À Eupen, l'imprimerie offset Kliemo et sa voisine Lithotec, une imprimerie numérique, reprennent peu à peu leurs activités. Le bilan suite aux inondations de la mi-juillet est lourd. Du côté de Kliemo, la façade et une partie du rez-de-chaussée étaient encore en rénovation à la veille de Noël. Des presses Heidelberg et des lignes de finition Müller-Martini, tout a été perdu. Les inondations ont commencé le 14 juillet. "À 15 h, il n'y avait pas d'eau. À 15h10, l'eau avait déjà monté de 70 cm sur le parking. Ensuite, tout est allé très vite. À 17 heures, nous recevions l'ordre d'évacuation de la police. À ce moment-là, il y avait de l'eau jusqu'au-dessus des roulettes des chaises de bureau. À 22 heures, je recevais la photo d'un voisin qui montrait qu'il n'y avait plus d'eau. Avec 70 cm d'eau dans la cour et 5 cm à l'intérieur, nous pensions pouvoir nous en sortir avec uniquement du nettoyage" , relate Jean-Michel Toudy, l'administrateur délégué de Lithotec. "L'eau est entrée très vite et ressortie aussi vite. Ce qui nous laissait un peu d'espoir. Mais une fois sur les lieux le lendemain, on se rend compte que tout est perdu et on fait le compte des machines à remplacer", raconte de son côté Christoph Emonts, co-directeur de Kliemo.
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À Eupen, l'imprimerie offset Kliemo et sa voisine Lithotec, une imprimerie numérique, reprennent peu à peu leurs activités. Le bilan suite aux inondations de la mi-juillet est lourd. Du côté de Kliemo, la façade et une partie du rez-de-chaussée étaient encore en rénovation à la veille de Noël. Des presses Heidelberg et des lignes de finition Müller-Martini, tout a été perdu. Les inondations ont commencé le 14 juillet. "À 15 h, il n'y avait pas d'eau. À 15h10, l'eau avait déjà monté de 70 cm sur le parking. Ensuite, tout est allé très vite. À 17 heures, nous recevions l'ordre d'évacuation de la police. À ce moment-là, il y avait de l'eau jusqu'au-dessus des roulettes des chaises de bureau. À 22 heures, je recevais la photo d'un voisin qui montrait qu'il n'y avait plus d'eau. Avec 70 cm d'eau dans la cour et 5 cm à l'intérieur, nous pensions pouvoir nous en sortir avec uniquement du nettoyage" , relate Jean-Michel Toudy, l'administrateur délégué de Lithotec. "L'eau est entrée très vite et ressortie aussi vite. Ce qui nous laissait un peu d'espoir. Mais une fois sur les lieux le lendemain, on se rend compte que tout est perdu et on fait le compte des machines à remplacer", raconte de son côté Christoph Emonts, co-directeur de Kliemo. Au total, ce sont 35 groupes d'impression offset et près de 15 machines de finition, dont des agrafeuses, des plieuses et une soudeuse Müller Martini, qui ont été inondés chez Kliemo. Chez Lithotec, 37 machines ont été remplacées, dont 17 systèmes de finition, une presse HP Indigo 7900 et deux imprimantes de Canon. "Dès le 15 juillet, la ville a été fermée le temps des inondations. J'ai alors contacté tous les fournisseurs principaux pour leur dire de se tenir prêts. Notre objectif était de repartir avec le même atelier", se souvient Jean-Michel Toudy de Lithotec. Si Kliemo et Lithotec ne prévoyaient pas de nouveaux investissements à court terme, c'est par la force des choses qu'elles ont revu leur façon de fonctionner. "Nos presses offset étaient bien suivies et entretenues par notre personnel et Heidelberg. Les plus récentes dataient de 2008 et 2009. Il n'était pas nécessaire de les remplacer, même s'il était prévu d'améliorer le parc machines dans les années à venir", dit Christoph Emonts. Pour redémarrer la production dans les plus brefs délais, Kliemo a pu compter sur des revendeurs belge et allemand de matériel d'occasion, dont Natalis. "Racheter du nouveau matériel était soit trop cher soit impliquait un temps d'attente trop long pour la livraison. Jusqu'à un an pour une soudeuse à dos carré collé neuve. Ce n'est pas possible." C'est donc avec une presse Heidelberg Speedmaster XL neuf couleurs d'occasion datant de 2017 et quatre plieuses, une agrafeuse et une soudeuse (dos carré collé) que Kliemo a pu redémarrer ses activités. "On continue de prendre du matériel. Les quatre plieuses ne sont pas encore suffisantes. En ce qui concerne l'offset, la presse est d'une génération plus récente et automatisée. C'est donc une évolution technologique par rapport à ce que nous avions précédemment." Installée fin septembre, la première presse de remplacement tourne à plein régime en trois pauses depuis le 8 novembre. Pour compenser la perte de capacité, Kliemo travaille en sous-traitance avec Snel (Herstal), Drifosett (Evere) et Daneels (Beerse). Par chance, l'imprimerie offset a conservé 95% de sa clientèle, dont d'importants éditeurs allemands. Pour la suite, Kliemo envisage de faire entrer une seconde presse offset grand format dans les prochains mois. Christoph Emonts: "Quand nous aurons atteint toute notre capacité, nous continuerons certainement à collaborer avec les autres imprimeurs en tant que partenaires". Du côté de Lithotec, l'imprimerie numérique a également commencé à produire en novembre avec une nouvelle HP Indigo 7000. "Nous avons rouvert le 1er août et nous sommes restés sans machine jusque début novembre. Entre-temps, nous sous-traitions chez des confrères qui utilisaient la même technologie. 80% de nos clients ont continué de faire appel à nous, d'autres ont préféré attendre que nous redevenions opérationnels", raconte Jean-Michel Toudy de Lithotec. Plutôt que de remplacer ses cinq presses offset, Kliemo préfère s'en tenir dans un premier temps à deux machines et tabler sur l'impression numérique en partenariat avec Lithotec. "Tout dépendra des volumes qui entrent", dit Christoph. D'autant plus dans un marché structurellement en décroissance. Il faut savoir que les deux imprimeries, qui partagent le même site, sont étroitement liées. Fondée en 1979, Kliemo est une imprimerie de seconde génération qui unit les familles Klinkenberg et Emonts. Spécialisée dans l'impression offset de revues, brochures et catalogues, Kliemo est à l'origine de la création de Lithotec en 1991 en tant que photogravure. C'est en 1997 que Jean-Michel Toudy reprend l'entreprise pour la faire évoluer dans le prépresse numérique. Lithotec finira par se transformer en une imprimerie numérique en 2001 en investissant dans la première presse numérique Indigo du Benelux. Kliemo et Lithotec sont finalement deux imprimeries complémentaires: tout ce qui est trop petit à imprimer pour Kliemo est produit chez Lithotec et inversement. La nouvelle HP Indigo 7000 de Lithotec succède à quatre autres du même fabricant. Dans le courant du mois de mars, elle sera renforcée par une seconde HP Indigo de plus grand format: la HP Indigo 12000. Par ailleurs, Lithotec a également investi dans une nouvelle vernisseuse UV de Duplo qui remplacera la JetVarnish de MGI. "Se trouvant à l'étage du bâtiment, elle a été épargnée par les inondations. Cependant, l'encre a séché dans la machine puisqu'elle est restée inactive pendant huit semaines", explique Jean-Michel Toudy. En mars, une nouvelle HP Indigo 12000 au format B2 (52 x 74 cm) fera donc son entrée chez Lithotec. C'est un nouveau chapitre qui commence pour les deux imprimeries voisines. La HP Indigo 12000 permettra à Kliemo de compenser la perte de la presse Heidelberg CD 74 grâce à son format équivalent. Pour Lithotec, ce nouvel investissement ouvre le marché du format d'impression B2 en numérique, une première dans la communauté germanophone. "Avec Kliemo, nous avions la possibilité d'imprimer des travaux sur ce format avec une presse offset. Puisqu'elle a été détruite, nous l'avons remplacée par un système d'impression numérique. C'est une partie du marché offset qui va donc passer à l'impression numérique", explique Jean-Michel Toudy de Lithotec. Par ailleurs, la nouvelle presse numérique offrira également de nouvelles possibilités créatives et de nouvelles opportunités commerciales grâce aux toners liquides spéciaux qui permettent notamment de créer des couleurs métallisées ou fluo. "Nous repartons avec un atelier 100% neuf et l'opportunité d'atteindre de nouveaux clients grâce à l'ennoblissement numérique en ligne", se réjouit Jean-Michel Toudy. Pour Kliemo, l'activité offset se poursuivra avec deux presses. "C'est le marché qui guidera nos choix futurs. Investir dans l'impression numérique reste une piste ouverte à l'avenir. Tout dépendra des volumes", dit-on chez Kliemo.