À l'instar des autres salons de l'emballage ayant pu se tenir dernièrement, le Fachpack était largement placé sous le signe du durable. Une zone thématique spécialement dédiée aux emballages écoresponsables avait été aménagée dans le hall réservé aux matériaux. Dans le cadre des Sustainability Awards, des prix ont été remis pour récompenser le fait d'emballer de manière écoresponsable. Le prix général de la "Meilleure innovation en matière d'emballage durable", ainsi que le prix "Driving the Circular Economy", ont été remportés par NextlooPP pour son projet centré sur la fabrication d'emballages alimentaires à partir de polypropylène recyclé.
...
Fachpack aussi sous le signe du durable
Du 28 au 30 septembre, le Fachpack de Nuremberg a eu le privilège d'être le premier salon de l'emballage européen à pouvoir se tenir de nouveau en présentiel. Et l'audace des organisateurs a payé, car les 788 exposants venus de 33 pays ont pu accueillir 24 000 visiteurs enthousiastes. En dépit du port du masque strictement obligatoire, l'ambiance en Allemagne était au beau fixe.

À l'instar des autres salons de l'emballage ayant pu se tenir dernièrement, le Fachpack était largement placé sous le signe du durable. Une zone thématique spécialement dédiée aux emballages écoresponsables avait été aménagée dans le hall réservé aux matériaux. Dans le cadre des Sustainability Awards, des prix ont été remis pour récompenser le fait d'emballer de manière écoresponsable. Le prix général de la "Meilleure innovation en matière d'emballage durable", ainsi que le prix "Driving the Circular Economy", ont été remportés par NextlooPP pour son projet centré sur la fabrication d'emballages alimentaires à partir de polypropylène recyclé. Polyrism, la première partie de ce projet, concerne la mise au point de marqueurs UV fluo invisibles destinés à permettre d'isoler les emballages alimentaires du non-food en phase de tri. PPRistine, la deuxième innovation, est un procédé en deux phases qui décontamine le PP aussi bien à l'état fondu que solide. Toute substance chimique résiduelle est ainsi éliminée du plastique, ce qui exclut le risque de migration vers les aliments pour toute une série de denrées et de conditions de stockage. Les participants au projet espèrent mettre en place une économie circulaire pour les déchets d'emballages PP de qualité alimentaire. Ce qui aura pour effets positifs de réduire tant la production que la consommation de plastiques neufs issus de la pétrochimie, les émissions de CO2, la mise en décharge des déchets et la présence sur le marché de plastiques de moindre qualité. La liste des lauréats précédents comporte de grands noms, comme McDonalds avec son gobelet sans plastique, et HelloFresh avec son Dynamic Packaging Configurator. Cet algorithme permet de prévoir la consommation d'emballages afin de n'en utiliser que la juste quantité pour chaque boîte repas. Durabilité était aussi le maître-mot sur les stands des exposants. Au cours de sa présentation, la société autrichienne Greiner n'a pas caché être intimement impliquée dans le projet HolyGrail. Celui consiste, on le sait, à faire figurer un filigrane numérique sur les emballages plastiques afin d'en faciliter la séparation, la collecte et le recyclage après usage. Greiner a toutefois montré que le filigrane invisible ouvrait la porte à d'autres possibilités. On peut, par exemple, l'utiliser comme une sorte de QR code intégrant de la réalité augmentée. Lorsque l'on dirige le smartphone (sur lequel on aura chargé une appli spéciale) vers les emballages en vitrine, on fait apparaître une vidéo avec un personnage animé qui vante le produit. Greiner s'active également dans d'autres domaines relatifs à la durabilisation des emballages. L'entreprise a ainsi mis au point une combinaison d'un gobelet en plastique avec du carton. Le consommateur ne doit plus séparer les deux matières ; tout s'opère en cours de transport sous l'effet des vibrations de la benne à ordures. Greiner s'occupe aussi d'ajouter du recyclat dans ses emballages en plastique et d'en amincir les matériaux. Une troisième nouveauté ainsi présentée était une tasse à café dont la couche interne contient du plastique recyclé par voie chimique. Greiner défend le principe que le recyclage mécanique reste trop risqué car il laisse encore planer beaucoup d'incertitude sur l'origine et sur une possible contamination du matériau. Coveris a montré pour la première fois PaperBarrier Seal, un emballage alimentaire avec barrière, entièrement en papier. Ladite couche barrière est une dispersion aqueuse mise au point en partenariat avec le papetier Brigl & Bergmeister. Le matériau est entièrement recyclable, assurent les deux parties. La nouvelle solution PaperBarrier Seal fait partie de l'initiative No Waste de la société. Elle réduit le gaspillage aussi bien d'emballage que de produit, dit Coveris, tout en offrant les mêmes niveaux de fonctionnalité et de sûreté que les alternatives existantes, dont les emballages plastiques. L'entreprise ajoute que le PaperBarrier Seal offre une bonne soudabilité tout en restant entièrement recyclable dans les flux papiers existants. Il est disponible en trois versions aux propriétés barrières différentes, respectivement contre l'humidité, l'oxygène, la graisse ou les huiles minérales. Il convient pour un large éventail de fruits secs, céréales, friandises, snacks et même produits chocolatés. Le nouveau matériau papier a été testé sur des lignes d'ensachage vertical et horizontal standard, où il a atteint une cadence de 200 produits/minute. Coveris dit encore que le développement de PaperBarrier Seal a pris plus de deux ans de tests et de validations. Poorthuis Packaging exposait son nouvel emballage durable pour tomates snacks dans une de ses "vitrines à trophées". Ce qui n'était d'ailleurs pas totalement immérité. L'emballage que l'on trouve au rayon légumes de la chaîne de supermarchés néerlandaise Coop comporte 21% de plastique en moins que son prédécesseur et il s'agit en outre de 100% de plastique recyclé. Chez Bericap, la quête de durabilisation passe par l'allégement des bouchons. Et autant que possible par l'utilisation de matériaux recyclés pour les applications industrielles, car le risque est trop grand pour l'alimentaire. Bericap a en outre montré des exemples de "bouchons captifs", qui restent attachés par un anneau au goulot de la bouteille. Ce qui évite de les retrouver dans la nature et permet de les collecter et de les recycler proprement avec le contenant. Selon la législation européenne, toutes les bouteilles de boisson en PET devront être munies d'un tel bouchon à partir de juillet 2024. Pöppelmann, fabricant allemand d'emballages moulés par injection, a montré une sorte de petit seau en PP avec structure fenêtrée pour tomates-snacks. Comme il présente de larges ouvertures, il consomme beaucoup moins de plastique qu'un petit seau normal. Et le couvercle n'est pas non plus en plastique, mais en carton. Un carton suffisamment résistant pour éviter d'abîmer le contenu, promet le fabricant. Avec la R35, Domino a pour la première fois ajouté à son assortiment une machine d'inspection dédiée au contrôle et à la validation automatiques des codes de produits, dont les dates, les numéros de lot, les codes-barres et les codes 2D imprimés. Le rachat de Lake Image Systems, spécialiste de ce type d'équipement, n'y est bien évidemment pas étranger. Volker Watzke, directeur commercial, explique que cette machine répond à un besoin des clients. Ils veulent pouvoir vérifier immédiatement si les codages qu'ils viennent d'apposer sont bien lisibles. Si ce n'est pas le cas, l'étiquette peut être rejetée. La série R est spécialement conçue pour être associée aux imprimantes et aux codeurs Domino. "Les erreurs de codage représentent un risque financier considérable pour les fabricants - lequel dépasse de loin le gaspillage en production et la nécessité de réencoder un stock incorrect", dit Andy Barrett, Portfolio & Requirements Director chez Domino. "Si un code erroné se retrouve dans la chaîne d'approvisionnement, un rappel de produit peut s'avérer nécessaire, ce qui non seulement coûte cher d'un point de vue logistique, mais peut abîmer durablement l'image de marque de l'entreprise." Contrairement à d'autres systèmes d'inspection par vision, la série R, dit Domino, est spécifiquement conçue pour les applications de marquage et de codage. Les systèmes sont optimisés pour les polices de caractères, repères d'impression et encres de Domino et ils sont capables de soutenir le rythme des imprimantes Domino les plus rapides. La série R se décline en trois produits différents, assortis d'options sur mesure pour répondre à toutes les exigences et à tous les budgets. La R550 haut de gamme est une solution complète de validation et de vérification des codes, aussi bien standard que lisibles par machine. Elle en contrôle à la fois la lisibilité et le positionnement. La R350 milieu de gamme contrôle la lisibilité des codes lisibles par machine, tandis que la R150 est une option d'entrée économique qui simplifie le contrôle de présence et de positionnement des codes. Chez Packsize, on notait beaucoup d'intérêt pour la Packsize X7, une machine capable de fabriquer 1 200 cartons sur mesure par heure, notamment pour le marché du commerce électronique. La machine est automatiquement alimentée à partir d'une bande de carton sans fin. Celle qui était montrée au Fachpack était un peu belge, car construite par Avercon. Packsize sous-traite en effet la fabrication de ses machines. Le prix allemand de l'emballage a récompensé une ribambelle de lauréats, mais certains sortaient vraiment du lot. Dans la catégorie Développement durable, un procédé permettant d'obtenir de l'éthanol à partir de CO2 a été primé. Celui-ci constitue à son tour la matière de base de plastiques plus écoresponsables, recyclables et pouvant servir à emballer des aliments et des boissons. La bouteille est un codéveloppement suisse, de Mirabelle Group, LanzaTech et l'enseigne de supermarchés Migros.
Vous souhaitez continuer à nous lire?
Vous souhaitez continuer à nous lire?