Le symposium européen de l'emballage de l'ISTA (International Safe Transit Association) s'est tenu cette année à Amsterdam. Des orateurs y ont pris la parole au nom d'acteurs mondiaux, tels qu'Amazon ou Ikea, qui sans exception, travaillent d'arrache-pied à la durabilisation de leurs emballages d'expédition.
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Le symposium européen de l'emballage de l'ISTA (International Safe Transit Association) s'est tenu cette année à Amsterdam. Des orateurs y ont pris la parole au nom d'acteurs mondiaux, tels qu'Amazon ou Ikea, qui sans exception, travaillent d'arrache-pied à la durabilisation de leurs emballages d'expédition.Le monde des emballages de transport est en pleine mutation. Un produit emballé ou une collection de produits conditionnés sur une palette, éventuellement dans un conteneur, parcourt un nombre croissant d'étapes avant de parvenir à sa destination ultime. Ce qui s'explique par l'internationalisation du commerce, mais aussi par un maillage toujours plus fin de la distribution. L'e-commerce joue un rôle important dans cette évolution. Les chargeurs mettent tout en oeuvre pour que l'emballage et le produit qu'il contient franchissent la ligne d'arrivée tous les deux intacts. Car même si le contenu arrive indemne, un client final exigeant risque de refuser un envoi reçu dans un emballage abîmé. En plus d'être impeccable, la combinaison produit-emballage ne doit pas non plus irriter par un usage démesuré de matériau d'emballage ou par des dimensions excessives. Ce qui, outre l'impact environnemental lié à une consommation de matière superflue, se double de frais de transport inutilement élevés.En tant que numéro un mondial de la vente en ligne, Amazon a un rôle de pionnier à jouer dans la mise au point d'emballages d'expédition optimaux, a déclaré Eric Hiser, de l'ISTA, lors du symposium. En sa qualité de vice-président, Hiser est responsable de la branche technique de l'ISTA. Il a indiqué qu'Amazon a formulé diverses directives entre-temps à ce point entrées dans les moeurs que l'ISTA les a reprises à son compte. Telle, par exemple, ISTA 6-Amazon.com - SIOC (Ship In Own Container) pour les combinaisons produit-emballage envoyées hors carton chez le consommateur. Il existe aussi ISTA 6 Amazon.com - Overboxing pour les combinaisons produit-emballage expédiées dans un suremballage.Mais Amazon va plus loin encore, a poursuivi Hiser. L'entreprise de vente en ligne compte infliger des sanctions aux entreprises d'e-fulfilment avec lesquelles elle collabore si celles-ci ne se conforment pas à son programme " Frustration-free ", en français " Déballer sans s'énerver ". Ceux qui prennent les devants seront en revanche gratifiés d'une prime. " Un emballage certifié 'Déballer sans s'énerver' est composé à 100 % de matériaux recyclés, facile à ouvrir et conçu de façon à ce que les produits puissent être retournés dans leur paquet d'origine. C'est-à-dire sans nécessiter de suremballage supplémentaire. " Telle est la description qu'en fournit Amazon. Ce concept, introduit dès 2008, a été mis au point pour que les consommateurs puissent déballer les produits commandés le plus facilement et avec le moins de déchets d'emballages possible. L'emballage doit en outre être sorti de tests en laboratoire avec un minimum de dégâts.L'exigence d'un emballage zéro frustration est - actuellement - limitée aux boîtes de plus de 46 x 36 x 20 cm, d'un poids de maximum 9 kilos, a expliqué Hiser. " Amazon n'exige rien sans offrir son aide en retour. Ce qu'elle fait à travers le réseau APASS (Amazon Packaging & Support Supplier network). Un document explique comment les fournisseurs peuvent satisfaire aux exigences des directives. Un programme de formation est également prévu pour aider leur personnel à choisir le bon emballage pour chaque produit." Amazon donne d'ailleurs le bon exemple en expédiant sa liseuse Kindle dans une " boxelope " (boîte-enveloppe) de conception propre. La genèse en a été rappelée par les ingénieurs en packaging Katie Exum et Gary Dong, d'Amazon Lab126, l'agence de design d'emballages d'Amazon à Seattle (États-Unis). À mi-chemin entre la boîte (box) et l'enveloppe, la " boxelope " a pour avantage d'épouser étroitement la forme du contenu. Selon les propres tests approfondis d'Amazon, elle offre une protection accrue du produit tout au long du trajet logistique jusque chez le consommateur.Selon Allan Dickner, Packaging Development manager chez Ikea, tous les emballages du géant de l'ameublement bon marché sont conformes au principe auto-imposé de " design démocratique ". Un emballage doit ainsi satisfaire aux exigences posées par tous les parcours qu'un produit peut potentiellement emprunter avant d'arriver chez le client. L'achat peut aussi bien s'être opéré en ligne que dans un magasin physique, en ce compris les différentes variantes possibles pour le " dernier kilomètre ". " Cela va de la livraison directe par un service de coursier à la récupération auprès d'un point de dépôt ", dit Dickner.Il poursuit : " Le consommateur est le principal sujet d'attention pour la conception d'un emballage. Ikea est une entreprise durable, ce qui doit être perceptible dans l'emballage. Plutôt que de voir l'emballage comme un mal nécessaire, nous voulons que le consommateur en retienne une expérience positive. Ce qui veut dire d'un point de vue environnemental aussi. " Un produit endommagé est, dans tous les cas, le pire des scénarios, tant pour l'environnement que pour le consommateur ", a souligné Dickner. " On peut toujours l'irriter avec trop d'emballage, mais le renvoi du produit et un nouvel envoi par Ikea sont davantage dommageables pour le milieu qu'un éventuel suremballage. "Dans sa quête de l'emballage le plus respectueux possible de l'environnement, Ikea utilise exclusivement des matériaux recyclables. Ceux qui sont d'origine naturelle ont la préférence, le summum étant l'emballage monomatière. " En plus d'être le plus responsable d'un point de vue environnemental, il est celui dont le consommateur peut se débarrasser le plus facilement après usage ", dit Dickner. Et d'ajouter qu'Ikea a totalement aboli l'utilisation d'EPS (frigolite) pour la protection des produits dans ses emballages d'expédition en 2015. Le polystyrène expansé a été remplacé par du carton. De quoi permettre à la marque suédoise d'économiser 8 000 kilos de plastique chaque année.Seulement 9 % de l'ensemble des emballages Ikea - quatre milliards par an - sont encore en plastique. Ce matériau reste de mise pour les sachets, les films étirables et thermorétractables et les bandes de cintrage destinées à assurer les palettées.À partir de 2020, tous les produits plastiques devront être constitués pour 20 % au minimum de matériaux naturels ou recyclés. Dès 2030, Ikea veut être totalement " zéro fossile " pour ce qui est de ses emballages. Toujours dans sa quête d'une responsabilité environnementale maximale, l'enseigne a partiellement opéré la transition des palettes en bois vers des palettes en carton. Le marchand d'ameublement est en outre parvenu à réduire le poids des palettes en carton, en passant, pour leur composition, d'un grammage papier de 120 g en 2012 à 60 g en 2015, selon les chiffres de Dickner. De quoi économiser 30 000 tonnes de carton chaque année. La palette peut en outre supporter des charges jusqu'à 30 % plus lourdes : 1 500 kg au lieu de 1 200 kg. Les coûts par palette ont en outre été réduits, de 10 à 6 cents par palette.