Désireux de dresser l'état des lieux du marché des installations de marquage et de codage, nous avons pris langue avec Getra et Codipack. Codipack distingue trois tendances dans l'industrie des boissons: recours accru à la technologie laser (pour les gros fabricants), évolution des technologies laser et gestion des systèmes dans le Cloud. Pour Getra, la principale exigence des emballeurs de boissons est de pouvoir compter sur le taux de disponibilité machine le plus élevé possible, indépendamment de la technique.
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Désireux de dresser l'état des lieux du marché des installations de marquage et de codage, nous avons pris langue avec Getra et Codipack. Codipack distingue trois tendances dans l'industrie des boissons: recours accru à la technologie laser (pour les gros fabricants), évolution des technologies laser et gestion des systèmes dans le Cloud. Pour Getra, la principale exigence des emballeurs de boissons est de pouvoir compter sur le taux de disponibilité machine le plus élevé possible, indépendamment de la technique. Walter Imberechts, Managing Director de Codipack Group, ouvre le bal. "La technologie jet d'encre existe certainement depuis une quarantaine d'années. Elle est donc bien développée et restera une valeur sûre sur le marché. Elle permet de littéralement tout coder: plastique, carton, verre, papier... Nous observons toutefois une tendance auprès des grandes brasseries et des ténors de l'industrie des boissons, qui basculent de plus en plus vers le laser. Et ce pour plusieurs raisons. La première est la rapidité avec laquelle cette technologie permet de coder. Les systèmes à laser sont extrêmement efficaces. La technique est fiable même dans le cadre d'une production jour et nuit (24h/24 et 7j/7), en deux ou trois équipes. Les lasers peuvent produire jusqu'à 100 000 codes par heure. Or chez les géants de l'industrie des boissons, la vitesse prime. Un autre atout majeur est la fiabilité: laser un jour, laser toujours. Un code lasérisé est permanent, ce qui peut avoir son importance. Encres et solvants n'étant plus nécessaires, le laser est compatible avec un environnement 'propre'." La popularité croissance du codage laser par rapport au jet d'encre est, selon Imberechts, nourrie par le laser à fibre, une nouvelle technologie qui permet de coder aussi sur des canettes. "Les applications du laser étaient jusqu'ici limitées. Une nouvelle technologie permet désormais de lasériser aussi les canettes. À savoir le laser à fibre, qui intéresse de plus en plus les grandes entreprises de l'industrie des boissons. D'autres techniques nouvelles sont actuellement au stade de l'expérimentation et nous sommes nous-mêmes en phase de tests pour une prochaine génération de laser. On en reparlera certainement." "Une machine à laser coûte plus cher à l'achat, mais l'investissement se récupère rapidement. Pas besoin de consommables, comme des encres et des solvants, et quasi-absence d'entretien pour un niveau de performances très élevé: le calcul est dès lors vite fait. Plus la capacité demandée est grande, plus le retour d'investissement sera court. Les entreprises développent une réflexion davantage écoresponsables et elles vont agir et produire de manière plus respectueuse de l'environnement. Très utilisées jusqu'ici, les encres à base de MEK sont très polluantes. D'autres systèmes et solutions produisent un résultat plus fiable tout en étant plus écologiques." Une troisième tendance dans le domaine du codage et du marquage, poursuit Imberechts, est la gestion des systèmes dans le Cloud. "Ainsi Codipack propose des progiciels ERP dématérialisés, tels que le LMS Nicelabel (SAAS, software as a service). La COVID-19 a même accéléré le mouvement. La gestion à distance des systèmes devient nécessaire à certains moments. Avec les solutions de Codipack, les emballeurs peuvent piloter leurs installations et lancer des commandes d'impression à partir de n'importe où. Vous avez ainsi des outils MDM (Mobile Device Management) comme Soti et Avalanche, et les solutions OVS (operational visibility) sous forme de tableaux de bord. Les imprimantes d'étiquettes peuvent aussi être pilotées dans le nuage avec des outils tels que Zebra Savanna Cloud, le MDM Soti et les tableaux de bord OVS. Une autre tendance claire est que les petits détaillants se tournent vers la grande distribution, ce qui les oblige à étiqueter conformément aux standards GS1. Codipack leur propose comme solution EasySSCC dans le Cloud." Sans nier la popularité croissante du laser, Codipack prédit encore un bel avenir au jet d'encre. "Les deux systèmes occupent une position importante sur le marché, et ils y conserveront certainement leur place. Le laser est occupé à conquérir du terrain avec la technologie fibrée. Une hausse de la demande se répercute aussi sur les coûts afférents, ce qui rend les systèmes à laser de plus en plus accessibles. Précision d'Imberechts: "Chaque processus de production est unique et fait l'objet d'une analyse spécifique. Celle-ci a lieu dans le cadre d'un processus et projet personnel mis en oeuvre par Codipack. Un gros producteur, pour qui le volume et donc la vitesse priment, privilégiera plutôt un laser. Mais la Belgique compte aussi énormément de très petites brasseries. Une solution à jet d'encre flexible, moins chère à l'achat, leur conviendra probablement mieux. Plusieurs facteurs entrent naturellement en jeu et nous en tenons compte pour déterminer le choix du bon système." Les conditions humides ne sont pas en soi déterminantes pour le choix d'une technique. "L'humidité de l'air est toutefois bien un facteur dont nous tenons compte pour conseiller un appareil. La plupart des systèmes à jet d'encre ou laser de Codipack proposent la certification IP65 en option. Cet indice de protection désigne un appareil étanche aux poussières et à l'eau, conçu pour résister dans un milieu industriel lourd. Mais dans certains processus de production, les bouteilles en verre sont séchées très rapidement par soufflage, ce qui permet donc facilement de les marquer avec un système à jet d'encre. Le choix est aussi arrêté en fonction des produits d'entretien employés par la firme et de la manière dont les espaces de production sont nettoyés. La vitesse de codage envisagée par le client intervient elle aussi. La Leibinger à jet d'encre existe ainsi en différentes versions qui sont certifiées IP65. Tous les modèles de laser Macsa offrent l'option IP65." Pour Imberechts, le choix du procédé ad hoc dépend de l'entreprise et de la situation: "Les deux techniques ont chacune leurs points forts. Si l'intention d'un emballeur est d'apposer une certaine information directement sur un certain produit, les deux sont possibles. Le jet d'encre imprime l'information SUR le produit. La tête jet d'encre crée de minuscules gouttelettes et les projette sur l'article en question. Un laser au contraire n'ajoute pas de la matière, mais en enlève. L'information est comme cautérisée à la surface du produit. Dans un cas comme dans l'autre, il n'y a pas de contact entre le produit et le système de codage." "Les systèmes de codage à laser sont plus chers à l'achat que les jets d'encre. Les différences de prix n'ont toutefois cessé de se réduire avec les années, et cela continue", signale Imberechts. "Le laser dispose toutefois de trois solides atouts: solution la plus écologique, la moins chère à long terme, ne nécessitant pratiquement aucun entretien, et absence de procédure de mise en route et d'arrêt. Le coût d'investissement initial est plus lourd, mais les frais de consommables sont bien moindres. Et comme il n'y a pas de cartouches à changer, pas besoin d'arrêter l'appareil. D'où des coûts de fourniture réduits, une ligne pratiquement toujours disponible et un sérieux gain de temps." Le choix va surtout être déterminé par le type de l'entreprise. "Une grosse brasserie où la vitesse (et donc le volume), la fiabilité et la rentabilité priment, privilégiera un système laser. Le surcoût de l'investissement initial, elle le récupérera au bout de deux ans. Après quoi, elle fera des économies par rapport à des systèmes à jet d'encre." Le jet d'encre est donc moins cher à l'achat. "Avec son investissement de départ plus faible, ce type de système est et reste intéressant pour un petit brasseur. Cette technologie est le meilleur choix pour les plus petits (et ils sont nombreux)." Le choix d'un système ou de l'autre ne dépend plus du type de matériau. À peut-être une exception près. "Une brique à boisson est difficile à lasériser car elle se compose de plusieurs couches. La plupart du temps, nous allons d'abord tester les deux technologies afin d'évaluer la qualité d'impression et la capacité maximale. Conclusion: le jet d'encre peut pratiquement tout faire. Pour le laser, tout dépend de l'application. Il existe en effet plusieurs technologies laser différentes, et l'une ou l'autre peut être plus indiquée selon l'application. Le laser est une technologie encore en plein développement. Des technologies actuellement en phase de test sont encore en ce moment fort chères, mais devraient constituer à terme une solution abordable pour les entreprises", dit Imberechts. Pour Guillaume Versteylen, Product Specialist Laser & Labelling de Getra, la principale priorité en matière de codage et de marquage est la recherche du taux de disponibilité le plus élevé possible, c'est-à-dire la capacité de coder sans devoir arrêter la production. Getra fournit la marque Videojet. "La haute capacité de production inhérente à l'industrie des boissons exige des fournisseurs qu'ils puissent proposer une qualité supérieure, couplée à un service après-vente professionnel, de manière à ce que les consommables puissent être livrés, et les entretiens effectués, en temps et heure." Les conditions humides qui règnent dans l'industrie des boissons rendent nécessaires un indice d'étanchéité IP 65, dit Versteylen. Le laser ou le jet d'encre peut être plus indiqué selon le cas. "Videojet propose une gamme complète de matériel de codage et d'étiquetage, aussi bien en laser qu'en jet d'encre. Dans la mesure du possible, l'industrie des boissons privilégie souvent le laser, mais les applications sont limitées par la nature du fond à coder ou les cadences. Pour les étiquettes en papier ou les bouteilles en PET, on opte la plupart du temps pour le laser. Dans la majorité des autres cas, le jet d'encre est la seule solution. Par exemple, les canettes, les Tetrabrik, les bouteilles en verre, les plateaux/caisses en carton blanc et le film plastique." Pour Versteylen, le gros avantage du laser par rapport au jet d'encre est l'absence de consommables, comme l'encre et le solvant. "Les filtres à air et d'extraction doivent toutefois être changés régulièrement et l'investissement est sensiblement plus élevé - d'un facteur 3 - que pour une imprimante jet d'encre." Le gros inconvénient du laser est qu'il ne permet pas de coder sur tous les produits, ce qu'une imprimante jet encre peut faire en principe. Avec la série 1000 de la Videojet, on est allé tellement loin du point de vue de la fiabilité que certains clients en arrivent même à troquer leur laser contre une jet d'encre." Pour le codage des étiquettes sur les emballages de boissons, les paramètres à prendre en compte sont légèrement différents. "S'il s'agit d'étiquettes papier et que le codage se limite à une date extrême de consommation et un numéro de lot, le laser s'impose comme une évidence. Les étiquettes métallisées, par exemple, rendent tout de suite l'application beaucoup plus délicate, et le jet d'encre redevient intéressant." Dans l'assortiment de Getra, Versteylen voit dans la Videojet 7340 le système de codage laser par excellence pour l'industrie des boissons. "Elle offre la même flexibilité qu'une imprimante à jet d'encre avec sa tête d'impression compacte et son flexible de connexion mobile. De quoi l'intégrer facilement sur des lignes de production existantes ou dans des machines d'emballage neuves." Dans le domaine du jet d'encre, l'imprimante de petits caractères Videojet 1860 est présentée comme le modèle phare de Getra dans la gamme Videojet. "Elle peut tout faire, quel que soit le produit, dans tout environnement et à n'importe quelle vitesse." Jet d'encre ou laser, les systèmes peuvent être pilotés par le logiciel Videojet Clarinet. "Les codages fautifs et les coûts qu'ils entraînent peuvent ainsi être évités."