Pochette à boisson monomatière

Du 27 au 30 janvier, le complexe d'exposition de Cologne avait de nouveau inscrit à son programme le plus grand salon mondial de la confiserie et du snacking, à savoir l'ISM. Parallèlement à cet événement, et selon l'habitude depuis plus de dix ans, s'est tenu un salon spécialement dédié aux fournisseurs de l'industrie de la confiserie : ProSweets. L'organisateur en parle comme du plus grand salon de tous les temps, avec plus de 21 000 visiteurs pour 343 exposants. Parmi ces derniers, outre des fournisseurs d'ingrédients, figuraient aussi des fabricants de machines et de matériaux d'emballage. Si les friandises étaient un plaisir coupable pour beaucoup, il n'en reste pas moins que les fabricants d'emballages font tout ce qui est en leur pouvoir pour rendre ceux-ci les plus écoresponsables possibles.Taghleef a franchement déroulé, avec toutes ses possibilités offertes dans le domaine des emballages durables. Ce fabricant, qui a son siège à Dubaï, dispose de divers sites de production européens (issus d'acquisitions) en Italie, en Hongrie et en Espagne. Le public a pu apprécier d'un seul coup d'oeil ses efforts en faveur du développement durable. Ceux-ci vont d'un emballage de bonbons en PLA (bioplastique) à un film monomatière en PP avec barrière. Et la théorie est mise en pratique, comme on a pu le voir sur les stands des constructeurs italiens Sacmi et Cavanna. L'emballeuse de bonbons de Sacmi fonctionnait à la cadence de 750 pièces/minute avec le film PLA Nativia NTSS30. Ce qui est exactement la cadence atteinte avec des sachets en plastique ordinaire. Chez Cavanna aussi, une machine ensachait dans un complexe plastique comportant une grande part de papier, et ce à la même vitesse qu'avec un film synthétique ordinaire.L'innovation la plus récente de Taghleef est une poche souple à boisson entièrement en PP, y compris le bouchon. Ce contenant à emporter pour, par exemple, des boissons à base de yoghourt, a été montré pour la première fois au marché à ProSweets. Il n'est toutefois pas encore disponible dans le commerce. Taghleef dit l'avoir présenté à Cologne surtout pour sonder les réactions du marché. Le fait que le complexe soit purement constitué de PP impose une méthode de soudure particulière, a expliqué le personnel du stand. Alors que cette opération est réalisée sous l'effet de la chaleur avec les laminés PE, le PP nécessite des ultrasons, parce qu'il ne peut pas supporter de telles températures sans fondre.L'emballage innovant se compose d'une couche d'Extendo XTMH de 20 mµ, qui fait office de barrière, et d'un PP coulé de 90 mµ d'épaisseur. L'Extendo XTMH est un film BOPP de Taghleef à haute barrière fonctionnelle contre la migration des huiles minérales. Celles-ci sont présentes dans les encres d'imprimerie à solvants, sous forme d'hydrocarbures saturés et non saturés (Mosh/Moah). Le PP coulé (Cast PP) est un plastique qui ressemble au PP par ses propriétés mécaniques, mais avec le brillant et la transparence de l'OPP. On lui attribue en outre des propriétés barrières contre la perméabilité à la vapeur d'eau.La nouvelle pochette à boisson a une masse spécifique de 18,2 g/m2 et elle oppose, selon le fabricant, une barrière à l'oxygène de 13 cm3/m2/jour, à une température de 23 °C pour une humidité relative de 0%. Sa barrière à la vapeur d'eau est de 5 g/m2/jour, à une température de 38 °C pour une humidité relative de 90%. Taghleef la profile comme une alternative aux poches souples à boisson usuelles, par exemple en trois couches : BoPP 20 mµ, BoPET 12 mµ et PE 95 mµ. Il va sans dire que ces dernières sont très difficiles à recycler, tant la séparation des différents plastiques pose problème. La nouvelle poche est en outre plus mince de 17 mµ.Selon l'institut de recherche Fraunhofer, cette nouvelle poche souple monomatière présente d'exceptionnelles propriétés barrières contre les huiles minérales, préserve les arômes et fait obstacle à l'oxygène, fait savoir Taghleef. Ce qui lui a valu d'obtenir le certificat " Made for Recycling " d'Intersoh et du Fraunhofer IVV, et ce bien qu'elle ne soit pas encore disponible sur le marché. Le label atteste en outre que l'emballage est en ligne avec les principes de l'économie circulaire, avec une pression environnementale inférieure et une haute barrière à l'oxygène, qui offre la meilleure protection possible du contenu et contribue à une plus longue durée de conservation. Le nouveau film, dit Taghleef, est un excellent remplaçant aux complexes usuels, par exemple en feuilles de PET et d'alu revêtues. La barrière est en outre exempte de chlore.Outre une barrière contre la migration des Mosh/Moah, l'Extendo XTMH offre une protection élevée des arômes et des odeurs. Il est également utilisé pour d'autres formes d'emballages que des poches souples pour boissons, par exemple, des sachets tubulaires (flowpacks). À ProSweets, Corinne Rougeau, Marketing Communication Coordinator de Taghleef, a pris l'exemple d'un sachet de thé. Votre serviteur peut attester qu'à l'ouverture, l'odeur du thé avait été parfaitement préservée et que ses narines furent séduites par des arômes délicats.Extendo a entre-temps trouvé une application concrète dans un emballage pour les biscuits Baoicchi de Barilla : deux disques de pâte sablée fourrés à la crème aux noisettes et cacao. Ce géant de l'alimentaire italien souhaite ne plus utiliser que des emballages durables d'ici 2020. Barilla a introduit en 2017 une politique ambitieuse visant à atteindre zéro pour cent de déchets par la recyclabilité et la réduction du nombre de matières premières. Afin d'y parvenir dans ses produits de pâtisserie, Barilla a collaboré étroitement avec la R&D de Taghleef pour mettre au point un nouveau matériau d'emballage à haute barrière. Extendo prévient l'altération des denrées et évite autant que possible le gaspillage de nourriture, selon Taghleef. De plus, avec sa monostructure à 100% de PP, le nouveau film se prête excellemment au recyclage.L'emballage précédent de ces biscuits était composé d'une couche extérieure en papier, d'une couche médiane en feuille d'aluminium comme barrière, et d'une couche interne en PE, pour la soudure. Pour parvenir à un matériau entièrement à base de PP et dès lors aisément recyclable, il fallait que toutes les nouvelles strates aient les mêmes fonctionnalités que les précédentes : barrière, communication, facilité et compatibilité avec les machines de conditionnement existantes. La structure de l'ancien emballage était la suivante : papier 50 g/m2, feuille d'alu 7 mµ et PE 35 microns. La masse surfacique du matériau de ce sachet de 150 g de biscuits était de 100,69 g/m2.Le nouvel emballage entièrement en PP est constitué comme suit : une couche BOPP de 25 mµ, une couche d'Extendo XZMU de 30 mµ et une couche de PP coulé de 25 mµ. L'Extendo XZMU est un BOPP métallisé. La couche externe en papier a été remplacée par un film BOPP transparent afin de protéger l'impression sur l'emballage, et éviter le risque de rayures si celle-ci était appliquée directement sur l'extérieur. Pour la couche interne, le PE a été remplacé par du PP coulé afin d'obtenir une bonne soudabilité. Outre sa monostructure, le nouvel emballage est également 30% plus léger (72,80 g/m2).Taghleef a également montré au ProSweets un film PLA biosourcé laqué blanc (Natavia Neld, à base d'amidon) pour des glaces à l'eau. Celui-ci est soudable à la chaleur des deux côtés, dit le fabricant, et il convient aussi pour une soudure à froid. Outre son origine biologique, l'emballage est aussi biodégradable. Le matériau est compatible avec des formeuses-ensacheuses-soudeuses aussi bien verticales qu'horizontales.On a pu voir aussi des papiers de bonbons en Nativia Neld. Ceux-ci présentent les mêmes faibles valeurs de migration que le plastique à base d'hydrocarbures fossiles, a expliqué Simone Pavan, chef de produit Emballages souples. Et quand ils sont revêtus, celles-ci diminuent encore plus.