Cette fois, c'est Peter Vandermeersch, le CEO belge de Mediahuis Irlande, qui, dans un entretien accordé à une chaîne irlandaise, a prophétisé la fin du journal papier. "D'ici sept ans, maximum dix", ce sera plié, a ajouté l'homme, qui en connaît un bout en matière de presse quotidienne internationale. Les journaux du weekend continueront bien d'être imprimés, mais nulle part en Europe, on ne lira plus son journal sur papier en semaine. Réaction laconique du Néerlandais Erik Roddenhof, patron de DPG Media, dans NRC, titre du même groupe Mediahuis aux Pays-Bas: "Les journaux, on les dit morts tous les dix ans, et pourtant, ils sont toujours là! Il faut croire qu'après plusieurs...

Cette fois, c'est Peter Vandermeersch, le CEO belge de Mediahuis Irlande, qui, dans un entretien accordé à une chaîne irlandaise, a prophétisé la fin du journal papier. "D'ici sept ans, maximum dix", ce sera plié, a ajouté l'homme, qui en connaît un bout en matière de presse quotidienne internationale. Les journaux du weekend continueront bien d'être imprimés, mais nulle part en Europe, on ne lira plus son journal sur papier en semaine. Réaction laconique du Néerlandais Erik Roddenhof, patron de DPG Media, dans NRC, titre du même groupe Mediahuis aux Pays-Bas: "Les journaux, on les dit morts tous les dix ans, et pourtant, ils sont toujours là! Il faut croire qu'après plusieurs siècles d'existence, ils n'ont pas encore fini de remplir leur fonction très fondamentale." Et Roddenhof d'ajouter: "Acter ainsi la disparition du journal est pour moi presque un affront pour tous ceux qui lisent les 1 700 000 exemplaires que nous leur fournissons quotidiennement." Bref, le débat ressurgit régulièrement. Surtout quand, comme aujourd'hui, la hausse des coûts de production et de diffusion conjuguée à la diminution des tirages met le modèle économique du journal papier sous pression. Rien de nouveau ; juste un fait. Dans ce contexte, la Fédération de l'industrie graphique belge a annoncé le lancement de la très attendue campagne de promotion de l'imprimé: "Les Impressionneurs" (lire en page 10). Son coup d'envoi sera donné en juin 2023 pendant l'Assemblée générale de Febelgra. Moult parties prenantes de notre secteur l'attendent avec beaucoup d'impatience. "L'industrie graphique doit montrer combien elle reste pertinente et innovante en 2023. L'imprimé est partout", écrivait Bart Calis, enseignant et chercheur à l'Arteveldehogeschool, sur sa page LinkedIn. À travers cette initiative, Febelgra entend mettre à l'honneur la polyvalence du savoir-faire graphique. Il est temps. Cette campagne promotionnelle a aussi pour objectif de booster l'attractivité du secteur sur le marché du travail. Afin que les étudiants soient davantage tentés par des études graphiques et que les travailleurs soient plus nombreux à postuler auprès d'entreprises du secteur. On le sait, notre branche compte une forte proportion de salariés âgés qui décrochent en masse. Leur remplacement par un afflux de nouveaux et jeunes talents est donc nécessaire, mais pas simple à réaliser. Tous les petits gestes comptent. Une dimension souvent négligée dans nos métiers est la promotion de la diversité. J'ai été frappé de voir que lors de la dernière édition du Benelux Online Print Event (BOPE), le mois dernier à Gorinchem, le centre d'innovation flamand VIGC avait programmé six intervenants internationaux de haut vol. Certes, le contenu prime - et il était de très bonne facture (lire en page 42) - mais sur la scène, rien que des hommes. Un panel exclusivement masculin n'est plus de notre temps. S'il veut se présenter comme pertinent, durable et innovant, le secteur graphique doit aussi mettre les bouchées doubles sur le plan de l'inclusion. Les colonnes de Nouvelles graphiques pourraient, j'en conviens, offrir davantage de diversité elles aussi. Ce qui est tout à fait possible, ainsi que le démontrent des initiatives comme le nouveau réseau Young Professionals in Print - du même VIGC - qui fédère de nombreux jeunes entrepreneurs (M/V/X). Sans oublier les très courus Fespa Ladies Events de Fespa Belgium. Bonne lecture.