À l'entame de cette Journée porte ouverte, Ken Sagawa, président de Komori International Europe, a pointé la nécessité de mettre l'accent sur la créativité au sein de l'industrie graphique : " Le secteur de l'imprimerie doit évoluer du comment-faire vers le quoi-faire. " Ce qui ne veut certainement pas dire que Komori se désintéresse de la technique. Bien au contraire. Tous ses efforts tendent en effet précisément à l'optimisation et à l'automatisation complètes du processus de production. Sagawa : " Emballages, livres, prospectus ou brochures, peu importe votre produit, nous avons une solution intégrée pour cela. "
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À l'entame de cette Journée porte ouverte, Ken Sagawa, président de Komori International Europe, a pointé la nécessité de mettre l'accent sur la créativité au sein de l'industrie graphique : " Le secteur de l'imprimerie doit évoluer du comment-faire vers le quoi-faire. " Ce qui ne veut certainement pas dire que Komori se désintéresse de la technique. Bien au contraire. Tous ses efforts tendent en effet précisément à l'optimisation et à l'automatisation complètes du processus de production. Sagawa : " Emballages, livres, prospectus ou brochures, peu importe votre produit, nous avons une solution intégrée pour cela. "Le constructeur japonais a été un pionnier dans le domaine de l'automatisation. Ainsi signait-il une primeur mondiale à la drupa de 1990 en présentant le premier système de changement des plaques totalement automatique (APC). Les innovations se sont succédé depuis à un rythme soutenu, au point qu'aujourd'hui, un changement de travail complet - y compris le nettoyage et le réglage des encriers - est possible en moins de deux minutes. Le contrôle de la qualité en cours de tirage fait aussi désormais partie intégrante du système. Quelques exemples. Le Print Density Control (PDC) permet non seulement de surveiller (et d'éventuellement corriger) la densité et l'engraissement à l'aide d'un spectrophotomètre, mais aussi de comparer l'impression sur la feuille avec l'information d'image du PDF d'origine. De quoi ainsi détecter rapidement des écarts éventuels. Avec le Print Quality Assessment (PQA) en ligne, des caméras embarquées sur la presse scrutent chaque feuille à la recherche de défauts, de stries ou de pétouilles. En tirant parti de la possibilité offerte de numéroter chaque feuille d'impression au niveau du margeur, le PQA permet de cette manière d'identifier rapidement les mauvaises éventuellement rejetées.Tant les presses offset que celle à jet d'encre sont pilotées par KHSAI, le système de conduite de Komori entre-temps devenu autoapprenant. Le massicot Apressia CTX piloté par les données CIP3/CIP4 (disponible depuis peu en Europe) fait également partie du flux entièrement interconnecté. La K-Station gère les liaisons entre l'équipement de production et, par exemple, le MIS : les informations circulant entre les différents systèmes sont échangées par CIP4/JDF. Bref, chez Komori non plus, les données ne manquent pas.Lancé désormais également à l'échelon européen, " KP Connect " établit un lien entre les données disponibles dans l'entreprise et le Cloud. Komori tient ainsi la promesse faite à la Drupa 2016. Voici plus de deux ans à Düsseldorf, l'avant-gardiste suffixe " 2.0 " s'effaçait devant le " 4.0 ". Déjà à l'approche du salon, le concept d'Industrie 4.0 (introduit en 2011 lors de la foire industrielle d'Hanovre) était élevé au rang de mégatendance. Référence est faite par-là à la quatrième révolution industrielle, laquelle rend les machines et les systèmes capables de collecter des informations, de se les échanger et de les appliquer de manière autonome. Ce qui ne se limitera pas, par exemple, aux voitures autopilotées, mais concerne aussi l'industrie graphique. On a ainsi a pu le constater lors de la dernière Drupa, où des presses offset, des chaînes de reliure, et même des banderoleuses étaient présentées comme des systèmes cyberconnectés. Avec son concept " KPConnect ", Komori montre qu'elle n'est pas à la traîne de Heidelberg ou KBA.Lors du salon IGAS de Tokyo, Komori a annoncé que près de 250 de ses machines partageaient leurs données de production dans le Cloud par l'intermédiaire de KP Connect. À Utrecht, on a rapidement compris que deux imprimeries (non citées) des Pays-Bas avaient servi de sites d'essai européens ces huit derniers mois. La disponibilité du système se trouve désormais étendue à l'échelle mondiale.Les participants à la Journée porte ouverte début novembre ont pu assister à une démonstration en direct de KP Connect sur leur propre smartphone ou tablette. En se connectant sur le site kpconnect. com, on voit directement, à la lecture des camemberts et des statistiques, comment les presses du showroom se comportent (voir l'illustration : à noter que les niveaux de productivité et d'occupation peu élevés des machines de démonstration ne sont pas à comparer avec les prestations de presses similaires en conditions de production réelles dans les imprimeries).KP Connect est surtout pensé comme un instrument d'analyse, souligne Komori. Il récolte les données en provenance aussi bien du système de conduite des presses KHS AI que du contrôlequalité, et les envoie dans le Cloud par intervalles de 30 minutes. Grâce à la puissance de calcul et à l'intelligence embarquée de la plate-forme Salesforce, l'utilisateur de KP Connect a accès à toute l'information compilée sous forme synthétique.La page d'accueil affiche pour chaque machine un rapport mensuel rendant compte de ses prestations opérationnelles. Le rapport entre heures productives, calages, temps morts et " chômage " apparaît en un clin d'oeil, avec des statistiques sur le nombre total de feuilles d'impression produites, la gâche, la quantité de commandes et, par exemple, la cadence d'impression moyenne. Tous ces chiffres peuvent être comparés avec ceux des mois antérieurs, au niveau des moyennes ou d'un paramètre particulier si besoin est.KP Connect rend également compte du taux de rendement global, lequel est le produit des taux de marche (le temps que la presse est effectivement occupée à imprimer, exprimé en pourcentage du temps disponible), taux de produits conformes (pourcentage de bonnes feuilles) et taux d'efficacité (la cadence d'impression moyenne par rapport à la vitesse maximale).L'utilisateur a par ailleurs accès à une kyrielle d'options. La fonction " Job Progress " fait apparaître un aperçu du planning des commandes. De quoi savoir, pour chaque machine, combien de commandes sont terminées, en cours de production ou encore à imprimer. Toutes les données des commandes finies peuvent être directement appelées (comme le temps de production effectif par rapport au temps planifié, mais aussi la gâche et le nombre de bonnes feuilles). Les écarts dans le planning sont signalés par de petits points d'exclamation.Sous l'intitulé " Maintenance ", KP Connect surveille l'état de santé des machines. La tenue d'un inventaire permanent des entretiens, pannes et remplacement de pièces permet à l'utilisateur d'éviter les arrêts machine en prenant les mesures nécessaires en temps et heure. KP Connect met pour ce faire à sa disposition une banque de connaissances comportant notamment des vidéos d'instructions pour les entretiens et les dépannages.La page " Report Screen " autorise une analyse approfondie des performances. La productivité de chaque presse peut, par exemple, être examinée par équipe, pour un jour, une semaine ou un mois spécifique. Chaque élément de l'analyse peut lui-même être approfondi : il est ainsi possible d'éplucher le déroulement de la production pour chaque commande, tant du point de vue des temps (de calage, de pannes ou d'attentes) que de la qualité (évolution de la densité par couleur d'encre, engraissement et valeurs delta E).En combinant et analysant toutes les informations citées plus haut, KP Connect peut dégager des tendances pour l'utilisateur dans l'écran " Trends ". Les données liées peuvent être comparées par catégorie - par exemple, celle de la gâche - pour les machines ou pauses entre elles, mais également selon les différentes commandes ou par types ou lots de papier. À noter qu'il n'est pas encore possible d'importer les données des presses d'autres constructeurs dans KP Connect pour les reprendre dans les comparatifs.KP Connect sera fourni d'office sur les nouvelles presses Komori à partir de janvier 2019, puis disponible ensuite sur abonnement. Le constructeur lui-même y trouve une manne de précieuses informations. Ayant ainsi accès aux données de surveillance de l'ensemble de ses utilisateurs, il peut soumettre celles-ci à ses propres analyses. De quoi assurer un service proactif à ses clients sur la base des comparatifs et des problèmes signalés.Alors que KP Connect commence seulement à être déployé au niveau mondial, il est apparu clairement au salon IGAS que le développement du concept n'en était pas resté là. " KP Connect Pro " a ainsi été dévoilé lors du salon japonais (le dispositif actuel étant rebaptisé " KP Connect Basic "). Le système Cloud reprend à son compte des tâches de K-Station, comme l'échange de l'information, mais aussi le MIS, le prépresse et le volet finition d'une imprimerie. Des intégrations sont en outre recherchées avec des systèmes tiers (comme le flux EquiosNet de Screen) dans le cadre du " KP Connect Alliance Program ".