"Sign et Print sont indissociables. Ils vont toujours de pair, et surtout, ils sont complémentaires ", a déclaré l'organisateur Easyfairs à propos du nouveau nom, et du nouveau cap, du salon. La place prédominante de la signalétique et de la communication visuelle ne ressortait pas uniquement de la liste des quelque 200 exposants. La sélection des " premières " importantes à Gorinchem, telle que relevée dans le journal du salon " Op De Beursvloer ", était tout aussi éloquente : du système d'impression-découpe TrueVIS VG2 de Roland DG à l'imprimante latex rouleau-rouleau Pro L5160 de Ricoh. Et parmi les 16 nommés aux Prix de l'innovation, les candidatures sign & display étaient clairement majoritaires. Alors que le jury professionnel couronnait l'imprimante 6 couleurs Iridesse de Xerox, l'appli Multipress Montage de Dataline (un outil de terrain pour les installateurs d'applications de signalétique) décrochait le prix du public. Et le plus gros contrat du salon fut sans nul doute l'investissement de l'imprimerie néerlandaise Zalsman dans deux exemplaires de la Ricoh Pro L5160.
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"Sign et Print sont indissociables. Ils vont toujours de pair, et surtout, ils sont complémentaires ", a déclaré l'organisateur Easyfairs à propos du nouveau nom, et du nouveau cap, du salon. La place prédominante de la signalétique et de la communication visuelle ne ressortait pas uniquement de la liste des quelque 200 exposants. La sélection des " premières " importantes à Gorinchem, telle que relevée dans le journal du salon " Op De Beursvloer ", était tout aussi éloquente : du système d'impression-découpe TrueVIS VG2 de Roland DG à l'imprimante latex rouleau-rouleau Pro L5160 de Ricoh. Et parmi les 16 nommés aux Prix de l'innovation, les candidatures sign & display étaient clairement majoritaires. Alors que le jury professionnel couronnait l'imprimante 6 couleurs Iridesse de Xerox, l'appli Multipress Montage de Dataline (un outil de terrain pour les installateurs d'applications de signalétique) décrochait le prix du public. Et le plus gros contrat du salon fut sans nul doute l'investissement de l'imprimerie néerlandaise Zalsman dans deux exemplaires de la Ricoh Pro L5160.Bref, l'évènement Sign & Print Expo fut le reflet des grandes tendances en général. Dans leur rapport " Print Trends Outlook 2019 ", les analystes de Keypoint Intelligence - Infotrends disent s'attendre à une " croissance notable du segment grand format " pour cette année. Celle-ci s'explique surtout du fait qu'il est de plus en plus facile d'imprimer sur une diversité croissante de supports et de matières. Et dès lors, de desservir un plus grand nombre de marchés. Le volume total des imprimés grand format augmente lui aussi.Ce qui est le cas surtout pour les grandes entreprises, comme le montrait déjà une enquête antérieure d'Infotrends - " Looking for the BIG Opportunity " (2017), commanditée par l'International Sign Association (ISA) : plus la taille est importante, plus la croissance est forte. Les entreprises de 1 à 4 personnes déclarent une augmentation de " seulement " 60% de leur volume d'impression, contre 89% pour celles de plus de 100 travailleurs. Il n'est d'ailleurs que rarement question d'une diminution, le rapport des entreprises en croissance sur celles en contraction étant d'environ 17:1. Une moyenne de 69% voit une augmentation du volume total et 28% observe un statu quo. Dans une ventilation sur les différents segments de marché, la " sérigraphie " et " l'impression commerciale " restent en tête, avec, respectivement, 73 et 72% des entreprises qui font état d'une hausse.Plus de 300 entreprises avaient participé à l'enquête BIG Opportunity d'Infotrends. Les investissements en grand format sont surtout motivés par la volonté d'élargir son marché et le souci de pouvoir satisfaire les clients dans leurs demandes de nouveaux produits. Le remplacement d'un matériel plus ancien, la réduction des coûts et l'augmentation de la capacité sont également évoqués.Les imprimeurs doivent faire face à des délais de livraison toujours plus courts : " La majorité des commandes d'impression grand format est produite en moins de 24 heures ", lit-on dans le rapport, et près de 80% des répondants s'attendent à ce que la pression sur les délais de livraison s'accentue encore. (L'enquête montre d'ailleurs que les entreprises de print & sign n'ont pas l'apanage des investissements en grand format : des machines numériques sont également installées dans les secteurs du commerce de détail, de l'enseignement, du courtage immobilier, des soins de santé et du non-marchand.)Le domaine d'applications des imprimantes grand format est aussi large que divers, indique le rapport BIG Opportunity. Un classement établi sur la base de la rentabilité donne le top 3 suivant : bâches/banderoles, décoration de véhicules et signalétique - et ensuite, papiers peints/applications d'intérieur et décoration de vitrines. L'application détermine largement le choix de la technique : l'impression à (éco) solvant entre surtout en ligne de compte pour les bâches et la signalétique, tandis que le latex a plus souvent la préférence pour les imprimés muraux et d'intérieur.Infotrends, en collaboration avec Fespa, la fédération professionnelle de l'industrie du print & sign, a publié l'an dernier une enquête plus approfondie sur les tendances et conditions de marché, sous le titre " Print Census ". Une étude comparable était déjà parue en 2015 : " Les principales tendances constatées à l'époque sont toujours d'actualité et elles se sont mêmes renforcées dans bien des cas, sous l'effet de la reprise économique persistante et de l'influence positive des développements technologiques qui rendent possible une personnalisation de masse. "L'optimisme n'a fait que croître depuis dans la branche : 80% des répondants prévoyaient un avenir favorable pour leur entreprise en 2015, contre 83% en 2018. Et elles ont toutes les raisons d'être confiantes, d'après les analystes : " Le grand format numérique continue de progresser, affichant une croissance en glissement annuel de 4,2% depuis 2007, selon les répondants. Le chiffre d'affaires de l'impression digitale représente 44% du résultat total de ces entreprises, part qui devrait passer à 53% dans les deux ans. "En plus de mettre les tendances générales en lumière, le rapport Print Census 2018 décortique également différents segments de marché, dont les " imprimeries commerciales et les services de reprographie internes ". Les plus de 300 entreprises ayant pris part à l'enquête, qui se rangent dans cette catégorie (sur un total de 1 400, représentant 102 pays), déclarent encore tirer environ 19% de leur chiffre d'affaires de l'offset, 27% de l'impression numérique de production et 21% du grand format.48% d'entre elles disent déjà disposer de systèmes d'impression grand format, et sur celles qui n'en sont pas encore là, 58% prévoient de réaliser un investissement en ce sens dans les deux prochaines années. Cette dernière catégorie espère ainsi pouvoir proposer de nouveaux produits et services surtout à une clientèle existante. La moyenne de l'investissement prévu est de plus de 224.000 euros : " Un montant considérable pour un système grand format ", considèrent les analystes. Ce qui correspond à des configurations à grand volume offrant un large domaine d'applications.L'application grand format qui a le plus de succès dans le segment de marché graphique est la production d'affiches (71%). La technique la plus utilisée est le jet d'encre à solvant (41%, les entreprises disposant en moyenne de sept de ce type de systèmes) ou à écosolvant (35%, 4 systèmes en moyenne). Ces imprimantes utilisent des encres qui adhèrent bien aux supports synthétiques. Les encres à l'eau arrivent à la troisième place avec 34%, celles à séchage UV à la quatrième (sur imprimantes à plat, les rouleaux-rouleaux venant en 5e position), les latex fermant la marche. Une baisse des investissements dans les systèmes à solvant est attendue dans les années à venir, conséquence d'un glissement vers les procédés UV et latex.Les entreprises graphiques qui prévoient d'investir dans des systèmes grand format sont surtout à la recherche de vitesses d'exécution plus élevées (58%). La possibilité d'utiliser des effets spéciaux, comme le blanc ou le vernis, vient en deuxième place (44%). Toutefois, s'ils avaient à choisir entre les deux options, 32% disent préférer disposer d'une capacité de production supérieure plutôt que de possibilités spéciales : " La préférence va donc au volume d'impression plutôt qu'aux fonctionnalités supplémentaires. " Les entreprises graphiques disent surtout souhaiter des innovations dans le domaine de l'encre : elles s'inquiètent en particulier de la hauteur persistante des coûts des encres inkjet. La flexibilité et la productivité figurent également au sommet de leur liste.Soit autant de desiderata que les fabricants et fournisseurs présents à la Fespa 2019 de Munich (voir encadré) devront s'efforcer de satisfaire pour que le grand format puisse poursuivre sa progression.