1. Consolidation et partenariats

L'année 2023 a été marquée par un mouvement de consolidation et d'alliances stratégiques inter-entreprises tout au long de l'année et dans tous les domaines de l'industrie de l'impression (labeur, emballage, grand format). Dans le segment de l'impression d'emballage, on remarque une volonté de certaines entreprises belges d'étendre leur position commerciale au niveau international. Tandis que les imprimeries de labeur belges rachètent des imprimeries qui apportent des savoir-faire complémentaires, par exemple dans le grand format. Le coup d'envoi a été donné dès janvier par Reynders label printing qui a fait l'acquisition de son concurrent allemand schäfer-etikketen. Asteria Group (Wevelgem) est une autre entreprise belge active dans le domaine de l'étiquette à s'étendre en Europe. Elle a racheté en juin dernier l'entreprise espagnole Etygraf, spécialisée dans les étiquettes de vin, alimentaires et cosmétiques. Quelques mois plus tôt, Asteria avait aussi racheté son homologue Barthel Group en Allemagne. Asteria Group dispose d'une trentaine de sociétés dans dix pays d'Europe. L'année fut aussi importante pour VPK Group, basée en Flandre orientale. Le producteur d'emballages s'est offert une participation majoritaire dans le producteur italien d'emballages en carton ondulé Zetacarton et une participation minoritaire dans l'entreprise britannique de carton ondulé Ribble. Ces deux opérations stratégiques visent à compléter l'offre de produits fit2size, la marque de VPK pour les solutions d'emballage en carton ondulé fanfold. Ces produits répondent à la demande croissante en Europe d'emballages pour le commerce électronique et la logistique. Aussi bien Zetacarton que Ribble produisent des produits fanfold. La technologie fanfold permet de produire des emballages sur mesure, d'éliminer l'espace vide dans les boîtes et les produits de calage ainsi que de réduire les coûts logistiques. Graphius Group a quant à lui renforcé sa position sur le marché de l'emballage en rachetant les entreprises Rembrandt et Remmicon Packaging (Aarschot). L'une est spécialisée dans l'impression de carton compact pour l'emballage alimentaire et l'autre est un fournisseur de cartons à pâtisserie et autres produits de boulangerie.
...

L'année 2023 a été marquée par un mouvement de consolidation et d'alliances stratégiques inter-entreprises tout au long de l'année et dans tous les domaines de l'industrie de l'impression (labeur, emballage, grand format). Dans le segment de l'impression d'emballage, on remarque une volonté de certaines entreprises belges d'étendre leur position commerciale au niveau international. Tandis que les imprimeries de labeur belges rachètent des imprimeries qui apportent des savoir-faire complémentaires, par exemple dans le grand format. Le coup d'envoi a été donné dès janvier par Reynders label printing qui a fait l'acquisition de son concurrent allemand schäfer-etikketen. Asteria Group (Wevelgem) est une autre entreprise belge active dans le domaine de l'étiquette à s'étendre en Europe. Elle a racheté en juin dernier l'entreprise espagnole Etygraf, spécialisée dans les étiquettes de vin, alimentaires et cosmétiques. Quelques mois plus tôt, Asteria avait aussi racheté son homologue Barthel Group en Allemagne. Asteria Group dispose d'une trentaine de sociétés dans dix pays d'Europe. L'année fut aussi importante pour VPK Group, basée en Flandre orientale. Le producteur d'emballages s'est offert une participation majoritaire dans le producteur italien d'emballages en carton ondulé Zetacarton et une participation minoritaire dans l'entreprise britannique de carton ondulé Ribble. Ces deux opérations stratégiques visent à compléter l'offre de produits fit2size, la marque de VPK pour les solutions d'emballage en carton ondulé fanfold. Ces produits répondent à la demande croissante en Europe d'emballages pour le commerce électronique et la logistique. Aussi bien Zetacarton que Ribble produisent des produits fanfold. La technologie fanfold permet de produire des emballages sur mesure, d'éliminer l'espace vide dans les boîtes et les produits de calage ainsi que de réduire les coûts logistiques. Graphius Group a quant à lui renforcé sa position sur le marché de l'emballage en rachetant les entreprises Rembrandt et Remmicon Packaging (Aarschot). L'une est spécialisée dans l'impression de carton compact pour l'emballage alimentaire et l'autre est un fournisseur de cartons à pâtisserie et autres produits de boulangerie. Début février, Publi-FDM, spécialisée dans la communication visuelle et l'impression grand format, a décroché un partenariat d'investissement avec le groupe Daddy Kate, qui compte cinq entreprises en Belgique et en France. Depuis 2017, le groupe dirigé par Thijs Claes, oeuvre au développement d'un réseau d'entreprises complémentaires entre l'industrie graphique et le secteur de la communication. Franky De Meyer, à la tête de Publi-FDM, bénéficie désormais de l'appui financier de Daddy Kate et de ses conseils stratégiques tout en gardant son autonomie. A Courtrai, INNI Group a racheté l'imprimerie Drukta afin de renforcer la position en Flandre occidentale. Citons encore le rachat récent de Wilda Press & Print par l'imprimerie VD, à Tamise, et l'union de l'imprimerie Zwartopwit et de l'atelier Superdruk. Aux Pays-Bas, Simian (Reclameland, Drukland et Flyerzone) a marqué le coup cette année en mettant un pied sur le marché francophone. D'abord en rendant la plateforme w2p Drukland.be disponible en français, puis en rachetant Flyerzone en France. Le marché français attire aussi la convoitise en Belgique. Dans le domaine de la communication visuelle, POP Solutions (Nivelles) a mené cette année une stratégie visant à renforcer sa position commerciale sur le marché de la PLV au Benelux et en France. POP Solutions a opéré une alliance stratégique et commerciale avec l'entreprise française Sitour du Groupe ISD afin de proposer une offre globale multi-matériaux. ISD est spécialisé dans les métiers du merchandising, de la théâtralisation et de la communication en point de vente. Le groupe propose une offre complète de solutions standards et sur mesure en Europe auprès de clients retailers, annonceurs et intermédiaires de la PLV. Par ailleurs, l'entreprise nivelloise a également pris une participation majoritaire dans Kozmoz Design & Display, située à Malines. L'entreprise est spécialisée dans le développement de matériel de PLV permanent. Dans la foulée, Christian Duyckaerts, vice-président de Fespa Belgium, est devenu Managing Partner de POP Solutions. Du côté des fournisseurs, l'éditeur de logiciel belge Dataline a également poursuivi son expansion internationale en rachetant son homologue espagnole Palmart. Dataline a également fait l'acquisition du logiciel ERP du groupe finlandais Loison. Les choses ont également bougé pour Hybrid Software, qui a conclu un partenariat stratégique avec Tallon Graphic Solutions. Il s'agit d'un éditeur belge de progiciels de gestion des emballages et des maquettes pour les marques, retailers et agences de design. Le distributeur Igepa est quant à lui devenu agent exclusif de Komori et de sa filiale MBO Postpress Solutions GmbH (plieuses) pour la Belgique et le Luxembourg. De son côté, Müller Martini AG a pris possession des machines de façonnage de DGR Graphic et des sites de production situés en Allemagne et en Suisse. Elle a aussi annoncé le 6 décembre 2023 l'acquisition de Hunkeler AG. La collaboration entre ces deux entreprises familiales suisses remonte à la Seconde Guerre mondiale. Plusieurs entreprises belges n'ont pas été frileuses cette année en matière d'investissements, qui ont pu s'élever à plusieurs millions d'euros. A commencer par Beyaert Printing. L'imprimerie familiale basée à Waregem a investi environ 8 millions d'euros ces deux dernières années dans la modernisation de son parc de machines. Cette année, le distributeur Wifac a remplacé une presse Heidelberg par une nouvelle Rapida 106 de Koenig & Bauer. Une Rapida 164 5 couleurs de nouvelle génération a également remplacé une ancienne Rapida 162. Auparavant, l'imprimerie avait également investi dans une nouvelle machine de découpe Bobst et une ligne de collage, entre autres. Dans le domaine de l'étiquette, Drukservice Impressa (Herentals) s'est équipée d'une nouvelle presse Screen Truepress JET L350UV SAI S afin de se développer dans le segment de l'impression numérique d'étiquettes. Group Joos (Turnhout) a également fait l'acquisition d'une presse jet d'encre de Screen avec le modèle monochrome Truepress Jet 520 HD. Première installation de ce type au Benelux, cette presse vise à produire les travaux existants "de manière plus efficace, rapide et durable", selon le CEO Alex Joos. A Waregem, Labelproducts a quant à elle investi dans une HP Indigo 6K pour l'impression de petites et moyennes séries d'étiquettes à données variables. Citons aussi Roularta, qui a investi 4,5 millions d'euros dans des sécheurs écoénergétiques pour trois presses à magazines manroland. Comme à l'accoutumée, de nouvelles machines et améliorations technologiques sont sorties cette année. Parmi ce qui sort de l'ordinaire, nous retenons le mouvement opéré par le spécialiste japonais des imprimantes laser Kyocera, aussi connu pour ses têtes d'impression à base de composants en céramique. Outre le fait qu'il s'attaque au marché du jet d'encre de production pour l'impression commerciale, le fabricant japonais se lance également sur le marché de l'impression textile durable. Kyocera a conçu sa toute première imprimante jet d'encre pour textile Forearth. Il s'agit d'un système tout-en-un CMJN + 4 couleurs de 1800 mm de laize d'impression. Kyocera a conçu ce système d'impression afin de remplacer les procédés à colorant avec des encres pigmentées et proposer une solution moins gourmande en eau. Dans le domaine de la finition durable, une nouvelle technologie a aussi fait son apparition sur le marché belge. Il s'agit d'une vernisseuse numérique à base d'eau du fabricant Taïwanais Ultra Finishing, distribué par Réginald de Ghellinck de Markhunting en collaboration avec GMP Bibliofilm. Aux Pays-Bas, une installation a été réalisée en avril dernier chez Andi Smart Print Solutions qui l'utilise avec sa nouvelle presse jet d'encre varioPRINT iX3200 de Canon. L'imprimerie numérique cherchait une alternative écologique au pelliculage et au vernis UV pour la production de couvertures de livre en dos carré collé. Dans un autre domaine, nous voyons aussi l'intelligence artificielle s'immiscer de plus en plus dans le domaine graphique, que ce soit dans les machines de production ou les outils de conception graphique. La banque d'images américaine Getty Images, par exemple, a lancé son propre générateur d'images par intelligence artificielle et "garanti sans problème juridique". Le développement durable est au programme de tous, si pas pratiquement tous, les fournisseurs de solutions de production pour l'industrie graphique, aussi bien au niveau des consommables que des machines. Les solutions plus durables peuvent viser une économie d'énergie, une diminution des déchets ou encore de consommation d'eau et de produits chimiques. Asahi, par exemple, a présenté cette année des solutions de confection de plaques flexo pour étiquettes réduisant la consommation d'eau et de solvants. Esko propose également une imageuse de plaques flexo qui permet à la fois de réduire la consommation énergétique de 41 à 59% selon les usages et d'éliminer les déchets dangereux. Celle solution, la XPS Crystal, a valu à Esko une double certification GreenCircle. Dans le domaine des encres, de nombreux efforts sont aussi consentis afin de réduire l'empreinte environnementale des encres et d'améliorer le recyclage des supports imprimés. En début d'année, Hubergroup a obtenu la médaille d'argent d'EcoVadis grâce à ses encres Cradle-to-Cradle pour l'impression flexo, hélio et offset. Récemment, Sun Chemical a également lancé de nouvelles encres offset feuilles plus durables adoptant la technologie PACE. Ces encres à base d'huile végétale sans cire PFTE sont destinées aux emballages alimentaires. Selon Sun Chemical, les formulations PACE offrent la plus haute teneur en matières biorenouvelables (78%). Dans le domaine du papier, une innovation durable a été particulièrement marquante. En Ukraine, la start-up Releaf Paper a mis au point un procédé qui permet de produire du papier à partir de feuilles mortes. Le projet d'une ligne de production de cellulose à partir de feuilles mortes a bénéficié d'une subvention de la Commission européenne. Dans les cinq prochaines années, deux usines européennes devraient voir le jour. Pour l'instant, Releaf Paper est capable de produire jusqu'à 5.000 tonnes de papier à base de déchets organiques par an. La start-up peut produire du papier allant de 70 à 300 g/m2, mais elle vend principalement du papier à grammage élevé pour les applications d'emballage (sacs, enveloppes e-commerce, boîte en carton ondulé, boîte à oeufs, etc.). Releaf Paper compte parmi ses clients des marques comme L'Oréal, Samsung, Weleda, Chanel, Google, etc. En matière de recyclage, Danone - qui veut rendre ses emballages circulaires - a marqué les esprits en septembre dernier en retirant les étiquettes en plastique de ses bouteilles Actimel. Les bouteilles d'Actimel (en HDPE) étaient déjà recyclables une fois jetées dans le sac bleu, mais pas leurs étiquettes. L'initiative va permettre à la marque une réduction de 107 tonnes de plastique par an en France, soit l'équivalent de 270 millions de bouteilles, et de 22 tonnes en Belgique. Du côté des papetiers européens, la tendance est toujours à la contraction du marché du papier graphique au profit de l'emballage. Le marché se consolide aussi, notamment avec, en septembre dernier, l'annonce percutante de Smurfit Kappa de fusion avec son concurrent américain WestRock. Plus grand producteur de papier et d'emballages européen, Smurfit Kappa a conclu un accord de 11 milliards de dollars avec WestRock, deuxième plus grand acteur aux États-Unis. Les deux entreprises devraient fusionner au cours du second trimestre 2024 sous le nom de Smurfit WestRock, devenant ainsi la plus grande société de papier et d'emballage cotée au monde. En mars dernier, Stora Enso a quant à lui cédé son usine à papier magazine allemande (Maxau) et tous les actifs associés à Schwarz Produktion, propriétaire de Lidl et Kaufland. En ce moment, le papetier finlandais procède progressivement à la suppression de 1.150 postes et à la fermeture de quatre sites en Europe à l'horizon 2024. Stora Enso veut fermer définitivement son site de production de pâte à papier à Sunila en Finlande, son site 'De Hoop' spécialisé dans l'emballage en carton ondulé aux Pays-Bas, une autre usine en Pologne et une scierie en Estonie. Stora Enso avance une surcapacité du marché européen du carton ondulé, le manque de matières premières à long terme, l'augmentation des coûts du bois et sa faible rentabilité. UPM, Sappi et Lecta ont aussi annoncé des fermetures d'usines. L'usine allemande UPM Platting (papier d'édition) a fermé ses portes en novembre dernier. Ce qui réduit la capacité de production de papier graphique d'UPM de 595.000 tonnes en Europe. Lecta a pour projet de mettre fin à la production de papier couché feux faces de l'usine de Condat en France pour concentrer son savoir-faire dans la production de papier spéciaux. Sappi Europe a également décidé de fermer prochainement l'usine belge de Lanaken (530.000 tpa de papier couché sans bois) et allemande de Stockstadt (220.000 tpa de papier couché et non couché sans bois). L'avenir reste encore incertain pour les usines de Maastricht (papiers et cartons couchés) et de Kirkniemi en Finlande (édition). Avec celle de Stockstadt, ces trois usines devaient être vendues au fonds d'investissement Aurelius début 2023, mais l'opération a échoué. Réduire l'exposition au segment du papier graphique tout en élargissant la présence dans les segments de l'emballage, des papier spéciaux, de la pâte à papier et des biomatériaux, telle est la stratégie de Sappi. Notons encore le rachat de l'usine Duino de Burgo par Mondi, qui sera convertie pour la production de carton ondulé.