Au bout de pas moins de trois années de recherche, Yun a finalisé l'an dernier une solution pour ses soins de la peau à base de microcapsules. S'appuyant sur plus d'une décennie de R&D par des spécialistes de l'Université d'Anvers, Yun a lancé en 2017 un certain nombre de produits permettant de lutter contre les affections cutanées courantes grâce à des souches bactériennes bénéfiques. La quête du bon emballage a toutefois pris "un certain temps ", surtout pour les produits à microcapsules, en particulier à cause de la tête doseuse.
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Au bout de pas moins de trois années de recherche, Yun a finalisé l'an dernier une solution pour ses soins de la peau à base de microcapsules. S'appuyant sur plus d'une décennie de R&D par des spécialistes de l'Université d'Anvers, Yun a lancé en 2017 un certain nombre de produits permettant de lutter contre les affections cutanées courantes grâce à des souches bactériennes bénéfiques. La quête du bon emballage a toutefois pris "un certain temps ", surtout pour les produits à microcapsules, en particulier à cause de la tête doseuse. Tous ces soucis n'ont en tout cas pas nui à la popularité du produit. La gamme Yun Probiotherapy se vend aujourd'hui dans 1 000 à 1 500 pharmacies physiques, dit Tim Henkens, responsable de la R&D de Yun. "Les +/- 3 500 autres officines de Belgique peuvent toujours commander les produits directement chez elles ou auprès des grossistes. Dans les premières années, Yun vendait surtout par l'intermédiaire des pharmacies physiques et des grossistes pharma, ainsi que sur son propre webshop. Mais les pharmacies en ligne en prennent désormais une part de plus en plus importante. " Une évolution surtout due au COVID-19, pense Henkens. Il faut dire aussi que Yun a quintuplé le nombre de produits écoulés en Belgique depuis ses débuts en 2017. Henkens estime le volume vendu de son produit numéro un (contre les symptômes de l'acné, à base de bactéries vivantes en microcapsules de 1 à 1,5 mm de diamètre), à environ 40 000 unités par an. Pour les autres articles, sans bactéries vivantes, c'est entre 15 000 et 20 000. Yun a commencé en 2017 avec trois personnes. Aujourd'hui, l'effectif s'élève à 21 salariés. Le design et la gamme de produits n'ont pratiquement pas changé depuis les débuts en 2017. Yun a mis beaucoup d'énergie ces dernières années dans l'amélioration des microcapsules, explique Henkens. " Le défi était surtout de prolonger la durée de conservation des bactéries vivantes tout en réduisant au maximum la concentration d'agents conservateurs." Comme le produit était relativement nouveau, la marge d'amélioration restait considérable. Si la durée de conservation était encore de six mois en 2017, elle a été portée à neuf aujourd'hui. "Les nouveaux potiquets qui viennent de sortir du labo peuvent se garder 18 mois. On parle ici d'une nouvelle génération - brevetée - les bactéries sont encore mieux microencapsulées afin d'empêcher la contamination du produit. Cette nouvelle génération de microcapsules de plus grande longévité va constituer une étape importante dans l'internationalisation de nos soins cutanés innovants." Le design du packaging existant ne demandait pas particulièrement à être modifié ; Yun a malgré tout lancé une recherche intensive pour mettre au point l'emballage ultime. Celui-ci, en l'occurrence, devait être doté du doseur ad hoc pour les produits à microcapsules. "Le dispositif devait autoriser un passage fluide des capsules, tout en assurant de nouveau une bonne étanchéité afin de bien conserver le contenu du flacon." Yun préfère travailler avec des emballages airless, pour éviter la contamination de l'extérieur tout en limitant au maximum la concentration de conservateurs. "Ils possèdent différentes barrières, qui protègent le produit contre l'air, la lumière et l'eau, afin d'en garantir la qualité le plus longtemps possible." Le système de pompe ne peut donc absolument pas avoir de "fuites". Yun achète ses emballages chez Frapak (Zeewolde, Pays-Bas), devenu entre-temps son troisième fournisseur. Du moins pour les petits emballages de 50 ml, dans lesquels sont commercialisés les produits à microcapsules. Auparavant, la firme s'approvisionnait chez Toly (Louvain-la-Neuve), et encore avant cela, chez RPC (aujourd'hui Berry), mais ils ne convenaient pas. Explication d'Henkens: "Ceux de RPC 'fuitaient' (pour les grands volumes de 200 ml) et chez Toly, le soufflet de pompe était trop dur pour la nouvelle génération de microcapsules." Le soufflet de pompe est une bague en caoutchouc à l'intérieur de la pompe doseuse, qui doit laisser passer les capsules mais refermer ensuite hermétiquement le flacon afin d'éviter l'oxydation du produit." Nous cherchions donc un emballage avec des composants plus mous au niveau du système de pompe, afin que les capsules puissent passer malgré tout. Nous avons planché sur ce problème pendant deux ans." Yun continue d'ailleurs d'acheter ses flacons de 200 ml chez Toly, car ceux-ci ne sont pas destinés à contenir de microcapsules. "Ces emballages sont ce qu'il y a de mieux contre les fuites et pour empêcher l'air d'entrer." Les emballages de Yun sont tous en PP, sans exception. "Ce matériau est le plus inerte pour bien protéger le produit. Pas le plus écologique, mais celui qui offre la meilleure protection pour les capsules et la formulation. Nous pouvons de ce fait travailler avec des concentrations de conservateurs plus faibles, ce qui est bon à la fois pour le microbiôme et pour la barrière cutanée. Un autre emballage pourra peut-être être plus respectueux de l'environnement, mais au prix d'une durée de conservation plus courte. Il y a là matière à étude pour les prochaines années. Beaucoup reste à développer dans ce domaine. Yun est actuellement occupée à tester un nouveau type d'emballage - ainsi que d'autres matériaux comme le HDPE ou le PET- pour ses savons en flacons-pompes. "Le produit est actuellement conditionné dans un flacon Toly à bec (trop) court. Nous sommes à la recherche d'un conditionnement à bec plus long pour faciliter le dosage sous la douche." Yun s'occupe elle-même de la R&D, de la transformation des bactéries et de la fabrication des microcapsules brevetées. Le reste de la production et le remplissage sont entièrement sous-traités, pour l'essentiel à Cosmade, à Heist-op-den-Berg (hormis les vaporisateurs). Henkens: "Cosmade n'est pas équipée pour remplir les sprays de gaz pulseurs, opération qui est donc externalisée chez A&L Jeubis, à Brustem, dans le Limbourg." Yun a passé l'année écoulée à chercher et tester les flacons-pompes les plus adéquats. À présent que c'est chose faite, elle peut se consacrer à enrichir sa gamme de nouvelles formules de soins cutanés. Depuis le début de la crise du coronavirus en mars, Yun a su trouver une autre manière encore de se rendre utile. "Nous disposions d'alcool, de polymères pour l'épaissir et des flacons-doseurs ad hoc de chez Toly. De quoi nous permettre d'apporter notre contribution en fournissant du gel hydroalcoolique pour la désinfection des mains. Tous ces produits étaient alors en pénurie." Yun en a fabriqué entre 20 000 et 25 000 unités. Aujourd'hui, ces gels se trouvent partout, et comme ce n'est pas son coeur de métier, l'entreprise a arrêté cette production. "Nous nous focalisons sur les bactéries vivantes ; pas sur les mortes ", conclut Henkens avec un clin-d'oeil.