En son conseil communal de ce mois, le collège de la Ville de Louvain soumet aux votes l'instauration d'une taxe sur le courrier non adressé. Le but est de réduire la montagne de papier, et non de dégager des recettes, explique Groen Leuven. La question est également de savoir si une interdiction générale des imprimés non adressés est tout simplement possible, " sauf à ce que les habitants fassent explicitement savoir sur leur boîte aux lettres qu'ils souhaitent effectivement les recevoir ".
Explication de Thomas Van Oppens, l'échevin (Groen) en charge de la politique des déchets : " Beaucoup de dépliants publicitaires finissent aux vieux-papiers sans même avoir été ouverts. Ce gaspillage de papier vient encore grossir le flux de déchets. Aujourd'hui, les habitants qui ne souhaitent pas recevoir des publicités doivent apposer un autocollant en ce sens sur leur boîte aux lettres. Nous voulons inverser cette logique. "
Selon les chiffres de bpost, 19 % des boîtes aux lettres belges arborent un autocollant Stop Pub. L'Ombudsman flamand avait suggéré voici deux ans d'introduire une vignette " Pro Pub ". L'Union des villes et communes flamandes (VVSG) se dit favorable au maintien des stickers existants, a déclaré le Ministre (flamand) Koen Van den Heuvel en mars dernier : " Le secteur des imprimés publicitaires non adressés fera une promotion plus active de ces autocollants. " Des accords similaires ont également été conclus par le secteur en Région wallonne. Pour la Région Bruxelles-Capitale, les discussions sont encore en cours.
Aux Pays-Bas, où environ 21 % des ménages ont mis un autocollant sur leur boîte aux lettres, les éditeurs de folders, associés à l'industrie graphique, contestent la décision de la ville d'Amsterdam devant les tribunaux. L'autocollant " OUI " y a été introduit unilatéralement début 2018, en remplacement des vignettes " OUI/NON " et " NON/NON " valables dans le reste du pays. Le jugement en appel a toutefois fait l'objet d'un nouveau report la semaine dernière. En attendant, plusieurs villes des Pays-Bas planchent sur un règlement " opt-in " et l'Union des communes néerlandaises (VNG) travaille à une nouvelle directive territoriale.
En Allemagne, le nombre de ménages qui refusent l'accès à leur boîte aux lettres aux imprimés publicitaires non adressés est en augmentation. À l'échelle nationale, 26,7 % ont apposé un autocollant " Bitte keine Werbung einwerfen ", alors qu'ils étaient encore 24,7 % voici deux ans. Dans les dix plus grandes villes d'Allemagne, un tiers environ des boîtes aux lettres sont munies d'une telle vignette, mais dans des villes étudiantes comme Francfort, Stuttgart et Heidelberg, on dépasse même la moitié. Munich est en tête avec 61,5 % des ménages qui refusent d'encore recevoir de la publicité. 56 % des Allemands qui reçoivent encore des imprimés publicitaires déclarent par ailleurs les jeter immédiatement en tout ou partie. Ainsi ressort-il d'une étude de la Zeitungsmarktforschung Gesellschaft der deutschen Zeitungen (ZMG), laquelle profite aussi de l'occasion pour rappeler qu'il est toujours possible d'insérer des encarts dans les journaux.