Jetons un rapide regard rétrospectif sur un sujet similaire qui saute aux yeux: la voiture. Quand l'idée s'est dégagée voici quelques années de rendre l'automobile autonome (indépendante du conducteur), tout le monde a repensé, de manière naturelle et instinctive, à ce qu'il avait retenu des années 80. Il fallait que le véhicule puisse détecter les feux de signalisation et qu'il se déplace par rapport à des marquages routiers, un peu comme avec le transpondeur d'un avion. Il a toutefois fallu attendre que la technologie sous-jacente à l'analyse en temps réel des images (les caméras, etc.) soit mûre et connectée avec le Lidar et les autres radars, pour que les réseaux neuronaux soient capables de traiter les données de trafic nécessaires à une prise de décision instantanée. Et ainsi la voiture autopilotée est-elle devenue réalité.
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Des consommateurs mieux informés grâce à la réalité augmentée
La tendance est aujourd'hui au prolongement de nos capacités sensorielles, par exemple à travers le GPS, l'assistance à la conduite, l'aide à la prise de décision, la traduction automatique, etc. L'emballage n'échappera pas à cette poussée numérique, en ce qu'il devient à la fois plus "intelligent" et se mue en outil de communication active utilisable par l'humain tous profils confondus: consommateur, vendeur, fabricant, prospect, contrôleur, régulateur ou simple badaud. L'avancée rapide des technologies ne cesse d'élargir l'éventail des possibilités.

Jetons un rapide regard rétrospectif sur un sujet similaire qui saute aux yeux: la voiture. Quand l'idée s'est dégagée voici quelques années de rendre l'automobile autonome (indépendante du conducteur), tout le monde a repensé, de manière naturelle et instinctive, à ce qu'il avait retenu des années 80. Il fallait que le véhicule puisse détecter les feux de signalisation et qu'il se déplace par rapport à des marquages routiers, un peu comme avec le transpondeur d'un avion. Il a toutefois fallu attendre que la technologie sous-jacente à l'analyse en temps réel des images (les caméras, etc.) soit mûre et connectée avec le Lidar et les autres radars, pour que les réseaux neuronaux soient capables de traiter les données de trafic nécessaires à une prise de décision instantanée. Et ainsi la voiture autopilotée est-elle devenue réalité. Poussons cette réflexion plus loin - tout en gardant l'industrie graphique à l'esprit. On ne peut révolutionner un service, un produit ou un objet qu'en ayant une compréhension totale des développements technologiques antérieurs (leur évolution). Ainsi pourra-t-on ouvrir de nouveaux champs du possible. Ou pour le formuler en langage commercial, on pourra ainsi répondre aux nouvelles demandes avancées par la communauté du marketing agissant en tant que "donneur d'ordre". Le monde du packaging - pas plus que celui de l'imprimé commercial en général - ne peut se mettre en marge d'une telle transformation. La reconnaissance d'image et la vision par ordinateur sont deux technologies annonciatrices d'une révolution majeure dans l'interaction entre les humains et les emballages. Les indices ne laissent aucun doute. Il suffit de voir comment de nouveaux cas d'usage ont émergé ces deux dernières années. En l'espace de quelques mois, la notion de "scan" a débouché sur un comportement d'utilisation bien compris et accepté. Voir YUKA, cette appli qui permet de connaître immédiatement la composition d'un produit, et l'explosion des scanners de codes-barres dans les Apple ou Google Stores. Assez ironiquement, la lecture simple de l'EAN 13 d'un produit était déjà monnaie courante à la fin des années 70. Si ce n'est que jusqu'à récemment, le décodage du code à barres permettait seulement l'établissement d'une connexion avec un référentiel sur un réseau local et l'extraction d'informations de base comme le prix. De plus, l'outil de décodage employé - le lecteur de code-barres - n'était pas du tout répandu dans le grand public. Aujourd'hui, les smartphones avec leurs appareils photo - et demain les lunettes de lecture connectées - ouvriront le champ des possibilités dans un Internet ouvert où tous les systèmes d'information seront consultables en temps réel par le truchement d'API. YUKA vient remplir sa mission en donnant accès en temps réel à l'information sur fond de défiance du consommateur vis-à-vis de produits de plus en plus critiqués quant à leur déclaration d'origine ou leur composition. Le marché de l'emballage et les marques ont dès lors besoin d'intégrer ces dimensions. Des marques de premier plan ont déjà commencé à le faire à la perfection, ce dont témoigne la dernière publicité de NARTA. L'interaction entre le produit et le consommateur par l'intermédiaire du smartphone en est la preuve convaincante: notre téléphone devient un oracle ou un objectif qui nous offre une meilleure vision de notre monde en temps réel. Plutôt que de taper une recherche dans Google, nous commençons à scanner notre environnement pour accéder à des informations supplémentaires, ce qui en est l'équivalent physique. La réalité augmentée utilisant l'imprimé comme support devient donc la clé, et nous y reviendrons plus spécifiquement ci-après à propos du document augmenté. S'il devient de plus en plus naturel aujourd'hui de dégainer son smartphone pour "scanner" un code-barres, un QR code ou même une image afin d'obtenir un complément d'informations, alors les professionnels de l'industrie graphique disposent de la même latitude pour offrir à leurs clients les avantages d'un tel contenu interactif. Où en sommes-nous aujourd'hui? Il est nécessaire de prendre conscience des possibilités liées à l'émergence du contenu virtuel et de s'y préparer. Tout commence par le fichier PDF, point de départ aujourd'hui de la fabrication de tout imprimé ou emballage. Le PDF (le document) incorpore (ou peut incorporer) l'ensemble de l'information nécessaire à la réalisation du travail d'impression. Par exemple: l'espace colorimétrique, les sélections couleurs, le contenu, les formes de découpe, les schémas de pliage, etc. Le PDF entre ensuite dans un flux prépresse destiné à alimenter l'ensemble de la chaîne de production graphique. Quid alors des éléments de connectivité? À part une URL, un code QR ou un EAN13, le PDF semble ne mener nulle part. Et pourtant... À partir de là, les différentes faces de l'emballage imprimés (côtés, avant, rabats) peuvent incorporer chacune des couches "d'info virtuelle" que les consommateurs finaux peuvent lire en scannant simplement l'emballage lui-même ou les différents codes présents (QR code, code 2D, code-barres), ou encore en lisant le PDF dans un navigateur qui active ou masque les couches surajoutées. Les solutions de réalité augmentée permettent à un directeur de campagne (format PDF électronique ou physique sur papier) et à un panel d'acteurs (App, WebApp, WebAR ou simple navigateur pour PDF amélioré) d'accéder à un contenu virtuel, ce qui est un vrai sujet à l'ère post-industrielle. Les fabricants d'emballages voient l'apparition de ce nouveau segment comme une évolution naturelle de leurs propres processus de production. L'emballage final imprimé en tant qu'objet devient lui-même un instrument de communication. Et, de toutes les manières possibles, il appartiendra à l'utilisateur final de choisir sa méthode d'interaction - NFC (si l'emballage est prévu pour le champ proche), reconnaissance d'image et réalité augmentée, scan de code, ou même activation de couches virtuelles dans le format numérique proprement dit: le PDF. Dans tous ces cas, tout cela est possible aujourd'hui avec un simple smartphone et - la technologie est en train d'émerger et sera bientôt banale - aussi avec les lunettes que vous portez. La plupart des solutions professionnelles sur le marché offrent de l'espace de stockage dans le Cloud pour tout le contenu virtuel supplémentaire à connecter au document imprimé. Seuls quelques éditeurs incorporent ces contenus dans le fichier PDF source sans en changer l'intégrité. Pour les graphistes, cette méthode est compatible avec les standards PDF / X et PDF / A et prend en charge jusqu'à la version 1 du format PDF. Enfin, et là réside le vrai défi, tout contenu augmenté peut être modifié en temps réel, postérieurement à l'impression. La personnalisation au stade post-print est enfin possible, balayant le fastidieux processus de contrôle d'hyperpersonnalisation promis par l'impression numérique. Ces deux mondes ne vont toutefois pas s'opposer. Ils seront au contraire totalement complémentaires: l'un par la personnalisation des segments, l'autre par celle de l'utilisateur final. Comme nous l'avons vu, les nouveaux cas d'usage se répandent à un rythme soutenu car la technologie facilite l'accès à des services utiles. Le cas de YUKA est intéressant parce qu'il permet de naviguer facilement dans la base de données d'Open Food Facts rien qu'en scannant le code-barres. L'appli évite ainsi de devoir procéder soi-même à une recherche d'informations conventionnelle dans un moteur de recherche pour attribuer un score au produit. Sa viralité est telle que les fabricants en viennent à affiner et adapter leurs formulations de produit pour augmenter leurs scores sur de telles applis grand public. Ainsi le consommateur voit-il son pouvoir se renforcer. Il reste indispensable pour l'industrie graphique de pouvoir exister dans ces deux mondes parallèles - le numérique et le non-numérique. Le fait est toutefois que le marché graphique se digitalise et qu'il continuera de le faire avec le contenu éditorial parallèle incorporé dans tous les documents pour au final les rendre "augmentés".
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