L'impression à gamut étendu requiert toutefois un certain nombre de conditions. Comme une solide connaissance de la gestion des couleurs, un ou plusieurs groupes d'impression supplémentaires et l'achat d'un logiciel spécifique. D'un autre côté, elle engendre une diminution des charges d'exploitation, poursuit Steven Accou. " Et elle nécessite moins de changements de couleurs sur la presse d'une commande à l'autre. Par ailleurs, les travaux à imprimer sur un même support peuvent être combinés dans un même tirage. "
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L'impression à gamut étendu requiert toutefois un certain nombre de conditions. Comme une solide connaissance de la gestion des couleurs, un ou plusieurs groupes d'impression supplémentaires et l'achat d'un logiciel spécifique. D'un autre côté, elle engendre une diminution des charges d'exploitation, poursuit Steven Accou. " Et elle nécessite moins de changements de couleurs sur la presse d'une commande à l'autre. Par ailleurs, les travaux à imprimer sur un même support peuvent être combinés dans un même tirage. "Outre des coûts opérationnels moindres, l'impression à gamut étendu présente encore un certain nombre d'avantages, selon Accou. " L'imprimeur (d'emballages) a ainsi moins de surplus d'encre à gérer et ses besoins de stockage d'encres spéciales sont réduits. Ces coûts de production moindres peuvent - le cas échéant - être répercutés sur la facture du client final. Le procédé permet naturellement aussi une reproduction plus fidèle des images qu'avec les seules encres CMJN conventionnelles. "Abstraction faite de la ou des tours d'impression supplémentaires, Accou chiffre l'investissement à environ 30.000 euros.En soi, le procédé d'impression à gamut étendu n'est pas neuf, dit Steven Accou, Senior Solution Architect chez GMG. Cette société allemande spécialisée dans les solutions de gestion des couleurs propose OpenColor, un logiciel permettant notamment de générer les profils pour l'impression à gamut étendu. " OpenColor rend possible la création dynamique des profils multicouleurs, en s'appuyant sur un nombre limité de mesures. Ce qui veut dire que pour chaque combinaison de couleurs, OpenColor crée un profil à la volée, sans intervention de l'opérateur. Partant de ces mesures spectrales, le logiciel peut prédire très précisément le résultat de la surimpression d'un certain nombre de couleurs. Des séparations de couleurs spéciales peuvent aussi être générées avec ces mêmes profils. Par exemple, avec le GMG ColorPlugin, un module externe pour Photoshop. "Le nombre plus ou moins grand de tons directs compris à l'intérieur de la gamme chromatique réalisable dépend naturellement des tours d'impression disponibles. La technique, dit Accou, est connue sur le marché de l'emballage depuis une dizaine d'années. D'autres fournisseurs proposent des logiciels d'impression à gamut étendu, notamment Agfa, Esko ou Colorlogic. " La percée n'a toutefois pas encore vraiment eu lieu, parce que, dans bien des cas, le logiciel n'était pas suffisamment avancé chez les imprimeurs, et que le procédé était négativement connoté pour la fabrication d'imprimés de haute qualité. Mais les clients qui voient le résultat final d'une impression à gamut étendu, sans savoir qu'il ne s'agit pas de tons directs, ne perçoivent pas la différence. L'impression à gamut étendu est en passe de prendre un nouveau départ. Le fait est que le logiciel permettant d'obtenir une bonne séparation couleurs est davantage prêt aujourd'hui. "Le logiciel ne fait pas tout néanmoins. Un plus grand nombre de couleurs standard, cela suppose aussi des groupes d'impression en plus. " Le secteur de l'emballage et de l'étiquette utilise traditionnellement beaucoup les tons directs. Ce qui rend d'autant plus intéressante la possibilité d'en limiter le nombre sur ces marchés. Dans la plupart des cas, il faut au minimum sept tours d'impression pour pouvoir imprimer la plupart des tons directs. Et en général même huit, car les emballages et les étiquettes sont souvent recouverts en plus d'une couche de vernis. Ce qui ne pose pas de problème en flexo, où ce type de configuration est monnaie courante. La flexographie est dès lors le procédé le plus propice à l'impression à gamut étendu. En offset toutefois, beaucoup de presses sont limitées à 4 ou 5 couleurs d'encre. La technique y trouve malgré tout à s'appliquer, tout comme en héliogravure.Outre le nombre de tours d'impression, le procédé pose aussi des exigences supplémentaires du point de vue de la séparation des couleurs. Et ce, en particulier, pour ce qui concerne le choix des angles de trame. " En CMJN plus un ton direct, l'exigence de précision est beaucoup moins élevée, parce que l'on n'imprime généralement pas les quadris sur les couleurs d'accompagnement. Avec trois couleurs, le risque de moirage est inexistant, car les angles de trame peuvent être décalés de 15º. Avec quatre couleurs, le problème ne se pose pas tellement non plus (le jaune est imprimé sur l'angle de la trame du noir), mais avec sept, c'est beaucoup plus compliqué. Dans ce cas, le logiciel doit choisir certains angles de trames de manière à éviter la formation d'un motif. Le vert et l'orange peuvent ainsi être imprimés sous le même angle, mais pas l'orange et le magenta, par exemple. L'avantage est que le logiciel a très fortement progressé ces deux dernières années pour ce qui est du repérage des couleurs. "La tendance à imprimer en sept couleurs se généralise de plus en plus, du fait que les presses numériques en sont, elles aussi, capables, signale encore Accou. " Le problème se pose alors plutôt avec le jeu d'encres fixe. L'impression numérique agit de ce fait comme un catalyseur, qui pousse à appliquer l'impression à gamut étendu en flexo, en hélio et en offset. Elle génère des économies, fait gagner du temps au calage et requiert moins de stocks d'encres. Elle permet aussi d'imprimer davantage en amalgame, c'est-à-dire en groupant différentes commandes sur un même support pour un même tirage. "Outre l'avantage de l'impression numérique, Accou s'attend à ce que la technique connaisse une envolée si les coûts des imprimeurs d'emballages se mettent à augmenter en réponse aux demandes des clients.L'impression à gamut étendu présente encore un avantage non évoqué jusqu'ici, à savoir la saturation des images avec des couleurs très vives. " Par exemple, les photos comportant beaucoup de vert. La technique se prête dès lors excellemment à l'impression d'albums photo. "