Un menu burger emporté du fast-food du coin ou une pizza livrée à domicile: si les restaurants souffrent de la crise sanitaire, la restauration rapide, elle, résiste mieux grâce à la vente à emporter et la livraison. La restauration rapide est un marché florissant dominé par des géants du secteur spécialisés en hamburgers, tacos, pizzas, sandwichs, etc. Les petits restaurateurs indépendants y sont aussi présents et plus encore depuis la pandémie qui fait rage depuis plus d'un an. De leur côté, certains restaurants traditionnels ont adapté leur façon de travailler et même leur menu pour pouvoir se lancer dans la livraison de repas. Ils ont aussi appris à utiliser les réseaux sociaux et l'e-commerce en adhérant à des plateformes de livraison à domicile comme Takeaway et Uber Eats. Le take-away et les livraisons à domicile rendent les emballages alimentaires indispensables dans le secteur de la restauration rapide, alors que l'industrie alimentaire belge cherche à en réduire toujours plus la consommation.
...

Un menu burger emporté du fast-food du coin ou une pizza livrée à domicile: si les restaurants souffrent de la crise sanitaire, la restauration rapide, elle, résiste mieux grâce à la vente à emporter et la livraison. La restauration rapide est un marché florissant dominé par des géants du secteur spécialisés en hamburgers, tacos, pizzas, sandwichs, etc. Les petits restaurateurs indépendants y sont aussi présents et plus encore depuis la pandémie qui fait rage depuis plus d'un an. De leur côté, certains restaurants traditionnels ont adapté leur façon de travailler et même leur menu pour pouvoir se lancer dans la livraison de repas. Ils ont aussi appris à utiliser les réseaux sociaux et l'e-commerce en adhérant à des plateformes de livraison à domicile comme Takeaway et Uber Eats. Le take-away et les livraisons à domicile rendent les emballages alimentaires indispensables dans le secteur de la restauration rapide, alors que l'industrie alimentaire belge cherche à en réduire toujours plus la consommation. Ces dernières années, une autre tendance définit les codes de la restauration rapide: le fast good. Le concept (qui existe depuis les années 90 aux Etats-Unis) surfe sur une alimentation saine, bio, voire locale en proposant des repas équilibrés et bons pour la santé. Bref, tout pour manger rapidement mais sainement. On peut parler d'une restauration rapide "haut de gamme", souvent plus sophistiquée. En Belgique, Exki est un des pionniers et offre désormais aussi ses plats préparés en Click&Collect. La mode des food trucks s'inscrit également dans cette tendance. Il se crée dès lors une plus grande diversité de repas à emporter: sandwichs équilibrés, salades composées, wraps, sushi... En plus de proposer des plats de qualité à la vitesse de l'éclair, les marques fast good surfent sur une image de marque particulière qui séduit les consommateurs. Leur communication est soignée et calibrée et très active sur les réseaux sociaux. Certains restaurateurs fast good prônent le circuit-court, des recettes de saison et appellent à protéger l'environnement. Une démarche qui se traduit au niveau du packaging avec des matériaux plus durables et une identité visuelle marquée. En parallèle, les chaînes de fast-food classiques les plus réputées ont elles aussi complètement changé leur politique d'approvisionnement et de qualité et ont opté pour des matériaux d'emballage plus respectueux de l'environnement. Parmi les emballages d'aliments à emporter, on retrouve des boîtes à burgers, cornets, barquettes, pots à pop-corn, étuis, coffrets, papier d'emballage alimentaire et, évidemment, des sacs. Avec la suppression des sacs en plastique, les sacs en papier connaissent aussi une augmentation de la consommation en raison de ses atouts environnementaux et économiques. Les établissements de restauration rapide et à emporter en font de plus en plus usage. Le papier/carton et le plastique sont actuellement les matériaux qui dominent le secteur de l'emballage pour la restauration rapide. Cela dit, l'industrie de l'emballage est confrontée à un enjeu environnemental majeur: trouver des solutions qui offrent plus de recyclage et moins de plastique. Le papier/carton prend ainsi de plus en plus le pas sur le plastique. McDonald's en est un bel exemple. En 2019, la chaîne a lancé des emballages innovants sans plastique et recyclables afin de supprimer l'utilisation de plastique et améliorer le recyclage des emballages en Europe. D'ici 2025, son objectif est d'ailleurs d'utiliser uniquement des emballages à base de matériaux renouvelables, recyclés et certifiés. Le remplacement de la paille en plastique par du carton illustre bien ce changement de cap généralisé. Plusieurs acteurs du fast-food ont devancé l'interdiction européenne de toute une série de produits en plastique à usage unique, qui est entrée en vigueur seulement cette année. Les études le prouvent, les consommateurs sont eux aussi en faveur de solutions d'emballage écoresponsables et d'une utilisation réduite de plastique. Dans son étude de 2020, Two Sides a d'ailleurs relevé que plus de la moitié des consommateurs européens préfèrent le papier/carton aux autres matériaux d'emballage. Avec l'intérêt croissant pour la suppression des emballages en plastique à usage unique, l'industrie de l'emballage alimentaire à emporter a vu une forte augmentation du nombre de produits écologiques disponibles. De nouveaux types de contenants d'aliments et de boissons biodégradables en compostage et recyclables arrivent constamment sur le marché. Les emballages en plastique biodégradable (PLA), carton allégé et résistant et même en pulpe de canne à sucre (bagasse) font partie des solutions innovantes. Des papetiers comme Metsä Board et Stora Enso sont même en train de développer des bouteilles en papier pour remplacer le plastique. L'emballage alimentaire pour la restauration rapide ne doit servir que pendant une courte période, mais il doit toujours être hygiénique, sans danger pour les aliments et efficace à produire. "En particulier dans le secteur des services de restauration rapide, des formes et des plis spéciaux sont souvent nécessaires, ce qui pose des exigences exceptionnelles sur la flexibilité et la forme de l'emballage. De plus, les emballages de ce segment doivent être optimisés pour la ligne de conditionnement afin de garantir une production efficace", explique le papetier autrichien Mayr-Melnhof Karton (MM). Les papetiers investissent énormément dans la recherche et le développement pour offrir des alternatives au plastique avec des solutions d'emballages recyclables et compostables qui garantissent fonctionnalité et efficacité. Les cartons proposés sont souvent dotés d'un revêtement barrière et dénués de certaines substances chimiques pour les rendre sans danger avec le contact alimentaire. Le papetier finno-suédois Stora Enso propose par exemple des bols alimentaires en fibres formées sans plastique ni PFAS, des substances chimiques nocives pour la santé. Baptisé PureFiber, le matériau est biodégradable et recyclable et possède des propriétés de barrière résistantes à l'eau et aux graisses. Selon Stora Enso, les produits PureFiber ont une empreinte carbone environ 75% inférieure à celle des produits alternatifs tels que le plastique ou la bagasse. Chez Metsä Board, on retrouve la solution à base de fibres vierges Prime FBB EB (195 à 320 g/m2) comme emballage alimentaire avec des propriétés de barrière. Dénué de composés fluorés et d'azurants optiques, il est sans danger pour le contact alimentaire direct. Selon le papetier finlandais, ce carton éco-barrière permet de remplacer le plastique dans les utilisations nécessitant une résistance moyenne à la graisse et à l'humidité. Très blanc, le carton pour emballage alimentaire offre aussi une "excellente tenue à l'impression", selon Metsä Board. Le recto est doté d'une double couche et le verso avec éco-barrière est également imprimable, offrant ainsi des opportunités visuelles supplémentaires. Chez Iggesund, la gamme Inverform est un carton innovant conçu pour la fabrication de barquettes alimentaires formées afin de remplacer le plastique. Les barquettes en Inverform avec revêtement polymère (PET) ont une empreinte carbone nettement inférieure à celle des barquettes ordinaires en plastique. Selon Stefan Söderberg, responsable commercial d'Iggesund, la solution carton consomme six fois moins de CO2 par rapport à la barquette en plastique, soit 3,5 g de CO2/barquette Inverform + PET. Les graphismes et logos peuvent aussi être reproduits sur ce matériau. Sappi est un autre papetier également investi dans le développement de solutions d'emballage alimentaire adapté à la restauration rapide. Il offre la solution Sappi Fusion Topliner (90 à 180 g/m2) blanc double face et d'imprimabilité supérieure. Il s'agit d'un carton ondulé haut de gamme à base de fibre vierge disponible en feuilles ou bobines. Selon Sappi, le carton ondulé Topliner "garantit un look unique avec d'excellentes propriétés mécaniques pour une grande variété d'applications". En font partie les emballages alimentaires pour la restauration rapide. Selon le papetier, ce matériau convient à tous les processus d'impression et assure un séchage rapide de l'encre. Le fabricant autrichien Mayr-Melnhof Karton a quant à lui développé un carton d'emballage alimentaire spécialement conçu pour le secteur de la restauration rapide avec une perspective d'image respectueuse de l'environnement. Il s'agit de la solution à base de carton kraft recyclé triple couche Topcolor Grease 5-7 avec propriété éco-barrière (sans fluorine et sans azurants optiques). Ce matériau a d'ailleurs déjà été choisi par McDonald's pour ses produits Signature. Recyclable et biodégradable, ce matériau s'ajoute aux alternatives durables aux boîtes en plastique ou au revêtement en polyéthhylène (PE). MM Karton conçoit des emballages alimentaires pratiques et visuellement sophistiqués, avec des fermetures sécurisées pour protéger contre les déversements. Grâce à son imprimabilité, le papier/carton permet aussi d'adapter les emballages alimentaires à la marque (logo, texte, motif) et ainsi se démarquer des concurrents. Il donne aussi l'opportunité de communiquer avec le client. L'emballage des aliments à emporter varie des boîtes repas avec une identité visuelle très forte à des contenants simples et fonctionnels sans personnalisation. L'étude annuelle "Hot Markets Forecast For Print Demand" de Printing Impressions (PI) révèle les 25 industries et secteurs qui seront les plus gros acheteurs d'imprimés tout au long de l'année. Bien que l'étude reflète la situation aux Etats-Unis, nous pouvons en tirer des enseignements. Pour 2021, les aliments emballés arrivent en première position du classement, en particulier en raison des emballages supplémentaires requis pour le drive et la livraison à domicile. Le secteur connaît un taux de croissance de 8% et un potentiel de vente d'impression de +16% par rapport à l'année précédente. Les imprimeries et les transformateurs de carton ondulé et de carton sont les mieux placés, ainsi que la flexographie grand format pour les films en PE étirables. En revanche, l'étude révèle que le bât blesse pour les emballages numériques hautement personnalisés. La Covid-19 a en effet entraîné une diminution de ce type de produit en raison du surcoût injustifiable pour un emballage alimentaire, selon PI. "Il y aura un intérêt accru pour les emballages intelligents dans tout le secteur et un retour des encarts d'emballage, car ceux-ci sont redécouverts par la livraison à domicile", relève l'étude. Avant la pandémie, l'étude de PI pour 2020 classait déjà les aliments emballés comme le plus grand secteur friand d'impression. Avec l'explosion du snacking et des food-trucks, la demande d'emballages personnalisés et de supports de communication adaptés était en croissance. La demande était aussi déjà croissante pour des emballages compostables ou biodégradables et recyclés, utilisant du PLA ou de la bagasse. Chez nous, certaines plateformes en ligne qui sont spécialisées dans la vente d'emballages alimentaires proposent un service de personnalisation. Des plateformes européennes web-to-print ont flairé l'opportunité et ont intégré dans leur vaste assortiment de produits imprimés une gamme d'emballages alimentaires personnalisables. C'est le cas d'Onlineprinters et de Pixartprinting qui proposent des cartons d'emballage alimentaire de respectivement 350 et 360 g/m2. "Notre approche est d'offrir à nos clients une expérience guichet unique. Le segment du tourisme et de la restauration sont des groupes cibles importants pour nous. Ils commandent une grande variété de produits imprimés, des sets de table aux drapeaux pour la restauration extérieure. L'offre d'emballage alimentaire correspond à cette demande et rejoint la tendance des food-trucks que nous connaissons dans de nombreux pays. En Belgique, nos boîtes à snack et les cornets de frites sont très bien accueillis", rapporte Christina Haeusser, directrice de la communication d'Onlineprinters. Ce type d'emballages personnalisés n'est en outre pas seulement utile dans le secteur de la restauration extérieure ou à livrer, mais aussi pour les événements et les salons. Tant Onlineprinters que Pixartprinting proposent des matériaux d'emballage biodégradables, recyclables et résistants à l'humidité et aux graisses grâce à un revêtement naturel. Pixartprinting, qui commercialise la marque Delipac, et Onlineprinters disent imprimer les contenants alimentaires en quadrichromie offset. Mais à la rédaction, nous avons des raisons de croire que le recours à l'impression numérique se pratique aussi pour des petits tirages. Outre les classiques boîtes à burger, cornets de frites et barquettes alimentaires, Pixartprinting propose également un papier d'emballage alimentaire original à base de pelure d'oignon certifié. Ce type de papier convient pour le contact direct avec les aliments et est entièrement personnalisable avec des encres aqueuses. Aussi bien Onlineprinters que Pixartprinting sont équipées de presses numériques HP Indigo pour le petit format papier. En offset, Onlineprinters utilise la technologie de Heidelberg et Pixartprinting de Komori. Les entreprises spécialisées dans la transformation qui impriment des emballages alimentaires sont tenues de se conformer à un ensemble de réglementations et de directives complexes et strictes. Et ce afin d'assurer que les emballages imprimés n'ont aucun impact négatif sur les produits qu'ils contiennent. Il existe notamment la certification de sécurité et d'hygiène pour les emballages alimentaires et non alimentaires BRC/IoP. Le principal enjeu en matière d'emballage alimentaire concerne les encres. En effet, les composés des encres et des vernis migrent spontanément à travers des emballages en papier, en carton et en plastique. Elles doivent donc garantir la sécurité alimentaire en cas de contact. En général, il est interdit d'imprimer des encres en contact direct avec des aliments. En ce qui concerne le contact alimentaire indirect, les composants de l'encre ne doivent pas entrer dans la liste d'exclusion d'EuPIA, l'association européenne des encres d'imprimerie. Et les encres UV doivent être certifiées à faible migration. Stratus Packaging, par exemple, emploie de telles encres. Le terme "faible migration" désigne des encres adaptées aux applications indirectes d'emballage alimentaire et conforment à l'Ordonnance suisse. A savoir que depuis 2018, EuPIA n'utilise plus le terme "faible migration", mais "conforme aux emballages alimentaires". Depuis, de nombreux fournisseurs d'encre suivent cette mouvance. Selon Stefan Söderberg d'Iggesund, en dehors des barquettes d'aliments surgelés principalement imprimés en flexo, les technologies d'impression offset et numérique sont utilisées pour les autres applications d'emballage alimentaire. L'impression offset domine encore le marché des emballages souples et en carton. Mais la diminution des tirages ouvre la voie à l'impression numérique également. Dans ce domaine, HP propose des encres à faible migration avec HP Indigo ElectroInk. "Un certain nombre de nos clients impriment des emballages souples et des cartons pliants souvent destinés à des contenus alimentaires sur des presses HP Indigo. L'encre HP Indigo ElectroInk est compatible avec les emballages souples et les cartons prédécoupés à condition de l'utiliser sur la face qui n'est pas en contact avec le contenu alimentaire, sous certaines conditions d'utilisation et dans le respect des bonnes pratiques de fabrication BPF", fait savoir HP à propos de ses encres. La gamme 3000 de Xeikon, qui utilise un toner sec sans huiles minérales, est aussi conforme aux exigences de l'industrie alimentaire et approuvée par la FDA. Les presses à feuilles de Ricoh Pro C ont quant à elles obtenu le certificat de conformité de Smithers Pira pour la sécurité alimentaire des encres toners. Dans le jet d'encre, il est plus difficile de développer une encre conforme aux emballages alimentaires par rapport aux encres analogiques. Question de viscosité: les têtes d'impression à jet d'encre nécessitent d'utiliser des encres à faible viscosité pour imprimer efficacement. Par conséquent, des photoinitiateurs et des monomères de faible poids moléculaire sont nécessaires pour contrôler la viscosité, mais rendent plus difficile le contrôle de la migration. Telle est l'explication fournie par Julie Cross et Marina Santos de Domino Printing Sciences au média d'information UV+EB Technology. Les presses jet d'encre à feuilles Primefire (Heidelberg), Jet Press (Fujifilm) et Truepress (Screen) par exemple utilisent des encres "faible migration". Limiter le recours au plastique et aux emballages jetables en privilégiant de nouveaux matériaux innovants restent la priorité. Mais l'emballage de demain pourrait aussi devenir plus intelligent et interactif. Reprenons l'exemple de McDonald's qui, à l'occasion de la Coupe du Monde 2014, avait lancé une application de réalité augmentée à utiliser avec les frites en scannant le logo sur l'emballage. Ou encore de Burger King qui, durant l'été 2020, a proposé un mini-concert en réalité augmentée via un code QR apposé sur l'emballage de son célèbre burger. Et récemment, Sushi Shop lance régulièrement de nouveaux coffrets "collector" très graphiques. Une façon de stimuler d'une part les ventes de sushi à emporter, mais aussi de créer des expériences instagrammables bénéficiant à la visibilité de la marque. Bien plus qu'un emballage de protection, le contenant devient alors une véritable vitrine publicitaire. Quant à l'emballage intelligent augmenté, le thème est au programme du salon Interpack qui doit avoir lieu en mai 2023. Interpack pointe un marché en croissance de la réalité augmentée appliquée au packaging avec des pays qui ouvrent la voie comme la France et l'Allemagne en Europe.