Mais la Sign & Print Expo s'était déjà tenue l'an dernier, rétorquerez-vous. Et effectivement, ce salon a encore eu lieu en 2022, mais il s'agissait de l'édition 2021, reportée pour cause de coronavirus. Celle de 2023 vise à malgré tout conserver le rythme original, tout en restant en dehors de la zone d'influence de la Fespa d'Amsterdam, programmée en mars 2024, puis de celle de la Drupa, en mai/juin de la même année. Une bonne occasion d'évaluer et de commenter les tendances, nouvelles évolutions et défis dans le domaine du Sign & Print.
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Mais la Sign & Print Expo s'était déjà tenue l'an dernier, rétorquerez-vous. Et effectivement, ce salon a encore eu lieu en 2022, mais il s'agissait de l'édition 2021, reportée pour cause de coronavirus. Celle de 2023 vise à malgré tout conserver le rythme original, tout en restant en dehors de la zone d'influence de la Fespa d'Amsterdam, programmée en mars 2024, puis de celle de la Drupa, en mai/juin de la même année. Une bonne occasion d'évaluer et de commenter les tendances, nouvelles évolutions et défis dans le domaine du Sign & Print. Une tendance en particulier se confirme après s'être imposée au petit monde de la signalétique au fil des éditions précédentes. Cette fois encore, une part considérable des quelque 85 exposants (au moment d'écrire cet article, ndlr) est surtout tournée vers la signalétique et l'impression grand format. Avec des noms bien connus, comme Canon, SwissQprint, Roland DG et Zünd. Les fournisseurs de matériaux sont bien représentés, eux aussi, avec notamment Maegis, Papyrus et Vink VTS, aux côtés de plusieurs spécialistes de la publicité visuelle et de l'enseigne lumineuse. Et les acteurs en ligne ne manquent pas non plus à l'appel, avec Probo et Print.com. (La liste actualisée des exposants est consultable sur le site signprintexpo.nl). La dominance du "sign" au salon n'a pas échappé à Bart Lauwaert, de Grafische Groep Matthys. Il connaît bien l'évènement, auquel il participe depuis des années: "L'expo est la suite historique de la Grafische Vakbeurs, qui alternait entre Gorinchem et Hardenberg. En 2009, nous avions montré pour la première fois notre procédé de dorure à froid à un public graphique dans le cadre d'un salon - c'était à Gorinchem. J'ai toujours été séduit par la convivialité et l'accessibilité de cet évènement, et certainement aussi par son visitorat. On y entre en contact avec un large éventail d'expertises: imprimeurs, techniciens de finition, opérateurs prépresse, designers, gestionnaires de commandes ou commerciaux, tous mus par la passion qu'ils nourrissent pour les belles solutions graphiques. Les sessions du soir offrent naturellement la possibilité aux collaborateurs d'être de la partie après leur dure journée de labeur. Le sandwich-boulettes gratuit, boissons comprises, constitue un incitant supplémentaire." Lauwaert poursuit: "Nous sommes sortis de notre dernière participation assez déçus d'avoir vu que le 'sign' avait presque totalement évincé 'l'imprimé classique' au salon. À part un courageux participant de la première heure, à savoir Dortland en Van Beem, ainsi que l'atelier de brochage Brepols et diverses initiatives en ligne laissant une place à l'imprimé, comme Print.com, c'était le calme plat. Pratiquement aucune entreprise de production présente n'avait une expertise graphique." "Honnêtement, nous avions décidé de ne plus participer", avoue Lauwaert. "Mais il y a deux options dans la vie. Soit se lamenter et dire je ne viens plus parce que quelque chose ne vous plaît pas, soit faire d'un problème une opportunité. Cette idée est née d'une conversation très ouverte que nous avons eue avec Rowdy van den Nieuwenhuizen et Rick Loots, les spécialistes salons d'Easyfairs, pendant le drink du congrès du VIGC à Malines, en octobre 2022. Ils ont élaboré le plan d'étage et nous nous sommes rendu compte qu'une ville sans imprimerie n'est pas vraiment une ville. Ainsi est né le pavillon 'L'imprimerie', du moins sur papier. Le moment était aussi venu de passer à l'étape suivante, et là, je cite volontiers Albert Schweitzer: "L'exemplarité n'est pas une façon d'influencer les autres. C'est la seule". Nous avons donc dit 'oui', réservé un stand et prêté l'épaule à cette initiative." "Assez logiquement, je suis parti de notre propre expertise: la dorure à froid. J'ai réfléchi aux techniques qui s'y prêteraient le mieux, pour finalement aboutir à une sorte de 'Centre d'expertise en dorure' rêvé. J'ai toujours pensé que 'la plupart des voitures se vendent sur le boulevard de l'automobile', c'est-à-dire là où le consommateur peut avoir directement accès à l'offre la plus large et engager le dialogue avec différentes parties pour pouvoir comparer au mieux." "Au salon, nous allons toutefois beaucoup plus loin qu'une sorte de 'boulevard graphique de la dorure'. Sur ce stand ouvert de quarante mètres carrés, nous allons participer à un véritable partage de connaissances. Un boulevard de l'automobile qui serait équipé d'une sorte de circuit d'essai commun. Il est prévu une grande table, avec une quinzaine de chaises, grand écran et amplification audio - où seront organisés quotidiennement un certain nombre de séminaires sur tous les aspects de la dorure." Les trois partenaires organisateurs sont DPP (Digital Printing Partners), à Houten (Pays-Bas), Bron Groep (avec sous son aile Romeyn Foliedruk), à Soest et Uithoorn (Pays-Bas), et Grafische Groep Matthys, de Turnhout. Lauwaert: "La dorure à chaud, la dorure numérique au toner, celle de Scodix au vernis, et naturellement la dorure à froid seront ainsi évoquées dans le cadre d'un forum unique. Nous espérons séduire les visiteurs avec toutes ces possibilités pratiques. Et surtout, nous comptons bien rentrer chez nous avec une masse de savoir supplémentaire. Indépendamment du partenariat que nous avons suscité, Easyfairs a aussi impliqué le groupe d'étude GSOB (Grafimedia Studiegroep) dans l'initiative de L'imprimerie, et je sais que des discussions sont toujours en cours." Autre nouveauté, la Sign & Print Expo accueillera le BOPE (Benelux Online Print Event) du VIGC pour sa première excursion en dehors de Belgique. Sous le slogan "BOPE goes orange", la cinquième édition de l'évènement - entièrement centré sur l'e-commerce dans le secteur graphique - se tiendra le mercredi 15 mars à l'espace Next Level du hall de foires de Gorinchem. Jos Steutelings, directeur général du VIGC, y voit une bonne occasion de renforcer sa bonne relation avec l'industrie graphique néerlandaise: "Le VIGC a toujours entretenu des rapports privilégiés avec les Pays-Bas. Des entreprises graphiques néerlandaises en sont membres depuis sa fondation. Il était donc évident qu'un évènement aussi riche en contenu que le BOPE allait s'organiser un jour outre-Moerdijk. Nous avons trouvé le partenaire idéal pour le faire avec Sign & Print Expo." À travers le BOPE, Steutelings entend ouvrir de nouvelles perspectives en matière de vente en ligne à une industrie graphique composée aussi bien d'imprimeries commerciales que d'imprimeurs d'emballages ou de producteurs de grands formats. "Beaucoup de choses ont changé dans ce domaine cette dernière décennie. S'il était auparavant la chasse gardée des acteurs en ligne, l'économie de plate-forme a fait en sorte que pratiquement tout le monde peut accrocher le wagon. Quand nous avons commencé avec le BOPE, le marché était encore très segmenté: on était soit sur Internet, soit imprimeur traditionnel. Aujourd'hui, les frontières s'estompent et le marché est devenu plus fluide. Ce qui offre de nouvelles options et possibilités à tout chef d'entreprise graphique désireux de se développer. Et c'est aussi nécessaire, car les consommateurs et les acheteurs sont devenus plus exigeants concernant le confort de leurs commandes en ligne." Il est important pour les chefs d'entreprise de se laisser inspirer plusieurs fois par an, pense Steutelings: "En lisant une revue spécialisée, en visitant un salon ou en se rendant à un évènement comme le BOPE." Il ne ménage pas ses efforts pour proposer chaque année un programme international (en anglais) destiné à "ouvrir les yeux" du public du BOPE. Steutelings: "Nous montrons volontiers des exemples pris en dehors du Benelux, pour que chacun puisse regarder un peu plus loin que par-dessus la haie. Dans la même optique, nous avons un intervenant étranger au secteur, en la personne cette fois du Néerlandais Ed Sander, China Digital Tech Analist, qui partagera ses connaissances de l'e-commerce en Chine. Nous avons l'habitude en Europe de nous focaliser sur ce qui se passe aux États-Unis, mais des évolutions intéressantes peuvent être observées en ce moment en Chine dans le domaine de la vente en ligne. Une matière dans laquelle ce pays est souvent à l'avant-garde." Une valeur sûre du BOPE est Bernd Zipper, gourou de l'Online Print, du Web-to-Print et de l'eBusiness Print, et initiateur de l'Online Print Symposium (OPS). Il vient de nouveau au BOPE pour donner sa vision des dernières tendances et des technologies les plus récentes concernant la vente d'imprimés en ligne. "Nous avons un solide partenariat avec Zipper et l'OPS", dit Steutelings. "Nous avons entre-temps nous-mêmes adhéré à l'initiative Online Print (IOP), ce qui nous donne directement accès aux principaux acteurs de la région germanophone." L'un d'eux sera aussi présent sur la scène du BOPE, à Gorinchem: Roland Keppler, CEO d'Onlineprinters, viendra parler des opportunités à relever sur le marché européen de l'imprimé. Steutelings n'est pas peu fier de pouvoir présenter un programme aussi vaste qu'exhaustif: "Nous avons le Néerlandais Martijn Eier, CEO et fondateur de Cloudprinter.com, qui n'a pas son pareil pour expliquer le fonctionnement de l'économie de plate-forme et ses exigences pratiques pour, par exemple, le flux de production. Tom Peire, patron de Four Pees, soulignera l'importance de l'automatisation connectée. Et le Britannique Richard Askam viendra partager sa passion de la personnalisation avec le public du BOPE." Le programme de cette année a été légèrement écourté par rapport à celui des éditions précédentes, afin de laisser le temps et l'occasion aux participants de visiter la Sign & Print Expo. Le BOPE ménagera par ailleurs un vaste espace de réseautage à ses invités: après le programme de conférences, ils auront droit à un "Belgian Beer Café", avec une authentique dégustation de bières belges servies par des sommeliers-zythologues professionnels.