Moitié moins d'imprimeries

Bernd Zipper est spécialisé dans l'e-commerce graphique avec son agence-conseil Zipcon. Il analyse minutieusement le marché. L'online print représente environ 19 % du volume d'impression total en Europe occidentale, et ce pourcentage va continuer d'augmenter. Dans la zone Allemagne-Autriche-Suisse (principal domaine d'étude de Zipper), la croissance de l'e-business graphique ralentit à 3,2 % en moyenne en 2019. Le chiffre d'affaires en Europe devrait représenter cette année 8,10 milliards d'euros (3,4 pour le B2C et 4,7 pour le B2B). Mais le nombre d'imprimeries en Europe, prévient Zipper, sera passé de 34 000 en 2017 à 17 000 en 2025. Beaucoup n'ont aucune recette pour l'online. Ces entreprises devraient prendre l'e-business très au sérieux, car il y a l'effet Amazon de l'expérience shopping en ligne, les comportements d'achat des Millennials, puis encore la 5G. 100 fois plus rapide qu'un réseau 4G, la 5G va paver le chemin des nouvelles technologies telles que les véhicules autonomes, la réalité virtuelle et l'Industrie 4.0. Les conditions de la " tempête parfaite " sont en place pour booster la poursuite de la croissance de l'e-business graphique. Ce qui va nécessiter la mise à disposition d'une excellente application permettant de faire ses achats en ligne sur des appareils mobiles.
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Bernd Zipper est spécialisé dans l'e-commerce graphique avec son agence-conseil Zipcon. Il analyse minutieusement le marché. L'online print représente environ 19 % du volume d'impression total en Europe occidentale, et ce pourcentage va continuer d'augmenter. Dans la zone Allemagne-Autriche-Suisse (principal domaine d'étude de Zipper), la croissance de l'e-business graphique ralentit à 3,2 % en moyenne en 2019. Le chiffre d'affaires en Europe devrait représenter cette année 8,10 milliards d'euros (3,4 pour le B2C et 4,7 pour le B2B). Mais le nombre d'imprimeries en Europe, prévient Zipper, sera passé de 34 000 en 2017 à 17 000 en 2025. Beaucoup n'ont aucune recette pour l'online. Ces entreprises devraient prendre l'e-business très au sérieux, car il y a l'effet Amazon de l'expérience shopping en ligne, les comportements d'achat des Millennials, puis encore la 5G. 100 fois plus rapide qu'un réseau 4G, la 5G va paver le chemin des nouvelles technologies telles que les véhicules autonomes, la réalité virtuelle et l'Industrie 4.0. Les conditions de la " tempête parfaite " sont en place pour booster la poursuite de la croissance de l'e-business graphique. Ce qui va nécessiter la mise à disposition d'une excellente application permettant de faire ses achats en ligne sur des appareils mobiles.Un constat réjouissant toutefois : l'imprimé est là pour rester. Le marché global du print pèse même plus de deux fois plus lourd que celui de la pharmacie, tandis que la personnalisation de masse offre de nouvelles possibilités. " Les consommateurs ont besoin de nouvelles occasions d'accéder eux-mêmes au print et de découvrir l'imprimé ", dit Zipper. " À vous d'en être partie prenante pour l'avenir. " Et n'arrêtez jamais d'apprendre de vos clients. Analysez les chiffres. Présentez des idées innovantes et déployez de meilleurs services pour des marchés locaux. L'approche 'One size fits all' ne fonctionne plus. "Franky De Meyer, spécialiste du marketing et fondateur de reclameonline.be ainsi que de l'imprimerie grand format Publi-FDM, a lancé son entreprise tout seul en septembre 2013. Son offre pour la Flandre et le Luxembourg comportait en tout et pour tout 6 produits. De Meyer est un nouveau venu dans le secteur. Il était auparavant spécialiste Google aux Pages d'Or. La croissance a été spectaculaire. En mars 2019, Franky De Meyer était assisté de 38 collègues et son entreprise, active dans le print & sign, traitait 242 commandes par jour. Cellesci sont produites sur son propre système d'impression et de finition, à Hautem-Saint-Liévin. De Meyer vise les 400 commandes journalières, avec un effectif de 50 collaborateurs, à l'horizon 2020. Les entreprises de Franky De Meyer ont connu une solide poussée de croissance, alimentée par une promotion intelligente dans les médias sociaux. De l'analyse de données effectuée par la firme, on apprend que 81 % des clients consultent l'offre d'abord sur un appareil mobile. La société mobilise 4 personnes pour assurer l'assistance en ligne. Ce service obtient un score de 8,9/10 auprès d'un bureau de conseil indépendant, dit De Meyer.Franky de Meyer a mis sur pied un service propre de coursiers afin de pouvoir assurer la livraison dans les 24 heures. La poursuite de l'expansion internationale est actuellement en chantier avec des plates-formes Internet pour différents pays. L'entreprise est à la recherche d'un hub en France et en Allemagne (pour les marchés allemand, autrichien et suisse). De Meyer mise aussi, pour sa croissance future, sur des partenariats avec des entreprises du secteur graphique et des revendeurs, pour lesquels il pourrait assurer la production et éventuellement l'installation de manière anonyme. Le véhicule de cette collaboration est le webshop ReclameOnline.Le Professeur Christian Gülpen est " Director of Industry 4.0 & Digitisation " à l'Université technique de Rhénanie-Westphalie à Aix-la-Chapelle (RWTH). Gülpen voit dans l'association de l'imprimé et de la personnalisation (print + customization) l'avenir du modèle économique le plus rentable au monde. Il développe dans son allocution le concept de " mass customization ", qu'il explicite par une définition de Tseng/Jiao en 2001 : " La production de biens et de services visant à satisfaire les besoins individuels des consommateurs avec l'efficacité d'une production quasi de masse. " Gülpen conseille de faire primer la simplicité. C'est le paradoxe du choix : plus ne veut pas toujours dire mieux. Évitez de noyer les clients sous un trop grand nombre de possibilités ; une seule personnalisation judicieuse au sein d'un processus de production de masse peut générer beaucoup de valeur ajoutée. Pour ceux qui souhaiteraient approfondir la question de la customisation/personnalisation de masse, Gülpen renvoie à l'étude de référence " The Customization 500 " (facile à googler), de la main de deux professeurs, respectivement de l'University of Applied Sciences, à Salzbourg, et du MIT Smart Customization Group, et de la RWTH Aachen. Gülpen conseille aussi de construire un écosystème (plate-forme) de services autour d'un produit. Des produits aux services, donc. Et de donner l'exemple d'une chaussure de running connectée d'Adidas. Celle-ci est bourrée de capteurs autour desquels il est possible de déployer tout un éventail de services de conseils en matière d'entraînement et d'alimentation, et aussi de vendre des tenues de sport adaptées. Et un dernier conseil : " Dans la customisation de masse, n'oubliez pas la masse ! "Le Néerlandais Martijn Eier a fondé Cloudprinter.com en 2015. Il met les clients qui commandent des imprimés par Internet en liaison avec les imprimeries par l'intermédiaire d'une API (Global Print API). Cette forme contemporaine de l'impression distribuée offre aux donneurs d'ordres la possibilité de produire localement, à l'endroit où l'imprimé est nécessaire. Elle décharge les clients des soucis liés à la logistique et au transport des imprimés. Eier dit pouvoir compter actuellement sur plus de 150 partenaires imprimeurs connectés, représentant en tout quelque 5 000 modèles de produits.Anna Onate est intrapreneure chez Sappi. Elle est donc salariée du groupe papetier, tout en ayant la liberté de développer de nouveaux produits et services au sein de l'entreprise. OctoBoost est l'une de ces nouveautés. Cette solution modulaire sur navigateur est destinée à soutenir les imprimeurs dans leur transformation numérique. " Le module d'e-commerce offre la possibilité aux imprimeurs de mettre en place un portail web-to-print en un tournemain et avec un petit budget... et il réduit les coûts de fabrication grâce à la planification dynamique, à l'optimisation du processus de production et à la combinaison de plusieurs commandes sur une même forme imprimante. " OctoBoost prévoit la possibilité d'une connexion avec le système MIS/ERP." Le marché en ligne est en plein boom. Comment une imprimerie pourrait-elle profiter de cette évolution sauf à disposer d'un département IT gigantesque ou d'un énorme budget d'investissement ", se demande Sappi. La réponse a pour nom OctoBoost. Le papier graphique étant son coeur de métier, Sappi a tout intérêt à ce que le plus grand nombre d'imprimeries puissent mener à bien leur processus de transformation e-business. Avantage supplémentaire, le papetier devient moins dépendant des très grands imprimeurs en ligne. Une cotisation mensuelle modulable est demandée pour l'utilisation d'OctoBoost. Dix-sept installations seraient opérationnelles aujourd'hui. Le logiciel conviendrait pour le traitement d'environ 60 000 commandes par mois.L'histoire de Marco Aarnink a été maintes fois contée. Marco a lancé le webshop en ligne drukwerkdeal. nl en 2005 comme aboutissement de son travail de fin d'étude. Neuf ans plus tard, il le revendait au groupe constitué autour de Vistaprint. Marco est resté éloigné du secteur graphique pendant tout un temps, jusqu'à son come-back avec le nouveau portail online print.com. Avec cette nouvelle initiative, il vise surtout une collaboration avec des revendeurs qui desservent un grand nombre de clients avec de gros volumes d'imprimés. Un petit nombre d'entreprises brassant de grandes quantités d'imprimés et qui disposent de leur propre département marketing seront desservies directement. Pour les très nombreuses petites entités qui commandent peu, un self-service proposant un nombre limité de produits est en cours de développement. Dans son exposé, Marco a surtout insisté sur l'importance d'une gestion chaleureuse des relations et d'une authentique orientation client comme facteur distinctif de son entreprise. Une philosophie déjà mise en oeuvre chez drukwerkdeal. nl. La campagne de lancement de print.com s'est déployée autour d'évènements avec des clients potentiels et elle a été raccrochée à des moments marketing tels que " Chatting ", " First date ", " The first kiss ", " Living together " et " Relationship ". " Pour créer un effet waouh ! ", comme le dit Aarninck. Print.com a illustré cet effet waouh avec un très beau stand fort remarqué à la récente Sign & Print Expo de Gorinchem.Michael Fries, patron d'Onlineprinters, a assuré l'exposé de clôture. Avec ses 10 000 commandes journalières, Onlineprinters fait partie des plus gros imprimeurs e-business européens. Selon Fries, une automatisation complète revient très cher et n'a pas de sens. Il s'agit de trouver le bon équilibre entre standardisation, automatisation et compétence du personnel. Ce qui veut dire concrètement que le mélange entre algorithmes et apport humain pour la composition au prépresse des amalgames (feuilles d'impression combinées) est encore la meilleure approche pour Onlineprinters aujourd'hui. À la finition, une machine séparée est mobilisée par type de pli : " Nous n'automatisons pas, mais nous standardisons et nous mettons en place des flux de production spécifiques. Il reste en revanche beaucoup de produits pour lesquels l'automatisation est utile. " Le service à la clientèle est automatisé pour une part et pas pour une autre. Sur le plan du marketing, on mise aujourd'hui beaucoup sur les stratégies d'enchères automatiques (automated smart bidding) pour les campagnes Google Ads. Le but est que les budgets marketing soient mieux affectés, de manière à pouvoir récupérer davantage d'argent du flux des commandes. La gestion automatique de ces budgets marketing s'appuie sur des analyses du comportement des clients dans l'interface utilisateur, des taux de clics et des taux de conversion moyens ; la veille économique ; les objectifs déclarés, etc. Les campagnes d'e-mails 1 : 1, qui sont envoyés de manière entièrement automatique en onze langues différentes aux catégories de clients constituent un autre outil de promotion. La composition de ces catégories est fondée sur le comportement des clients. L'automatisation a aidé Onlineprinters à raccourcir les délais de production pour sa clientèle. Fries prend l'exemple de la Belgique : " Avant, nous produisions en 3 ou 4 jours ouvrables sans frais supplémentaires. 1 ou 2 jours avec supplément. Aujourd'hui, c'est 1 ou 2 jours ouvrables sans surcoût. " Michaël Fries résume ainsi son témoignage : " automatisation, facteur humain et satisfaction des clients. "Jos Steutelings, le nouveau Managing Director du VIGC, a clôturé le congrès. Les discussions sont d'ores et déjà en cours concernant une troisième édition de l'événement.