Le communiqué de presse de Febelgra du 17 février:

La communication digitale est devenue indissociable de notre quotidien. Le problème réside dans le fait que le débat glisse en un phénomène de mode, que les arguments avancés ne sont pas toujours corrects ni nuancés.

There is no such thing as a free lunch...

D'après une étude de l'Agence pour la Simplification administrative, l'envoi d'une facture papier dans notre pays serait 5 à 9 EUR plus cher qu'une facture électronique. Le gouvernement embraye en déclarant que l'e-facturation constitue une mesure d'économie. En pratique, il s'agit plutôt d'un " glissement du coût " que d'une pure économie.

De nombreuses entreprises et citoyens souhaitent encore classer leurs factures papier et se voient obligés d'imprimer eux-mêmes leurs factures électroniques. Les coûts d'impression, mais également de traitement administratif ne sont plus à charge des autorités.

Fracture numérique

Ensuite, il y a la dimension sociale. La Société de la Connaissance ne doit pas sous-estimer les conséquences sociales. La fracture numérique se renforce : l'inégalité entre ceux qui ont accès à internet et ceux qui en sont privés, tant sur base de motifs socio-économiques que liés à l'âge. Un gouvernement ne doit ni ne peut y rester insensible. C'est une raison suffisante de maintenir la facturation papier.

La nécessité ne rime pas toujours avec succès

Le gouvernement appuie aussi la "nécessité" de la facturation numérique suite au succès que celle-ci rencontre. Il ne mentionne toutefois pas que par exemple certaines sociétés publiques accordent des réductions lorsque le client opte pour la facturation électronique. Il n'est pas étonnant que le client choisisse la solution la moins chère; un avantage qui n'en est pas un à long terme s'il décide d'imprimer lui-même ses factures.

Pour l'illustrer, voici une preuve statistique : 98% des Belges préfèrent toujours recevoir leur correspondance sur support papier, indique une étude de bpost.

Le papier ne fait pas disparaitre les arbres

L'aspect écologique n'est pas apparu directement dans les annonces gouvernementales. Ce matin, lors de l'émission radio Hautekiet sur Radio 1, ce non-argument est lui aussi passé en revue. Le papier serait nocif pour la nature et responsable de la destruction des forêts. Cet aspect est malheureusement ancré dans la mémoire collective, situation que les acteurs de la chaine du papier ont trop longtemps dû subir.

La réalité est autre. Le papier est constitué principalement de déchets de l'industrie forestière. Différents labels comme le FSC et PEFC garantissent que le bois ne provient pas de réserves naturelles, mais bien de parcelles gérées durablement. Dans celles-ci, on replante au minimum le nombre d'arbres qui sont utilisés.

Au cours de ces deux dernières décennies, le secteur graphique belge a entrepris de nombreux efforts en matière écologique, résultant en de meilleurs paramètres que les normes imposées. A l'inverse, l'émission carbone des médias digitaux ne fait qu'augmenter (notamment les centres de traitement des données, la montagne de déchets électroniques toujours plus grande, ...)

Le communiqué de presse de Febelgra du 17 février:La communication digitale est devenue indissociable de notre quotidien. Le problème réside dans le fait que le débat glisse en un phénomène de mode, que les arguments avancés ne sont pas toujours corrects ni nuancés. There is no such thing as a free lunch...D'après une étude de l'Agence pour la Simplification administrative, l'envoi d'une facture papier dans notre pays serait 5 à 9 EUR plus cher qu'une facture électronique. Le gouvernement embraye en déclarant que l'e-facturation constitue une mesure d'économie. En pratique, il s'agit plutôt d'un " glissement du coût " que d'une pure économie.De nombreuses entreprises et citoyens souhaitent encore classer leurs factures papier et se voient obligés d'imprimer eux-mêmes leurs factures électroniques. Les coûts d'impression, mais également de traitement administratif ne sont plus à charge des autorités.Fracture numériqueEnsuite, il y a la dimension sociale. La Société de la Connaissance ne doit pas sous-estimer les conséquences sociales. La fracture numérique se renforce : l'inégalité entre ceux qui ont accès à internet et ceux qui en sont privés, tant sur base de motifs socio-économiques que liés à l'âge. Un gouvernement ne doit ni ne peut y rester insensible. C'est une raison suffisante de maintenir la facturation papier.La nécessité ne rime pas toujours avec succèsLe gouvernement appuie aussi la "nécessité" de la facturation numérique suite au succès que celle-ci rencontre. Il ne mentionne toutefois pas que par exemple certaines sociétés publiques accordent des réductions lorsque le client opte pour la facturation électronique. Il n'est pas étonnant que le client choisisse la solution la moins chère; un avantage qui n'en est pas un à long terme s'il décide d'imprimer lui-même ses factures.Pour l'illustrer, voici une preuve statistique : 98% des Belges préfèrent toujours recevoir leur correspondance sur support papier, indique une étude de bpost.Le papier ne fait pas disparaitre les arbresL'aspect écologique n'est pas apparu directement dans les annonces gouvernementales. Ce matin, lors de l'émission radio Hautekiet sur Radio 1, ce non-argument est lui aussi passé en revue. Le papier serait nocif pour la nature et responsable de la destruction des forêts. Cet aspect est malheureusement ancré dans la mémoire collective, situation que les acteurs de la chaine du papier ont trop longtemps dû subir.La réalité est autre. Le papier est constitué principalement de déchets de l'industrie forestière. Différents labels comme le FSC et PEFC garantissent que le bois ne provient pas de réserves naturelles, mais bien de parcelles gérées durablement. Dans celles-ci, on replante au minimum le nombre d'arbres qui sont utilisés.Au cours de ces deux dernières décennies, le secteur graphique belge a entrepris de nombreux efforts en matière écologique, résultant en de meilleurs paramètres que les normes imposées. A l'inverse, l'émission carbone des médias digitaux ne fait qu'augmenter (notamment les centres de traitement des données, la montagne de déchets électroniques toujours plus grande, ...)