Merci de répondre franchement aux questions suivantes. Qui écrit encore ses e-mails, textos ou messages Whatsapp à l'ancienne ? Et qui les dicte avec Google Assistant ou Siri ?
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Quand après-demain est déjà aujourd'hui
Viscom/print+communication a organisé dernièrement un symposium visant à déjà nous donner un aperçu des tendances numériques des prochaines années. Le thème a été approché sous les différents points de vue d'un héraut du futur, un constructeur de presses d'imprimerie, un opérateur de télécom et un prestataire de services financiers. Conclusion : l'avenir est plus proche que nous le pensons. Petit conseil : gardez votre smartphone à portée de main. Vous en aurez besoin pour lire cette contribution.

Merci de répondre franchement aux questions suivantes. Qui écrit encore ses e-mails, textos ou messages Whatsapp à l'ancienne ? Et qui les dicte avec Google Assistant ou Siri ?Jörg Eugster, qui se qualifie lui-même de " héraut du futur " (et consacre aussi son temps à mettre sur pied des start-ups), dicte ses messages depuis des années déjà. Cette technologie a connu un développement fulgurant grâce à l'intelligence artificielle. Qui sait, par exemple, qu'Alexa, l'assistant d'Amazon, avait déjà été vendu plus de cent millions de fois au début 2019 ? Ou encore qu'il est possible de faire traduire les téléconférences Skype en temps réel ? La plupart des participants à " Übermorgen ist schon heute " (Après-demain, c'est déjà aujourd'hui) n'en avaient pas conscience. Et pourtant, ils possèdent un smartphone depuis des années. Où en est-on aujourd'hui ? Vous le saurez en visionnant ces courtes vidéos présentant la technologie Duplex de Google ainsi que Skype Translator : lire la vidéo.L'exemple de l'assistant vocal est éloquent : beaucoup de technologies dont on suppose qu'elles sont " pour demain ", voire " après-demain ", existent déjà aujourd'hui. Comment se présente l'avenir en matière d'assistance vocale ? Ce petit film l'évoque sur un ton humoristique : lire la vidéo.L'assistance vocale n'est que l'un des développements qui promettent d'être au centre des attentions ces prochaines années. Un autre mégathème qui s'annonce est celui de l'Internet des objets, c'est-à-dire l'intégration en réseau de tous les appareils. Dans le secteur graphique comme dans d'autres branches d'activité, l'Internet des objets est considéré comme le fondement de l'industrie 4.0. D'autres évolutions sont en cours, qui font plus ou moins sens. Jörg Eugster : " Quand on parle de l'Internet des objets, le cas emblématique du frigo finit toujours par ressurgir. Est-il bien nécessaire que mon réfrigérateur me fasse savoir que je n'ai plus d'oeufs ? L'Internet des objets rend toutefois possible beaucoup d'autres applications utiles. Par exemple, une poussette équipée de capteurs pouvant prévenir des dangers éventuels - lorsque la maman progresse sans visibilité dans une zone à risque, notamment dans la rue. " Selon Jörg Eugster, l'Internet des objets devrait aussi ouvrir la voie à la voiture autonome, même si Rome ne s'est pas faite en un jour. Il est néanmoins d'avis que l'intégration des véhicules en réseau devrait dans un premier temps contribuer à réduire la congestion du trafic. Dans une deuxième phase, la conduite autonome serait introduite en complément des transports publics dans les centres urbains. Comment tout cela se passera-t-il dans la pratique ? À voir dès aujourd'hui avec les taxis autonomes Waymo. lire la vidéo.Pour fascinantes qu'elles soient, toutes les idées n'auront toutefois pas l'heur de percer. Ainsi, Jörg Eugster n'est pas convaincu, par exemple, de la nécessité de déployer des drones comme moyen de transport dans les zones densément peuplées. " Ce qui ne ferait que déplacer le problème des embouteillages : libérer la route pour encombrer les airs. " Nul doute malgré tout que les drones montreront leur utilité dans une kyrielle d'applications. " Les coûts d'un drone de transport sont du même ordre que l'heure de vol en hélicoptère. Aussi les drones seront-ils beaucoup plus souvent employés à l'avenir dans les endroits où le transport de marchandises importantes est limité voire impossible. Ainsi qu'on peut l'observer, les évolutions technologiques empruntent souvent des chemins tortueux. Qui se souvient du tapage médiatique fait voici quelques années autour des lunettes à réalité virtuelle/augmentée ? Du réchauffé, déjà ? Pas du tout ! La réalité est que ces lunettes sont de plus en plus mises en oeuvre dans le secteur de la maintenance et de la logistique. Et des technologies similaire ont même fait leur trou dans l'industrie graphique. https : lire la vidéo.Quand on parle IA, les robots ne sont jamais bien loin. Autre sujet fascinant que la robotique. Ce qui ne veut pas dire que l'humanoïde - le robot qui se substitue à l'humain - soit à nos portes. Cette image aurait peut-être même tendance à fausser notre perspective. Dans un tout autre registre, l'exosquelette est une application déjà disponible de la robotique : lire la vidéo.Et pourquoi se limiter aux robots ? Quid des nouvelles technologies pouvant nous doter de capacités " supra-humaines " ? À voir dans cet exemple : lire la vidéo.À côté de cela, de multiples autres technologies numériques ne manquent pas d'intérêt. Comme l'impression 3D, par exemple. Un sujet régulièrement abordé dans les pages de ce magazine.Le brillant exposé de Jörg Eugster a fait forte impression sur le public. Surtout dans sa manière de nous rappeler à tous que la technologie est beaucoup plus avancée aujourd'hui que ce que nous pensons. Tom Oelsner, de la Digital Unit d'Heidelberg, une entité créée voici environ un an, était chargé de rappeler au public la réalité de l'industrie graphique actuelle. Et celle-ci est technologiquement tout aussi fascinante. D'où son message réconfortant : " Contrairement à toutes les prévisions, le volume annuel dans le domaine de l'impression industrielle reste stable. Il représente encore plus ou moins 400 milliards d'euros. Il est clair que le secteur graphique est occupé à se muer en une véritable industrie de l'impression. D'où un processus d'adaptation douloureux auquel bon nombre d'entreprises vont devoir s'astreindre. " Comment Heidelberg relève-telle ce défi ? En construisant de nouvelles presses ou des imprimantes numériques toujours plus puissantes ? La solution doit être cherchée ailleurs, pense Tom Oelsner : dans l'Internet des objets, et plus particulièrement, sa distribution sur différents services numériques. On parle à cet égard de " Big Data Services " et de " Real Time Services ". Et ces données, d'où Heidelberg les tire-t-elle ? Des 13 000 machines et 28 000 modules Prinect installés aujourd'hui dans le monde. Et ainsi, la boucle est bouclée : d'innombrables capteurs et applications fournissent des quantités de données colossales. Celles-ci peuvent être interprétées grâce à l'IA, ce qui débouche sur des conclusions à leur tour traduites en mesures concrètes. Grâce à ces technologies, Heidelberg en sait naturellement beaucoup plus sur ses clients que par le passé. Mais en même temps, les clients aussi - pour peu qu'ils le souhaitent - en apprennent beaucoup plus sur eux-mêmes que ce qu'ils n'avaient jamais cru possible.Avec quelles implications pratiques ? Et quelles opportunités futures pour les imprimeries ? Autant de questions intéressantes à l'approche de la Drupa 2020.On pense ce que l'on veut de la thèse de Jörg Eugster, le héraut du futur. Toujours est-il que toutes ces visions d'avenir ne verront pas le jour sans une technologie clé : à savoir, la 5G. Claude Graf, de Swisscom, partenaire stratégique de viscom/print+communication, a traité du sujet. En matière de 5G, il est intéressant d'analyser différents paramètres. Par exemple, les débits de données proposés par les différentes technologies : - 1G : 2,4 Kbit/s - 2G : 256 Kbit/s - 3G : 42 Mbit/s - 4G : 450 Mbit/s - 5G : jusqu'à 1 Gbit/sÀ côté du débit, le temps de réponse joue également un rôle dans la vitesse d'établissement de la liaison et le transfert des données. - 2G : 500 millisecondes - 3G : 400 millisecondes - 4G : 35 millisecondes - 5G : 5 millisecondesQue nous apprennent ces chiffres ? Qu'en plus de permettre le transfert de quantités de données bien plus importantes, la 5G établit la connexion beaucoup plus vite. La 5G n'est pas là pour accélérer le téléchargement de films, mais pour faire en sorte que les appareils puissent communiquer beaucoup plus rapidement entre eux. Ou pour le formuler de manière un rien plus théâtrale : l'Internet des objets, l'Industrie 4.0, la conduite autonome et bien d'autres possibilités ne pourront se concrétiser que lorsque la 5G sera en service partout.L'exposé de Claude Graf a été suivi d'un débat animé. Comme on peut le lire aujourd'hui dans la presse, l'installation des mâts 5G bute sur une certaine opposition au sein de la population. Orateur confirmé, Claude Graf a fait montre d'un calme tout professionnel : " Actions de protestation, dégâts aux installations et même plastiquage d'antennes - nous avons tous connu cela. Si le passage à la 5G est bloqué en de nombreux endroits, la réglementation est claire malgré tout. Nous verrons combien de temps l'introduction à moyen terme de la technologie peut rester freinée. " Le sujet reste donc tendu. Et abstraction faite de l'appréhension qu'elle peut susciter, un pays qui refuse d'implémenter la 5G à contre-courant du reste du monde (en l'occurrence la Suisse), voilà qui fait peur !L'article est paru précédemment dans swiss print + communication. Tout comme Nouvelles Graphiques, la revue suisse fait partie de l'association de magazines graphiques indépendante Eurographic Press.
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