Les entreprises graphiques doivent faire face à une chute brutale de leur chiffre d'affaires et à la perspective de problèmes de liquidité à court terme. Des gens télétravaillent dans des conditions difficiles ; des salariés sont mis temporairement au chômage pour raisons économiques. Certaines entreprises se voient contraintes d'arrêter des lignes de production ; d'autres ferment momentanément leurs portes ou concentrent l'activité sur un seul site. Les imprimeries commerciales impriment leurs dernières commandes. La besogne convenue s'est évaporée ; les rentrées attendues ne viendront pas. La production n'est toutefois pas partout au point mort. Les fabricants de cartonnages de produits alimentaires et pharmaceutiques signalent une hausse de leurs activités. Les prestataires Print & Sign pr...

Les entreprises graphiques doivent faire face à une chute brutale de leur chiffre d'affaires et à la perspective de problèmes de liquidité à court terme. Des gens télétravaillent dans des conditions difficiles ; des salariés sont mis temporairement au chômage pour raisons économiques. Certaines entreprises se voient contraintes d'arrêter des lignes de production ; d'autres ferment momentanément leurs portes ou concentrent l'activité sur un seul site. Les imprimeries commerciales impriment leurs dernières commandes. La besogne convenue s'est évaporée ; les rentrées attendues ne viendront pas. La production n'est toutefois pas partout au point mort. Les fabricants de cartonnages de produits alimentaires et pharmaceutiques signalent une hausse de leurs activités. Les prestataires Print & Sign prennent leur part de coups. Des reports de remboursement sont demandés sur les crédits consentis pour les machines. Le fort ralentissement de l'économie belge peut être le déclencheur d'une vague de faillites dans un grand nombre de secteurs. Les fédérations professionnelles, fabricants, distributeurs et entreprises de production multiplient les appels pressants aux autorités. Le secteur graphique est confronté à un reflux spectaculaire du nombre de commandes. Des rendez-vous importants sont reportés. Les agences de publicité renvoient leurs collaborateurs à la maison faute de travail en suffisance ou parce que des projets sont mis entre parenthèses. Les indépendants qui opèrent en sous-traitance pour des éditeurs, des imprimeurs, des constructeurs de stands et des signaléticiens voient des commandes annulées. Ils doivent se débrouiller avec un revenu amputé alors que leurs frais fixes courent toujours. Plus un euro ne rentre car la vie s'est arrêtée. La fin de la crise n'est pas encore en vue. Le redressement prendra du temps. Et pourtant, face à l'adversité, la solidarité s'organise. Tous ensemble contre le corona ! L'une de ces actions solidaires est l'appel lancé aux donneurs d'ordres à acheter des imprimés belges. Une lettre ouverte publiée en ce sens a entre-temps reçu le soutien de 32 signataires. Le partage d'expériences rapproche les gens. Les chefs d'entreprises graphiques demandent également que leurs factures soient payées à temps. Une requête adressée aussi bien aux donneurs d'ordres qu'aux autres prestataires desservis en sous-traitance. Les défauts de paiement risquent d'être autant de coups supplémentaires à encaisser pour la branche. Une implosion des entreprises est à craindre après les mois d'été. " L'économie a pris le mur du coronavirus comme un choc frontal. Les premières estimations des dégâts sont alarmantes. Si la pandémie peut être vaincue et pour peu que la base économique puisse être sauvée, une longue et pénible convalescence sera nécessaire pour assainir les finances publiques, rendre l'économie plus résistante et réduire le taux d'endettement global. Ce qui va demander des années d'efforts et mettre le système politique sous forte pression... Mais ce sont des soucis pour demain. Car il convient avant toute chose de stabiliser le patient ", écrit notre collègue Daan Killemaes, rédacteur-en-chef du Trends. Ce que nous tenions pour impensable voici encore quelques mois est devenu réalité. C'est tous ensemble que nous allons devoir oeuvrer à la solution. Avec un esprit positif, une volonté aiguë de collaboration et un dialogue constructif, nous pouvons nous en sortir au mieux. Les clients des entreprises graphiques devront rester en contact avec le monde extérieur pour continuer à vendre leurs produits et services. Prenons cela comme un encouragement. Nous restons persuadés que l'imprimé conserve sa place dans le mix communicationnel. La branche portera longtemps les stigmates du coronavirus. Les sociétés boiteuses et celles dont le modèle économique est vulnérable seront les premières et les plus durement touchées. Dans la période post-corona, une nouvelle réalité devra être prise en compte. Ce ne sera plus business as usual.