C'est lors d'un voyage d'étude que Niels Postma, fraîchement diplômé en droit, a décidé que le moment était venu de changer de voie. Sans posséder le moindre bagage graphique, il s'est fait engager dans une imprimerie. Postma: "Le papier me semblait être un bon produit et une belle alternative au plastique. On se sert du papier pour communiquer et pour tisser des liens. Je me suis dit: prenons cette idée au pied de la lettre en lui ajoutant une couche interactive. C'est ainsi que le papier est devenu support d'applications intelligentes."
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Du papier intelligent pour le contrôle alimentaire
L'électronique imprimée passe depuis des années pour constituer un marché prometteur, mais qui reste terra incognita pour la plupart des entreprises graphiques. Le Néerlandais Niels Postma, qui a lancé Tapp.online, a découvert un créneau autour de la combinaison papier + électronique.

C'est lors d'un voyage d'étude que Niels Postma, fraîchement diplômé en droit, a décidé que le moment était venu de changer de voie. Sans posséder le moindre bagage graphique, il s'est fait engager dans une imprimerie. Postma: "Le papier me semblait être un bon produit et une belle alternative au plastique. On se sert du papier pour communiquer et pour tisser des liens. Je me suis dit: prenons cette idée au pied de la lettre en lui ajoutant une couche interactive. C'est ainsi que le papier est devenu support d'applications intelligentes." Postma a commencé par une affiche intégrant une puce grâce à laquelle le consommateur pouvait commander quelque chose ou faire un don. "Avec l'arrivée du coronavirus, tous les budgets se sont soudainement taris sauf celui des canaux de distribution. On m'a demandé si mon papier intelligent pouvait mesurer une grandeur. C'était possible: le premier capteur de température a été opérationnel en moins de six mois. Puis sont venues d'autres demandes: peut-il mesurer les chocs? Et l'humidité de l'air? Au final, l'évidence s'est imposée: le papier peut servir d'instrument de mesure pour cartographier des données ambiantes." Avec son entreprise Tapp.online, Postma produit des étiquettes intelligentes pouvant remplacer les dataloggers traditionnellement utilisés pour emmagasiner des données pendant le transport des aliments. Le destinataire peut lire ces données et contrôler si les conditions en cours de route sont restées suffisamment bonnes pour garantir la qualité du produit. Postma: "Nous sommes dans le créneau des dispositifs d'enregistrement de données à usage unique. Ceux-ci peuvent, par exemple, être ajoutés à un lot d'avocats expédiés du Pérou à destination de la Belgique. Le datalogger est lu et ensuite jeté. Ce marché est vaste." Les dataloggers traditionnels en plastique ne sont pas respectueux de l'environnement, pense Postma. "En matière de développement durable, mieux vaut commencer là où l'on peut obtenir le plus grand bénéfice, à savoir les dispositifs plastiques jetables. Notre plus gros client en ce moment exporte chaque année 60 000 big bags de plants de pomme de terre des Pays-Bas vers le monde entier. Nous fabriquons les étiquettes à y accrocher. Les températures en cours de route sont clairement lisibles à l'arrivée. Aux avantages pour l'environnement s'ajoute aussi celui d'un coût très intéressant, explique Postma. "Les dataloggers jetables les moins onéreux reviennent à une trentaine de dollars/pièce. Nos étiquettes sont certainement moitié moins chères." L'étiquette se compose de plusieurs couches de papier superposées, dont l'une comporte une puce associant un processeur et une mémoire de données. À cela est relié un capteur chargé de mesurer la température, les chocs ou l'humidité de l'air. Le tout est alimenté par une petite batterie contenant suffisamment de courant pour les prises de mesures périodiques.Pour Postma, l'innovation réside surtout dans le logiciel sous-jacent. "Notre datalogger en papier se lit avec un smartphone. Il n'est pas nécessaire d'installer du logiciel, de télécharger des applis ou de connecter un appareil. On présente le téléphone devant l'étiquette et on obtient l'information. Le programme de la puce a été écrit par nous, de même que le logiciel dans le Cloud. La connexion s'effectue en champ proche, par la puce NFC qui équipe désormais tous les smartphones. Nous partons du principe que personne en Egypte ne va commencer à installer une appli juste pour lire une étiquette. C'est pourquoi nous avons voulu faire le plus simple possible."
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