Zéro plastique. Tel est le but poursuivi par Ikea. L'enseigne s'engage à lutter contre la consommation de, et la pollution par, le plastique, et entend motiver l'industrie à imaginer des solutions de remplacement dans le domaine des matériaux d'emballage renouvelables et recyclés. Une avancée qui cadre avec l'ambition d'Ikea d'avoir une empreinte climatique positive et de devenir circulaire d'ici 2030.
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Zéro plastique. Tel est le but poursuivi par Ikea. L'enseigne s'engage à lutter contre la consommation de, et la pollution par, le plastique, et entend motiver l'industrie à imaginer des solutions de remplacement dans le domaine des matériaux d'emballage renouvelables et recyclés. Une avancée qui cadre avec l'ambition d'Ikea d'avoir une empreinte climatique positive et de devenir circulaire d'ici 2030. Les emballages constituent déjà une facette importante du modèle d'entreprise d'Ikea, lequel vise à proposer des produits à la fois abordables, durables et sûrs. Pour le discounter mondial du meuble, cette triple exigence est une évidence, mais de préférence dans le respect de l'environnement. Dans son effort annoncé pour lutter contre les déchets et la pollution, l'entreprise - connue de longue date pour ses paquets plats en carton - va fortement réduire l'utilisation du plastique dans ses emballages. Celui-ci ne représente actuellement que 10% de l'ensemble des matériaux d'emballage utilisés annuellement par Ikea. L'entreprise entend résolument poursuivre la transition vers l'utilisation exclusive de matériaux renouvelables ou recyclés, en mettant l'accent sur le papier. Ikea a calculé que les quelque 920 000 tonnes de matériaux d'emballage employés annuellement lui coûtent plus d'un milliard d'euros. "La fin de l'utilisation du plastique à pareille échelle demande des solutions innovantes et une collaboration étroite entre les équipes de développement de produits et les fournisseurs d'Ikea partout dans le monde. Il se peut toutefois que des emballages en bioplastiques ou en plastiques recyclés continuent d'être utilisés dans l'assortiment alimentaire d'Ikea pour des raisons touchant au respect des normes de qualité et de sûreté." Les Suédois ne referment donc pas totalement la porte. Erik Olsen, Packaging & Identification Manager d'Ikea Suède, reconnaît que le plastique présente beaucoup d'avantages en tant que matériau d'emballages, singulièrement alimentaire. Ceux-ci, dit-il, peuvent difficilement se retrouver dans les alternatives à base de papier: "On pense notamment à leur disponibilité mondiale, leur plus grande facilité d'automatisation et d'application dans les environnements de production à grande vitesse, leur faible coût, leurs fonctions barrières et leur transparence." D'un autre côté, les monomatériaux présentent certains atouts par rapport aux complexes, poursuit Olsen. "Les premiers peuvent être recyclés, contrairement aux seconds. Ce qui ne fait toutefois aucune différence si l'emballage plastique est jeté dans la nature et se retrouve dans les océans. Monomatériau ou complexe, le problème reste entier. La recherche de solutions d'emballage susceptibles de remplacer le plastique va donc représenter un sérieux défi et elle demandera des innovations qui prendront en compte aussi bien la fabrication du produit que son transport. Le plastique encore utilisé par Ikea est essentiellement monomatériau, à l'exception des emballages alimentaires, pour lesquels un plastique monomatériau ne peut offrir les protections (barrières) suffisantes." La raison numéro un qui pousse Ikea à cesser d'utiliser le plastique comme matériau d'emballage est l'insuffisance du recyclage. Olsen encore: "Les plastiques ne sont en effet pas recyclés autant qu'ils pourraient l'être. Ils sont essentiellement d'origine fossile et beaucoup finissent dans les décharges, dans les océans, dans la nature. Ils constituent une menace pour les animaux sauvages et se désagrègent en microplastiques toxiques. Nous voulons aussi faciliter la vie du consommateur face aux emballages en limitant les manipulations nécessaires au tri et au recyclage des différents types de matériaux." Le plastique a beau offrir une protection parfaite et être plus léger, cet argument n'a pas suffi à dissuader Ikea de tourner la page, dit Olsen. "L'idée de départ est toujours d'avoir une solution d'emballage qui protège bien notre produit pendant le transport et sa manipulation de l'usine jusque chez le client final. Nos standards élevés en la matière prévaudront toujours. Le fait est que le plastique est très léger et, si ce n'est pas fait intelligemment, son remplacement par un matériau à base de papier pourrait alourdir l'emballage. Nous avons toutefois déjà démontré que nous pouvons opérer cette transition sans dégrader la qualité de l'emballage. Le polystyrène expansé (EPS) a, par exemple, été éliminé en grande partie de nos produits emballés plats. Dans notre manière de penser la chaîne de valeur dans son ensemble, la solution la meilleure et la plus respectueuse de l'environnement est d'éviter au maximum le plastique dans les flux où l'on ne peut garantir un circuit de recyclage fermé. Par exemple, concernant les déchets d'emballages de post-consommation." Olsen pense surtout au carton et au papier en remplacement des emballages en plastique. "Le plastique dans les solutions d'emballages consommateurs va surtout être remplacé par du papier: un matériau renouvelable et recyclable. Nous restons toutefois ouverts à d'autres matériaux et sommes activement à la recherche de nouveaux partenaires disposés à nous aider à développer les matériaux d'emballage du futur, même s'il est encore trop tôt pour dire exactement de quels matériaux il s'agit. Nous étudions aussi comment les résidus et déchets de matières premières issus de la production - par exemple les textiles - peuvent être valorisés dans les emballages." Olsen reconnaît qu'il va être difficile de se passer totalement du plastique pour les emballages. "Aujourd'hui, la plupart des solutions d'emballages alimentaires les plus efficaces sont en plastique et elles le resteront probablement de nombreuses années encore, essentiellement pour des raisons qui tiennent à la sûreté alimentaire, à la durée de conservation et à la qualité de produit. Cela reste un défi par rapport à notre engagement et nous travaillons d'arrache-pied, au sein de notre programme d'innovation et avec nos partenaires, à repousser les limites pour des solutions d'emballage durables dans le segment alimentaire. Dans les cas précis où nous ne pourrons éviter le plastique comme matériau d'emballage après 2028, nous privilégierons des options plus écoresponsables que les plastiques fossiles neufs, comme les bioplastiques.