En comparant les marchés européen et asiatique, on voit que la part des médias imprimés reste relativement importante chez nous, tandis que les populations d'Asie sont littéralement noyées dans un monde coloré d'écrans LED. La signalétique numérique plus respectueuse de l'environnement que l'imprimé? Cela reste à prouver, mais le client final le sait-il? Dans ce domaine, nous sommes face à des défis importants, mais de multiples opportunités s'offrent aussi à tous les acteurs du secteur de l'impression grand format et de la signalétique. Mieux trier, recycler, et surtout promouvoir l'utilisation de produits respectueux de l'environnement sont autant de concepts qui devraient être en tête des préoccupations de tout un chacun. En tout état de cause, les entreprises qui les intègrent dans leur argumentaire de vente constatent systématiquement que l'approche est payante.
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En comparant les marchés européen et asiatique, on voit que la part des médias imprimés reste relativement importante chez nous, tandis que les populations d'Asie sont littéralement noyées dans un monde coloré d'écrans LED. La signalétique numérique plus respectueuse de l'environnement que l'imprimé? Cela reste à prouver, mais le client final le sait-il? Dans ce domaine, nous sommes face à des défis importants, mais de multiples opportunités s'offrent aussi à tous les acteurs du secteur de l'impression grand format et de la signalétique. Mieux trier, recycler, et surtout promouvoir l'utilisation de produits respectueux de l'environnement sont autant de concepts qui devraient être en tête des préoccupations de tout un chacun. En tout état de cause, les entreprises qui les intègrent dans leur argumentaire de vente constatent systématiquement que l'approche est payante. Pour mettre les choses en perspective, revenons sur la relation que le secteur de l'imprimerie entretient avec l'environnement. Voilà des années que tant la gâche papier que les plaques offset sont collectées, sachant que ces éléments sont à 100% recyclables dans la plupart des cas. L'utilisation de papiers certifiés FSC et recyclés est aussi entrée dans les moeurs depuis belle lurette. Le secteur n'en conserve pas moins un problème d'image, au motif qu'imprimer du papier serait néfaste pour la nature. La réalité est pourtant tout autre, mais l'utilisateur final n'en est souvent pas conscient. Pour le secteur VISCOM, la situation est - pour autant que ce soit possible - encore plus complexe, car on y utilise une multitude de types de supports et de matériaux plus écoresponsables les uns que les autres, et aisément recyclables. Une entreprise comme Igepa, importante pourvoyeuse du secteur graphique, a pris conscience du problème depuis longtemps. Aussi ne ménage-t-elle pas ses efforts tant pour sensibiliser le client que pour proposer des produits durables et développer des initiatives de recyclage. Ce qu'en dit Serge De Crits, Sales Director d'Igepa: "Voici trois ans, nous avons mis sur pied un premier programme-test de récupération des matériaux plastiques, mais le marché n'était pas encore prêt. Aujourd'hui, le client nous semble mûr et de nouveaux projets organisent la collecte des déchets de production et des matériaux usagés chez le client en vue de leur recyclage." D'autres fournisseurs notent une sensibilisation accrue et une hausse de la demande de solutions plus respectueuses de l'environnement: par exemple, les films sans PVC et le carton. Madelon Thijs, Marketing Manager chez Dimix, confirme: "Nous observons une prise de conscience auprès de nos clients, qui sont davantage demandeurs de solutions écoresponsables. Les clients finaux se montrent eux aussi plus sensibilisés et exigeants concernant les matériaux employés pour la promotion de la marque, les annonces ou les expressions publicitaires. On l'entend de plus en plus souvent: le durable cesse d'être un voeu pour devenir un impératif." Raf Thibaut, dirigeant de PantoonBenes, tient toutefois à relativiser. "Certains grands acteurs comme Nike, L'Oréal et H&M posent déjà leurs exigences quant à l'utilisation de matériaux respectueux de l'environnement, mais cette préoccupation n'est que peu ou pas à l'ordre du jour de beaucoup d'entreprises. Nous misons nous-mêmes résolument sur la technologie HP Latex et notre site Web propose un large éventail de produits écologiques. Nous réfléchissons aussi volontiers avec nos clients sur les questions environnementales et nous nous efforçons d'y répondre. Mais tout tourne encore trop souvent autour du prix, certainement depuis la crise du coronavirus. Faire plus vert, c'est bien joli, mais pas au point de devoir payer plus, sauf si on ne peut pas faire autrement. Une note positive toutefois: la jeune génération se montre davantage disposée à opter pour des solutions respectueuses de l'environnement et à reprendre cette argumentation face au client final. Et comme l'avenir de la branche dépendra aussi partiellement d'eux, c'est une bonne chose." Erik Geutjes, Marketing Manager de CMO Filmolux Group, la structure de vente de Neschen Coatings au Benelux, voit lui aussi les mentalités évoluer. "Nous mettons partiellement l'accent sur le développement d'articles sans PVC, mais à cela s'ajoutent aussi de nouveaux produits, qui sont biosourcés. Nous avons ainsi lancé un film protecteur bio-based l'année dernière. Nous proposons aussi des alternatives en PP et PET et disposons d'une gamme complète de papiers peints entièrement sans PVC. Et cela ne s'arrête pas là. Ainsi Neschen, en partenariat avec la société néerlandaise Invroheat, a mis au point un film thermorésistant spécial pour les panneaux chauffants à infrarouge de ce fabricant. Ceux-ci ont l'apparence d'un cadre photo ordinaire, dont on peut changer la photo à volonté. Le film s'enlève en effet facilement. Un bel exemple de design fonctionnel." Un autre produit innovant est ClingZ, fabriqué par Nekoosa. Explication de Jérôme Bonte, Junior Manager de The iC GROUP, l'importateur des produits Nekoosa: "ClingZ est un film graphique en polypropylène de 50 microns d'épaisseur, sans colle mais porteur d'une charge électrostatique qui lui permet d'adhérer pratiquement à toute surface sèche, comme la pierre ou un mur brut. Il peut s'imprimer avec des encres UV et est aussi parfaitement recyclable." Grafityp, à Houthalen, propose de son côté une large gamme de films GEF (Grafityp Ecological Films) sans PVC. Peter Van de Vivere, Marketing & Business Development Manager: "Ceux-ci conviennent pour les mêmes applications que les films monomères et polymères pour intérieur et extérieur, mais ils ne contiennent ni chlore ni plastifiants. Ce qui n'a rien de neuf dans notre gamme car nous l'avions mis sur le marché dès 2005. L'intérêt à l'époque avait toutefois été mitigé, faute d'une demande pour ce type de solutions. Le sujet est aujourd'hui plus sensible et la demande de ces films sans PVC ne cesse de croître." À côté des efforts consentis pour mettre sur le marché des supports plus écoresponsables, on note aussi d'énormes avancées du côté des constructeurs d'imprimantes. Du côté des machines à séchage UV, on a pu observer un mouvement général des lampes UV vers la technologie à LED UV. La technologie Latex d'HP est elle aussi employée à grande échelle. D'autres fabricants comme Mutoh obtiennent de bons résultats avec des encres UMS (Ultra Mild Solvent) pratiquement inodores. Canon travaille également d'arrache-pied dans cette direction, dit Roel Wijnants, Product Manager: "Nous misons de plus en plus sur le développement d'imprimantes UV grand format plus écologiques. Sur les dernières années, la quasi-totalité de notre assortiment (tant les Colorado que les Arizona) a été équipé de la technologie UV-LED. Plus besoin de lampes à vapeur de mercure polluantes et la facture électrique se trouve sensiblement réduite. Le développement de produits accorde en outre beaucoup d'attention à la diminution de la consommation d'encre et du déchet. Ces encres sont d'ailleurs toutes certifiées GreenGuard Gold. Les imprimantes déclassées reviennent dans la division 'Canon Circular Economy Manufacturing', qui recycle et récupère un maximum de matériaux et de pièces." Tous ces efforts ne pourront toutefois aboutir que si tout le monde pousse à la charrette dans le même sens. Le prix reste trop souvent le différenciateur sur lequel on compte pour faire rentrer les commandes. Un modèle économique qui n'est en fait bénéfique pour personne. Mais terminons sur une note positive. Nous savons de bonne source que les entreprises qui intègrent le respect de l'environnement et l'utilisation de matériaux écoresponsables dans leur argumentaire de vente font mouche auprès des clients, et en particulier les jeunes décideurs. Faisons-en une source d'inspiration et un objectif pour tous les prestataires VISCOM qui conservent une marge d'amélioration dans ce domaine.