Une accumulation de facteurs externes

Tout comme les imprimeurs se démènent actuellement à trouver du papier, les fournisseurs aussi. Erik De Vos, Business Director Benelux d'Antalis : "Les collaborateurs d'Antalis fournissent un énorme effort pour réussir à livrer le meilleur service dans cette circonstance. Les sources d'approvisionnement sont devenues très complexes à gérer, comme dans la plupart des industries. Nous faisons le maximum pour servir nos clients. L'objectif aujourd'hui c'est la disponibilité du papier et la capacité à livrer les clients."

Selon Erik De Vos, la situation de pénurie est entre autres la résultante d'un pic de demande post-Covid, alors que l'industrie papetière est en sous-capacité, couplée à une accumulation de facteurs externes. "La demande de papier étant en baisse depuis des années, des usines ont soit fermé soit été converties pour la production de carton pour le marché croissant de l'emballage. Maintenant, il y a un pic de demande post-Covid qui n'était pas prévue et qui dépasse la capacité de production actuelle. Cela a donc un impact sur la disponibilité du papier. En plus de ce pic de demande, il y a aussi eu une accumulation de facteurs externes qui entraînent des hausses de prix. Le Brexit a impacté le marché des transporteurs en réduisant la capacité de transport. Le prix d'un conteneur est passé de 2000 euros en 2020 à environ 15.000 - 18.000 euros cette année. Les surcoûts énergétiques et les difficultés d'approvisionnement des matières premières sont d'autres facteurs", explique-t-il.

Beatrice Klose, secrétaire générale d'Intergraf, explique de son côté : "À cause du Covid en 2020, il y a aussi eu beaucoup moins de papier graphique pour le recyclage. Le carton était abondant en raison de l'e-commerce et des livraisons à domicile, mais on ne peut pas fabriquer du papier recyclé de qualité à partir de carton. De nombreuses sources de fibres recyclées n'étaient donc plus disponibles. Elles reviennent lentement, mais combien de temps cela aura-t-il un effet sur le prix du papier? Je ne sais pas. Par ailleurs, il y a eu un effet rebond de la demande publicitaire cette année par rapport à 2020. Les entreprises veulent faire de la publicité papier, mais elles sont bloquées par le manque de disponibilité et la hausse des prix. C'est très frustrant pour l'industrie." Un autre phénomène participe aussi au déséquilibre entre l'offre et la demande : la transition du plastique vers le papier dans le cadre du Pacte vert européen. Beatrice Klose : "Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à opter pour des alternatives en papier-carton. Ce sont de nouveaux clients qui arrivent sur le marché et qui n'ont pas été anticipés par l'industrie dans les prévisions de production."

Une opportunité de revalorisation

Beatrice Klose : "Je crois que les prix vont finir par se stabiliser à la hausse et les donneurs d'ordre devront suivre et accepter de payer le prix juste. Ce qui d'une certaine façon peut être une bonne chose pour l'industrie de l'impression, car l'industrie apporte de plus en plus de valeur ajoutée." Un avis aussi partagé par Erik De Vos d'Antalis Benelux qui se dit surpris que les discussions se réduisent uniquement au prix : "Il y a un focus sur le prix, mais tout augmente aujourd'hui. C'est structurel. Pendant des années, nous étions dans un marché du papier en déclin. En raison de cette décroissance, il y a eu une course au prix le plus bas. A présent, nous avons l'opportunité de faire comprendre au marché que l'imprimé a de la valeur. Prenons ce pic de demande comme un signal positif et une opportunité de rééquilibrer la valeur de notre industrie et de notre produit. Avant, les gens considéraient le papier comme acquis. Maintenant, ils se rendent compte que le papier a une valeur. La qualité, la garantie de livraison, la disponibilité font partie des aspects qui valorisent le produit imprimé. D'une certaine façon, c'est une opportunité de montrer la valeur ajoutée du produit imprimé et de ce que nous apportons."

Des perspectives encourageantes

Malgré la situation compliquée, Beatrice Klose note du positif : " Dans le contexte de pénurie, on voit que les éditeurs cherchent maintenant à imprimer de nouveau en Europe plutôt qu'en Chine, bien qu'il faille du papier. Par ailleurs, ce qui continue de bien performer en cette période de crise ce sont les emballages, les étiquettes ainsi que les livres. C'est très positif de savoir que les gens continuent de lire. On a eu tendance à croire que le livre n'était plus tendance et qu'il était remplacé par les appareils mobiles, mais ce n'est pas le cas. À l'avenir, le volume va encore diminuer, mais la valeur va augmenter. Les tirages courts seront associés à plus de personnalisation et à plus de produits à forte valeur ajoutée."

Beatrice Klose d'Intergraf: "?Je crois que les prix vont finir par se stabiliser à la hausse et les donneurs d'ordre devront suivre et accepter de payer le prix juste. "
Tout comme les imprimeurs se démènent actuellement à trouver du papier, les fournisseurs aussi. Erik De Vos, Business Director Benelux d'Antalis : "Les collaborateurs d'Antalis fournissent un énorme effort pour réussir à livrer le meilleur service dans cette circonstance. Les sources d'approvisionnement sont devenues très complexes à gérer, comme dans la plupart des industries. Nous faisons le maximum pour servir nos clients. L'objectif aujourd'hui c'est la disponibilité du papier et la capacité à livrer les clients."Selon Erik De Vos, la situation de pénurie est entre autres la résultante d'un pic de demande post-Covid, alors que l'industrie papetière est en sous-capacité, couplée à une accumulation de facteurs externes. "La demande de papier étant en baisse depuis des années, des usines ont soit fermé soit été converties pour la production de carton pour le marché croissant de l'emballage. Maintenant, il y a un pic de demande post-Covid qui n'était pas prévue et qui dépasse la capacité de production actuelle. Cela a donc un impact sur la disponibilité du papier. En plus de ce pic de demande, il y a aussi eu une accumulation de facteurs externes qui entraînent des hausses de prix. Le Brexit a impacté le marché des transporteurs en réduisant la capacité de transport. Le prix d'un conteneur est passé de 2000 euros en 2020 à environ 15.000 - 18.000 euros cette année. Les surcoûts énergétiques et les difficultés d'approvisionnement des matières premières sont d'autres facteurs", explique-t-il.Beatrice Klose, secrétaire générale d'Intergraf, explique de son côté : "À cause du Covid en 2020, il y a aussi eu beaucoup moins de papier graphique pour le recyclage. Le carton était abondant en raison de l'e-commerce et des livraisons à domicile, mais on ne peut pas fabriquer du papier recyclé de qualité à partir de carton. De nombreuses sources de fibres recyclées n'étaient donc plus disponibles. Elles reviennent lentement, mais combien de temps cela aura-t-il un effet sur le prix du papier? Je ne sais pas. Par ailleurs, il y a eu un effet rebond de la demande publicitaire cette année par rapport à 2020. Les entreprises veulent faire de la publicité papier, mais elles sont bloquées par le manque de disponibilité et la hausse des prix. C'est très frustrant pour l'industrie." Un autre phénomène participe aussi au déséquilibre entre l'offre et la demande : la transition du plastique vers le papier dans le cadre du Pacte vert européen. Beatrice Klose : "Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à opter pour des alternatives en papier-carton. Ce sont de nouveaux clients qui arrivent sur le marché et qui n'ont pas été anticipés par l'industrie dans les prévisions de production."Beatrice Klose : "Je crois que les prix vont finir par se stabiliser à la hausse et les donneurs d'ordre devront suivre et accepter de payer le prix juste. Ce qui d'une certaine façon peut être une bonne chose pour l'industrie de l'impression, car l'industrie apporte de plus en plus de valeur ajoutée." Un avis aussi partagé par Erik De Vos d'Antalis Benelux qui se dit surpris que les discussions se réduisent uniquement au prix : "Il y a un focus sur le prix, mais tout augmente aujourd'hui. C'est structurel. Pendant des années, nous étions dans un marché du papier en déclin. En raison de cette décroissance, il y a eu une course au prix le plus bas. A présent, nous avons l'opportunité de faire comprendre au marché que l'imprimé a de la valeur. Prenons ce pic de demande comme un signal positif et une opportunité de rééquilibrer la valeur de notre industrie et de notre produit. Avant, les gens considéraient le papier comme acquis. Maintenant, ils se rendent compte que le papier a une valeur. La qualité, la garantie de livraison, la disponibilité font partie des aspects qui valorisent le produit imprimé. D'une certaine façon, c'est une opportunité de montrer la valeur ajoutée du produit imprimé et de ce que nous apportons."Malgré la situation compliquée, Beatrice Klose note du positif : " Dans le contexte de pénurie, on voit que les éditeurs cherchent maintenant à imprimer de nouveau en Europe plutôt qu'en Chine, bien qu'il faille du papier. Par ailleurs, ce qui continue de bien performer en cette période de crise ce sont les emballages, les étiquettes ainsi que les livres. C'est très positif de savoir que les gens continuent de lire. On a eu tendance à croire que le livre n'était plus tendance et qu'il était remplacé par les appareils mobiles, mais ce n'est pas le cas. À l'avenir, le volume va encore diminuer, mais la valeur va augmenter. Les tirages courts seront associés à plus de personnalisation et à plus de produits à forte valeur ajoutée."