Avec My Recycled Content, Valipac, l'organe de gestion en charge de la responsabilité élargie pour les emballages industriels en Belgique, a signé une première mondiale concernant la promotion de l'utilisation de recyclat dans les emballages plastiques industriels. Les entreprises du secteur de l'emballage peuvent consulter le site pour savoir chez quels producteurs d'emballages ils peuvent commander des matériaux contenant au moins 30% de recyclat de post-consommation.
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Avec My Recycled Content, Valipac, l'organe de gestion en charge de la responsabilité élargie pour les emballages industriels en Belgique, a signé une première mondiale concernant la promotion de l'utilisation de recyclat dans les emballages plastiques industriels. Les entreprises du secteur de l'emballage peuvent consulter le site pour savoir chez quels producteurs d'emballages ils peuvent commander des matériaux contenant au moins 30% de recyclat de post-consommation. L'application de recyclat dans les emballages plastiques a aussi été fortement encouragée par l'Union européenne, qui vise au final une part totale de 10 millions de tonnes de plastique recyclé en 2025. Il s'agit ici d'un chiffre cumulatif recouvrant les plastiques recyclés de tous les secteurs (automobile, électro, packaging, etc.). My Recycled Content, la nouvelle initiative de Valipac visant à stimuler l'utilisation de plastique recyclé dans les emballages industriels, a pris un départ sur les chapeaux de roue. Sans trop de publicité depuis le lancement officiel le 1er janvier, sept entreprises se sont déjà répertoriées sur le site MyReycledcontent.com à l'heure de clôturer la présente édition. "Des entreprises qui vendent des plastiques d'emballage comportant au minimum 30% de recyclat de post-consommation", précise Filip Vangeel, responsable Économie circulaire de Valipac. Il s'agit d'Aldoplastics (Allemagne), Hipac (Italie), Hobon (Belgique), Duoplast (Belgique), Oerlemans (Pays-Bas), Polyseal (Belgique) et Trioworld (Suède). Les sociétés tant belges qu'internationales sont invitées à se faire connaître sur le site. On sait dans la pratique que les emballeurs traitent beaucoup avec de grands fournisseurs internationaux. Sans doute seront-ils plus nombreux encore à la parution de cet article. "Les entreprises inscrites jusqu'ici sont tous des fournisseurs de films souples", poursuit Vangeel. "Nous espérons dès lors que les fabricants et fournisseurs de plastiques rigides se manifesteront eux aussi. Douze entreprises sont en voie d'admission, mais elles doivent encore se mettre en ordre de certification. Au moins un producteur mondial de plastiques rigides figure d'ailleurs sur la liste. My Recycled Content n'a pas vocation à être une plate-forme d'échange où les entreprises peuvent acheter et vendre, mais les utilisateurs peuvent y trouver des fournisseurs certifiés." La première étape du suivi pour recruter activement davantage de participants a consisté en l'envoi d'un mailing - par le truchement de leur fédération professionnelle - aux membres adhérents de Valipac. "Nous n'étions pas sûrs au début du pourcentage de plastique recyclé à imposer", dit Vangeel. "Nous avons effectué une étude comparative, d'où il est ressorti que 30% est grosso modo la limite basse de ce qui est proposé sur le marché, certainement pour les films et les feuilles. "En rapport, je suppose, avec la taxe plastique introduite au Royaume-Uni sur les emballages comportant moins de 30% de plastique recyclé." Le pourcentage de recyclat effectivement présent dans un matériau d'emballage donné dépend entièrement de son origine, confie Vangeel. "Dans un film étirable fabriqué entièrement à partir de films étirables, le taux peut être relativement élevé. Certains fabricants vont jusqu'à 60% tout en conservant les mêmes propriétés. Tout dépend naturellement aussi de la quantité d'additifs, de colorants et d'encre présente dans un matériau d'emballage. Moins il y en a, meilleure est la qualité du recyclat, et plus le pourcentage de matière recyclée que l'on peut ajouter dans un matériau d'emballage peut être élevé." Les entreprises qui achètent des emballages ou des matériaux d'emballage comportant un minimum de 30% de plastique recyclé de post-consommation ont droit à une prime de 50 euros par tonne. Ces 50 euros ne sont pas subsidiés par les autorités mais payés par les cotisations des membres de Valipac. Toutes les grandes fédérations professionnelles de Belgique - dont Fevia, Comeos, Detic, Fema et Indufed - sont affiliées à Valipac. Pour donner une idée de ce que représente cet incitant, Vangeel estime que, dans le cas du film, une tonne de matière vierge coûte 2 000 euros et une tonne de matériau recyclé 1 500 euros. "À première vue, 50 euros ce n'est donc pas grand-chose. Mais l'utilisation de plastique recyclé peut poser certains défis pendant le processus de production des films. Au final, la différence de prix entre un film vierge et un circulaire est relativement mince. Les 50 euros/tonne sont alors bienvenus et constituent un bon incitant de prix, avons-nous compris des transformateurs qui fournissent le matériau aux emballeurs." Pour donner l'assurance qu'un matériau d'emballage comporte au moins 30% de matière recyclée, un producteur doit pouvoir présenter un certificat qui en atteste. "Nous travaillons de préférence avec des systèmes de certification accrédités, qui sont affiliés à la plate-forme Polycert Europe. Un certificat est aussi la seule manière de contrôler la teneur en matière recyclée, car un examen visuel du matériau n'en révèle rien ou presque. Ensuite, nous allons procéder à des audits dans les entreprises qui utilisent les emballages. Nous vérifions dans leur comptabilité qu'elles ont bien acheté le matériau auprès d'un fournisseur certifié. Ce que nous pouvons faire relativement facilement en vérifiant le bon de livraison chez le client." Valipac ne s'est pas fixé d'objectif chiffré, dit Vangeel. "Nous verrons en fin d'année combien d'entreprises se sont inscrites et combien de tonnes de recyclat nous aurons enregistrées. En fonction de cela, nous rectifierons éventuellement le tir." J'ai en tout cas déjà un paquet d'invitations pour aller parler devant différentes organisations et lors d'évènements. Espérons que cela débouche là aussi sur de nouvelles inscriptions." En décembre, Valipac a reçu son nouvel agrément pour cinq ans (années 2022 à 2026 comprise). Le plan d'affaires de l'organisme en charge du recyclage des déchets d'emballages industriels a ainsi en même temps été approuvé pour cette période. My Recycled Content est l'un des piliers du plan d'affaires de Valipac pour les cinq années à venir. Un deuxième axe va constituer à continuer d'encourager la collecte sélective. Le système de primes actuel est prolongé et légèrement adapté pour inciter encore plus d'entreprises à trier leurs déchets d'emballages industriels: la prime de démarrage est portée de ?100 à ?150 (en principe pour tous les matériaux d'emballage) et Valipac introduit une nouvelle prime de recyclage de ?10/tonne pour le métal. En outre - troisième pilier - depuis le 1er janvier 2022 de cette année, Valipac stimule le recyclage local des emballages industriels en plastique par le biais de trois primes cumulables: 20 ?/tonne pour le recyclage au sein de l'UE ; 10?/tonne pour le recyclage dans un rayon de 300 km autour de Bruxelles et 5?/tonne pour le recyclage par des recycleurs certifiés EuCertPlast ou équivalent. Ces rétributions sont attribuées aux parties qui ont le pouvoir de décision sur le recyclage effectif (collecteur ou trader affilié). Dans le cadre du quatrième pilier, Valipac doit identifier toutes les destinations des déchets d'emballages et contrôler leur recyclage effectif. Un programme d'audit des recycleurs doit être établi pour vérifier que les déchets sont effectivement recyclés et que le recyclage se déroule dans des conditions écologiques et socialement éthiques, comparables à celles de l'UE. Au moins 90% du tonnage qui part en trading doit être audité annuellement. Le cinquième pilier de la politique de Valipac pour la période qui court jusqu'en 2026 concerne une adaptation des tarifs pour ses clients. En soutien de ces activités supplémentaires, Valipac se dit contrainte d'adapter ses tarifs pour la première fois en 20 ans concernant les quantités d'emballages mises sur le marché par ses clients. Le tarif, à partir de 2022, pour les déchets d'emballages recyclables (hors plastique) est de 17 ?/tonne ; celui des emballages en plastiques recyclables est de 53 ?/tonne et celui des emballages non recyclables, de 80 ?/tonne. Pour les emballages réutilisables, il est de zéro.