Durst et d.gen avaient été les premiers à déclarer forfait pour l'édition 2018. Et cette année non plus, nulle trace de d.gen, Durst, EFI-Reggiani, Kornit, Mutoh ou pigment.inc, pas plus que de calandres de sublimation ou encore d'Xrite. Et le fabricant néerlandais bien connu Probo, qui opère surtout en sous-traitance, n'exposait pas au Heimtextil pour la deuxième fois d'affiliée. Il était toutefois bien là au Viscom de Düsseldorf. Le centre de gravité du Heimtextil n'était d'ailleurs pas à chercher du côté des machines. L'intérêt du salon tient davantage à l'atmosphère et au ressenti du visiteur face aux tissus imprimés.
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Durst et d.gen avaient été les premiers à déclarer forfait pour l'édition 2018. Et cette année non plus, nulle trace de d.gen, Durst, EFI-Reggiani, Kornit, Mutoh ou pigment.inc, pas plus que de calandres de sublimation ou encore d'Xrite. Et le fabricant néerlandais bien connu Probo, qui opère surtout en sous-traitance, n'exposait pas au Heimtextil pour la deuxième fois d'affiliée. Il était toutefois bien là au Viscom de Düsseldorf. Le centre de gravité du Heimtextil n'était d'ailleurs pas à chercher du côté des machines. L'intérêt du salon tient davantage à l'atmosphère et au ressenti du visiteur face aux tissus imprimés.Non, le manque de place ne peut pas être le motif de la défection d'un grand nombre de fabricants d'imprimantes. Surtout quand on sait que le nouveau Hall 12 est désormais disponible. Le Heimtextil est surtout une expo qui tourne autour de la manière de créer une ambiance avec du textile et non une foire aux machines. Le design y est dominant. La création textile y est omniprésente autour de thèmes et d'expériences multiples. Au programme de cette année : " Asian design & excellence ", " Interior-Architecture-Hospitality ", " Go Off-Grid ", " Pursue Play ", " Embrace Indulgence ", " Seek Sanctuary ", " Es-cape Reality " et " Towards Utopia ". De ravissants espaces de conférence et de repos (1+2) visaient également à soigner l'expérience du visiteur. Des constructeurs d'imprimantes, il y en avait tout de même : Alpha LaForte, Epson, HP, Mimaki, MS-Dover, SPGStork, Veika, Xeikon et Zimmer (Veika/Stork/Zimmer étaient cependant venus sans imprimantes). Heimtextil n'en reste pas moins un salon pertinent. Car quel autre événement jette aussi ostensiblement un pont entre le design textile et la production imprimée numérique ? La foire combinée Texprocess/Techtextil, peut-être ? Aucune chance, car elle tombe pile en même temps que la Fespa de Munich (14-17 mai 2019). Ou alors la prochaine ITMA de Barcelone (20-26 juin 2019) ? d.gen, Durst, EFI-Reggiani, Kornit, les calandres Monti Antonio et bien d'autres acteurs petits et grands dans le domaine de l'impression textile y ont en tous cas leurs habitudes. Quoi qu'il en soit, le Heimtextil est plus que jamais devenu un salon d'ambiance.L'amphithéâtre " Towards Utopia " a surtout vu s'exprimer des gourous du design. Le Professeur Rebecca Early (du Centre for Circular Design, à Londres) a ainsi déclaré dans son allocution " Trash to cash ; future textile to sustainability " : " Si vous êtes une marque de mode et que vous utilisez une matière, dites-vous que vous ne faites que l'emprunter. Vous allez l'utiliser un petit temps, y apporter quelque chose et la mettre sur le marché. Réfléchissez un peu à la manière dont elle va revenir dans votre chaîne, pour être retravaillée et réutilisée. " La durabilité était un thème majeur au Heimtextil. Dans toutes les salles, on ne comptait plus les endroits marqués de vert. (3) Le Hall 12 abritait même un " green village ". Une centaine de fournisseurs de design vantaient leurs créations dans une ambiance qualifiée de (4+5+6) nostalgique, vintage, de brocante, aérienne, enjouée, hypermoderne, etc. Le goût, le matériau et l'application (revêtements de sol et muraux, tentures, linge de maison et de chambre à coucher, textile utilitaire et d'ameublement, etc.) déterminent le choix du design. Des designs qui se négocient directement pendant Heimtextil. Une création garantie unique est plus chère qu'une énième copie. Les prix peuvent varier entre 800 et 3.000 euros, avec des tarifs plus élevés pour les designs artistiques et les réalisations manuelles.La volonté d'HP et de Mimaki de nouer et entretenir de bonnes relations avec le monde du design se traduit dans leurs stands. (7) Le décor du pavillon HP avait un style globalement colonial, mais avec un contenu contemporain, comme la décoration d'une (8) table de salon avec un design signé Poppy, produit avec une imprimante latex sur un matériau Easy Dot Matt, de Neschen. Le stand HP se démarquait par sa fantastique présentation de ce que l'on peut arriver à décorer en polychromie avec une simple imprimante HP Latex (à partir d'environ 20 000 euros). Le grand mur d'expo sur le pavillon HP (voir photo 12) était orné de vingt variantes de substrats et d'éléments de décoration " designed by Poppy ". Des matières comme du " Premex Satin ", de l'écocuir polyuréthane " Nubuck Eco " (pour un pouf et des chaussures), de la toile recyclée H P, un matériau composé de bouteilles d'eau recyclées, etc. Avec sa suite Wallpaper, HP offre aux utilisateurs d'imprimantes Latex un accès à peu de frais à sa bibliothèque de designs. (9) Le stand de Mimaki exposait une grande peinture de la styliste Tessa Koops. Le sujet a été utilisé comme base de design pour ses créations de mode, qui ont été imprimées avec des encres Led-UV sur la Mimaki UCJC150-160. À côté du travail de Tessie Koops, des démos étaient également proposées sur deux imprimantes textiles pour impression directe et à sublimation. L'impression directe s'effectuait sur une Mimaki Tx300P-1800B, modèle d'entrée à 43.200 euros. Cette imprimante est équipée d'un système de transport à tapis adhésif pour les textiles élastiques/étirables. Mimaki l'assortit d'une gamme d'encres étendue : à colorants pour sublimation, en dispersion, à pigments pour textile, réactives, acides. Le choix de l'encre doit être signifié à l'achat de l'imprimante. Il détermine le type de supports textiles qui pourront être imprimés. C'est que l'on ne change pas d'encre en un claquement de doigts. L'opération prend environ une demi-journée et les profils doivent être régénérés. La Tx300P-1800B est en principe destinée aux entreprises qui souhaitent aller plus loin que l'impression publicitaire ou promotionnelle sur textile, en produisant, par exemple, des tenues de sport ou de la fast fashion. La Tx300P-1800B fait plutôt dans le haut de gamme, dirons-nous. Dans la plus haute qualité (mode HQ six couleurs, en 24 passages à 720 x 1.440 dpi), la productivité est de 5 m2/heure.Un prestataire qui se focalise sur le soft sign trouvera son bonheur dans une configuration composée d'une imprimante capable d'imprimer directement sur textile polyester et du matériel thermique de fixage. Consciente toutefois du succès croissant de l'impression-transfert à sublimation, Mimaki a proposé en démonstration (10) la TS55-1800 avec dérouleur Mini Jumbo. La TS55-1800 est affichée au prix de 42.800 euros. À voir également la vidéo YouTube sur la présence de Mimaki au Heimtextil : https://youtube/dnE-sYzFdcfg.Le stand de Veika réservait quelques belles surprises. (11) Par exemple, le lancement du support Ecodeco de Veika en doré avec relief. (12) Sur une décoration murale grand format, une autre image en relief était combinée avec une impression en noir du plus bel effet. Les exemples de matériaux mousse blanc et sans PVC bien connus de Veika imprimés en polychromie avec des encres latex ont également attiré notre attention. Le support structurable doré revient à 3,00 euros/m2 et il nécessite l'imprimante rouleau-rouleau Dimensor-S de 160 cm de large de Veika avec unité de gaufrage en ligne. Le système coûte 70.000 euros, directement auprès de Veika, à Vilnius. Après la vingtaine d'imprimantes Dimensor déjà vendues, la nouvelle a circulé au Heimtextil 2019 qu'un nouvel exemplaire en serait bientôt installé chez le webshop Fotomuur, à Maaseik (Pays-Bas). L'entreprise nourrirait l'intention d'embellir des hôtels avec les toutes dernières décorations en relief et notamment en doré. (13) La société DecoPrint, de Zele (Belgique), qui avait son stand en face de celui de Veika, va intégrer Ecodeco dans sa collection sous le nom " Feeling ".Davantage de Belges étaient présents au Heimtextil 2019 : (14) FlocArt, à Wevelgem avec son offre de textiles traités : tentures occultantes, stores et revêtements muraux, mais aussi diverses possibilités pour le traitement technique de textiles. (15) Xeikon a montré sa solution pour l'impression de papiers peints, à présent avec sa rotative Xeikon 3050 qui produit jusqu'à 19,2 m linéaires/min. La presse est associée à une unité de vernissage et de façonnage en ligne, qui permet de produire des rouleaux prêts à l'emploi. La solution complète coûte entre 450.000 et 500.000 euros selon la configuration.Parmi les autres fabricants intéressants de systèmes d'impression et finition présents au Heimtextil figuraient par ordre alphabétique : Aleph LaForte, Eisenkolb, Epson, Eurolaser, Fotoba, MS-Dover, Wybenga Machines et les machines à broder ZSK. (16) Aleph LaForte a proposé en démonstration son imprimante textile La-Forte 200 de 185 cm de large avec système breveté EcoFeed (transport par tapis adhésif). Le modèle 200 de LaForte embarque huit couleurs pour l'impression sur textiles non polyester avec des encres réactives, acides ou pigmentées. La LaForte 200 imprime sur textile polyester avec des encres à sublimation en dispersion. Plage de productivité : de 45 m2/h en mode HQ 8 passes à 240 m2/h en Draft 2 passages. La LaForte 200, disponible directement chez Aleph, coûte 345.000 euros.Eisenkolb, à Eindhoven, aux Pays-Bas, a montré son assortiment de systèmes de façonnage de textiles. Le CCP-3000 est l'un des bancs d'ourlettage d'Eisenkolb : pose de bandes de rideaux, couture d'ourlets, etc. Le PCS-3000 est un système X-Y de marquage et de découpe par ultrasons programmable et multifonctions. Il peut typiquement prendre en charge les tâches trop difficiles pour les systèmes de coupe ordinaires, dont les lames/molettes peuvent rester bloquées dans les étoffes pelucheuses. Format de travail de 320 x 150 cm ou plus grand sur demande. Le système AGA-2300ST en démonstration sert à la découpe sur-mesure des rideaux et à la fabrication des têtes de rideaux.Epson Italia était également en démonstration sous les noms ForTex (encres) et Robustelli (imprimantes textiles industrielles), mais proposait elle-même les machines suivantes :imprimante à sublimation (17) SureColor SC-F9300 de 162,6 cm de large (impression sur papier-transfert avec transfert séparé par sublimation). Prix selon tarif : 24.194 euros. La sublimation ultérieure était réalisée sur une calandre HeatJet-70evo de 170 cm de large (environ 20.000 euros).SureColor S80600, de 162,6 cm de large, convenant pour différents supports, dont le film transparent, le vinyle, la toile et le papier photo (impression sur papiers Neschen revêtus de PVC en 295-300 g/m2 pour la décoration murale). Prix selon tarif : 24.557 euros.SureColor F2100 (occupée à une impression DTG sur tee-shirt blanc).Eurolaser montrait sa (18) solution " 3 en 1 ", un système de découpe X-Y de 180 cm de large avec déroulement automatique du textile imprimé sur le plateau. La navette sur la traverse supporte une tête de découpe à laser pour textile polyester, avec par-dessus, un applicateur d'étiquettes qui code également les étiquettes à poser en une couleur. Cet appareil est destiné à étiqueter les pièces textiles (de vêtements) immédiatement après la découpe, pour que l'atelier de confection ou de couture puisse savoir d'emblée ce qui va où. Eurolaser dit que ce système 3-en-1 coûte environ 200.000 euros.Fotoba a fait la démonstration de deux lignes de façonnage : (19) la machine de découpe Fotoba XLD320HS, de 320 cm de large, également distribuable sur plusieurs largeurs pour une épaisseur de support maximale de 1 mm. Cette XLD 320 débite un rouleau de 100 m linéaires sur 2 m de large en 6 minutes. Elle convient pour les applications de signalétique promotionnelle sur textile. Un enrouleur en ligne peut également être installé en sortie. La Fotoba REW162M est quant à elle disponible en différentes versions, selon le nombre de rouleaux ou de bandes à découper côte à côte.À la récente Fespa 2018 de Berlin, MS avait exposé sous la bannière de Dover. Ce n'était plus le cas. MS a montré (20) deux imprimantes textiles JP4 multipasses de 320 cm de large avec différents trajets de transport : le textile imprimé suit différentes trajectoires en passant dans le sécheur IR de fixage (ce qui fait donc varier les durées de séchage). La JP4 coûte environ 250.000 euros et est disponible par l'intermédiaire de ColGraphix, à Goor (Pays-Bas).Wybenga Machines, à Enschede (Pays-Bas), a montré au Heimtextil 2019 des machines pas très éloignées de celles d'Eisenkolb. On a pu noter des points communs entre les deux assortiments, dont l'IVC-5500, une " machine de découpe industrielle verticale ", également destinée à la découpe (droite au bas et parallèle en haut) de tentures suspendues. Prix de l'IVC-5500 : 23.950 euros.ZSK figurait aussi parmi les exposants. Sa ZSK Spirit6 est une machine à broder monotête à 12 aiguilles pour une surface de travail de 46 x 46 cm, et qui opère à 1 200 points/minute. Prix du neuf : environ 20.000 euros, ou dans les 14.000 euros d'occasion. Reste la question de l'utilité d'une machine à broder pour du textile d'intérieur. La plupart des applications de broderie sont à trouver dans le segment du textile (utilitaire) promotionnel, par exemple, le linge de maison pour la salle de bain et la cuisine. En complément à la déco, on peut envisager des applications brodées sur les surfaces, non soumises à l'usure, d'objets d'intérieur. (21) Voir l'abat-jour en illustration : une combinaison de broderie mécanique et de travail manuel. Les machines ZSK sont vendues par l'intermédiaire de Walz GmbH Textil-maschinen, à Waalwijk, Pays-Bas. Présentation de la ZSK Spirit6 (en anglais) sur la vidéo YouTube : https://youtube/TFdxQRKA5l8.