Tarsus Group: " La décision a été prise en concertation avec les exposants, les fédérations professionnelles et le secteur en général, dont une bonne part est directement affectée par la pénurie de composants et de matériaux. Le manque de visibilité ou de disponibilité a conduit l'équipe en charge de l'évènement à choisir une nouvelle date dans l'intérêt de la communauté de l'étiquette. "
...

Tarsus Group: " La décision a été prise en concertation avec les exposants, les fédérations professionnelles et le secteur en général, dont une bonne part est directement affectée par la pénurie de composants et de matériaux. Le manque de visibilité ou de disponibilité a conduit l'équipe en charge de l'évènement à choisir une nouvelle date dans l'intérêt de la communauté de l'étiquette. " Labelexpo Europe, le plus grand évènement mondial de l'industrie de l'étiquette et de l'emballage, aurait dû cette année encore se poser à Brussels Expo. Le salon devait se tenir du 26 au 29 avril, après une première annulation de l'édition de septembre 2021 due à l'incertitude persistante autour de la Covid-19 et aux restrictions de voyage. En tout état de cause, la voilure aurait été réduite. L'évènement avait fêté ses quarante ans lors de la dernière édition de Labelexpo Europe, en 2019. Près de 700 exposants avaient alors occupé 40 000 mètres carrés dans neuf palais de Brussels Expo. Ils avaient accueilli près de 38 000 visiteurs en provenance de 140 pays sur les quatre jours qu'avait duré la grand-messe de la production d'étiquettes. Le millésime 2022 aurait été regroupé sur six salles, signe d'une diminution de l'appétit des fabricants pour les salons dans le sillage du coronavirus et en pleine guerre d'Ukraine. La santé de l'industrie de l'étiquette n'est pas en cause: le secteur a fort bien résisté à la pandémie, allant même jusqu'à engranger une belle croissance. Mais le monde lutte toujours pour un retour à la normale, et cette situation perdurera encore loin dans l'année 2022. La plus grande crise de sécurité depuis la fin de la Guerre froide nous a fait atterrir dans une nouvelle réalité. Nous nous proposions justement de compter le nombre d'exposants sur la liste publiée par Labelexpo quand nous avons appris le report du salon. Nous avions déjà pu y constater l'absence d'un certain nombre d'acteurs majeurs, dont HP Indigo, Bobst, Nilpeter et Kurz. HP Indigo, qui est le plus gros exposant de Labelexpo Europe depuis plusieurs éditions, expose traditionnellement sa technologie dans le Patio. Débordant de machines individuelles, de lignes de machines et d'échantillons d'imprimés de toutes sortes, son stand est toujours une formidable source d'expériences inspirantes pour le visiteur. " Mais la Covid-19 a joué les trouble-fêtes ", nous a confié un collaborateur HP. " Étant cotée en bourse, HP publie une évaluation trimestrielle de ses résultats et de ses activités. L'incertitude persistante autour de la pandémie de coronavirus a pesé sur la décision de ne pas en être. En outre, une participation de cette envergure requiert une sérieuse préparation et ne se planifie pas d'un claquement de doigts. " On aurait peut-être pu voir la presse à étiquettes petite laize HP Indigo V12 pouvant imprimer 120 mètres courants/minute. Quoi qu'il en soit, il restait suffisamment de qualité avec les exposants répartis dans six Palais pour que l'exposition vaille la peine d'être vue. Les visiteurs pouvaient toujours assister à des centaines de démonstrations et s'informer sur les tendances, défis et opportunités pour l'industrie. Et nul doute que l'impression et la finition numériques, les flux de production et l'environnement auraient été des thèmes majeurs. Cette édition de Labelexpo Europe aurait dû faire la part belle aux lancements des systèmes numériques de constructeurs tels que Xeikon, Domino, Fujfilm, Konica Minolta, Epson, Durst, Canon, Screen, etc. Outre les étiquettes autoadhésives, l'impression numérique connaît un nombre croissant d'applications dans les IML (étiquettes moulées), les manchons et les emballages souples. Les presses numériques se prêtent tout particulièrement à la production de petits tirages, de séries à éléments variables, d'imprimés personnalisés, etc. Le numérique s'inscrit dans la durée. Beaucoup d'imprimeurs d'étiquettes ont aujourd'hui déployé un mix sain de presses flexo et numériques pour pouvoir répondre aux diverses demandes de leurs clients. Le plus grand volume d'étiquettes et d'emballages souples dans le monde reste toutefois produit en flexographie. Le procédé aurait, comme toujours, été ostensiblement présent à Labelexpo. Lorsque les presses feuilles et petite laize numériques ont été mises sur le marché dans les années 90, l'impression digitale n'a pas été perçue comme une menace pour la flexographie. On la voyait plutôt comme une technologie complémentaire, destinée à prendre en charge les petits tirages à une époque où un changement de travail sur une presse flexo 8 couleurs pouvait prendre la plus grosse partie de la matinée. Avance rapide jusqu'en 2022: le paysage est complètement transformé. Les presses numériques ont gagné en vitesse et en largeur, et leurs résolutions et gammes chromatiques sont comparables à celles de la flexo. La productivité accrue des presses numériques actuelles a aussi rendu plus floue la comparaison entre finition intégrée et hors machine. Les imprimeurs petite laize sont habitués depuis longtemps à combiner l'impression, l'ennoblissement et le façonnage en un seul passage sur des lignes modulaires. La finition de l'impression numérique restait au début essentiellement un processus hors presse, parce que les cadences des machines de façonnage et d'embellissement étaient encore nettement plus élevées que celle des presses numériques. Mais l'arrivée de systèmes d'impression plus larges et plus rapides a vite rendu une finition en ligne envisageable. Ce qui a conduit au développement de presses hybrides (flexo + numérique), alors que les constructeurs de presses numériques commençaient à intégrer des unités de flexographie et de finition à leurs machines. La finition en ligne n'est toutefois pas encore généralisée, même pour les presses numériques les plus rapides. Le traitement hors machine continue d'être privilégié, notamment quand les bobines contiennent plusieurs commandes en petit tirage ou des formes de découpe et éléments décoratifs variables. Une nouveauté introduite à Labelexpo Europe 2022 aurait été un itinéraire balisé guidant le visiteur à la découverte de fabricants spécialisés en ennoblissement numérique, comme les effets tactiles multicouches, le vernis sélectif, le braille, le transfert d'éléments décoratifs sur film, etc. Principale conclusion de tout ceci: la plate-forme d'impression numérique moderne est extrêmement flexible et se prête parfaitement à un large éventail d'applications, des petites quantités jusqu'à des tirages toujours plus longs et complexes. Les coûts croissants des matériaux, de l'énergie, des salaires, de la distribution et du transport poussent les fabricants d'étiquettes à entrer dans de difficiles négociations de prix avec leurs donneurs d'ordres. À la lumière de cette évolution, les transformateurs ont plus que jamais besoin d'un outil de production efficace, leur assurant le taux de disponibilité le plus élevé possible, avec un minimum de gâche. Des méthodes de production davantage automatisées, l'automatisation des différents flux de travail au sein de l'entreprise, des MIS générant une analyse coûts/bénéfices des processus opérationnels, des systèmes d'inspection de bande évolués, etc. peuvent y aider. L'automatisation du flux de production aurait été un thème majeur de Labelexpo Europe. Une " Automation Arena " était prévue pour faire la démonstration des avantages d'une automatisation poussée, avec la participation de MPS, Xeikon, CERM, Esko et Grafotronic. Les présentations devaient s'y succéder trois fois par jour. Mike Fairley, notre estimé confrère du magazine Labels & Labeling qui travaille en étroite collaboration avec l'organisateur Tarsus, dit que le plus gros acheteur d'étiquettes au monde est l'industrie agro-alimentaire. Elle vend la majeure partie de ses produits par l'intermédiaire de grands groupes de supermarchés, qui s'engagent à réduire leur empreinte écologique (conformément aux objectifs climatiques). On se doute que l'intérêt pour l'économie circulaire (selon le principe Reduce, Reuse, Recycle) ne va faire qu'augmenter. Avery Dennison a publié le rapport " Regenerative Retail Economy " consacré à l'avenir du commerce de détail et des emballages respectueux de la planète. Le PDF peut se télécharger gratuitement. Les fabricants d'encres, films, complexes barrières, vernis et primaires sont des maillons et partenaires essentiels dans la quête d'une empreinte réduite. Nul doute que le thème aurait été à l'honneur sur les stands des fournisseurs présents. Le sujet reste toutefois très complexe et comporte beaucoup de ramifications. La diminution de l'empreinte carbone présente de multiples facettes et nourrit la réflexion en permanence. Ce qui nous rappelle la lecture d'un article paru dans l'hebdomadaire Knack de début février. Dans son papier consacré à la transition énergétique, le journaliste scientifique Dirk Draulans y écrivait ceci: " L'étude parue dans Nature Sustainability s'est penchée sur les coûts climatiques de la production croissante des plastiques. Actuellement, 6% de l'énergie extraite du charbon et d'autres combustibles fossiles est injectée dans la production de plastique. Ce devrait être au moins 20% en 2050. Une part significative du problème est que les États-Unis et l'Union européenne sous-traitent leur production de plastique à forte intensité énergétique à des pays asiatiques moins regardants sur la question de la pollution. Il est naturellement commode de jouer les premiers de classe dans ces conditions. "Le secteur n'est toutefois pas sourd à la problématique environnementale et aux exigences de ses donneurs d'ordres. Les initiatives se multiplient. FINAT, la fédération européenne de l'industrie de l'étiquette autoadhésive, représente CELAB-Europe (Circular Economy for Labels). Celab est un consortium axé sur la mise en place d'une circularité plus grande pour les produits de l'industrie à travers l'amélioration et la promotion du recyclage des matrices et des dorsaux. À la suite d'une série de développements imprévus, divers évènements physiques tels que Labelexpo Europe ont dû momentanément être mis sur pause. L'expo d'envergure mondiale n'en reste pas moins une plate-forme très importante où les producteurs d'étiquettes et les fabricants se rencontrent. À Labelexpo, les visiteurs peuvent se laisser inspirer par la grande diversité d'applications exposées. Le salon de l'étiquette et de l'emballage constitue en outre une vitrine pour les innovations des fabricants qui aident à stimuler la dynamique du secteur. L'industrie mondiale de l'étiquette et de l'emballage est toujours aussi vivante et prospère. Les producteurs d'étiquettes soucieux de conserver une longueur d'avance continueront d'investir dans des machines et des solutions logicielles. Labelexpo Europe offre aux visiteurs la possibilité de rencontrer un grand nombre de fournisseurs concentrés au même endroit sur un court laps de temps. Ce ne sera hélas pas pour cette année. Vivement l'édition 2023.