2023 sera une année charnière pour Agfa Offset Solutions. La finalisation de la vente à Aurelius Group est attendue au premier trimestre. La fumée n'était toujours pas blanche à la mise sous presse du présent numéro. "Ce deal est positif à long terme", a déclaré Frederik Dehing, VP Sales & Service d'Agfa Offset Solutions en ouvrant la "Value Conference" à Zaventem. "Notre plan quinquennal a été approuvé par le nouveau propriétaire. Nous devenons une entité autonome dotée d'un nouveau nom." Dehing décrit la division Plaques d'Agfa comme la plus grosse du groupe d'imagerie coté, dont elle réalise 43% du chiffre d'affaires. Elle emploie environ 2 000 personnes et dispose de sites de production en Allemagne, en Chine et au Brésil. Agfa se dit leader du marché en Europe, avec une part de 30 à 35%. Le marché mondial représente environ 500 millions de mètres carrés de plaques offset numériques et Agfa en vend environ 95 millions. L'Europe pèse entre 25 et 30% du marché global.
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2023 sera une année charnière pour Agfa Offset Solutions. La finalisation de la vente à Aurelius Group est attendue au premier trimestre. La fumée n'était toujours pas blanche à la mise sous presse du présent numéro. "Ce deal est positif à long terme", a déclaré Frederik Dehing, VP Sales & Service d'Agfa Offset Solutions en ouvrant la "Value Conference" à Zaventem. "Notre plan quinquennal a été approuvé par le nouveau propriétaire. Nous devenons une entité autonome dotée d'un nouveau nom." Dehing décrit la division Plaques d'Agfa comme la plus grosse du groupe d'imagerie coté, dont elle réalise 43% du chiffre d'affaires. Elle emploie environ 2 000 personnes et dispose de sites de production en Allemagne, en Chine et au Brésil. Agfa se dit leader du marché en Europe, avec une part de 30 à 35%. Le marché mondial représente environ 500 millions de mètres carrés de plaques offset numériques et Agfa en vend environ 95 millions. L'Europe pèse entre 25 et 30% du marché global. Selon Guy Desmet, Head Of Marketing Offset Solutions, le gros du volume concerne l'impression commerciale (65 à 70%), suivie des journaux (15 à 20%) et des emballages (10 à 15%). Le marché de l'imprimé commercial stagne, celui des journaux recule et celui des emballages est en hausse. Qu'Agfa souhaite convaincre davantage d'imprimeurs d'emballages est donc logique. L'offset restera la technologie dominante pour les 5 à 10 prochaines années, prédit Frederik Dehing. "Le marché total de l'imprimé est en croissance grâce à l'industrie du packaging", dit-il. Une dizaine d'intervenants se sont succédé sur la scène des anciennes Papeteries de Saventhem: des experts externes en alternance avec des spécialistes d'Agfa. Fil directeur des sessions: la soutenabilité de la production des emballages. En ouverture, Kevin Jackson, CEO et fondateur de The Experience is the Marketing, a livré un exposé sur l'importance des promesses des marques et de leur comportement. "Une marque est un ensemble de promesses. Mais ce qui compte au final, c'est le ressenti et pas les messages marketing. Il faut être un partenaire pour le client, pas un simple fournisseur. C'est comme la différence entre des leaders inspirants et des managers contrôleurs." Iris Bogunovic, Product Manager Plate & CTP Systems chez Agfa, a souligné l'importance de l'automatisation et de la robotique dans le prépresse. "La robotisation améliore la productivité et la flexibilité. Ayant moins d'opérations manuelles à exécuter, les travailleurs peuvent se focaliser davantage sur des tâches à plus haute valeur ajoutée." Agfa a déjà déployé six lignes de CtP automatisées en Europe, dont une en Belgique (chez Moderna Printing, à Paal-Beringen), trois au Danemark, une en Allemagne et une en Hongrie. Sascha Fischer, du constructeur de presses Koenig & Bauer, a lui aussi insisté sur l'importance de l'automatisation dans l'imprimerie, tout en évoquant quelques développements dans le domaine des presses offset d'emballages. Fischer s'est projeté vers la Drupa 2024. "Pour Koenig & Bauer, le salon mettra en avant la vitesse, la sécurité et les performances des presses. Nous évoluons vers une époque où c'est la presse qui dira à l'opérateur ce qu'il faut faire, et plus l'inverse." Dans les années qui viennent, Sascha Fischer voit les imprimeries se muer en entreprises manufacturières, où l'intégration des processus sera régie selon les principes de l'Industrie 4.0. "D'où l'importance croissante des solutions de workflow transparentes, de l'intégration avec les systèmes MES/MIS, des applis centrées sur l'optimisation des commandes d'imprimés, etc." Fischer voit l'activité d'imprimeur évoluer de plus en plus vers "un process industriel comme dans une centrale électrique", où l'automatisation est cruciale. Eddy Hagen, consultant chez Insights4Print, a expliqué les tenants et aboutissants des couleurs des marques et évoqué les pièges de la gestion des couleurs. Il en a profité pour faire la promotion de son "Better Brand Color Guide", plaquette qui propose un cadre et modèle visant à améliorer la définition, la communication et la reproduction des couleurs des marques. À la lumière de nombreux exemples pris dans des linéaires belges et étrangers et d'un test réalisé sur le public présent, il a illustré les variations colorimétriques réelles que l'on peut constater sur les emballages imprimés de produits de différentes marques. Sodas, biscuits chocolatés ou céréales petit-déjeuner, les écarts sautent aux yeux. Si le consommateur ne s'en offusque pas outre mesure, les marques et les imprimeurs d'emballages le voient d'un mauvais oeil. Hagen observe que la plupart des guides multicouleurs ne sont pas suffisants dans la pratique. Et de briser une lance en faveur de l'utilisation des standards ISO G7, PSO (Process Standard Offset) et PSD (Process Standard Digital Printing). "Ils sont solides, ont de bonnes tolérances et sont utilisables par n'importe quel imprimeur professionnel." Andy Grant, Head of Software chez Agfa, a embrayé sur ce thème avec une contribution sur la standardisation du processus imprimant à l'aide de l'outil PressTune. "Mesurer plutôt que deviner" est sa devise. Sue Tait, Global Head of Governance & Sustainability auprès de l'agence de marketing internationale Tag, a expliqué comment la solution dématérialisée PressTune d'Agfa permet un suivi à distance des commandes d'imprimés. La première partie de la "Value Conference" a été clôturée par Laetitia Reynaud, Policy Advisor de la fédération européenne des imprimeurs Intergraf. Reynaud a expliqué le Pacte vert pour l'Europe en se focalisant sur les implications pour les imprimeurs d'emballages. L'Europe ambitionne d'être neutre sur le plan climatique en 2050. Ce qui suppose une transformation radicale vers une économie circulaire. Pour les imprimeries, le plus gros effort consistera à diminuer la consommation énergétique tout en faisant un usage optimal des supports. Les émissions de CO2 qui n'auront pas pu être réduites devront être compensées. Plus spécifiquement pour ce secteur, tous les emballages devront être réutilisables ou recyclables "d'une manière économiquement viable" d'ici 2030, ainsi que l'a formulé Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne. Après la pause-café est venue la présentation de Sean Smyth, Print Consultant & Analyst chez Smithers, qui a proposé une analyse de l'industrie de l'emballage et du rôle dévolu à l'offset. La flexo reste le procédé dominant pour les emballages, avec 58% du volume imprimé en Europe en 2022. L'offset en représente 15% et le jet d'encre moins de 2%, le reste se distribuant entre les autres techniques analogiques. À l'horizon 2027, Smithers s'attend à un glissement de l'offset et de la flexo en faveur du jet d'encre qui sera limité à un point de pourcentage. "L'offset est résilient dans l'industrie de l'emballage. Nous voyons la technologie évoluer avec les volumes, hormis dans le segment de l'étiquette, où la croissance bénéficie au numérique. Les avantages de l'impression numérique ne jouent pas tellement dans l'industrie de l'emballage." L'offset est surtout utilisé pour l'impression de boîtes pliantes (42%), de carton ondulé (27%), d'emballages souples (20%) et d'étiquettes (11%). La soutenabilité de la chaîne d'approvisionnement de l'industrie de l'emballage est un sujet qui devrait capter de plus en plus l'attention, selon Sean Smyth. "La durabilité est la clé et le consommateur montre la voie", dit-il. Et les autorités (européennes) en délimitent le cadre. Sur le plan de la technologie, l'analyste anticipe le lancement de la presse à cartonnages de format B1 Agfa/Inca SpeedSet 1060, qui devrait offrir une productivité de 11 000 feuilles/heure. À titre de comparaison, la Speedmaster XL106 d'Heidelberg, adaptée pour le secteur de l'emballage, atteint les 21 000 feuilles/heure (pour une mise en train de 2 à 4 minutes et une cinquantaine de feuilles de gâche). Els Van Cauwenberghe, QA Engineer, et Rudi Bartels, Manager Color Technology Center d'Agfa, ont présenté des solutions pour une consommation d'encre réduite. Celles-ci s'appuient sur le logiciel SolidTune et la technologie de tramage SPIR@L, laquelle permet d'économiser jusqu'à 7% d'encre, selon Van Cauwenberghe. "Outre le fait que l'on consomme moins d'encre celle-ci est aussi plus vite sèche ; il faut moins d'énergie et l'imprimé peut passer plus rapidement en finition." Le logiciel prépresse SolidTune permet une économie d'encre supplémentaire de 2 ou 3%. L'évocation du cas de Solidus Solutions, à Hoogstraten, a montré que cette économie peut être significative. Le groupe néerlandais, dont le siège se trouve à Oude Pekela, fabrique, transforme et commercialise du carton compact (SolidBoard) pour le marché de l'emballage. "Les deux presses de notre site belge transforment quelque 52 000 tonnes par an. Une troisième machine sera installée cette année", a expliqué Filip Peeters, Senior Specialist Digital Prepress chez Solidus Solutions. Les emballages, notamment destinés à des fruits et légumes, sont façonnés sur sept découpeuses et huit lignes de pliage-collage. En 2022, l'entreprise a vu sa facture d'encres augmenter de 30%. L'introduction de la nouvelle technologie de tramage SPIR@L associée au logiciel SolidTune a permis une diminution notable de la consommation d'encre. Une économie de 8% a été réalisée dès le début du processus, et l'objectif pour cette année est de 15%. Après des tests convaincants à Hoogstraten, la technologie est également en cours de déploiement sur les sites de production des Pays-Bas, d'Espagne et du Royaume-Uni. La conférence a été clôturée par Sarah Parent, CEO belge et cofondatrice de Go Forest. Parent a livré un vibrant exposé sur le projet Retopia, qui ambitionne de replanter des millions d'arbres pour restaurer la forêt atlantique au Brésil. La division Offset Solutions d'Agfa a joint le geste à la parole, promettant de replanter 3 333 m2 d'arbres dans ce pays. L'embryon d'une future forêt "ECO3".