"Le déchet qu'on recycle le mieux est celui que l'on n'a pas produit." Cet adage, dont la perspicacité ne saurait être remise en cause de nos jours, s'applique à tous les domaines, et en particulier au monde de l'emballage. Nous sommes producteurs de packagings et pourtant, nous avons l'habitude d'expliquer à nos clients que l'emballage qui se recycle le mieux est celui que nous n'avons pas produit et qu'ils n'ont pas mis sur le marché! De là à penser que nous sommes schizophrènes, il n'y a qu'un pas... Ou plutôt, l'impérieuse et absolue nécessité d'être aligné sur des valeurs, tant personnelles qu'appliquées à son entreprise, quitte à choquer.
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"Le déchet qu'on recycle le mieux est celui que l'on n'a pas produit." Cet adage, dont la perspicacité ne saurait être remise en cause de nos jours, s'applique à tous les domaines, et en particulier au monde de l'emballage. Nous sommes producteurs de packagings et pourtant, nous avons l'habitude d'expliquer à nos clients que l'emballage qui se recycle le mieux est celui que nous n'avons pas produit et qu'ils n'ont pas mis sur le marché! De là à penser que nous sommes schizophrènes, il n'y a qu'un pas... Ou plutôt, l'impérieuse et absolue nécessité d'être aligné sur des valeurs, tant personnelles qu'appliquées à son entreprise, quitte à choquer. Et pourtant, si nous voulons envisager un avenir durable et harmonieux, nous nous devons de changer nos attitudes et nos discours, d'offrir de nouvelles solutions empreintes des enjeux de demain, de disrupter les habitudes ancrées depuis des décennies, d'aborder la croissance différemment, de considérer qu'il n'y a pas qu'une seule manière de faire. Les technologies digitales, dont l'imprimerie commerciale et le monde de l'étiquette, ont adopté les possibilités étendues depuis longtemps, participeront, qu'on le veuille ou non, qu'on soit convaincu ou réticent, à offrir de nouvelles perspectives au service des projets et des besoins. Derrière la digitalisation ne se cache pas que l'aspect impression, qui voudrait s'opposer à une approche conventionnelle de type offset ou flexographie, mais également un monde de finition, depuis l'ennoblissement (vernis, dorure...) jusqu'à la découpe, ainsi qu'une gestion de flux automatisé, en passant par une maîtrise accrue du prépresse faisant le lien entre clients et production... Pour accueillir, voire anticiper, ces technologies, il s'agit surtout de faire évoluer l'état d'esprit, l'approche globale, le rapport aux clients et au marché, donc la culture d'entreprise, pour que les capacités nouvelles infusent et imprègnent toutes les strates de la société. Depuis 7 ans, nous ne prospectons pas pour vendre du packaging. Nous évangélisons le marché. Nous sensibilisons les marques et les acteurs à sortir du carré de leurs habitudes, à s'ouvrir à l'innovation technologique, à accepter de penser qu'il existe des voies, certes impénétrables en apparence, complémentaires pour des résultats à la hauteur des attentes. Depuis 7 ans, nous battons le pavé pour porter une parole différente, intrigante, qui consiste à accepter de ne plus opérer comme les générations précédentes: prendre les contraintes des cartonniers (en termes de quantités minimales, d'amalgame multi-références, de coûts d'outillage écartant de fait les entrants sur le marché...) et se les approprier. Désormais, en vouant aux gémonies ces concepts archaïques, mais ô combien cohérents vis-à-vis des contraintes liées aux technologies conventionnelles, la lumière s'éclaire sur la route de toutes les marques et porteurs de projets, qui intègrent ce changement de paradigme: "Désormais, mes contraintes et mes désirs priment"! Le web-to-print, qui poursuit sa mue en évoluant continuellement dans sa manière d'aborder le marché, d'anticiper les besoins et d'offrir des expériences clients très abouties, a bénéficié directement des nouvelles capacités apportées par les développements technologiques du digital, et n'aurait certainement pas révolutionné le marché sans cet apport. Mais il ne faut pas oublier que les 2, Web-to-Print et Technologies Digitales, se servent et se nourrissent mutuellement pour progresser et gagner des parts de marché, telle une spirale vertueuse. Le Web-to-pack à son tour bénéficie dans son développement des capacités permises par les moyens numériques dédiés au monde du packaging (et de la PLV), et par effet de ricochet justifie les développements de nouveaux matériels et de nouvelles solutions portées par les fabricants. Le couple Digital & Web-to-pack participe indéniablement à démocratiser l'accès à une offre packaging simplifiée, jusque-là, et ce depuis toujours, réservée à des connaisseurs, disposant de volumes minimums. Il permet désormais à n'importe quelle marque ou n'importe quel porteur de projet de se lancer, de tester le marché, de se tromper, de revenir en arrière... sans imposer des engagements lourds. Tout concourt au développement rapide des parts de marchés captées par le Web-to-Pack, sans pour autant s'opposer au business traditionnel gré à gré. Mais l'augmentation des lancements de nouveaux produits, de séries spéciales et éphémères, l'incroyable tendance de prolifération de très nombreuses déclinaisons d'un même produit (pour que chaque consommateur trouve le produit, la saveur, la couleur... qui lui sied), tout cela contribue à l'explosion des besoins recourant aux solutions online associées aux technologies de productions digitales. Si en plus, ces packagings sont produits en local, directement au sein des ateliers rattachés à la plateforme web-to-pack, alors la boucle est bouclée. Nous assistons à un développement des offres, plus ou moins abouties, plus ou moins transparentes, de web-to-pack, signe que ces solutions ressemblent à des eldorados. Mais ne nous trompons pas, la fabrication de packagings, même au moyen d'équipements numériques, réclame des process maîtrisés et des savoir-faire techniques qui se transmettent et s'acquièrent avec le temps et parfois les déconvenues. Certaines plateformes se contentent de vendre en s'adossant à des fabricants, locaux ou exotiques, quand d'autres font le choix radical de maîtriser leur process et leur production en interne, avec toutes les contraintes et difficultés que cela génère, mais avec toute la valeur ajoutée qui reste au sein de l'entreprise. Comme dans toute épopée, nous assistons, et cela va perdurer quelques années, à des créations, des concentrations, des disparitions, des croissances effrénées... jusqu'à ce que le marché se structure. Et en attendant, l'ingéniosité et la créativité seront sans limite, en les repoussant naturellement autant que faire se peut. Dès lors, Drupa 2024 devient un incontournable rendez-vous, où seront présentées les nouvelles technologies, les évolutions, voire les révolutions, au service des marchés, devançant les désirs inavoués, car inconnus ou inconscients, des marques. Les développements technologiques se font à la fois en continu et par à-coups. Drupa 2024 sera le moment parfait pour confronter la complémentarité des moyens, conventionnels et digitaux, associés désormais à l'Intelligence artificielle, qui devra être canalisée et utilisée à notre profit, à l'instar des solutions novatrices permettant la réduction constante des Troubles Musculosquelettiques et autres maladies professionnelles pénalisant durablement nos opérateurs. La formidable capacité de l'être humain à inventer, à se réinventer, peut nous laisser espérer un avenir, certes différent de celui que nous connaissons, mais qu'on pourrait qualifier de prometteur. Car finalement une question demeure: souhaite-t-on pour demain quelque chose de meilleur, ou peut-on le devenir soi-même? Vaste programme...