GEW, fabricant britannique d'installations de séchage UV et LED UV pour presses petite laize, était omniprésent à Labelexpo Europe, le mois dernier à Brussels Expo. Des systèmes GEW étaient visibles sur les machines, notamment, d'ABG, Bobst, Gallus, Grafotronic, Lombardi, Mark Andy, Multitec, Nilpeter et Omet. Soit plus de 150 lampes GEW en tout. "Nous avons exposé notre gamme de produits complète, mais la plupart de nos visiteurs s'intéressaient surtout au procédé LED UV", dit Robert Rae, Managing Director, Sales, chez GEW. L'entreprise organisait différentes présentations sur les stands des constructeurs pour illustrer les économies d'énergie et de coûts découlant du remplacement d'un système de séchage UV conventionnel à base de lampes à mercure par des lampes LED UV. "Beaucoup de visiteurs se sont dits surpris des économies validées et affichées sur grand écran en cours de démo. Dans certains cas, le passage à la technologie LED a permis des économies supérieures à 70%", fait savoir GEW. Lancé en 2022, le système de séchage UV AeroLED refroidi par air permet des économies d'énergie de 75%, assure GEW. Dans un récent livre blanc, le fabricant d'encres Flint Group évoquait même une réduction de 80%. Flint, qui est l'un des plus gros fournisseurs mondiaux d'encres d'imprimerie, a mis au point les premières encres pour séchage par LED UV en 2014. Le segment LED UV est un marché porteur pour le groupe, qui y réalise une croissance annuelle de 20%.
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GEW, fabricant britannique d'installations de séchage UV et LED UV pour presses petite laize, était omniprésent à Labelexpo Europe, le mois dernier à Brussels Expo. Des systèmes GEW étaient visibles sur les machines, notamment, d'ABG, Bobst, Gallus, Grafotronic, Lombardi, Mark Andy, Multitec, Nilpeter et Omet. Soit plus de 150 lampes GEW en tout. "Nous avons exposé notre gamme de produits complète, mais la plupart de nos visiteurs s'intéressaient surtout au procédé LED UV", dit Robert Rae, Managing Director, Sales, chez GEW. L'entreprise organisait différentes présentations sur les stands des constructeurs pour illustrer les économies d'énergie et de coûts découlant du remplacement d'un système de séchage UV conventionnel à base de lampes à mercure par des lampes LED UV. "Beaucoup de visiteurs se sont dits surpris des économies validées et affichées sur grand écran en cours de démo. Dans certains cas, le passage à la technologie LED a permis des économies supérieures à 70%", fait savoir GEW. Lancé en 2022, le système de séchage UV AeroLED refroidi par air permet des économies d'énergie de 75%, assure GEW. Dans un récent livre blanc, le fabricant d'encres Flint Group évoquait même une réduction de 80%. Flint, qui est l'un des plus gros fournisseurs mondiaux d'encres d'imprimerie, a mis au point les premières encres pour séchage par LED UV en 2014. Le segment LED UV est un marché porteur pour le groupe, qui y réalise une croissance annuelle de 20%. Lors d'une conférence de presse conjointe, GEW et All4Labels Group ont détaillé le programme de mise à niveau réalisé pour le groupe international: environ 70 presses, réparties sur douze sites en Europe et au Royaume-Uni, sont équipées de la technologie LED UV de GEW. Soit plus de 600 lampes UV à installer d'ici la fin de l'année. Notre pays aussi investit de plus en plus dans l'efficacité énergétique. "Nous plaidons depuis des années pour un remplacement des lampes à mercure par la technologie à LED UV", confirme Jos De Groote, directeur général de Sadechaf, à Turnhout, qui est le distributeur officiel de GEW au Benelux. "Mais l'industrie graphique en général, et les imprimeurs d'étiquettes en particulier, sont plutôt conservateurs. Pourquoi changer ce qui fonctionne bien? Jusqu'à ce que la crise énergétique pointe le bout de son nez en 2022. Les prix de l'électricité étaient tellement élevés que le temps de retour d'investissement des systèmes LED UV a chuté de trente à quatre mois dans certains cas. Devant un investissement rentabilisé en quatre mois, on n'hésite pas longtemps", dit De Groote. Cet ingénieur spécialiste de la technologie UV était l'un des intervenants de la master class en ligne "Impression écoénergétique avec le séchage LED UV" du VIGC. Selon Jos De Groote, le seuil d'accès pour les entreprises désireuses de passer à la technologie LED UV était beaucoup plus élevé avant. "Elles sont désormais de plus en plus nombreuses à franchir le pas. Tout le monde veut faire baisser sa consommation, ne serait-ce que pour être moins dépendant des fluctuations des prix de l'énergie." Une lampe à mercure consomme en moyenne 150 watts par centimètre. Contre 50 watts/cm pour la technologie LED. La différence de coût annuel est considérable. Déjà pour une seule lampe, et certainement pour des productions sur deux équipes. "Les lampes LED n'ont en outre pas besoin de préchauffer ; elles s'allument et s'éteignent instantanément. D'où des économies d'énergie supplémentaires par rapport aux lampes à mercure qui continuent de consommer pendant un changement de travail. Le séchage LED permet ainsi d'embrayer très rapidement", dit Fons Put, Senior Innovation Consultant auprès du VIGC. Sadechaf est surtout active dans les projets de modernisation (retrofit). Le groupe néerlandais Optimum, qui dispose de 19 sites de production aux Pays-Bas, en Belgique, en Allemagne et au Danemark, en a fait l'expérience avec de nouvelles presses LED UV et un retrofit en Allemagne. Le groupe belge Asteria a récemment entamé la conversion de cinq presses sur le site d'Accent, à Gullegem (Flandre occidentale). "Le fait que de grands groupes fassent le choix de la technologie de séchage par LED est un gage de confiance pour le marché", dit Jos De Groote. Mais les petits acteurs optent eux aussi pour les LED. De Groote cite l'exemple de LabelFresh, à Audenarde. "Beaucoup de propriétaires demandent des devis parce qu'ils veulent convertir leurs systèmes. L'important ici n'est pas de regarder l'âge de la presse, mais le nombre d'années qu'on va encore l'utiliser", souligne Jos De Groote. Le ROI reste la principale motivation de tels projets de transformation. Les avantages en termes d'incidences sur l'environnement et de durabilité semblent moins déterminants, mais ils sont bien pris en compte dans le calcul. La stabilité du processus est également importante. Les systèmes de séchage UV conventionnels demandent beaucoup d'entretien et les lampes à mercure doivent être changées régulièrement pour prévenir une dégradation de la qualité. Leur durée de vie est de 1 000 à 2 000 heures, contre 50 000 pour les lampes à LED. Sadechaf s'attend à ce que les lampes à mercure soient progressivement abandonnées. De Groote voit leur disparition à l'horizon 2030. "Même si cela fait un petit temps qu'on en parle", concède-t-il. Elles présentent aussi des désavantages en termes d'ergonomie pour les travailleurs. L'ozone qui se forme dans l'air de refroidissement des lampes à mercure est nocif pour la santé et doit être évacué. Le passage d'un séchage UV classique (mercure) à la technologie LED moins énergivore implique plus qu'un changement de lampes. Les encres doivent être adaptées, elles aussi. Les encres UV contiennent des photo-initiateurs, chargés de déclencher la polymérisation en réaction à une exposition au rayonnement ultraviolet. "Les photo-initiateurs des encres UV classiques sont réglés sur le large spectre des lampes à mercure, tandis que les LED se focalisent sur 395 nanomètres. L'encre doit donc pouvoir réagir à cette longueur d'onde spécifique", explique Fons Put. "Autrement dit, les fabricants doivent adapter leurs encres, ce qui a des conséquences pour l'adhésion à certains supports, pour le séchage superficiel, etc.", poursuit Jos De Groote. "Les développeurs d'encres ont beaucoup moins de latitude pour les encres à séchage LED UV. Les imprimeries ne souhaitent pas non plus devoir travailler avec plusieurs types d'encres (pour lampes à mercure et LED), et ce pour éviter les erreurs. Ce qui a incité beaucoup de fabricants à développer des encres 'dual cure', c'est-à-dire pouvant être séchées par les deux techniques." Le livre blanc de Flint Group décrit les encres "EkoCure", compatibles avec les deux technologies. De quoi permettre un remplacement progressif des lampes à mercure par la technologie LED. Un autre défi pour les fabricants est de mettre au point des encres qui soient facilement désencrables. Une condition sine qua non d'un recyclage de qualité. D'importants progrès ont été réalisés dans ce domaine ces dernières années, ce qui permet aux fabricants d'annoncer un score de désencrage, évalué par INGEDE, l'association internationale de l'industrie du désencrage. Pour De Groote, la transition vers la technologie LED UV ne fait que commencer. Et son coup d'envoi a été le choc énergétique de 2022. "La conversion de toutes ces presses va nous prendre plusieurs années", dit-il. Établie dans l'Open Manufacturing Campus de Turnhout, Sadechaf emploie douze personnes, dont cinq travaillent sur les systèmes de séchage UV. Le remplacement des lampes à mercure par des LED prend environ un jour ouvrable par presse. Le refroidissement est conservé dans la plupart des cas. Changer l'alimentation n'est pas très compliqué. Sadechaf a conscience de l'importance de la technologie UV pour les imprimeries. "Elle leur permet de produire à des vitesses élevées (200 à 250 m/min, ndlr) avec un séchage instantané de l'encre. Nous voyons encore un potentiel d'amélioration du côté des vernis, dont le séchage par LED UV n'est pas optimal. Un problème physico-chimique qui attend encore sa solution", dit Jos De Groote. Ce qui explique que beaucoup de presses à étiquettes soient équipées en LED hormis pour la dernière lampe. La dernière étape d'une impression est souvent la dépose d'un vernis, qu'il reste préférable de sécher avec une lampe à mercure. "Il s'agit d'un exercice complexe dont tous les éléments s'influencent mutuellement. La collaboration entre les imprimeurs, les fabricants de lampes et les producteurs d'encres doit être parfaite. Chacun doit jouer son rôle et chaque détail doit être à sa place", témoigne De Groote, qui plaide pour plus de collaboration dans la chaîne. "Parce que sinon, on ne résoudra rien. Le VIGC est un organisme qui peut fédérer toutes les parties prenantes et a un rôle important à jouer en tant que centre d'innovation."