Vous avez repris le flambeau fin juin. Comment se passent ces premiers mois à la tête de FESPA Belgium?
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Vous avez repris le flambeau fin juin. Comment se passent ces premiers mois à la tête de FESPA Belgium? FEMKE HELON. "Ils se passent très bien ; je connais quasi tout le monde. Nous avons eu notre première activité fin août: une balade en VTT en groupe restreint dans la forêt de Soignes. Chez FESPA Belgium, nous visons à rapprocher le contenu et l'humain dans une ambiance détendue. Nous avons aussi eu un ladies event en septembre. Mon ressenti est que les adhérents sont bien occupés cet automne, comme d'habitude. Des questions se posent concernant les mois à venir, mais attendons d'y être." Quels sont vos projets avec FESPA Belgium ; dans quelle direction voulez-vous aller avec l'association? HELON. "Nous travaillons surtout à peaufiner la structure sous-jacente et le programme de 2023. Nous devons tenir raisonnablement compte du calendrier. Bien peser et soupeser ce que nous voulons proposer exactement. Un peu de contenu, une part de détente, et surtout connecter les gens de diverses manières. Nous voulons chercher plus d'originalité pour fédérer les gens différemment. Le temps de tout le monde est précieux, cela se sent. Personne n'abandonne volontiers le navire en pleine tempête. Chacun veut garder les rênes bien en main. Si celui qui vient aux activités peut y glaner quelques trucs et astuces au contact des autres, en retenir du contenu qui lui permette d'aller de l'avant, alors, je pense que nous pouvons continuer de réussir à mobiliser les gens. FESPA Belgium forme un groupe soudé ; merci à Jean pour cela. Il est parvenu, malgré la crise du coronavirus, à constituer un beau groupe de membres ; qui sont aussi des fidèles. Nous comptons aujourd'hui environ 80 adhérents, dont une trentaine participent généralement à nos évènements. Le congrès a attiré deux-cents participants. Il a été très bien perçu. Un beau début sur lequel nous pouvons continuer de construire." Le congrès va-t-il devenir un rendez-vous annuel? HELON. "Une fréquence bi- ou trisannuelle me semble intéressante. Il faut faire quelque chose tous les deux ou trois ans si l'on veut pouvoir rassembler tous les membres. Avec un grand congrès et un supplément de contenu, on peut certainement réunir les gens. Cela fonctionne. La première édition a été une réussite, qui mérite certainement d'être répétée." Où sont vos priorités en tant que présidente? HELON. "Nous devons établir des liens solides entre les parties prenantes: tant les membres que les sponsors et les partenaires structurels. Si nous connectons bien tout le monde avec tout le monde, je crois que davantage est possible. Nous nous tournons vers Febelgra et le VIGC, où est logée l'expertise. Eux aussi sont intéressés par une collaboration avec FESPA. Nous avons remis les premiers certificats 'FESPA Color Label' lors de Het Congres, du VIGC. Si nous pouvons coopérer et échanger des informations, nous sommes plus forts ensemble. Ce qui n'est tout de même pas négligeable dans le climat économique actuel. Il est bon aussi que nos membres puissent avoir une vue plus globale des choses. Nous pensons aussi à GRAFOC. Beaucoup d'entreprises de notre secteur cherchent des collaborateurs pour continuer à se développer. GRAFOC peut jouer un rôle important à cet égard. Ils le font déjà, mais je pense qu'on peut faire plus. Ils ont, par exemple, de bons contacts avec le monde de l'enseignement. Qu'est-ce qui est possible? Comment pouvons-nous impliquer nos sponsors dans cette aventure? Quel est le rôle des constructeurs de machines? Il y a beaucoup sur la table. Mon intention à présent est de plancher là-dessus, pour assembler les pièces du puzzle. Je veux en tirer le maximum pour nos adhérents, afin que nous puissions nous renforcer en tant que secteur dans la période difficile que nous traversons." À quoi le programme pour 2023 va-t-il ressembler? HELON. "Nous y travaillons d'arrache-pied. Le grand défi par les temps qui viennent sera de faire sortir les gens de chez eux. Soit que nos membres soient trop occupés, soit qu'ils préfèrent rester sur leur base. Nous planchons sur un beau calendrier bien équilibré, avec lequel nous pourrons motiver suffisamment de personnes à venir. Nous nous coordonnons également avec Febelgra et le VIGC afin d'éviter d'empiéter l'un sur l'autre et faire en sorte que le rythme reste viable. C'est que chacun a un emploi du temps bien chargé. Nous organisons notre "Speeddate du Print & Sign" le 15 décembre. Il y avait aussi un speeddate lors du lancement de FESPA Belgium à l'AfricaMuseum en février 2020, et cela m'est resté. La formule est très intéressante pour permettre aux gens de faire plus ample connaissance sur un laps de temps très court. Réitérer l'expérience me paraît judicieux. C'est pour ce genre de connexions que les gens adhèrent à FESPA, et ils veulent des réponses à leurs interrogations. Nous avons un groupe Whatsapp des membres où ils peuvent poser des questions concrètes. Il suscite beaucoup de réactions. Un nouveau site Web est en cours de développement pour FESPA Belgium ; nous pourrons encore plus y jouer sur cette connexion. On y trouvera encore davantage d'informations claires sur les adhérents, les activités et les partenaires. Il doit être en ligne pour la fin de l'année. De quoi encore grossir le nombre d'adhérents. Nous avons aujourd'hui une vingtaine de sponsors, ce qui n'est pas mal. Mais nous devons rester attentifs à ce qu'il y ait suffisamment d'interaction. Nous pouvons ainsi rassembler nos membres et nos sponsors autour de thèmes comme les hausses de prix, le développement durable, les difficultés de recrutement, etc." Vous comptez une quatre-vingtaine de membres. Votre prédécesseur parlait toujours d'atteindre la centaine d'adhérents. Quelles sont vos ambitions? HELON. "L'objectif est maintenu. Nous verrons combien de temps cela prendra. Je suis convaincue que moyennant certaines actions et un recrutement plus actif des membres, nous pourrons concrétiser cette ambition. Mais elle ne doit pas focaliser tous les efforts. Nous devons en faire une démarche inclusive. En faisant de temps en temps les choses différemment - exemple, ces ladies events - nous voyons que nous touchons aussi de nouvelles personnes dans d'autres entreprises. Ces rassemblements drainent un nouvel afflux et nous voyons, dans la foulée, davantage de femmes participer à d'autres évènements. Les ladies events attirent aussi des femmes d'horizons très divers. Certaines font des démonstrations ou du support technique ; il y a des commerciales, des entrepreneures, etc. C'est très varié et passionnant à voir." Parlant de diversité, FESPA Belgium souhaite aussi attirer davantage d'adhérents francophones. Comment allez-vous vous y prendre? HELON. "Nous sentons que la barrière de la langue est une réalité, même si toute la communication est bilingue. Un certain nombre de membres francophones sont là depuis le début, mais cela reste une minorité. Nous souhaitons nous ouvrir plus largement, par exemple en parlant avec FESPA France. Ne pourrions-nous pas organiser des choses ensemble? Nous pensons à un évènement dans la région frontalière pour briser la barrière de la langue. Nous avons besoin d'un catalyseur pour y arriver. Nous devons d'abord élargir le réseau de base, qui pourra à son tour attirer de nouveaux membres. Nous avons aujourd'hui trop peu de personnalités et d'entreprises clés francophones, et c'est un cercle vicieux. Nous allons insuffler un nouvel élan et nous serons repartis. Il y a beaucoup de très belles entreprises en Belgique francophone." Vous souhaitez aussi collaborer davantage avec FESPA Pays-Bas? HELON. "Certainement. Nous parlons la même langue ; nous pouvons faire des choses ensemble. Je souhaite miser activement là-dessus. Pas mal de gens de FESPA Pays-Bas étaient présents au congrès de Bruges ; Christophe Aussenac était là aussi. Les liens existent ; les distances sont franchissables. Nous avons des fournisseurs qui opèrent à l'international, des clients qui sont actifs dans différents pays. Il est évident que nous pouvons faire de belles choses ensemble." Vous soulignez l'importance du contenu pour FESPA Belgium. À quels thèmes pensez-vous concrètement? HELON. "Les enjeux sont multiples. Le thème de la durabilité est peut-être un cliché, mais les gens ont besoin de conseils pratiques. Tout le monde trouve le durable important, et on y travaille, mais que faire concrètement? Comment les entreprises s'attaquent-elles au problème? Quelles sont les émissions carbone de certains matériaux? Comment nous y prendre? Comment rendre mes processus de production plus écologiques? Que faire de mes déchets? Comment répondre aux questions des clients? Febelgra aussi travaille là-dessus. Nous réfléchissons à ce que nous pourrions faire ensemble. Nous pensons à des ateliers pour notre public cible où des conseils concrets peuvent être échangés." D'autres thèmes que vous souhaitez mettre en avant? HELON. "La question du personnel prend de plus en plus d'importance dans nos entreprises et elle n'a rien d'évident. Nous allons inviter des experts et échanger des conseils. D'autres secteurs sont également confrontés à ces problématiques. Un autre thème est celui de la hausse des prix. Febelgra est un partenaire majeur, car elle dispose de diverses sources où puiser beaucoup d'information. De quoi mieux distinguer les évolutions et cerner la dynamique sous-jacente, qu'il s'agisse des prix des matières premières, du coût des énergies ou des charges salariales." Les économistes prévoient une légère récession en 2023. HELON. "Certains secteurs la ressentent déjà. Nous n'observons pas encore de ralentissement, mais d'autres sons de cloche se font entendre. Le tableau est mitigé. Nous devons rester positifs et compter sur nos propres forces. Avec le coronavirus, cela n'a pas été évident non plus. Notre marché aussi en a souffert. Aux entrepreneurs de se montrer créatifs et de songer à l'avenir. Cette crise énergétique nous fait tous réfléchir. Nous sommes plus conscients de la façon dont nous utilisons l'énergie ; nous avons compris que nous devons être flexibles dans notre offre et mieux nous organiser. Certes, les perspectives ne sont pas roses, mais nous devons malgré tout faire avec. En tant que fédération, nous pouvons jouer un rôle de soutien en nous voyant régulièrement et en prêtant à chacun une oreille attentive." Comment les membres de FESPA appréhendent-ils 2023? HELON. "L'année 2023 est un gros point d'interrogation pour tout le monde. Que nous réserve-t-elle? Il faut anticiper, mais nous n'avons pas de boule de cristal. Il faut être prêt et donc réfléchir à la manière dont nous pouvons travailler plus efficacement, voir où nous pouvons réduire nos coûts. Nous devons surtout éviter de paniquer. Résilience et positivité, voilà ce qui prime aujourd'hui. En tant que fédération, nous devons encourager les adhérents à avoir un état d'esprit de gagnant et à porter un regard positif sur l'avenir. Cela ira peut-être moins bien pendant quelques mois, mais après la pluie vient le beau temps. Les budgets seront probablement un peu plus serrés et nous devrons nous montrer un peu plus créatifs. Tout ne va pas s'arrêter pour autant ; notre secteur de la communication visuelle est vaste et bien vivant."