Proost a connu ces dernières années une histoire mouvementée. Spécialisée dans la production de livres et de bandes dessinées, Proost était à l'origine une affaire familiale. Après plusieurs rachats, elle a abouti dans le groupe français Qualibris. Restée la seule filiale belge après la fermeture de ses sociétés-soeurs Splichal (fin 2007) et Fleurus BD (fin 2008), elle avait repris son indépendance en 2009 avec le soutien du fonds d'investissement belge Axxess Partners. Depuis, elle n'avait cependant jamais pu enrayer l'érosion de son chiffre d'affaires et avait accumulé les pertes.

À partir de septembre 2010, Proost s'était placée sous la protection de la loi sur la continuité des entreprises. Elle n'en était que brièvement sortie, au bout de douze mois, en septembre dernier, mais y était retournée depuis la mi-février.

Le plan approuvé par le tribunal prévoit le transfert de 141 travailleurs (109 ouvriers et 32 employés) et de la plupart des actifs vers l'ancienne Splichal, devenue une société dormante. Parallèlement, une augmentation de capital de 1,1 million d'euros sera réalisée, souscrite à 45 % par Axxess Partners (via Proost Industries), 45 % par la société d'investissement Sica Invest et 10 % par le CEO Hans Sanders. La nouvelle société a également récupéré le nom de Proost. Les 50 travailleurs restants perdront leur emploi dans la faillite de l'ancienne Proost, qui devrait être prononcée cette semaine.

"Proost avait surtout accumulé une dette historique vis-à-vis de l'ONSS, explique Rudy Molenberghs (FGTB). Le redémarrage permettra de repartir sur de nouvelles bases, en suivant un tout autre schéma."

Ce redémarrage repose toutefois la question de la pertinence d'une loi qui, d'une certaine manière, permet à des entreprises en difficulté d'échapper aux conséquences de leur gestion passée. "La loi sur la continuité est née dans un contexte fragile, reconnaît Piet Daneels (CSC). Elle a ses partisans et ses adversaires, aussi bien parmi les entreprises qu'à l'intérieur des syndicats. Bien sûr, d'autres pourront se dire qu'ils peuvent eux aussi se défaire de leurs dettes en organisant un transfert. Ce qu'il faut retenir ici, c'est qu'on a réussi à maintenir 141 emplois."

Le problème, pour la nouvelle entité, sera d'assurer sa rentabilité sur un marché graphique toujours très difficile, avec un parc de machines qui n'a plus bénéficié des investissements nécessaires ces dernières années. "Il faudra le moderniser. Ce devrait être l'une des priorités de la direction", croit savoir Piet Danneels. Le communiqué diffusé par Proost évoque en effet la rationalisation de l'outil de production existant, son optimisation et de nouveaux investissements en fonction des besoins des clients, mais aussi une nouvelle approche du marché, centrée sur le raccourcissement des délais et la réduction des tirages. Proost exploitait encore cinq presses offset à feuilles.

Proost a connu ces dernières années une histoire mouvementée. Spécialisée dans la production de livres et de bandes dessinées, Proost était à l'origine une affaire familiale. Après plusieurs rachats, elle a abouti dans le groupe français Qualibris. Restée la seule filiale belge après la fermeture de ses sociétés-soeurs Splichal (fin 2007) et Fleurus BD (fin 2008), elle avait repris son indépendance en 2009 avec le soutien du fonds d'investissement belge Axxess Partners. Depuis, elle n'avait cependant jamais pu enrayer l'érosion de son chiffre d'affaires et avait accumulé les pertes. À partir de septembre 2010, Proost s'était placée sous la protection de la loi sur la continuité des entreprises. Elle n'en était que brièvement sortie, au bout de douze mois, en septembre dernier, mais y était retournée depuis la mi-février. Le plan approuvé par le tribunal prévoit le transfert de 141 travailleurs (109 ouvriers et 32 employés) et de la plupart des actifs vers l'ancienne Splichal, devenue une société dormante. Parallèlement, une augmentation de capital de 1,1 million d'euros sera réalisée, souscrite à 45 % par Axxess Partners (via Proost Industries), 45 % par la société d'investissement Sica Invest et 10 % par le CEO Hans Sanders. La nouvelle société a également récupéré le nom de Proost. Les 50 travailleurs restants perdront leur emploi dans la faillite de l'ancienne Proost, qui devrait être prononcée cette semaine. "Proost avait surtout accumulé une dette historique vis-à-vis de l'ONSS, explique Rudy Molenberghs (FGTB). Le redémarrage permettra de repartir sur de nouvelles bases, en suivant un tout autre schéma." Ce redémarrage repose toutefois la question de la pertinence d'une loi qui, d'une certaine manière, permet à des entreprises en difficulté d'échapper aux conséquences de leur gestion passée. "La loi sur la continuité est née dans un contexte fragile, reconnaît Piet Daneels (CSC). Elle a ses partisans et ses adversaires, aussi bien parmi les entreprises qu'à l'intérieur des syndicats. Bien sûr, d'autres pourront se dire qu'ils peuvent eux aussi se défaire de leurs dettes en organisant un transfert. Ce qu'il faut retenir ici, c'est qu'on a réussi à maintenir 141 emplois."Le problème, pour la nouvelle entité, sera d'assurer sa rentabilité sur un marché graphique toujours très difficile, avec un parc de machines qui n'a plus bénéficié des investissements nécessaires ces dernières années. "Il faudra le moderniser. Ce devrait être l'une des priorités de la direction", croit savoir Piet Danneels. Le communiqué diffusé par Proost évoque en effet la rationalisation de l'outil de production existant, son optimisation et de nouveaux investissements en fonction des besoins des clients, mais aussi une nouvelle approche du marché, centrée sur le raccourcissement des délais et la réduction des tirages. Proost exploitait encore cinq presses offset à feuilles.