En visite à l'imprimerie Guillaume quelques jours avant Noël, plus aucune trace des inondations n'était visible. C'est pourtant la seconde fois en 34 ans que l'imprimerie de troisième génération se retrouve victime des inondations. La première fois, plus de deux mètres d'eau ont envahi l'imprimerie qui occupe aujourd'hui trois personnes. Depuis sa création en 1946, l'imprimerie Guillaume est implantée dans le village d'Acoz, qui est traversé par plusieurs petits ruisseaux. En juillet dernier, l'eau a monté à plus d'un mètre entraînant deux semaines de nettoyage. Porté par l'élan de solidarité locale pour remettre l'imprimerie en état, l'administrateur délégué Nicolas Guillaume a trouvé la motivation nécessaire pour rebondir. "Nous avons été inondés pendant la période de congé et nous devions rouvrir le 2 août. Toutes les machines qui se trouvaient au rez-de-chaussée ont été anéanties. À l'étage, il restait par chance l'infographie et une imprimante numérique, une AccurioPress C3080 de Ko...

En visite à l'imprimerie Guillaume quelques jours avant Noël, plus aucune trace des inondations n'était visible. C'est pourtant la seconde fois en 34 ans que l'imprimerie de troisième génération se retrouve victime des inondations. La première fois, plus de deux mètres d'eau ont envahi l'imprimerie qui occupe aujourd'hui trois personnes. Depuis sa création en 1946, l'imprimerie Guillaume est implantée dans le village d'Acoz, qui est traversé par plusieurs petits ruisseaux. En juillet dernier, l'eau a monté à plus d'un mètre entraînant deux semaines de nettoyage. Porté par l'élan de solidarité locale pour remettre l'imprimerie en état, l'administrateur délégué Nicolas Guillaume a trouvé la motivation nécessaire pour rebondir. "Nous avons été inondés pendant la période de congé et nous devions rouvrir le 2 août. Toutes les machines qui se trouvaient au rez-de-chaussée ont été anéanties. À l'étage, il restait par chance l'infographie et une imprimante numérique, une AccurioPress C3080 de Konica Minolta, ainsi qu'un CTP. Grâce à l'impression numérique et l'infographie, nous avons pu rouvrir en août comme si rien ne s'était passé malgré les dégâts. La trésorerie ayant déjà souffert du Covid et sans savoir ce que nous allions récupérer des assurances, nous avons d'abord opté pour des machines d'occasion afin de pouvoir recommencer à travailler rapidement." Tout ce que l'imprimerie Guillaume ne pouvait plus produire a donc été temporairement sous-traité. Des inondations, l'imprimerie Guillaume a perdu deux anciennes presses offset: une Heidelberg GTO 2 couleurs et une Ryobi 4 couleurs. Du côté du façonnage, une plieuse et une rogneuse ont aussi pris l'eau. Dans l'atelier se trouvaient également des machines neuves de 2020: une imprimante bobine à solvant Mimaki pour l'impression de bâches et une table de découpe numérique Summa. En effet, l'imprimerie Guillaume avait récemment modernisé son parc de machines pour se diversifier dans la signalétique. Les pertes dues aux inondations se chiffrent à 1,3 million d'euros, machines et papier confondus. Un coup dur pour Nicolas Guillaume qui a appris le métier d'imprimeur sur les anciennes machines avec l'aide de son grand-père. Malgré cela, l'imprimerie remonte la pente. En décembre dernier, la plupart des machines avaient déjà pu être remplacées. Seule la Ryobi est perdue à jamais. "Je gagnais de moins en moins avec ma Ryobi 4 couleurs et il est impossible de s'aligner aux tarifs des imprimeurs en ligne. Au lieu de la remplacer, je préfère donc investir davantage dans l'impression numérique pour la signalétique tout en continuant ce que je fais déjà en offset avec la presse deux couleurs. C'est malheureux, mais maintenant je ne cible que les produits offset que le public ne peut pas trouver en ligne comme les autocopiants en carnet perforé personnalisés. Pour cela, j'ai repris une GTO avec un système de numérotation. Cela me permet de fixer mon propre prix, car c'est un produit à forte valeur ajoutée avec beaucoup de main-d'oeuvre", explique Nicolas Guillaume. "En offset, nous gagnons aussi bien notre vie grâce à l'impression de brochures. Nos clients souhaitent avoir un oeil sur la production pour les gros volumes. C'est un avantage par rapport à internet." Dans l'impression numérique grand format, une nouvelle imprimante UV hybride de Mutoh a remplacé la Mimaki. Ce qui permet désormais à Guillaume d'imprimer aussi bien sur des matériaux souples que rigides. "Nous nous sommes lancés dans la signalétique, car il y a là plus d'avenir et de demande. On ressent aussi moins la concurrence du commerce en ligne puisque nous pouvons proposer plus facilement des prix aussi attractifs. Au niveau des délais, nous avons aussi l'avantage de pouvoir livrer plus rapidement que via internet", défend Nicolas Guillaume. Reste à venir prochainement: une presse de découpe Heidelberg d'occasion et un nouveau CTP plus compact pour accueillir une seconde imprimante numérique à base de toner pour le petit format. En effet, l'imprimerie Guillaume a investi dans une Ricoh Pro C7210 sx de 5 couleurs qui permet de faire de l'ennoblissement en ligne. Le cinquième groupe de toner permet d'ajouter de l'argent ou de l'or pour des couleurs métallisées ou encore du vernis transparent, des couleurs néon... C'est donc encore de nouvelles possibilités et un nouveau marché qui s'ouvrent à l'imprimerie Guillaume. À l'heure actuelle, l'impression numérique (petit format) représente 60% du chiffre d'affaires de l'imprimerie Guillaume, l'offset 20% et la signalétique 20%. "Pour l'instant, car la signalétique est en croissance", précise Nicolas. C'est donc comme un poisson dans l'eau que Nicolas Guillaume termine l'année en dépit des épreuves. "Malgré les inondations, nous avons fait de beaux mois même si au début nous devions sous-traiter toute la production offset. À présent, nous avons retrouvé 85% de notre capacité. Nous sommes bien relancés. Je ne m'inquiète pas pour 2022 si cela continue", conclut Nicolas Guillaume.