Esprit d'initiative

Il y a des images qui marquent. Comme celle de la banderole audacieusement accrochée cet été aux éternels échafaudages du Palais de Justice de Bruxelles pour une action choc de l'agence d'intérim Impact: "Dear politicians, it's our turn. And it won't take us 40 years to get this job done" (Chers politiques, c'est notre tour. Et nous ne mettrons pas 40 ans à faire le boulot.) Impact, qui est spécialisée dans les métiers techniques et de la construction, faisait évidemment référence aux décennies d'immobilisme qui ont largement laissé le temps au célébrissime assemblage de rouiller sur place en attendant que la rénovation daigne enfin commencer. Un bel exemple de guérilla marketing porteur d'un double message. "Les échafaudages étaient devenus un symbole du manque d'esprit d'initiative de nos décideurs", dit Isabelle Dumortier, directrice Marketing & Culture chez Impact. "Nous voulons les inciter à travers cette action ludique à prendre exemple sur les professionnels du bâtiment, qui sont reconnus pour prendre les choses en main avec une approche orientée solution." Puisse cette adresse militante interpeller les responsables politiques qui préparent les différents scrutins de 2024. Darwin est l'agence créative à la base de cette action et Rapid Media s'est chargée de l'installation. Encore un bel exemple du pouvoir percutant de la communication visuelle. Plus tôt dans l'année, la même agence de travail intérimaire avait suspendu des panneaux publicitaires à des chantiers en cours à Anvers et Knokke. Son message "Hey ChatGPT, finish this building" était déjà un clin d'oeil au rôle incontournable des gens de métier dans une société qui ne cesse de se digitaliser. Le secteur du Print & Sign est lui aussi confronté à la pénurie sur le marché du travail et à la rareté des talents techniques. Ce n'est pas un hasard si de plus en plus de constructeurs promeuvent l'automatisation et la robotisation comme une solution possible pour une production rentable et efficace. La robotique était d'ailleurs l'une des tendances phares de l'expo internationale FESPA de Munich au printemps (lire en page 12). À l'approche du Sign2Com de Courtrai (lire en pages 28 et 32), le Bureau fédéral du Plan a publié des prévisions moins favorables pour notre économie. Celle de la Belgique, prédit le BFP, ne progressera cette année que d'un petit pour cent. Et en 2024, la croissance devrait plafonner à 1,3%. Et dire qu'il y a seulement trois mois, on parlait encore de 1,3% pour 2023 et 1,6% l'an prochain. Si ces prévisions sont exactes, la baisse est significative par rapport à 2022 et ses 3,2% de croissance. Le Bureau du Plan dit revoir ses attentes en raison du ralentissement de l'économie mondiale et de la reprise de l'inflation due à la hausse des prix du pétrole et du gaz. Inflation qui devrait s'élever à 4,4% en moyenne en 2023, et 4,1% en 2024. Dans ce contexte économique volatil, il est important que les entrepreneurs, décideurs et professionnels continuent de miser sur des investissements productifs et de faire de justes choix technologiques. Les contacts directs et les discussions en personne dans un salon comme le Sign2Com aident à évaluer le poids d'une tendance à l'oeuvre sur le marché et à bien étayer des décisions importantes. Les salons professionnels, les congrès et les évènements sont autant d'occasions de rencontrer ses pairs, d'échanger des idées et d'enrichir ses connaissances. Faites-en bon usage. En attendant, je vous souhaite beaucoup de plaisir à la lecture de ce nouveau numéro. À bientôt à Courtrai. Kurt De Cat, rédacteur en chef