Les plastiques biosourcés au premier plan

Dans la quête de " durabilisation " des supports d'étiquettes, un certain nombre de variantes sont possibles : biosourcées, biodégradables - éventuellement combinaison des deux - ou frontal entièrement composé de plastique recyclé en lieu et place de matériau neuf. Nous les avons toutes croisées lors de notre tournée des stands à Labelexpo.Taghleef Industries (Ti) a présenté trois nouveaux types de films qualifiés de durables à Labelexpo.Le Nativia D813 est le premier film I-IML biosourcé ET biodégradable du marché, assure Taghleef. L'entreprise lui voit notamment une application dans le segment en forte croissance des capsules de café. Il vient compléter le déjà vaste assortiment de films BoPP de Ti pour l'étiquetage moulé (IML).Ce film PLA (polylactide ou acide polylactique), dit Taghleef, convient pour une impression bobine-feuilles en offset. Et ce à une vitesse élevée tout en garantissant une excellente adhésion de l'encre. Autant de caractéristiques qui, selon Taghleef, font du Nativia D813 une réponse parfaite à la demande croissante d'emballages biosourcés pouvant être dotés d'une étiquette IML.Un autre film, pétrosourcé celui-là, qui rend hommage au principe de l'économie circulaire selon Taghleef est le TDS SHAPE360 ultratransparent. Ce film TD (transverse direction orientated, ce qui désigne une extrusion et un étirement perpendiculaires au sens machine) contribue, par sa légèreté, à la réduction de l'empreinte carbone et des frais de transport. La courbe de rétraction exceptionnelle garantit jusqu'à 65 % de rétraction, ce qui offre la possibilité de manchonner entièrement des emballages d'une grande diversité de formes et de tailles. De quoi offrir un potentiel de visuels de marque accrocheurs à 360° sur l'emballage.Enfin, Taghleef a étendu sa gamme d'étiquettes sensibles à la pression (pressure sensitive label, PSL) avec un assortiment innovant de films sans phtalates (plastifiants) dotés de fonctions supplémentaires destinées à en améliorer les performances. L'un de ces matériaux est le PPGP, film multicouches doté d'une couche supérieure brevetée facile à transformer et à combiner avec des adhésifs sensibles à la pression, assure Taghleef. " La couche supérieure de Ti assure une excellente imprimabilité et une qualité d'image supérieure avec différents procédés d'impression. Le PPGP est un produit intégré conçu pour les applications repositionnables, enlevables ou ultra-enlevables. "Innovia a introduit pas moins de quatre nouveaux films. Encore Rayoface est un film BOPP biosourcé qui, selon Innovia, présente les mêmes caractéristiques que la variante PP à base de pétrole en termes de rigidité, d'aptitude à l'impression et de barrière à l'humidité. Le film Rayoface est déjà climatiquement neutre du fait de son origine biologique, dit Innovia, et d'ici 2021, il sera composé à 30 % de plastique recyclé.Le Rayoface mBoss est un film polypropylène " orienté biaxialement " (BOPP, extrudé et étiré dans les deux directions), spécialement conçu pour un gaufrage premium de longue durée. Richard Southward, Global Product Manager, Labels : " Par sa fonction tactile appuyée, l'étiquette possède un pouvoir supplémentaire d'attraction et d'engagement du consommateur. La surface a une apparence et un toucher qui évoquent le papier. Le produit offre en outre les possibilités d'impression et d'ennoblissement remarquables, comme avec une dorure. Avec son épaisseur de 130 microns, il offre une sensation tactile 'premium' et il est facile à travailler et à imprimer. "Le film Rayoface mBoss se caractérise par un degré élevé d'opacité, même lorsqu'il est mouillé. Il convient, dit Innovia, pour l'impression et l'ennoblissement avec un large éventail d'encres et de films, ainsi que de vernis texturés d'une certaine épaisseur. Southward poursuit : " Des essais réalisés par des tiers ont pu démontrer la durabilité et la robustesse du relief aux différents stades de la chaîne d'approvisionnement, ce qui garantit l'impact en linéaires et l'expérience de la marque que Rayoface? mBoss peut générer sur le point de vente. "Le Rayoface Reclose92 est un film monomatériau transparent spécialement conçu pour les pochettes de lingettes. Grâce à sa robustesse, il permet une ouverture facile de l'emballage sans perdre de sa rigidité, assure Innovia. Il évite ainsi d'utiliser un complexe de plusieurs matériaux, ce qui simplifie le recyclage. Sa grande transparence contribue à accroître l'attrait et l'impact visuel de la marque en rayons.Le Rayoart ensuite est un film BOPP transparent ou blanc pour applications graphiques. Il offre une alternative au PVC pour les applications extérieures jusqu'à deux ans, selon Innovia. Son épaisseur est de 60 microns, ce qui représente une réduction de matière de 30 %. Le film conserve sa stabilité élevée pendant le pelliculage et l'impression. Il est facile à appliquer à haute ou basse température et s'enlève tout aussi facilement de l'emballage. Il peut s'imprimer aussi bien en flexo qu'en sérigraphie, jet d'encre UV ou latex à chaud. Innovia voit dans ce film une superbe solution de remplacement pour le PVC brillant, laquelle convient en outre aussi bien pour les applications planes que tridimensionnelles ou les étiquettes sensibles à la pression pour usage extérieur.Avery Dennison était présente à la 40e édition de Labelexpo avec son offre la plus grandiose à ce jour. Le fabricant, entre autres, de supports d'étiquettes avait diverses nouvelles à annoncer, notamment dans le domaine des matériaux recyclés. Avery Dennison (AD) a ainsi montré un support avec couche supérieure en rPE, lancé en mai de cette année. Un autre avait une couche supérieure en rPET, composée à 30 % de déchets PET de post-consommation. Une innovation pour laquelle l'entreprise a reçu un Label Industry Global Award 2019.AD était aussi venue avec une extension de sa gamme Clean-Flake, un adhésif qui ne laisse pas de trace résiduelle sur le subjectile après enlèvement. Cette technologie rend possible un recyclage du PET en circuit fermé dit AD, qui a pu décrocher avec elle le Finat Recycling & Sustainability Award plus tôt dans l'année.Avec Surfas, Avery Dennison propose une nouvelle technologie d'adhésif pour caisses en carton ondulé. Cette technologie en attente de brevet augmente la surface de contact, ce qui permet d'obtenir une meilleure adhérence initiale des étiquettes sur les surfaces rugueuses, comme les cartons ondulés. Elle nécessite aussi moins de colle du fait que l'adhésif est appliqué en épaisseur inégale sur le frontal de l'étiquette. Cette technique a été mise au point pour les applications de logistique et de commerce en ligne. Surfas a ainsi pour but de prévenir le risque d'étiquettes logistiques gondolées ou défectueuses afin de garantir des expéditions précises et ponctuelles. Eric Ide, Senior Product Manager Paper, Label and Packaging Materials, Europe : " Les surfaces irrégulières exigent une colle à étiquettes plus rigoureuse, qui puisse adhérer à une plus grande diversité de finitions. Après la présentation à Labelexpo, Avery Dennison a l'intention de valider sa Surfas Technology auprès de partenaires sélectionnés en préparation d'un lancement plus large sur le marché.Herma accordait notamment une place centrale aux étiquettes InNo-Liner, que le fabricant estime appropriées à une utilisation comme étiquettes d'expédition. Ces étiquettes sans dorsal protecteur (liner) ont par ailleurs remporté un prix de l'emballage la même semaine, lequel a été remis pendant le salon Fachpack de Nuremberg. Le système InNo-Liner, dit Herma, est fondé sur une technologie spécialement mise au point. Le papier n'est pas collant parce que l'adhésif est " désactivé " dans un premier temps, explique Milos Kojic au nom d'Herma. " Une unité de micro-atomisation uniquement à base d'eau active la colle au moment de la distribution. " L'adhésion extrêmement forte est rendue possible par une colle multicouches sensible à la pression spéciale, qui est brevetée par Herma au même titre que le micro-atomiseur mis au point pour le système.Enfin, Herma a aussi présenté des détergents conçus pour agir sur une technologie d'étiquette multicouches. " La capacité à s'enlever sans laisser de résidus est devenue un critère important pour les étiquettes. Comme tous les contaminants, notamment les encres d'impression, peuvent être enlevés en même temps, on obtient des granulats propres sous leur forme la plus recherchée ", conclut Baumgartner.