"Print to the Future" était le thème du premier congrès de Fespa Belgium qui s'est tenu en juin au Kinepolis de Bruges. Le look & feel de l'évènement, cristallisé dans une DeLorean trônant dans le hall d'entrée, catapultait les congressistes au milieu des années 80, quand Michael J. Fox crevait l'écran dans le rôle de Marty McFly, protagoniste du film culte Retour vers le futur. Ce congrès de l'avenir entendait se projeter à l'horizon 2030. Ce pour quoi les organisateurs avaient concocté un programme varié alignant des intervenants locaux et internationaux. Des interventions en vidéo alternaient avec les présentations sur scène. Deux ateliers figuraient au programme de la matinée: une session sur la gestion du temps, par Acta Management, et une autre consacrée aux nouveautés d'Adobe, par Dimitri Stevens, de la Lab9 Academy. L'actualité d'Adobe devrait par ailleurs encore s'étoffer plus tard dans l'année, à la faveur de la conférence Adobe Max, qui se tiendra du 18 au 20 octobre à Los Angeles.
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"Print to the Future" était le thème du premier congrès de Fespa Belgium qui s'est tenu en juin au Kinepolis de Bruges. Le look & feel de l'évènement, cristallisé dans une DeLorean trônant dans le hall d'entrée, catapultait les congressistes au milieu des années 80, quand Michael J. Fox crevait l'écran dans le rôle de Marty McFly, protagoniste du film culte Retour vers le futur. Ce congrès de l'avenir entendait se projeter à l'horizon 2030. Ce pour quoi les organisateurs avaient concocté un programme varié alignant des intervenants locaux et internationaux. Des interventions en vidéo alternaient avec les présentations sur scène. Deux ateliers figuraient au programme de la matinée: une session sur la gestion du temps, par Acta Management, et une autre consacrée aux nouveautés d'Adobe, par Dimitri Stevens, de la Lab9 Academy. L'actualité d'Adobe devrait par ailleurs encore s'étoffer plus tard dans l'année, à la faveur de la conférence Adobe Max, qui se tiendra du 18 au 20 octobre à Los Angeles. Après la collation de midi, le coup d'envoi de la session plénière a été donné par Richard Askam. Ce Britannique s'est notamment fait connaître chez The Coca-Cola Company pour la campagne en ligne ShareaCoke. "L'objet de la personnalisation, c'est le sourire du consommateur qui achète une boîte de biscuits. On ne parle pas du produit proprement dit. Les bouteilles de cola personnalisées n'ont souvent pas été consommées. L'élément central est l'expérience individuelle vécue par l'utilisateur", pose Askam. Actif dans le secteur du vin, il a commencé en 2009 avec la personnalisation d'étiquettes de champagne. Il a accédé à la notoriété en 2014 avec sa célèbre campagne pour le géant américain des sodas en Europe. Au point culminant de celle-ci, la base de données comportait déjà plus d'un demi-million de noms. D'innombrables projets de personnalisation se sont ensuivis pour d'autres marques, même si la magie n'opère pas pour tous les produits. Richard Askam observe actuellement ce qu'il appelle "le revival des QR codes". "Depuis la pandémie de coronavirus, tout le monde les scanne. La prochaine étape sera le métavers, où tout tournera autour de la réalité augmentée (RA) et des expériences en réalité virtuelle (RV). La designer Bieke Hoet, qui, avec son père Patrick, a fondé Hoet Design Studio à Bruges en 1997, a évoqué l'impression 3D qui est, dit-elle, appelée à changer la donne en lunetterie. Hoet commercialise depuis 2013 des lunettes imprimées au laser en 3D - l'aboutissement de quatre ans de recherche. Outre la collection Couture en titane, il y a aussi la série Cabrio en polyamide. "L'impression 3D est synonyme de liberté de conception et de production sur mesure et à la demande. Qui dit fabrication additive dit aussi moins de déchets et zéro stock. 40% de ce qui est produit dans l'industrie de la lunette ne se vend pas", analyse Bieke Hoet. Les lunettes imprimées en 3D se distinguent sur le plan de la durabilité. Et elles sont issues d'une production locale, même si celle-ci n'est pas sans présenter certains défis. La mise au point du processus de fabrication requiert un gros investissement en équipements et logiciels, formations et recherche-développement. Le prix de la poudre de titane et la complexité des finitions ne sont pas non plus à négliger. "L'impression d'une monture prend une centaine d'heures et nécessite le dépôt de trois mille couches. Ajoutez environ cinq heures pour peaufiner le tout", calcule Hoet. La collection 3D se décline en dix-huit modèles, commercialisés dans plus de cent points de vente dans vingt pays. Des montures exclusives pour un volume annuel de vente de 300 à 350 pièces. Les deux modèles économiques - production classique et impression 3D - vont continuer de coexister, pense Bieke Hoet. L'artiviste (artiste-activiste) Dan Acher est intervenu en vidéo en direct de Genève. Les installations d'Acher ont pour but de rassembler et de fédérer les gens. Parmi les projets connus du Suisse, on relève Borealis, qui lui a permis de simuler une aurore boréale dans le ciel de 25 villes. Ou encore Turn Me On, "où nous montrons de l'art là où il n'y en a jamais à voir". L'un de ses travaux les plus célèbres est #WeAreWatching, un drapeau gigantesque comportant en son centre un oeil monumental composé de 14 000 portraits d'individus de 190 pays. Cet étendard de 600 m2 a été déployé lors de plusieurs conférences sur le climat. Visix en a assuré la production. Le débat des ténors fut également très instructif. Fespa Belgium avait invité cinq représentants de grands fabricants d'imprimantes, lesquels ont livré leur éclairage sur les tendances d'avenir pour l'industrie. Participaient ainsi au débat: Mike Horsten, Global Business Manager InterioJet d'Agfa, Kris Walewijns, Global Strategy & New Business Development chez Canon Production Printing, Wim Vandendriessche, directeur général Benelux de swissQprint, Dimitri Van Gaever, Market Segment Director chez Xeikon, et Nico Sleeckx, Sales & Business Development Manager Benelux, Nordics & Germany d'EFI. Les échanges étaient modérés par Filip Van Den Abeele. Des thèmes comme le développement durable, l'automatisation, la pénurie sur le marché du travail ou l'intelligence artificielle furent successivement évoqués. Sur la dynamique actuelle du marché, avec la guerre en Ukraine, la crise de l'énergie, l'inflation galopante, le ralentissement de l'économie, etc., différents intervenants n'ont, assez étonnamment, pas caché leur optimisme. Le sentiment positif perçu lors de la Fespa de Berlin (du 31 mai au 3 juin, lire en page XX) persistait sur la scène du congrès brugeois. "Nous voyons une grande demande ; les gens sont prêts à investir", disait Wim Vandendriessche. Même son de cloche chez Canon: "Les perspectives sont meilleures que prévu. Notre Fespa a été bonne. Le climat commercial est relativement favorable. Concernant la production et la logistique, une équipe de choc s'emploie à trouver des puces", enchaînait Kris Walewijns. "L'impact chez Agfa est considérable", concédait malgré tout Mike Horsten. "Je pense que tout le monde le ressent. Les problèmes de la supply chain mondiale sont gigantesques. Essayez toujours de réserver un conteneur et de le remplir au prix d'il y a cinq ans. C'est un drame et tout le monde ici dans la salle est en train de le vivre. Les coûts de l'énergie ont augmenté de 25% en seulement quelques mois. Ce n'est pas sans conséquence. Une imprimante livrée jadis en trois mois se fait désormais attendre six mois. Là est la réalité. Les prix augmentent et tout devient plus difficile." Partageant l'analyse d'Horsten, Nico Sleeckx évoquait à son tour l'impact des tensions géopolitiques sur la logistique d'EFI, ses coûts de production et ses clients. "Je suis aussi responsable de la région scandinave et je puis vous assurer qu'un imprimeur finlandais a pour le moment d'autres chats à fouetter que de penser à ses prochains investissements." Dimitri Van Gaever voyait aussi des opportunités en cette période de turbulences: "Le modèle traditionnel fondé sur la centralisation et l'impression-distribution a douloureusement révélé ses points faibles. Nous voyons une tendance à davantage de production locale. Une bonne nouvelle pour beaucoup d'entre nous, je pense. Il est important aujourd'hui de pouvoir compter sur des presses numériques flexibles, pouvant être déployées sur différents sites en fonction d'une application souple." Sortons notre boule de cristal. À quoi ressemble l'avenir de l'industrie du Print & Sign? Pour Mike Horsten, le secteur évolue vers plus de personnalisation et davantage de petits tirages pour des produits spécifiques. "Un bon exemple est celui des stratifiés dans l'industrie du revêtement de sol. Le consommateur souhaite un sol personnalisé pour son intérieur, ce que les procédés industriels lui permettent. Idem pour le papier peint. Il existe ainsi différents segments de marché encore essentiellement analogiques aujourd'hui, mais qui seront numériques demain." Kris Walewijns a poursuivi en évoquant la révolution en cours dans le domaine de la déco d'intérieur. "J'ai 46 ans et j'entends annoncer la mort de l'imprimé depuis que je suis dans le métier. Si l'on se cantonne au pur transfert de l'information, et pour autant qu'on lui confère une valeur ajoutée, le print est indéniablement the way to go. Il peut s'agir d'émotion, de personnalisation, de localisation, etc. Beaucoup de ce qui est encore analogique deviendra un jour numérique, nous en sommes convaincus." Et cela vaut aussi pour les applications industrielles, pense Walewijns. "L'impression en un seul passage, c'est bien pour les très gros volumes. Mais à côté de cela, il existe un vaste marché du sign & display qui n'a que faire de pareilles quantités. Question de productivité: les imprimantes ne vont faire que gagner en efficacité et en automatisation." "L'imprimé est plus vivant que jamais", assure Nico Sleeckx. "Les applications, les machines et la technologie ne cessent d'évoluer. Les têtes d'impression s'améliorent ; la composition des encres change. Le champ des possibles s'élargit de plus en plus ; nous pouvons imprimer sur plus de matériaux." Mais nous n'en sommes pas encore là. Ainsi le processus de production pourrait-il être rendu encore plus durable. "J'ai le sentiment que nous n'en sommes qu'au début", dit Sleeckx. Dimitri Van Gaever apporte un nouvel élément au débat concernant la vitesse de production du jet d'encre en un seul passage, un atout de l'impression inkjet: à savoir, le taux de rendement synthétique (TRS). "Un concept comme le TRS examine le rapport entre ce qu'une machine est théoriquement capable de produire et sa production commercialisable effective. Le TRS est conceptuellement plus intéressant que la rapidité pure. En cartographiant le TRS, on peut corriger le tir et fabriquer de meilleures machines." Le fabricant helvétique swissQprint a opté pour un marché de niche et construit uniquement des imprimantes à plat. "Nous répondons à la demande de pouvoir basculer rapidement et efficacement entre les différents travaux", explique Wim Vandendriessche. "Mais se projeter à l'horizon 2030 est quasiment impossible. Je distingue malgré tout deux pistes: nous évoluons vers des machines qui consomment le moins possible d'énergie, et la composition des encres devient toujours plus écologique." La durabilité et l'économie circulaire figurent au sommet des priorités des entreprises internationales pour lesquelles tous les panélistes travaillent, disent-ils. Différents objectifs de développement durable (ODD) ont été repris dans les chartes d'entreprise et ils deviennent de plus en plus concrets. La plus grosse empreinte écologique de tout le processus est liée au support d'impression, pointe Kris Walewijns. "Nous examinons avec les fabricants comment nous pouvons imprimer sur des supports les plus écologiques possibles. La balle est dans leur camp et pas nécessairement dans celui de ceux qui impriment. D'après ce que nous entendons de leur côté, ce thème n'est pas si important, surtout si l'emploi de matériaux plus écologiques entraîne des surcoûts." Mike Horsten est le premier à aborder le thème du développement durable: "La soutenabilité déborde largement du champ des énergies et des matériaux. Elle a aussi une dimension inclusive: comment appréhender les gens? Nous éprouvons beaucoup de difficulté en ce moment en Europe à trouver du personnel. Ce qui nous pousse à automatiser les processus de production et à alléger la charge de travail des individus. Quand on travaille plus efficacement, on consomme moins d'énergie et on produit moins de déchets." Un autre domaine où l'industrie ne reste pas les bras croisés est celui des encres. Quelqu'un dans la salle pose la question pertinente de savoir si les encres UV (toxiques) ont encore un avenir dans la mise en récit d'une entreprise durable. "L'UV conserve une mauvaise réputation héritée d'une réalité révolue. Avec la génération actuelle, le danger est réduit et capté", répond Kris Walewijns. "Mieux vaut ne pas non plus faire des glaces à l'eau avec les encres aqueuses, car elles sont gorgées de biocides et autres substances destinées à assurer leur stabilité. L'eau s'évapore dans l'air et celles-ci ne peuvent plus être captées. Une encre UV dont les composantes dangereuses sont interceptées est plus écoresponsable que d'autres technologies aqueuses." Pour Dimitri Van Gaever, il importe de tenir compte de l'application. "Bon nombre de développements sont en cours pour rendre les encres UV plus sûres. Chez Xeikon, nous avons une technologie à toner sec compatible avec les applications alimentaires. Ce que certaines encres à l'eau peuvent aussi faire dans une certaine mesure. Nous avons aussi des presses UV dans la gamme. Par exemple, pour l'impression d'étiquettes destinées à résister à de très hautes températures. Il convient de nuancer ce débat." Mike Horsten: "La réalité est que nous avons de meilleures encres aujourd'hui qu'il y a quinze ans. Les encres UV actuelles sont fabriquées sans PFAS, par exemple." Une autre évolution observable depuis plusieurs années dans le paysage des imprimantes est que les machines sont toujours plus grosses et les cadences de production plus élevées. Ce qui n'empêche pas, dit Nico Sleeckx d'EFI, de continuer à plancher sur des modèles plus petits. "Nous évoluons dans les deux directions. Tout dépend du marché sur lequel vous opérez. De grands pays tels que la France, l'Allemagne, le Royaume-Uni ou la Péninsule ibérique travaillent avec de plus grands volumes. Ils ont donc besoin d'imprimantes plus grandes, devant pouvoir produire ces volumes dans un délai donné. C'est là aussi qu'on voit fleurir les premiers projets d'automatisation intégrale: de palette à palette avec des robots. Dans les pays où les volumes de production sont moindres, on mise davantage sur la créativité, la rapidité des changements de travaux et la multiplication des applications, et ce à l'aide d'imprimantes plus petites." Le débat des constructeurs d'imprimantes s'est clôturé par un dernier tour de table sur un horizon 2030 très incertain. Quels thèmes figurent tout en haut des priorités? "Je pense que la consolidation est en train de devenir un problème parce qu'elle constitue un frein à la créativité", répond Mike Horsten. "À partir du moment où l'on se retrouve avec une poignée de grandes imprimeries-usines, la créativité a plus de difficultés à s'exprimer que dans un environnement peuplé de petits imprimeurs. La montée d'échelle fait perdre une bonne part de développement et d'innovation. Cette problématique est complexe. Comment innover sur le marché de l'impression? Comment attirer les jeunes?" Pour Kris Walewijns, le sujet de la durabilité sera toujours d'actualité en 2030, et aussi en 2050. Wim Vandendriessche ne s'aventure pas à regarder si loin, mais pense que la question énergétique sera toujours à l'ordre du jour en 2030. Dimitri Van Gaever ajoute l'intelligence artificielle (IA) à la liste. "Nous sommes déjà occupés avec l'IA. Toutes les données que nous collectons en provenance de nos presses pour introduire la maintenance prédictive en sont déjà une manifestation concrète. Je pressens que cette technologie jouera davantage encore un rôle à l'avenir." "Embarquons dans la DeLorean et retournons en 2010 pour nous pencher sur ce qui se fait aujourd'hui", propose Nico Sleeckx. "Aurions-nous pu rêver des réalisations actuelles à l'époque? Avions-nous certaines innovations ou applications en tête? Mais non, ce n'est pas possible. C'est pourquoi je préfère être prudent. Que ferons-nous en 2030? Le principal défi est de répondre aux souhaits d'un marché toujours plus exigeant dans le cadre d'une réglementation sans cesse plus contraignante en matière d'environnement, de composition des produits et des encres, etc., autant d'éléments avec lesquels nous devons travailler." Après la pause-café, une liaison vidéo a été établie avec Peter Huyghe, Print Manager de Tomorrowland. Huyghe est présent depuis le lancement du très emblématique festival électro en 2005. Tomorrowland 2022 aura attiré en tout quelque 600 000 personnes au domaine récréatif De Schorre, à Boom. Un public très international, car les festivaliers provenaient de plus de 200 pays différents. Weareone.world, la société oeuvrant en coulisse de Tomorrowland, avait cette année été autorisée par les autorités locales à étaler l'évènement sur trois week-ends. De quoi compenser les pertes de 2020 et 2021 dues au coronavirus. Au fil des ans, Peter Huyghe a vu le projet des frères Michiel et Manu Beers évoluer pour devenir une firme d'entertainment internationale, avec des events aux États-Unis, au Brésil, dans les Alpes françaises, etc. "Les scènes sont construites ici avec des producteurs locaux. Les volumes sont gigantesques. La mainstage, cet été, faisait 56 mètres de haut, et trois fois autant de large", confie Huyghe. Tomorrowland avait commandé environ 40 000 m2 d'imprimés. "Dont 40 à 50% fabriqués par des entreprises belges", poursuit-il. "En termes de volume, c'est assez impressionnant. La plupart des matériaux sont réutilisés d'année en année." Les prestataires sont surtout sélectionnés pour leur fiabilité sur le plan de la qualité et des délais, dit Huyghe. "Le timing est essentiel." Stefaan Decroos, CEO du constructeur de stands roulersois beMatrix, a enchaîné sur la scène avec un témoignage sur la résilience post-pandémique. BeMatrix produit des systèmes de stands modulaires, surtout destinés à l'exportation. Avant le coronavirus, la PME avait connu une croissance fulgurante. "La pandémie a eu un impact énorme", dit Decroos. "Nous avons perdu 91% de notre chiffre d'affaires. Dans l'obligation de réagir vite, nous nous sommes reconcentrés sur notre coeur de métier avec une équipe réduite. Nous nous efforçons de reconstruire l'entreprise en nous appuyant sur des projets rentables. Ce qui veut dire un recentrage géographique: une moitié de notre business est aux États-Unis et l'autre en Europe. Et aussi un focus produits: faire ce pour quoi nous sommes connus et où nous pouvons dégager de la marge." Le marché de la construction de stands reste fragile, selon Stefaan Decroos, et beMatrix préfère la focalisation à la diversification. La qualité prime sur la quantité. La crise a rendu l'organisation allégée encore plus attentive à ses coûts. "Nous avons arrêté différentes lignes de produits. Nous passons de nouveau à la vitesse supérieure sur le plan de la durabilité. Notre ambition est d'être neutre en carbone en 2026. Ce qui veut dire réduire au maximum les émissions de CO2 et compenser ce qui ne peut être évité, explique Decroos. L'entrepreneur se dit relativement optimiste pour l'avenir. "Mais personne ne peut dire ce que l'automne nous réserve." Stefaan Decroos distingue plusieurs tendances pour le secteur des salons et évènements: "Les visiteurs voyagent moins à l'international. Parce que cela prend du temps et n'est pas durable. Ce qui veut dire que les salons internationaux attirent moins de visiteurs, mais ceux qui s'y rendent ont un pouvoir de décision. Nous voyons aussi une évolution vers des évènements plus locaux, parce que les vols intercontinentaux se font plus rares. Les évènements virtuels ne se sont pas imposés comme une alternative. Les gens veulent réseauter, expérimenter, profiter." Stefaan Decroos croit néanmoins à la combinaison d'évènements en présentiels et d'un volet virtuel permanent. Le numéro un de beMatrix a conclu son exposé par un appel au secteur de l'impression. "La tendance à la réutilisation des matériaux gagne du terrain et notre branche d'activité aussi devra cartographier et diminuer son empreinte écologique. Je m'interroge sur le caractère durable des imprimés - bâches et panneaux - dont on habille les stands. Dans quelle mesure ces matériaux sont-ils récupérés et recyclés? Voilà ce vers quoi nous devons aller." Après la présentation de Karel Vercruysse (Deloitte) sur les fusions et acquisitions dans le monde de l'entreprise, place aux émotions. Jean Van Houtryve a pris congé de la présidence de Fespa Belgium, association qu'il avait dirigée depuis sa fondation en 2019. Christian Duyckaerts, membre du conseil d'administration de Fespa Global, a remercié Van Houtryve des efforts fournis en ces temps difficiles. L'évènement de lancement de Fespa Belgium avait eu lieu le 12 février 2020 à Tervuren ; un mois plus tard, la pandémie de coronavirus se déclarait. "Vous avez fait une belle histoire de Fespa Belgique", a dit Duyckaerts. À Bruges, Jean Van Houtryve a passé le flambeau à Femke Helon, copropriétaire et CEO de 3Motion (lire son interview en page XX). Geert De Wael, de The Forge, spin-off de l'Université de Gand, a clôturé le congrès de l'avenir. Il a expliqué comment forger une équipe et une culture organisationnelle dans un monde qui fonctionne surtout à l'instinct.