Selon un récent rapport des Nations Unies, pas moins de 17% de la nourriture produite dans le monde finit à la décharge. Et le citoyen est responsable de 11% de ce gaspillage. En Flandre aussi. Un rapport publié dernièrement par la Région flamande (Ministère de l'Environnement) avance le chiffre de 240 925 tonnes de nourriture gaspillée par les ménages, soit 37 kg par personne et par an. Selon une étude du BCG Henderson Institute en 2018, les légumes et les fruits seraient les plus jetés. 644 millions de tonnes, dit ce cabinet, soit 42% du total. Les racines et tubercules représentent à eux seuls 275 millions de tonnes (18%). Selon Science Direct (2018), 29% en moyenne des fruits et légumes achetés finiraient à la poubelle, 50% des pommes de terre et 30% des carottes. L'étude flamande s'en tient toutefois à 11% des légumes et 10% des produits de la pomme de terre.
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Selon un récent rapport des Nations Unies, pas moins de 17% de la nourriture produite dans le monde finit à la décharge. Et le citoyen est responsable de 11% de ce gaspillage. En Flandre aussi. Un rapport publié dernièrement par la Région flamande (Ministère de l'Environnement) avance le chiffre de 240 925 tonnes de nourriture gaspillée par les ménages, soit 37 kg par personne et par an. Selon une étude du BCG Henderson Institute en 2018, les légumes et les fruits seraient les plus jetés. 644 millions de tonnes, dit ce cabinet, soit 42% du total. Les racines et tubercules représentent à eux seuls 275 millions de tonnes (18%). Selon Science Direct (2018), 29% en moyenne des fruits et légumes achetés finiraient à la poubelle, 50% des pommes de terre et 30% des carottes. L'étude flamande s'en tient toutefois à 11% des légumes et 10% des produits de la pomme de terre. Colruyt Group aussi a pris conscience de cette problématique. " Quand on analyse l'ensemble de la chaîne, il faut bien convenir que la plus grosse perte survient chez le consommateur ", dit Jan Schockaert, chef du département Achats fruits. " De notre côté, nous nous débrouillons plutôt bien. Grâce à notre gestion des stocks efficace et à un bon monitoring, nous parvenons à vendre effectivement pas moins de 97,21% de nos produits frais et surgelés. Nous pourrions nous reposer sur nos lauriers, mais ce n'est pas dans nos gênes. Le développement durable est en effet au centre de tout ce que nous faisons au sein de Colruyt Group. Notre département RD&I (Recherche-développement et Innovation) planche dès lors activement sur des solutions permettant de diminuer le gaspillage alimentaire chez le consommateur. L'empreinte écologique de la culture, du transport et de la commercialisation des fruits et légumes est en effet loin d'être négligeable. " Le recours à un emballage pourrait contribuer à prolonger la durée de conservation des fruits et légumes dans bien des cas. Colruyt Group préfère toutefois ne pas suivre cette piste car les plastiques ne sont pas trop en odeur de sainteté auprès du grand public. " Ce qui ne veut absolument pas dire que nous en sommes adversaires ", nuance Jan Schockaert. " L'empreinte écologique des emballages en plastiques est souvent inférieure à l'incidence environnementale d'une nourriture qui serait gaspillée. En outre, les avancées prometteuses se multiplient dans le domaine des emballages plastiques. On pense aux flowpacks à microperforations ou aux scrubbers (absorbeurs-neutraliseurs), qui évacuent l'éthylène - l'hormone de maturation. Nous suivons ces nouvelles techniques de près et nous n'excluons pas d'en appliquer l'une ou l'autre à terme. Mais pour ce qui est des avocats, nous avons trouvé une autre solution: une couche de protection. " L'idée d'un enrobage reprenant à son compte le rôle protecteur de l'emballage n'a rien de neuf. Voilà plus de 30 ans que l'on pulvérise une sorte de cire sur les agrumes pour prévenir la perte d'humidité. De nombreuses expériences ont été menées ces dernières années avec différents fruits et légumes, avec des résultats parfois mitigés. Jusqu'à ce qu'une solution attire l'attention de l'équipe de RD&I du Groupe Colruyt en 2018. Son nom: " Apeel ", de la société californienne éponyme. " Le rôle fonctionnel d'un couche protectrice procède de la recherche d'un juste équilibre entre les deux: prévenir la déshydratation du fruit et empêcher qu'un excès d'oxygène ne pénètre à l'intérieur ", explique Jan Schockaert. " Apeel s'est particulièrement bien acquittée de sa mission, car sa 'seconde peau' offre des résultats exceptionnels. Le 'délai de consommation' des avocats est presque doublé. " Apeel est une " seconde peau " à la fois incolore, inodore et insipide. Elle est fabriquée à partir de composants présents dans les fruits et légumes: des molécules végétales (telles que des lipides ou des glycérolipides que l'on retrouve naturellement dans la peau), les pépins et la pulpe. La législation européenne n'en autorise actuellement l'application que sur les fruits à enveloppe non comestible. Si Colruyt a aujourd'hui recours à Apeel pour les avocats, ce n'est pas un hasard. " Le rendement est particulièrement élevé sur ce fruit ", explique Ward Steenackers, du département RD&I. " Sa culture demande en effet beaucoup d'eau: en moyenne 15 litres par avocat. Il a aussi énormément gagné en popularité dans nos contrées ces dernières années. 30% de la population belge consomme des avocats, à raison de trois unités par habitant par an, selon AGF. Nous pouvons donc faire une réelle différence dans la lutte contre le gaspillage alimentaire avec ce produit. " Pour que les choses soient claires, ce n'est pas Colruyt qui applique Apeel sur les avocats, mais son fournisseur. " Les recherches ont montré que le meilleur moment était juste avant le déclenchement du processus de maturation ", poursuit Steenackers. " L'opération nécessite heureusement peu d'investissement. Apeel est livré sous forme de poudre à délayer simplement dans de l'eau. Le produit peut alors s'appliquer facilement par nébulisation des lignes de tri. La méthode et le moment seront peut-être différents pour d'autres fruits et légumes. Il n'y a pas de règle absolue, au contraire. " Colruyt voit en Apeel une solution d'avenir. On étudie la valeur ajoutée que cette couche protectrice pourrait apporter pour les agrumes (par rapport à la méthode actuelle). " Nous sommes aujourd'hui le seul détaillant de Belgique et du Luxembourg qui utilise la technique pour prolonger la durée de conservation des avocats ", dit Jan Schockaert. " Nous nous attendons toutefois à ce que beaucoup d'autres suivent notre exemple, faisant de l'enrobage de ces fruits davantage la norme que l'exception. Il semble y avoir du potentiel pour les agrumes aussi. Ainsi le retailer allemand Edeka applique déjà Apeel sur ces produits. " Ward Steenackers embraie: " Aux États-Unis, ils sont déjà plus loin. Le traitement y est expérimenté sur les concombres, les pommes et les asperges. Si les résultats sont concluants, la lutte contre le gaspillage de nourriture pourrait faire un grand pas en avant. " En Europe, il faudra encore attendre pour accrocher ce wagon. Explication de Steenackers: " L'application d'Apeel sur des fruits ou légumes à peau comestible va influencer la composition nutritionnelle du produit. La problématique est complexe et elle aura des répercussions sur la rapidité avec laquelle l'Union européenne va pouvoir donner son agrément à la solution. Nous sommes malgré tout convaincus qu'Apeel, ou une technologie similaire, va conquérir le marché tôt ou tard. Nos tests et analyses ont d'ores et déjà montré qu'au-delà de l'aspect marketing, on a là une solution qui fonctionne effectivement dans la pratique et qui crée une réelle différence sur le plan écologique. "