renforce la dépendance des entreprises par rapport à l'autoroute de l'information. Ce qui signifie hélas également qu'elles sont aussi toujours plus vulnérables face à la cybercriminalité.Le risque pour elles d'être victimes à l'avenir de tentatives de chantage et de sabotage par des malandrins du Net est donc de plus en plus patent. Le but de l'attaque sur la distribution des journaux américains était de créer le chaos. Mais les cyberes-crocs peuvent tout aussi bien s'être mis en tête de voler vos données, piller votre compte en banque ou vous rançonner contre un accès retrouvé à votre propre réseau.Ce qui sous-entend aussi, surtout dans ce dernier cas, que ces vandales sont parfaitement en mesure de semer le désordre dans votre parc-machines et votre prépresse. L'Industrie 4.0 promet de multiples bienfaits, mais votre équipement et le réseau sont dès lors censés être en ligne en permanence. La bonne nouvelle est toutefois que l'Industrie 4.0 n'a pas encore per-colé dans toutes les entreprises. Les virtuoses du rançongiciel n'y sont pas encore très actifs (on le suppose), et votre équipement n'est (probablement) pas encore piratable de l'extérieur. 2019 est donc une bonne année pour tout barricader. Du boulot en perspective pour les fournisseurs et les fabricants.L'importance de la protection électronique de votre entreprise n'est pas à sous-estimer. Vous veillerez donc à vous doter d'un antivirus, activer un pare-feu, installer le plus rapidement possible toutes les mises à jour de vos logiciels et configurer des mots de passe forts. Les spécialistes de la sécurité Internet vous confirmeront toutefois qu'un système est impossible à protéger à cent pour cent. Ils n'ont pas tout à fait tort, mais en même temps, ils ont tout intérêt à ce que rien ne change.Les grands éditeurs, Microsoft en tête, refilent volontiers la patate chaude à l'utilisateur. À charge pour lui de cuirasser ses systèmes, imaginer des mots de passe incraquables et colmater toutes les failles laissées par les développeurs. Sauf que dans la pratique, cela ne fonctionne pas ainsi. Le collaborateur qui raccorde une machine sur Internet utilise dans la quasi-totalité des cas le mot de passe standard spécifié par le constructeur. Ces mots de passe sont connus des cybercriminels, qui n'ont ainsi plus qu'à pousser la porte. Jusqu'ici, c'était surtout les caméras de sécurité que les hackers pirataient les doigts dans le nez. Bientôt, ce sera le tour de votre presse huit couleurs.Le souhait pour 2019 est que fabricants et fournisseurs prennent leurs responsabilités. Qu'ils développent des logiciels solides et livrent à leurs clients des applications inviolables. Chez un constructeur automobile, les serrures aux portières, les freins et les essuie-glaces sont fournis d'usine. Aux éditeurs de prévoir un pare-feu actif, un logiciel antivirus, une gestion claire des mots de passe, le cryptage des informations envoyées et les mises à jour automatiques. Idem pour tout fabricant qui dote ses machines d'une connexion Internet. Ce n'est vraiment pas sorcier à faire. En attendant, notre conseil : à l'achat d'un logiciel ou d'un matériel, demandez toujours au fournisseur comment il va résoudre ce problème pour vous.Nous sommes en 2019 : un engin motorisé se balade sur la face cachée de la Lune, des drones livrent des colis et les premiers taxis à conduite autonome sont un fait. Les possibilités semblent illimitées et pourtant des graphistes continueront, cette année encore, d'appeler régulièrement leur imprimeur pour savoir comment ils doivent livrer leur PDF - nous en prenons le pari. Les études ne sont pas unanimes, mais un fort pourcentage de tous les PDF livrés contiennent toujours des erreurs, et de belles bourdes sont encore commises au niveau (typo)graphique.Maigre consolation : la livraison des PDF se passe beaucoup mieux qu'il y a disons une décennie. Le secteur graphique a fait de son mieux pour résoudre le problème. Les imprimeries fournissent des instructions sur leur site Web et elles ont mis en place des contrôles pour les fichiers à l'entrée de leur flux de production. Le Ghent Workgroup a réalisé des prouesses en répertoriant chaque variante imaginable dans ses spécifications. Toute l'information est gratuitement disponible et peu sujette à l'interprétation. Rien n'empêche de travailler avec un flux RBV - sauf l'ignorance de la partie qui livre les fichiers.Un seul problème subsiste en fait : les graphistes et les clients sont toujours censés s'informer activement sur les paramètres à utiliser et les standards de livraison à respecter - ce dont ils ont rarement l'envie. Nous vivons dans un monde de facilité. Commander un imprimé doit être simple. La technique ne peut plus constituer un obstacle.L'exportation au format PDF demande toutefois encore de faire des choix et de résoudre des problèmes. L'utilisateur InDesign qui exporte un PDF voit souvent s'afficher un petit signal d'avertissement jaune accompagné d'une énumération laconique des problèmes qu'il ne peut souvent pas ou plus résoudre. Mieux vaudrait que les paramètres du programme de mise en page tiennent compte, dès le début de la création, des limitations de la technique d'impression et de finition choisie. InDesign, par exemple, intègre un système de contrôle en amont, qui vérifie en cours de processus si le travail de mise en page correspond à un profil préspécifié. Ce profil doit être composé et ensuite activé par le graphiste lui-même - ce qui est rarement, voire jamais, le cas dans la pratique.Même celui qui, dans son coin, a pris la peine d'activer le profil de base a toujours la possibilité de tirer des lignes épaisses d'un millième de point, de placer des images d'une résolution de 10 dpi, d'utiliser des polices sans en posséder la licence ou de définir un noir à quatre fois 100 %. Un tel contrôle n'a donc guère de sens. Il n'empêche que la base de la solution est là.Il ne doit rien y avoir de rébarbatif à concevoir un imprimé. Les limitations et les impératifs techniques de l'imprimeur, du brocheur et des matériaux employés sont connus et aisément résumables dans un format normalisé. Un tel fichier peut parfaitement être stocké dans une base de données ouverte sur Internet.Il serait bon que le logiciel de mise en page aille automatiquement chercher les prescriptions correctes sur le Net, à partir du moment où le graphiste a indiqué auprès de quel prestataire (et sur quel support) son travail sera imprimé. Le programme pourrait alors déjà prévenir, dès le travail de mise en page, quelles manipulations risquent de poser des problèmes techniques à l'impression.La plupart des problèmes sont en effet directement liés à l'entreprise et au support. Ils peuvent donc être ajoutés de manière standard dans le profil de contrôle en amont. Et tant qu'à se souhaiter des choses pour 2019 : merci de penser à un avertissement clair pour le graphiste s'il sélectionne une police un peu vieillotte, sans symbole Euro.Certaines inventions mettent tellement de temps à percer qu'on en oublierait presque qu'elles eurent pour vocation de changer le monde. La réalité augmentée (RA) et la réalité virtuelle (RV) en sont de beaux exemples. Nous avons tous au moins une fois vu une figurine s'agiter sur une annonce de journal à l'écran de notre smartphone et peut-être nous sommes-nous retrouvés dans l'habitacle d'un vaisseau spatial par la magie d'un casque RV. Mais il serait grandement exagéré d'en conclure que nous évoluons désormais dans un monde virtuel ou que nous sommes régulièrement surpris par des ajouts faits à la réalité. Et c'est bien dommage, car la RA permet la fusion des mondes analogique et numérique. De quoi rendre possibles de spectaculaire combinaisons entre l'imprimé et le smartphone.L'un des obstacles à l'essor de la RA était une courbe d'apprentissage relativement raide avant d'arriver à concevoir une bonne application. Si l'idée à la base d'un projet RA pouvait déjà être dure à naître, son exécution demandait encore plus d'énergie, de temps et d'argent. Pour les applications qui voyaient malgré tout le jour, l'utilisateur devait en outre d'abord télécharger une app séparée. Et ce qui lui était donné de voir était souvent décevant. Les studios créatifs ne se précipitaient dès lors pas pour en proposer et c'est ainsi que la demande de nouvelles possibilités ne fut pas créée. Ce à quoi vint s'ajouter l'expérimentation malheureuse de Google avec la Google Glass. Les lunettes numériques auraient dû générer l'expérience RA idéale, mais la barre du concept était placée trop haut.La RA n'a pas disparu pour autant. Mieux même, 2019 semble être l'année de son grand retour. Et ce pour toutes sortes de raisons. Une plate-forme dédiée à la RA (ARKIT) a été ajoutée à iOS 12, le système d'exploitation des iPhones et iPads d'Apple. De quoi grandement faciliter la vie des développeurs désireux d'intégrer de la RA dans des applis. Peu après l'introduction d'AR-KIT, Android a sorti ARCore, qui a le même objectif.On voit de plus en plus de logiciels sur le marché qui rendent la partie créative nettement plus aisée. Adobe a annoncé en octobre son Project Aero, une application expérimentale qui permet au designer d'ajouter une animation 3D au monde réel sur l'écran en un tournemain. Nous pouvons nous attendre à court terme à un nombre croissant d'outils de conception qui vont mettre la RA à la portée des créatifs et des infographistes. Les développements dans le domaine du traitement d'image, de l'animation et de la vidéo s'enchaînent entre-temps à vitesse grand V, rendant le potentiel de la réalité augmentée toujours plus spectaculaire. Un bel exemple en est Photo Wake Up, qui fait qu'une personne ou un personnage sur une photo, un dessin ou une peinture s'anime " spontanément " et s'avance vers le spectateur en trois dimensions.La réalité augmentée fait converger les mondes en ligne et hors ligne. Son développement est dès lors une excellente nouvelle pour la branche graphique. Les imprimeries qui possèdent leur propre département DTP vont pouvoir bientôt proposer à leurs clients de se charger elles-mêmes de l'exécution du volet RA de l'imprimé.Une autre raison encore fait que les développeurs de logiciels croient de nouveau à la RA. La 5G va se déployer partout dans le monde à plus ou moins brève échéance. La bande passante et la vitesse du réseau mobile vont s'en trouver spectaculairement augmentées. Autrement dit, toutes sortes d'applications, dont la RA, vont pouvoir être implémentées en meilleure qualité.Mais il y a mieux. Les observateurs et spécialistes de la veille technologique prévoient que la 5G va avoir des implications sur de multiples terrains. À la différence de sa devancière 4G, la 5G exploite trois fréquences distinctes en même temps, ce qui contribue à fortement augmenter non seulement le débit, mais aussi la portée et la fiabilité. Le réseau est capable d'échanger les signaux directement avec les récepteurs - le signal " suit " le récepteur, pour ainsi dire - ce qui le rend beaucoup plus efficace que ses prédécesseurs. Il met fin de cette manière au problème de la faiblesse, voire de l'absence, du réseau à l'intérieur des bâtiments.Les développements vont bon train, et avec les futures voitures autopilotées, les nouvelles technologies dans les soins de santé et l'Internet des objets, le réseau 4G offre des possibilités trop limitées. L'arrivée de la 5G est moins un souhait de l'industrie qu'une nécessité. Une connexion mobile à ce point améliorée signifie aussi que les équipements peuvent beaucoup mieux communiquer entre eux, parce que la latence est fortement réduite. Bonne nouvelle pour l'Internet des objets. Pour faire passer le pilotage du flux de production et la conduite des machines à la vitesse supérieure, il faudra plus de bande passante.Comme jadis avec l'arrivée de l'Internet haut débit, on n'avait pas prévu l'avènement de phénomènes comme YouTube. Difficile donc de prédire quels nouveaux développements seront mis en route avec la 5G. Dans l'industrie graphique, nous avons l'habitude d'innover et de vivre avec notre temps. Il est donc évident que nous tenons les évolutions à l'oeil. Aussi formulons-nous le voeu que les professionnels graphiques puissent tirer au maximum profit de toutes les opportunités offertes par cette nouvelle technologie.