Une initiative aussi intéressante que remarquable de six spécialistes incontournables de la post-impression fait ses débuts (différés) à la Drupa. En 2019, Baumannperfecta, Bograma, H+H, Hohner, MBO et Wohlenberg avaient fondé la "Postpress Alliance", visant une participation commune au salon de 2020. Celle-ci trouve enfin à se concrétiser cette année dans un stand de 1 240 m2 (Hall 15 - E20).
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Une initiative aussi intéressante que remarquable de six spécialistes incontournables de la post-impression fait ses débuts (différés) à la Drupa. En 2019, Baumannperfecta, Bograma, H+H, Hohner, MBO et Wohlenberg avaient fondé la "Postpress Alliance", visant une participation commune au salon de 2020. Celle-ci trouve enfin à se concrétiser cette année dans un stand de 1 240 m2 (Hall 15 - E20). Les sept partenaires se considèrent comme complémentaires sur le plan des spécialités. Ainsi si Baumannperfecta excelle dans le domaine des taqueuses, des massicots et de l'automatisation, Bograma se concentre sur les presses de découpe et H+H sur le pliage jusqu'au plus petit format de documents tels que des notices explicatives ou des modes d'emploi. MBO, filiale du groupe Komori tout comme H+H, est connue pour ses plieuses et ses solutions d'automatisation (aussi avec robots et cobots), tandis qu'Hohner est à la pointe des assembleuses-piqueuses et que Wohlenberg propose notamment des assembleuses-brocheuses et des trilames. À travers leur collaboration, les participants à la Postpress Alliance visent à dégager des gains de synergie, notamment en rendant possibles une automatisation et une connectivité mutuelles optimales afin que leurs utilisateurs puissent bénéficier d'une productivité accrue tout en générant plus de valeur ajoutée. Un flux quasi complet exposé sur le stand donnera une idée de l'environnement de production dernier cri de 2024. Les constructeurs de presses s'intéressent eux aussi de plus en plus à la finition. Komori, qui on l'a dit, dispose d'une solide gamme de plieuses avec MBO et H+H, développe en plus, sous sa propre marque Apressia, une gamme de massicots et d'équipements auxiliaires, comme des tables vibrantes et des retourneurs de piles, mais aussi des coupeuses à la forme. Sur le stand de Komori à la Drupa (Hall 15 - E02), des robots mobiles autonomes (AMR) feront la navette entre les presses et les machines de façonnage, comme des plieuses et l'empileuse robotisée CoBo de MBO. Voici dix ans, Heidelberg a conclu avec l'entreprise chinoise MK Masterwork un accord visant notamment à ajouter à sa propre gamme des découpeuses industrielles rotatives et à platine, des plieuses-colleuses ainsi que des systèmes de dorure. Le Hall 1 propose aussi des machines de façonnage et d'ennoblissement réparties sur différentes zones. Une partie du stand d'Heidelberg se concentre sur le marché graphique et les imprimés commerciaux, avec notamment une presse Speedmaster XL 106-8-P flanquée d'une plieuse Stahlfolder TH 82-P et une série de massicots Polar - dont le très automatisé Polar CuttingSystem 200 PACE, pouvant être servi par un opérateur seul. Dans la zone dédiée aux imprimés d'emballage, un large éventail d'équipements de postpresse est exposé à côté de la XL 106-7+L et d'une presse à étiquettes jet d'encre Gallus One. Notamment une "Smart Production Line" Masterwork Diana (plieuse-colleuse Diana Smart 80, retourneur de pile et robotique) automatisée, une machine de découpe-gaufrage Mastermatrix 106 CSB et une Duopress 106 FCSB combinant dorure, découpe, échenillage et éjection en un seul passage. Koenig & Bauer aussi met l'accent sur les équipements de finition depuis quelques années. Depuis la reprise de l'espagnol Iberica en 2016, le constructeur de presses est en mesure de proposer des platines de découpe. L'étape suivante a été l'acquisition, quelques années plus tard, de Duran, spécialiste des plieuses-colleuses, ce qui lui a permis de couvrir toute la chaîne. L'introduction de la coupeuse rotative CutPRO X 106 en 2020 a conforté l'ambition de Koenig & Bauer d'offrir un flux de production complet. Cette machine est alimentée par un margeur de presse Rapida, suivi de quatre tours configurées pour gaufrer, rainer, découper à la forme et écheniller les imprimés à la cadence record de 15 000 feuilles par heure. Les piles de plus ou moins 60 mm constituées dans la recette sont transportées automatiquement vers le système d'éjection couplé en ligne. Les cartonnages plano sont ensuite empilés sur une palette - en attendant de passer dans la plieuse-colleuse Omega Allpro. Koenig & Bauer montre un cycle de production d'emballages complet au Hall 16 - A31. Une nouvelle presse de découpe fera également ses débuts officiels à la Drupa. La montée en puissance des techniques d'impression numérique encourage également le développement des technologies de (dé)coupe digitale. Dans la catégorie grand format, les premiers rôles sont dévolus notamment à Zünd et Kongsberg, pendant que Highcon continue d'arpenter sa propre voie. Zünd (Hall 9 - B03) promet une première mondiale avec la nouvelle génération de tables de découpe "Q-Line". La configuration exposée est équipée en l'occurrence du système de manutention de panneaux BHS180 (Board Handling System) et d'une caméra "undercam" intégrée: un système optique qui inspecte au préalable l'image imprimée par-dessous pour aligner la découpe avec précision par-dessus. Kongsberg (filiale d'Esko jusqu'en 2021) propose des fonctionnalités similaires au Hall 8A - B43, avec la nouvelle génération de tables de découpe Ultimate ultrarapides dédiées au façonnage de carton ondulé. Cette machine, appelée à engendrer toute une famille de produits, est équipée d'un système de sécurité intuitif "SmartZone". Dès qu'une personne s'en approche, l'éclairage LED qui ceinture la machine passe du vert à l'orange et le système ralentit la production pour en permettre l'inspection en toute sécurité. Si elle s'approche trop près, l'éclairage vire au rouge et la production s'arrête. HighCon se concentre désormais intégralement sur le façonnage numérique des emballages (mais continue malgré tout d'assurer la prise en charge des systèmes existants sur le marché). Le procédé DART - abréviation de Digital Adhesive Rule Technology - crée les filets rainants à partir du fichier numérique par application d'un polymère sur un film. La découpe de l'imprimé est effectuée ensuite par une technologie laser. À la Drupa, HighCon (Hall 9 - B24) expose une mise à niveau du système Beam 2C actuel. Le système DART sera aussi désormais proposé en version autonome destinée à éviter que la fabrication des "formes rainantes numériques" ne ralentisse la production sur la Beam. Pour le reste, Highcon a déjà les yeux rivés sur l'édition de 2028 où elle entend présenter un nouveau système - nom de code "Vulcan" - dédié au façonnage du carton ondulé jusqu'à un format de 1,4 x 1,7 m à la cadence de 3 000 feuilles par heure. Les techniques d'impression numérique donnent également accès à une foule de nouvelles possibilités sur le plan du façonnage et de l'ennoblissement des imprimés. Et celles-ci sont de plus en plus souvent intégrées: les systèmes d'impression à toner peuvent en effet se coupler directement avec toutes sortes d'équipements de finition. Tant Konica Minolta (Hall 8B - A40) que Fujifilm (Hall 8B - A02) ont, par exemple, annoncé l'intégration d'un module d'assemblage-brochage de Plockmatic censé bientôt permettre à leurs imprimantes de produire des brochures prêtes à l'emploi. Ricoh (Hall 8A - A21) a de son côté récemment acquis Albyco, spécialiste néerlandais des équipements de finition pour un large éventail de produits imprimés (y compris des étiquettes, des éléments de signalétique et des emballages). Une "acquisition stratégique", selon Ricoh, qui lui permet d'offrir "un package élargi dans toute l'Europe, avec davantage de possibilités pour la finition des imprimés." Les systèmes à toner offrent la possibilité d'ajouter des effets spéciaux aux imprimés en utilisant des couleurs spéciales. Ce que Ricoh propose, par exemple, sur la Pro C7500: avec non seulement de l'argenté et du doré, mais aussi un rose et un jaune fluo. La Revoria Press PC1120 de Fujifilm est elle-même équipée de six groupes couleurs, ce qui permet d'en imprimer deux en plus des CMJN en un seul passage. Et HP Indigo fait plus fort encore au Hall 17: ses machines peuvent embarquer une multitude de couleurs et d'effets supplémentaires, et même de purs tons directs PMS au besoin. Des systèmes d'impression jet d'encre à haut volume nécessitent des équipements de finition de grande capacité - parfois intégrés, mais aussi souvent quasi-en ligne. Les Hunkeler Innovationdays, évènement bisannuel organisé systématiquement dans la ville suisse de Lucerne les années impaires précédant et suivant celles d'une Drupa, sont le rendez-vous par excellence des spécialistes du domaine. Mais ceux-ci sont naturellement aussi à Düsseldorf. Outre sa présence au Hall 8A, sur les stands d'un grand nombre de fournisseurs de systèmes d'impression numérique, Hunkeler est aussi, par exemple, chez HP, au Hall 17. On est également curieux de voir ce que sa fusion récente avec Muller Martini (Hall 1 - B50), autre constructeur suisse, va donner comme résultat au salon. Le stand de Manroland Goss (Hall 16 - F02) vaut certainement la visite. Le constructeur surtout connu pour ses rotatives offset produit aussi des systèmes de pliage dédiés à la production numérique de livres. Il dit avoir déjà installé dans le monde une trentaine d'exemplaires de ces machines à format réglable - qui conviennent aussi idéalement pour enchaîner les petites commandes de livres de dimensions variables. Filiale de Konica Minolta, MGI expose sur le stand commun (Hall 8B - A40) quatre machines opérationnelles, dont la très attendue AlphaJet. Cette exceptionnelle configuration tout-en-un fait passer les feuilles B1 imprimées (jusqu'à 2 mm d'épaisseur) dans différents modules, à la cadence maximale de 1 800 feuilles par heure. Après le module jet d'encre (polychromie, 1 600 dpi), chaque feuille passe - au choix - dans, par exemple, une unité de vernissage UV, une de dorure (avec ou sans gaufrage) et une de pelliculage. MGI expose par ailleurs la JetVarnish 3D EVO (format 75 x 120 cm) et la rotative JetVarnish 3D Web 400, pour la réalisation d'effets de relief avec vernis UV plus dorure à chaud. Vaut le détour également: l'Octopus Web, un système rouleau-rouleau doté de têtes de découpe 4 axes. En tant que partenaire "platine" de la Drupa, le spécialiste du façonnage et de l'ennoblissement Kurz entend profiter du salon pour briller. Sur son stand de 684 m2 (Hall 3 - E71) - "le plus grand à ce jour" - on pourra notamment voir en pleine action la DM Maxliner 3D, surnommée "la bête" par le fabricant, qui la décrit comme "la machine la plus grande, la plus rapide et la plus polyvalente" du marché pour l'ennoblissement numérique. Kurz annonce par ailleurs un nouveau partenariat avec Vinfoil dans le domaine des systèmes de marquage à froid pour presses offset. Kurz montre aussi un logiciel "Dream Composer" de son cru, capable de générer les maquettes numériques pour permettre, par exemple, de visualiser les effets d'une dorure ou d'un gaufrage de manière réaliste à l'écran. La technologie de dorure numérique Actega Ecoleaf avait été présentée dès 2016 par Landa dans le cadre de son concept de "metallography", qui utilise une poudre de particules métalliques de taille nanométrique. Cette méthode est comparable sur le principe aux anciennes machines à bronzer. Ecoleaf est aujourd'hui mûre pour le marché: des démonstrations en ont été proposées l'an dernier sur un grand stand de Labelexpo. L'expérience ne sera pas réitérée à la Drupa, mais Actega Ecoleaf sera bien présente au "Touchpoint Packaging", Hall 3 - B31.