Le filon est venu tout droit d'Italie, épicentre de l'épidémie en Europe : "Angelo, regarde bien ce qu'il se fait ici. Il y a des pharmacies qui installent des parois en plexiglas". C'est à peu de choses près ce qui a été rapporté à Angelo Mazzeo, qui tient son affaire d'impression publicitaire et de covering de voitures à Beloeil. "Ensuite, j'ai aussi vu chez mon pharmacien qu'il avait bricolé une petite armature en bois avec du film alimentaire. Avec mon opérateur, nous avons donc pensé que nous devions faire quelque chose", raconte Angelo Mazzeo. C'était une semaine avant le confinement. "Avec une chute de plexiglas, nous avons fait deux parois et nous avons ensuite posté une photo sur Facebook. En cinq minutes, elles sont parties. J'ai alors commandé une dizaine de plaques le lendemain. Tout a été vendu en une demi-journée." Les boulangeries, pharmacies, épiceries... se sont ruées sur les parois de protection. Les plus grandes entreprises ont très vite emboîté le pas elles aussi. Avant la pénurie des plaques transparentes, Protect Cover a pu acheter à temps plusieurs centaines de plaques auprès de différents fournisseurs. Le nouveau produit baptisé "comptoir anti postillons" a été mis en vente sur un webs...

Le filon est venu tout droit d'Italie, épicentre de l'épidémie en Europe : "Angelo, regarde bien ce qu'il se fait ici. Il y a des pharmacies qui installent des parois en plexiglas". C'est à peu de choses près ce qui a été rapporté à Angelo Mazzeo, qui tient son affaire d'impression publicitaire et de covering de voitures à Beloeil. "Ensuite, j'ai aussi vu chez mon pharmacien qu'il avait bricolé une petite armature en bois avec du film alimentaire. Avec mon opérateur, nous avons donc pensé que nous devions faire quelque chose", raconte Angelo Mazzeo. C'était une semaine avant le confinement. "Avec une chute de plexiglas, nous avons fait deux parois et nous avons ensuite posté une photo sur Facebook. En cinq minutes, elles sont parties. J'ai alors commandé une dizaine de plaques le lendemain. Tout a été vendu en une demi-journée." Les boulangeries, pharmacies, épiceries... se sont ruées sur les parois de protection. Les plus grandes entreprises ont très vite emboîté le pas elles aussi. Avant la pénurie des plaques transparentes, Protect Cover a pu acheter à temps plusieurs centaines de plaques auprès de différents fournisseurs. Le nouveau produit baptisé "comptoir anti postillons" a été mis en vente sur un webshop dédié. Une aubaine, car le plexiglas a permis de compenser le manque d'activité en impression. Au plus fort de la crise, jusqu'à 180 parois ont été produites quotidiennement pendant le confinement. "Nous avons eu uniquement une semaine de chômage technique et l'imprimerie a été quasiment à l'arrêt pendant trois semaines", dit Angelo. Pour supporter la production des parois, l'entreprise a fait l'acquisition d'une deuxième table de découpe Summa. De cette façon, une table de découpe a pu être spécifiquement dédiée à la découpe de plexiglas tandis que l'autre servait à découper les supports imprimés. En juin dernier, l'activité allait bon train chez Protect Cover, aussi connue sous le nom du studio graphique Cube Création qui est géré par l'épouse d'Angelo Mazzeo. À la sortie du confinement, l'entreprise comptait une quarantaine de nouveaux clients qui ont fait appel au service d'impression pour des besoins de communication visuelle. Ces nouveaux clients sont directement issus de la vente de parois en plexiglas. Angelo Mazzeo : "Il y a par exemple eu beaucoup de menuisiers qui ont commandé des parois chez nous. Ils nous confient à présent leur identité visuelle pour le lettrage de leurs camionnettes, la personnalisation de vêtements de travail, etc." Les nouveaux clients amènent aussi de nouveaux travaux qui permettent de faire tourner les deux tables de découpe. "Beaucoup ne savaient pas que l'on pouvait découper à la forme des matériaux rigides tels que le dibond, le forex ou le plexiglas", dit Angelo. En mai dernier, une nouvelle imprimante Epson SureColor S80600 pour le covering imprimé de véhicules a aussi fait son apparition dans l'atelier de Protect Cover. C'est la deuxième Epson de l'atelier de production. La prochaine étape pour Protect Cover est à présent d'investir dans une table d'impression dernier cri d'ici fin 2020, voire 2021. "Cela nous permettra de sauter l'étape du contrecollage et d'être encore plus compétitifs". À l'heure du bilan comptable, Angelo Mazzeo peut déjà affirmer que le chiffre d'affaires du mois de mai a été cinq fois supérieur à celui de mai 2019. Cela dit, Angelo Mazzeo dit ne pas avoir fait de bénéfice sur la vente de parois de protection. Angelo Mazzeo a commencé son activité d'habillage de voitures il y a quelques années seul dans un petit bâtiment de 70 m2. "On pouvait y mettre juste une voiture", dit-il. Cet ancien carrossier passionné de voitures premium y faisait uniquement de la pose de vinyle de protection transparent sur les carrosseries. Aujourd'hui, l'activité continue toujours dans une partie de l'atelier qui a pris place dans un bâtiment de 10002. Les propriétaires de Ferrari, Porsche ou encore Lamborghini qui confiaient leur voiture de luxe à Protect Cover étaient aussi des entrepreneurs. "Ils voulaient une adresse unique pour la protection de leur voiture premium ainsi que pour le lettrage de leurs véhicules professionnels", dit Angelo Mazzeo. C'est alors que l'investissement dans une première imprimante s'est imposé. Pour agrandir son activité, Angelo Mazzeo a aussi pu compter sur le soutien de son épouse graphiste. De là est né le studio graphique Cube Création. Angelo Mazzeo voulait travailler seul et ne pas avoir de machines. Aujourd'hui, il emploie une dizaine de personnes, possède deux systèmes d'impression, deux tables de découpe ainsi que des équipements pour la broderie et le flocage de vêtements de travail. "Nous voulions sous-traiter le moins possible. Quand nous avons atteint un certain niveau de production, nous avons décidé d'investir dans les machines, dont le textile." Grâce au bouche-à-oreille, le travail n'a cessé de croître. En 2017, les activités de Protect Cover et de Cube Création se sont rassemblées dans l'actuel bâtiment de 1000 m2 à Thumaide, une commune de Beloeil. "Nous avons beaucoup investi en trois ans et nous envisageons encore d'autres investissements prochainement. Il nous reste encore 500 m2 à occuper." Cerise sur le gâteau : d'indépendant en personne physique, Angelo Mazzeo est aussi passé en société cet été. En plus du covering imprimé de véhicules, la nouvelle Epson est aussi dédiée aux applications de décoration intérieure. Angelo Mazzeo remarque une tendance accrue dans l'impression personnalisée très grand format pour les projets de décoration d'intérieur des particuliers et entreprises. "La décoration murale marche de mieux en mieux. La demande de papier peint personnalisé augmente chez les particuliers et les chaînes hôtelières sont aussi demandeuses de décoration d'intérieur" dit-il. À l'avenir, l'entreprise compte donc investir dans une imprimante à sublimation pour les applications en textile de décoration intérieure afin de pouvoir travailler avec des architectes. "Nous nous informons des besoins des architectes d'intérieur de la région et pour l'instant ils sous-traitent beaucoup à l'étranger", fait savoir Angelo Mazzeo.