Ce constat peut aussi s'interpréter autrement, dit Marc Vandenbroucke. " En achetant local au lieu de sous-traiter ses imprimés à des producteurs d'Europe de l'Est, on contribue aussi à ce que le secteur graphique puisse maintenir la tête hors de l'eau. Ce qui ne vaut d'ailleurs pas uniquement pour les achats d'imprimés. Car il importe plus que jamais de se montrer solidaire des producteurs locaux. Quand je dis local, je ne pense pas seulement à la Belgique, mais aussi aux pays voisins. Ainsi 35 % des 2,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires réalisés l'an dernier par le secteur graphique national étaient destinés à l'exportation vers les Pays-Bas et la France. La solidarité dépasse les frontières. "
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Ce constat peut aussi s'interpréter autrement, dit Marc Vandenbroucke. " En achetant local au lieu de sous-traiter ses imprimés à des producteurs d'Europe de l'Est, on contribue aussi à ce que le secteur graphique puisse maintenir la tête hors de l'eau. Ce qui ne vaut d'ailleurs pas uniquement pour les achats d'imprimés. Car il importe plus que jamais de se montrer solidaire des producteurs locaux. Quand je dis local, je ne pense pas seulement à la Belgique, mais aussi aux pays voisins. Ainsi 35 % des 2,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires réalisés l'an dernier par le secteur graphique national étaient destinés à l'exportation vers les Pays-Bas et la France. La solidarité dépasse les frontières. " Afin de mieux cerner l'impact de la crise actuelle, la fédération patronale Febelgra, en collaboration avec le fonds de formation GRAFOC, a sondé le secteur graphique une première fois en mars 2020 et de nouveau, fin avril. Ce qu'en dit Marc Vandenbroucke : " Les chiffres de mars sur la situation socioéconomique des entreprises n'étaient pas si mauvais, mais les résultats de fin avril ont révélé une situation sensiblement dégradée. Probablement seront-ils encore plus extrêmes pour le mois de mai. Puis viendra l'été, une période de toute façon plus calme. Les perspectives ne sont donc pas roses. Tout le monde espère une reprise à l'automne mais les budgets marketing de la plupart des entreprises sont gelés jusqu'à nouvel ordre, ce qui ne va certainement pas aider. Pour l'instant, c'est la bouteille à l'encre. " " Pour résumer, nous nous attendons à un recul moyen à 35 à 50 % de leur chiffre d'affaires pour la plupart des entreprises graphiques, et ce alors que les frais fixes, comme les leasings et les crédits, vont continuer de courir. À peine 6 % des entreprises ne signalent aucune baisse de commandes pour avril et n'en prévoient pas non plus. Ce sont pour l'essentiel, des imprimeries qui travaillent pour les secteurs agro, pharma et alimentaire. " Les résultats des enquêtes ont été transmis au Ministre de l'Emploi et de l'Économie ainsi qu'à la FEB (Fédération des entreprises de Belgique). Febelgra est par ailleurs en pourparlers avec d'autres fédérations afin de créer une assise de revendication de mesures de soutien supplémentaires. Marc Vandenbroucke : " Febelgra plaide notamment au sein des différentes commissions de la FEB pour une prolongation du chômage temporaire, de préférence jusqu'à la fin de l'année. Des mesures importantes ont déjà été prises par le gouvernement, mais plus de 30 % des entreprises considèrent que des interventions supplémentaires sont nécessaires. Les petites PME surtout ont besoin d'un complément de mesures. Il convient certainement d'en tenir compte pour préparer la relance de l'économie. " Il ne fait d'ores et déjà aucun doute pour Marc Vandenbroucke que des entreprises graphiques devront fermer leurs portes. " Espérons que les dégâts resteront limités, mais une autre chose ne va pas aider : à savoir la perception fautive, que nous devons combattre, qu'imprimer du papier est polluant et détruit les forêts. Mais foin de pessimisme ; concluons sur une note positive. L'efficience de la plupart des entreprises graphiques belges est heureusement assez bonne. Elles continuent d'investir dans des techniques plus modernes et dans l'automatisation, ce qui leur permet de produire de manière plus rapide et efficace et d'améliorer leur flexibilité. Espérons que toute cette crise du coronavirus agisse comme un déclencheur pour mettre fin à la guerre des prix qui ravage le secteur depuis des années.