Xeikon avait prévu d'en faire l'annonce déjà début janvier, soit bien avant l'épidémie de coronavirus, à la faveur d'une " conférence de presse virtuelle ". Les mesures de crise actuelles ont malgré tout amené l'entreprise à se rabattre sur un programme adapté aux circonstances. Des personnalités " confinées " y ont pris la parole en direct au nom de Xeikon, et parmi celles-ci le CEO, Benoit Chatelard.
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Nouvelle génération de technologie à toner
Début mars, HP Indigo et Heidelberg, parmi d'autres, ont dû changer leur fusil d'épaule et remplacer leurs rassemblements " pré-Drupa " par des présentations en ligne - en étant toujours persuadés à ce moment-là que la Drupa se tiendrait en juin. La décision prise entre-temps de reporter le salon quadriennal à l'an prochain pour cause de coronavirus n'a pas empêché Xeikon, fin mars, de dévoiler au monde sa principale nouveauté pour la Drupa : la nouvelle et déjà cinquième génération de technologie à poudre de toner, baptisée Sirius.

Xeikon avait prévu d'en faire l'annonce déjà début janvier, soit bien avant l'épidémie de coronavirus, à la faveur d'une " conférence de presse virtuelle ". Les mesures de crise actuelles ont malgré tout amené l'entreprise à se rabattre sur un programme adapté aux circonstances. Des personnalités " confinées " y ont pris la parole en direct au nom de Xeikon, et parmi celles-ci le CEO, Benoit Chatelard. Chatelard a convenu que les mesures de lutte contre le coronavirus pourraient effectivement entraîner des retards dans les nouvelles installations, tout en insistant sur le fait que la fabrication des machines et du toner se poursuit à plein régime. D'importants changements sont en gestation, car Xeikon est en train de basculer vers une nouvelle plate-forme pour l'industrie graphique. Sa présentation était prévue pour la Drupa 2020, fin juin. Elle aura donc lieu nonobstant le report. Xeikon en avait déjà fait l'annonce début 2019, pendant les Hunkeler Innovationdays, avec sa campagne " power of dry toner " - un revirement à 180° après le coup d'arrêt prématuré de son aventure dans le monde du toner liquide avec la technologie Trillium. Il y a deux Drupa d'ici, Xeikon semblait pourtant avoir trouvé une " troisième voie " en promouvant une alternative complémentaire entre le toner en poudre existant et un jet d'encre en pleine ascension. Une Trillium noir et blanc fut ainsi précocement montrée en 2012, avec la promesse d'une version couleur pour 2016. Laquelle est effectivement sortie quatre années plus tard : la Trillium One. Toujours est-il que le développement et le perfectionnement de la technologie prenaient énormément de temps. Trop même, au point de forcer Chatelard à trancher en 2017 : Trillium a raté le coche ; le projet est abandonné. Retour aux fondamentaux, donc, pour le pionnier du jet d'encre, qui s'est alors attelé à en améliorer chaque composante : non seulement le toner, le transfert de l'image et le séchage, mais aussi le contrôle de qualité, les possibilités d'application et le modèle économique. Au point pour Xeikon de qualifier la plate-forme " Sirius " de " bond en avant ", notamment grâce à sa productivité supérieure (vitesse de pointe de 30 m/min, également sur des papiers de 200 g/m2, pour lesquels les systèmes existants doivent sensiblement rétrograder), et ce à un coût inférieur, dit le constructeur. La première machine basée sur la nouvelle plate-forme, la XS30000, est prête pour le marché. Même si elle ne brillera pas de mille feux à la Drupa 2020, elle devrait pouvoir être installée cette année encore. La nouvelle plate-forme, qui imprime recto verso en cinq couleurs maximum en un seul passage, remplace les presses de séries 8000 et 9000 existantes de Xeikon, en voie d'abandon. Xeikon voit des opportunités pour Sirius notamment dans trois catégories : comme technologie complémentaire du jet d'encre aqueux, en remplacement d'une technologie toner existante, et comme modèle d'entrée pour les imprimeries qui considéraient jusqu'ici le seuil d'accès à l'impression numérique comme trop élevé. Xeikon avance aussi à grandes enjambées dans le domaine du toner. La plate-forme actuelle migre vers une génération suivante pour l'industrie de l'étiquette également. Ainsi la presse CX3 (alias " Cheetah ") introduite en 2015 fait à présent place à la CX300, également avec davantage de productivité et de possibilités à la clef. La CX300 n'intégrera d'ailleurs pas la nouvelle technologie Sirius, le procédé à toner existant étant tout simplement plus approprié pour les applications dans l'industrie de l'étiquette. Pour autant, Xeikon ne mise pas tout sur le toner. L'entreprise a déjà commercialisé des presses à jet d'encre UV pour applications spécifiques dans le domaine des étiquettes, et la transition vers le jet d'encre ne semble pas non plus exclue pour le marché du carton ondulé. Chatelard n'a pas souhaité en dire plus cette semaine, mais il a confirmé l'intérêt annoncé pour ce marché tout en promettant de venir " peut-être " avec de plus amples informations début juin. Si le coronavirus le veut bien, un évènement Xeikon sera organisé à ce moment pour quelque peu compenser la Drupa 2020 perdue..
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