Le diagnostic d'emballages vise d'abord à dégager des " quick wins "

Les clients de Fost Plus et de Valipac ont la possibilité depuis 2010 de requérir gratuitement les services d'un expert en packaging. Le diagnostic qui en ressort vise spécialement à aider les entreprises à optimiser leurs emballages. Créés dans le cadre de la responsabilité élargie du producteur (REP), les organismes Fost Plus (emballages ménagers) et Valipac (emballages industriels) sont à la base de l'initiative. Soucieux toutefois de mobiliser toute l'expertise disponible sur le marché, ils collaborent étroitement avec aussi bien l'IBE-BVI (Institut Belge de l'Emballage) qu'avec le Verpakkingscentrum de l'Université d'Hasselt. Ces derniers fournissent les experts. " La véritable connaissance est là ", dit Filip Vangeel, responsable Économie circulaire chez Valipac. " L'expertise de Valipac et de Fost Plus réside en effet davantage dans la prévention des déchets d'emballages et la promotion du tri. "Les diagnostics d'emballages sont gratuits pour les clients de Valipac et de Fost Plus.La collaboration entre les organismes REP et les instituts de l'emballage n'est pas fortuite. Le diagnostic poursuit un grand objectif : l'optimisation de l'emballage. L'amélioration des flux de déchets en découle naturellement, comme un effet secondaire. Car dans bien des cas, les deux buts sont liés. Vangeel : " Si un emballage est optimisé de manière, par exemple, à donner le même résultat tout en consommant moins de matière, c'est d'autant moins à collecter et recycler. " Auquel cas, l'optimisation de l'emballage présente un troisième aspect intéressant, à savoir la réduction des coûts. Et ce sur un double plan : parce que l'on a besoin de moins de matériau et parce qu'on doit moins faire recycler.Toutes ces considérations mises à part, le principal avantage d'un emballage - optimisé - reste la protection du produit. " La caractéristique majeure d'un emballage est qu'il protège le produit de manière à ce qu'il puisse être transporté dans les meilleures conditions possibles tout au long de la chaîne d'approvisionnement. Un produit qui parvient intact à destination engendre encore un gain environnemental beaucoup plus élevé que moins ou pas du tout d'emballage. L'exemple le plus " célèbre " est naturellement celui du concombre. Un concombre tel quel se garde deux jours, mais empaqueté sous film plastique, sa durée de conservation est prolongée de dix jours. "Invité à donner quelques exemples pratiques, Vangeel cite celui d'un chocolatier dont une partie du chargement arrivait régulièrement endommagée. " Nous avons regardé avec l'Université d'Hasselt comment nous pourrions optimiser tant l'emballage primaire que le suremballage. Une partie du problème était liée au fait que les emballages primaires ne tenaient pas bien dans l'emballage de transport. "Vangeel évoque aussi ce fabricant désireux d'exploiter plus efficacement la superficie disponible de ses palettes. " Jusque-là, il conditionnait tout dans des bouteilles cylindriques, mais nous lui avons suggéré de réfléchir à des contenants rectangulaires. De quoi occuper beaucoup plus efficacement la surface utile d'une palette. "Une autre entreprise encore s'inquiétait que les cornières en carton de ses palettes étaient à chaque fois abîmées. Il s'est avéré que la cannelure du carton était orientée dans le mauvais sens, et que donc la protection était nulle. Auquel cas deux solutions sont possibles : adapter le carton ou abandonner carrément les cornières. D'où une nouvelle économie de matériau. "Le nombre de diagnostics d'emballages effectués depuis les débuts en 2010 n'a pas particulièrement suivi une courbe croissante. Vangeel confirme : " C'est fluctuant. Tout dépend d'où en sont les entreprises individuelles à ce moment. Mais la politique du gouvernement joue aussi. Il se peut que des mesures plus strictes soient annoncées une année, et que les entreprises se sentent alors incitées à changer leur fusil d'épaule. "Pour toutes les parties impliquées, un diagnostic d'emballages n'est pas un exercice d'un jour, mais l'équipe est bien rodée, chaque institut déléguant généralement les deux mêmes spécialistes. Vangeel : " Il ne suffit pas d'avancer des solutions. Nous voulons aussi amener les entreprises à réfléchir à la manière d'améliorer leurs processus d'emballage. "Vangeel encore : " Nous cherchons d'abord les 'quick wins', les petites modifications rapides à réaliser mais qui ont un gain important. Nous commençons par identifier les gros problèmes, et nous les approfondissons. Ensuite, nous posons le diagnostic. Aux entreprises de choisir d'y faire quelque chose ou pas. "