Le plexiglas

Des visières de protection et des hygiaphones ou parois d'hygiène : dès le confinement du pays, la rédaction de M&C a trouvé dans sa messagerie une panoplie d'e-mails promouvant ces nouvelles applications en plexiglas. Un premier signe qui amenait à croire que ce matériau éclipsé par des produits plus respectueux de l'environnement reprenait de la valeur. De fait, la pandémie actuelle a causé un retour brusque et massif des matières plastiques transparentes. En témoigne Karl Verbist, Market Manager Sign & Graphics de Vink : " Le coronavirus a créé un besoin d'applications auxquelles nous n'avions jamais pensés auparavant pour des matériaux en acrylique comme le plexiglas, mais aussi en polyester, polycarbonate... Bref, tous les matériaux transparents. Malheureusement, pour une triste raison. Dès le 16 mars, quand le gouvernement a annoncé la fermeture des cafés et restaurants, nous avons eu une demande énorme émanant de toutes les industries et pas seulement de la communication visuelle. La demande est énorme au niveau mondial. À un point tel que Vink s'est trouvé temporairement en rupture de stock ainsi que certains de ses fournisseurs fabricants. " Certains fournisseurs annoncent même des délais de production de deux voire trois mois, mais pour l'instant nous avons assez de matière pour approvisionner le marché. Depuis fin mars, la demande de plaques de 3 à 6 mm d'épai...

Des visières de protection et des hygiaphones ou parois d'hygiène : dès le confinement du pays, la rédaction de M&C a trouvé dans sa messagerie une panoplie d'e-mails promouvant ces nouvelles applications en plexiglas. Un premier signe qui amenait à croire que ce matériau éclipsé par des produits plus respectueux de l'environnement reprenait de la valeur. De fait, la pandémie actuelle a causé un retour brusque et massif des matières plastiques transparentes. En témoigne Karl Verbist, Market Manager Sign & Graphics de Vink : " Le coronavirus a créé un besoin d'applications auxquelles nous n'avions jamais pensés auparavant pour des matériaux en acrylique comme le plexiglas, mais aussi en polyester, polycarbonate... Bref, tous les matériaux transparents. Malheureusement, pour une triste raison. Dès le 16 mars, quand le gouvernement a annoncé la fermeture des cafés et restaurants, nous avons eu une demande énorme émanant de toutes les industries et pas seulement de la communication visuelle. La demande est énorme au niveau mondial. À un point tel que Vink s'est trouvé temporairement en rupture de stock ainsi que certains de ses fournisseurs fabricants. " Certains fournisseurs annoncent même des délais de production de deux voire trois mois, mais pour l'instant nous avons assez de matière pour approvisionner le marché. Depuis fin mars, la demande de plaques de 3 à 6 mm d'épaisseur a fort diminué, c'est que les acteurs sur le marché ont fini par trouver de la matière. Tandis que début avril, nous avons aussi connu une forte demande pour les matériaux transparents souples permettant de produire des masques faciaux en polycarbonate, PETG ou en polyester. " Sur son webshop, Vink vend aussi des parois de protection en acrylique sur pied. Les matières qu'offrent les fournisseurs du secteur pour la production de bâches, drapeaux et bannières sont aussi détournées pour la production de masques buccaux. C'est le cas de l'imprimerie numérique Burocad (Peer) qui a eu l'idée d'utiliser ces matériaux en réponse au manque de masques buccaux. Un tissu polyester (extérieur) et un textile tissé (intérieur) composent le masque. " Ils n'ont pas été testés, certifiés ou approuvés par le SPF Santé Publique. Il n'est donc pas garanti qu'ils offrent une protection complète contre le coronavirus, mais d'une manière, ils fournissent plus de tranquillité d'esprit. Et dans un moment comme celui-ci, cela fait une différence ", précise Burocad. L'imprimerie dit produire des masques buccaux à grande échelle. Dans un secteur connexe, mais pour le même type d'application, le spécialiste de l'emballage Packaging4Professionals (Charleroi) a aussi mis au point des masques de protection personnalisables et industrialisables à grande échelle. Ils sont en carton doublé d'une couche de polypropylène. " Ces masques sont destinés à limiter uniquement la propagation des germes par la personne qui le porte. Le choix des matières permet une barrière suffisante en cas d'éternuement, toux, éclat de salives. Les stries et le pliage permettent au masque de s'adapter au mieux à la morphologie du visage ", dit l'administrateur Mohamed Toual. Grâce à des équipements industriels, la première production a été lancée pour 95.000 unités, sur une capacité journalière de 150.000. Ce développement a été soutenu par Charleroi Entreprendre et Sambrinvest et vise à réserver les masques de type FFP2 au personnel médical. Outre les produits de protection, la signalétique spécifique au coronavirus a aussi le vent en poupe. Vinyles adhésifs, bâches et panneaux sont utilisés notamment comme supports de prévention ou de sécurité en lien avec l'épidémie. Les exemples incluent les autocollants pour sol et les autocollants pour vitre. Soudainement, les vinyles autocollants pour sol sont très utilisés pour créer de la signalétique de distanciation sociale. Ils servent à aider les clients à respecter la distance de sécurité de 1,5 m dans les files en pharmacies, supermarchés, banques, etc. Tandis que la vitrophanie est demandée pour communiquer aux clients des informations relatives au covid-19. Outre ces matériaux, des panneaux d'avertissement sont aussi produits pour rappeler aux clients les mesures de prévention contre le coronavirus. Burocad mentionne même la production de display servant de support pour distribuer du gel désinfectant. Toutes ces nouvelles applications en réponse à la crise sanitaire permettent un tant soit peu de limiter à court terme les pertes des imprimeries dans un contexte où l'activité économique stagne. Quelques entreprises témoignent. Riekelt Verbeecke, propriétaire de DOK 13 (Gand) : " Puisque nos commandes sont tombées à zéro (nos clients viennent principalement du secteur événementiel et du retail), nous avons arrêté la production et cherché quels produits pourraient être vendus. Nous en sommes arrivés aux stickers pour sol ". L'imprimerie Pietermans (Lanaken) rapporte un chiffre d'affaires inférieur de 70%, mais les applications liées au coronavirus permettent de récupérer 10 à 20% du chiffre d'affaires. Bruno Schmitz de Schmitz Digital Printing (Ciney) a aussi confié à la presse : " Je suis indépendant depuis 32 ans et c'est la première fois que je mets des gens aux chômages. C'est très paniquant de voir que tout s'arrête. Plus rien ne rentre et les frais fixes sont là. " Andreas Foriers de Creafor (Lokeren) se montre plus optimiste : " Nous tournons ici encore à 60%, on ne se plaint donc pas. " L'imprimeur équipé d'un système de découpe laser a déjà pu produire un premier stock de 5000 visières en plexiglas. En ce moment particulier, nombreuses entreprises ressentent le devoir d'apporter une contribution en mettant leur capacité de production au service de la santé publique. De nombreuses initiatives solidaires ont ainsi vu le jour pour pallier le manque d'équipement permettant de se protéger du coronavirus épidémique. Vink a par exemple fait don de 150 feuilles transparentes en PETG à une organisation pour la création de 3000 visières. À plus grande échelle, l'imprimerie en ligne Pixartprinting, implantée en Italie, s'est aussi montrée solidaire dans un pays d'urgence nationale. Pour faciliter la reprise des activités quotidiennes, Pixartprinting a mis au point un masque filtrant. 100.000 masques ont été offerts à la protection civile, dont 80.000 masques chirurgicaux et 20.000 en tissu. À présent, Pixartpinting se dit prêt à produire 50.000 masques par jour servant de protection barrière. Par solidarité, un pourcentage de la production quotidienne de masques est aussi réservé aux institutions spécialisées sans bénéfice sur le prix. En Belgique, Schmitz Digital Printing et Colorisprint (Namur) se sont mis d'accord pour fabriquer et vendre des visières à prix coûtant. Tandis que Burocad (Hasselt) a créé le webshop ikdankje.be/jedismerci.be qui vend des produits vestimentaires pour soutenir le personnel soignant. À chaque pièce vendue, 5 euros sont reversés au fonds Covid19.