Bien que centenaire, l'imprimerie familiale Antilope De Bie, à Duffel, place l'innovation et la R&D au premier rang de ses priorités. L'entreprise des frères Bart et Johan De Bie, rejetons de la quatrième génération, a ainsi été la première au Benelux à acquérir une presse feuille à séchage UV écoénergétique d'Heidelberg. Un investissement qui, pour l'équipe de De Bie, a sonné le début de la recherche d'un procédé d'impression stable visant à effacer les différences qualitatives entre papiers couchés et non couchés. "Les clients ont toujours été demandeurs", dit Bart De Bie, CEO d'Antilope De Bie. "Les couleurs sont parfaites sur la carte de visite, mais pas tout à fait identiques à celles de l'en-tête de lettre. Cette différence de qualité entre couché et non-couché s'explique par l'absorption de l'encre dans les fibres brutes du non-couché. D'où l'idée de lancer un projet R&D pour gommer au maximum l'écart entre les deux qualités."
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Bien que centenaire, l'imprimerie familiale Antilope De Bie, à Duffel, place l'innovation et la R&D au premier rang de ses priorités. L'entreprise des frères Bart et Johan De Bie, rejetons de la quatrième génération, a ainsi été la première au Benelux à acquérir une presse feuille à séchage UV écoénergétique d'Heidelberg. Un investissement qui, pour l'équipe de De Bie, a sonné le début de la recherche d'un procédé d'impression stable visant à effacer les différences qualitatives entre papiers couchés et non couchés. "Les clients ont toujours été demandeurs", dit Bart De Bie, CEO d'Antilope De Bie. "Les couleurs sont parfaites sur la carte de visite, mais pas tout à fait identiques à celles de l'en-tête de lettre. Cette différence de qualité entre couché et non-couché s'explique par l'absorption de l'encre dans les fibres brutes du non-couché. D'où l'idée de lancer un projet R&D pour gommer au maximum l'écart entre les deux qualités." "Ce fut un long processus, avec des hauts et des bas. "Nous butions à chaque fois contre les limites physiques de la presse. L'équilibre eau-encre se déréglait ; la presse émulsionnait complètement au bout de quelques centaines d'exemplaires ; tantôt trop d'eau, tantôt trop d'encre ; j'en passe et des meilleures. Nous n'y arriverons jamais, ai-je pensé, mais le verbe abandonner ne fait pas partie de notre vocabulaire. C'est grâce à la collaboration avec L.capitan et Olivier Dengis que nous sommes parvenus à une percée", poursuit Bart De Bie. Également équipée d'une presse à séchage UV, L.capitan cherchait, elle aussi, à obtenir une qualité maximale sur du papier non couché. "Nous avons fait converger les deux trajectoires de R&D, pour finalement obtenir le résultat tant espéré avec notre technologie Flux. À savoir: les mêmes images ultranettes et couleurs intenses que sur papier couché, mais avec des qualités brutes, non couchées." Antilope De Bie aurait déjà voulu organiser un atelier début 2020 pour montrer la technologie à ses clients et relations d'affaires, mais il a bien dû se résoudre à reporter l'évènement d'un an pour cause de pandémie. "Nous avons pu continuer à peaufiner la technologie tout au long de la première année de coronavirus. Nos longues années d'efforts de R&D portent aujourd'hui leurs fruits. Flux élimine les écarts qualitatifs entre les papiers couchés et non couchés. Le procédé va bien plus loin que le standard ISO uncoated et produit les mêmes images nettes aux couleurs fidèles sur papier brut que sur papier brillant", dit Bart De Bie. "Nous imprimons à présent sur du non-couché avec un tramage de plus de 300 lignes, ce qui est très fin comme linéature. Tout l'art consiste à maintenir la stabilité du procédé. J'ai toujours visé la plus haute qualité d'impression. Je ne suis jamais satisfait. Nous sommes les premiers à être parvenus à préserver la stabilité du processus pour les longs tirages." De Bie montre, d'un côté, des échantillons imprimés selon les standards ISO coated et ISO uncoated, et avec le procédé Flux, de l'autre. La netteté des images et l'intensité des couleurs sont éloquentes. L'atelier Flux a enfin pu se tenir à la fin de l'année dernière, récoltant des réactions unanimement positives. "Les années que vous avez investies dans le processus de R&D de Flux ont abouti à un fort beau résultat", a réagi Carl Van Rooy, Senior Innovation Consultant au VIGC. "L'utilisation des nouvelles technologies associées à un long travail de réflexion et de tests fait naître des possibilités pour les imprimeries." Le secret du procédé Flux tient à une combinaison de différents facteurs, confie Bart De Bie. "Nous avons longtemps cherché les bons additifs et la bonne combinaison pour la presse. Avec un choix judicieux d'encre, d'additifs et de blanchets, nous tirons le maximum de notre machine. Il faut que tout soit juste. À commencer par les images. Comme nous offrons un gamut beaucoup plus large sur non-couché, nous demandons aussi des images RVB. C'est ce qui donne les meilleurs résultats. Nous opérons la conversion de ce gamut en CMJN. Ce pour quoi nous avons mis point différentes routines en interne, car tout est désormais entièrement automatisé." Antilope De Bie voit un marché croissant pour de tels imprimés de haute qualité. On pense aux galeries d'art, à la mode et au lifestyle, aux marques de voiture, etc. "La tendance à imprimer sur du papier brut est déjà perceptible depuis quelques années. Raison d'ailleurs pour laquelle nous avions investi en son temps dans une presse à séchage UV", dit Bart De Bie. Imprimer selon le procédé Flux revient environ 10% plus cher pour le client par rapport à de l'offset classique. "Mais ça les vaut. La technologie Flux n'est pas destinée au tout-venant ; on parle du tout haut de gamme. Grâce à elle, nous comblons le fossé qualitatif en termes de netteté et d'intensité des couleurs entre l'impression sur des papiers couchés et non couchés. Cela a un prix", dit De Bie.