Thomas Davreux, Deputy General Manager d'InDUfed, explique de quelle manière l'organisation faîtière belge entend assurer la continuation de la production des emballages. InDUfed est la plate-forme qui regroupe les producteurs de pâte, papier et carton (COBELPA), les transformateurs de papier et carton (FETRA) et les producteurs et transformateurs de verre (FIV). Davreux explique que son organisme a rapidement mis en garde les autorités belges sur la menace imminente d'une pénurie d'éthanol de synthèse. Cet ingrédient est en effet indispensable à la fabrication des encres destinées à l'impression des emballages alimentaires. Le passage à des encres à l'eau est techniquement impossible, ne fût-ce que parce que le mode de séchage est totalement différent, ce qui impliquerait donc un remplacement des machines. Leur qualité d'impression est également moindre, au point d'être inacceptable dans bien des cas. Il y a donc risque de pénurie car l'éthanol sert aussi à fabriquer le salvateur gel désinfectant pour les mains, indispensable pour freiner la propagation du COVID-19. Que les efforts se concentrent en ce sens est donc compréhensible. Pourvu que l'on n'oublie pas que l'emballage des aliments fait lui aussi partie des activités essentielles.
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Soucis d'approvisionne-ment pour différents matériaux d'emballage
L'épidémie de coronavirus a aussi un impact sur l'industrie de l'emballage. La fédération belge InDUfed et diverses associations européennes disposant d'une représentation en Belgique ne ménagent pas leurs efforts pour que la production puisse se poursuivre. Si l'horizon s'était quelque peu dégagé pour le papier et le carton, la situation restait tendue du côté des encres flexo et offset pour l'industrie alimentaire. La concurrence directe du gel hydroalcoolique, dont l'éthanol de synthèse constitue également la matière première, se fait en effet logiquement sentir. Une reconstruction temporaire.

Thomas Davreux, Deputy General Manager d'InDUfed, explique de quelle manière l'organisation faîtière belge entend assurer la continuation de la production des emballages. InDUfed est la plate-forme qui regroupe les producteurs de pâte, papier et carton (COBELPA), les transformateurs de papier et carton (FETRA) et les producteurs et transformateurs de verre (FIV). Davreux explique que son organisme a rapidement mis en garde les autorités belges sur la menace imminente d'une pénurie d'éthanol de synthèse. Cet ingrédient est en effet indispensable à la fabrication des encres destinées à l'impression des emballages alimentaires. Le passage à des encres à l'eau est techniquement impossible, ne fût-ce que parce que le mode de séchage est totalement différent, ce qui impliquerait donc un remplacement des machines. Leur qualité d'impression est également moindre, au point d'être inacceptable dans bien des cas. Il y a donc risque de pénurie car l'éthanol sert aussi à fabriquer le salvateur gel désinfectant pour les mains, indispensable pour freiner la propagation du COVID-19. Que les efforts se concentrent en ce sens est donc compréhensible. Pourvu que l'on n'oublie pas que l'emballage des aliments fait lui aussi partie des activités essentielles. Un autre problème s'est profilé au début de la crise du coronavirus. Des craintes ont ainsi été émises dans la deuxième semaine de mars concernant la collecte et l'acheminement des vieux papiers. On planche toutefois d'arrache-pied sur des solutions destinées à en garantir l'approvisionnement, assure Davreux. " Au début, les recyparcs ont fermé. La collecte en porte-à-porte est aussi devenue plus compliquée, à cause du manque d'effectif ou de l'absentéisme des chargeurs. Ce qui a amené certaines villes et communes à donner la priorité aux flux les plus problématiques du point de vue de l'hygiène, comme les déchets résiduels. Mais sachant que les volumes des vieux papiers et cartons ramassés auprès des entreprises (dont beaucoup sont à l'arrêt) ont à peu près diminué de moitié, il y a de quoi se faire du souci. Les parcs à conteneurs ont réouvert le 7 avril ; ce qui permet déjà de récupérer une partie du flux. Pour le ramassage des ordures ménagères également, l'accent est mis davantage sur la protection des chargeurs. Des tournées sont organisées, ce qui permet de collecter du papier malgré tout. Même si certains signes laissent penser à une stabilisation de l'approvisionnement en vieux papiers, la vigilance reste de mise. Le volume disponible dans l'ensemble de l'Europe est en effet plus faible qu'à l'habitude. Nous voulons certainement ici louer les efforts des collecteurs de déchets, tant publics que privés. Ils font de leur mieux pour en assurer malgré tout le ramassage en ces temps difficiles. Les fabricants de papier et de carton ont besoin d'un afflux constant de matières premières, explique Davreux. " Les machines à papier fonctionnent en continu et elles ne peuvent être efficaces qu'à 100 %, pas à 60 ou 70 %. " Davreux tire son chapeau aux autorités belges qui ont rapidement reconnu l'industrie du papier et du carton comme un secteur essentiel, en l'occurrence pour ce qui concerne les médicaments et les aliments. Nous avons aussi prêté l'oreille à un certain nombre d'associations européennes de producteurs. Les fédérations professionnelles représentées à l'EPRC (European Paper Recycling Council) ont certifié à la mi-mars tout mette en oeuvre pour que les livraisons de produits de papier essentiels continuent d'être assurées. " Les emballages en carton ondulé sont vitaux pour le transport et la livraison de toutes sortes de fournitures alimentaires et pharmaceutiques, comme les médicaments conditionnés en emballages protecteurs. " Ce pour quoi deux choses doivent être réglées selon l'EPRC : la collecte et le tri des vieux papiers doivent se poursuivre et les pays ne doivent pas en gêner le transit. " Nous dépendons de la disponibilité rapide de fibres de papier recyclé pour la fabrication de nos emballages. Aussi lançons-nous un appel aux communautés locales afin qu'elles nous aident à nous en procurer, en veillant à ce que la collecte des papiers et cartons puisse s'effectuer en souplesse en ces temps de crise. À défaut, nous risquons de connaître une pénurie de matières premières d'ici quelques semaines, ce qui nous forcera à mettre l'outil de production à l'arrêt. " L'EPRC fait ainsi allusion au fait que des municipalités individuelles, dans certains États-membres, ont évoqué la possibilité de suspendre les collectes sélectives ou de fermer les centres de tri. " Avec un taux de recyclage de 71,9 % et même 84,6 % pour les emballages, la chaîne de valeur du papier et du carton dépend du papier de recyclage. " L'EPRC a de ce fait insisté pour que l'industrie du papier et du carton soit elle aussi reconnue comme fournisseur essentiel de différentes chaînes d'approvisionnement européennes cruciales. " Et ainsi qu'elle entre en ligne de compte pour l'octroi des aides publiques destinées à garantir l'approvisionnement vital de la société en cette période de crise sanitaire. " La FEFCO, Fédération européenne des fabricants de carton ondulé, a assuré déjà à un stade précoce que l'industrie de l'ondulé produit des emballages de transport en suffisance pour les secteurs considérés aujourd'hui comme essentiels (pharma, alimentaire et dispositifs médicaux notamment). L'un des membres de la FEFCO est la Corrugated Benelux Association, qui défend les intérêts des fabricants de carton ondulé de Belgique. Ce que dit la FEFCO : " La plupart des usines de carton ondulé en Europe tournent à plein régime pour garantir l'approvisionnement en emballages de ces secteurs. La quasi-totalité des unités de production sont entièrement opérationnelles et le transport de matériaux non transformés n'a pas posé de gros problèmes jusqu'ici. " L'industrie a adjuré les gouvernements de laisser les frontières ouvertes et de faciliter le passage des camions, étant donné que ce type de transport est vital pour le secteur alimentaire, comme l'a souligné Angelika Christ, secrétaire générale de la FEFCO. " La Commission de l'UE a émis des directives pour une gestion efficace des frontières, qui protège la santé tout en préservant l'intégrité du marché interne afin de prévenir des pénuries de dispositifs médicaux ou de nourriture. En adaptant les recommandations de l'OMS et d'autres institutions dans les usines, les entreprises réduisent le risque de fermetures lié au coronavirus. Horst Bittermann, directeur de Pro Carton, l'association européenne des fabricants de cartonnages et de cartons plats, a un autre problème encore. " L'industrie du transport a du mal à fournir le nombre nécessaire de chauffeurs, véhicules et conteneurs. Le problème se fera probablement ressentir de manière plus aiguë encore après les vacances de Pâques, quand certains chauffeurs auront peut-être à observer une quarantaine avant la reprise du travail. La Commission européenne a reconnu le rôle majeur dévolu à l'industrie de l'emballage dans la chaîne d'approvisionnement de marchandises essentielles, et elle a ouvert ses voies réservées pour garantir la libre circulation des transporteurs dans toute l'Europe. " La fédération européenne de l'industrie graphique Intergraf (imprimé et communication) et la FTA (flexographie) n'ont pas tardé à mettre en garde contre le risque d'une pénurie d'alcools éthylique et isopropylique qui se profile chez certains transformateurs. Ce solvant constitue la base des encres flexo et offset, les procédés d'impression dominants pour les emballages souples et en papier/carton de denrées alimentaires, notamment. " Il est crucial d'éviter toute perturbation de la chaîne afin que l'approvisionnement en nourriture de la population européenne puisse être garanti. " La pénurie menace parce que l'éthanol entre aussi dans la fabrication de désinfectants, dont l'utilisation a fortement augmenté avec l'épidémie de COVID-19. " Si l'approvisionnement en éthanol doit être garanti pour les besoins sanitaires, notamment en milieu médical, il doit aussi être disponible en suffisance pour la production continue d'emballages de denrées alimentaires. Nous en appelons aux autorités européennes et nationales pour que la disponibilité de l'éthanol nécessaire à la production des emballages alimentaires soit assurée. " Centexbel-VKC, le centre d'expertise de l'industrie textile et plasturgique belge ne voit pas directement de problèmes pour l'approvisionnement en matériaux d'emballages plastiques proprement dits. La raison en est que beaucoup d'entreprises achètent sur le marché local. Centexbel ne voit pas non plus de grosses difficultés pour ce qui est de l'approvisionnement en matières premières, PP, PE, PET et PS essentiellement. " La Flandre est normalement l'un des plus gros producteurs de plastiques et compte parmi les principaux transformateurs d'Europe, avec 173,6 kg/habitant (sur une moyenne européenne de 59 kg/habitant). Le secteur représente un chiffre d'affaires de près de 560 milliards d'euros. " Pour le moment, la capacité à l'échelle de l'UE est certainement suffisante, dit Centexbel. Ce que le centre étaye sur la base de chiffres de 2019. La ventilation par type de plastique laisse apparaître les rapports offre/demande suivants : capacité en LDPE de 7 240 kt (kilotonnes), pour une consommation de 5 541 kt (Borealis) ; capacité en PP de 13 034 kt, pour une consommation de 11 880 kt (Ineos, Total et Borealis) ; capacité en PS de 2 210 kt, pour une consommation de 2 054 kt (Ineos Styrolution) ; capacité en PET de 4 736 kt, pour une consommation de 4 847 kt (mais une nouvelle usine d'une capacité de 1 500 kt est prévue en Europe). Si problème il y a, selon Centexbel-VKC, il pourrait peut-être concerner les deux plastiques suivants : capacité en LLDPE de 3 922 kt, pour une consommation de 5 045 kt ; capacité en HDPE de 8 104 kt, pour une consommation de 8 129 kt (Ineos, Total).
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