La première initiative visant à produire un emballage injecté biosourcé en PLA (acide polylactique ou polylactide) à parois minces remonte à il y a six ans. Niels L'Abée, directeur de SFA Packaging, à Middelharnis (Pays-Bas), avait eu l'occasion d'évoquer le sujet lors d'un séminaire avec des chercheurs de l'Université de Wageningue occupés à plancher sur des applications potentielles pour des emballages moulés en PLA. Le troisième partenaire au projet, Rodenburg Polymers, à Oosterhout (Pays-Bas), est un maillon important car c'est lui qui fournit les granulats de PLA à la base de la fabrication des récipients. L'acide polylactique est extrait du maïs ou de la canne à sucre.
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La première initiative visant à produire un emballage injecté biosourcé en PLA (acide polylactique ou polylactide) à parois minces remonte à il y a six ans. Niels L'Abée, directeur de SFA Packaging, à Middelharnis (Pays-Bas), avait eu l'occasion d'évoquer le sujet lors d'un séminaire avec des chercheurs de l'Université de Wageningue occupés à plancher sur des applications potentielles pour des emballages moulés en PLA. Le troisième partenaire au projet, Rodenburg Polymers, à Oosterhout (Pays-Bas), est un maillon important car c'est lui qui fournit les granulats de PLA à la base de la fabrication des récipients. L'acide polylactique est extrait du maïs ou de la canne à sucre. Injecter un emballage à paroi mince à partir de PLA n'est pas une sinécure car cette matière n'a pas la fluidité requise pour s'écouler correctement dans le moule, explique L'Abée. Le polypropylène (PP) utilisé habituellement devient très fluide à haute température, mais le PLA chauffé conserve la même viscosité. Il lui manque ainsi la propriété "naturelle" qui est nécessaire au moulage par injection de récipients à parois fines. Plus le plastique est fluide, plus les parois de l'emballage peuvent être amincies, résume L'Abée. Le secret de fabrication consiste en l'ajout de deux matières premières, également naturelles: de l'huile et un second biopolymère. Le tout à concurrence de 10 à 30% de la composition totale. Ces deux éléments ajoutés permettent donc d'obtenir la faible viscosité voulue au chauffage. Les récipients en PLA ainsi obtenus présentent les mêmes caractéristiques mécaniques que les raviers en PP, assure L'Abée. Un effet secondaire notable en production est lié au facteur de rétraction du PLA, qui est inférieur à celui du PP. Résultat: les récipients qui sortent du moule sont plus hauts et/ou plus larges que leurs équivalents en PP. "Il faut en tenir compte pour une utilisation éventuelle dans une ligne de remplissage. Les raviers doivent en effet pouvoir passer dans la ligne de production", souligne L'Abée. Ce type d'emballage peut servir pour des tomates-cerises, des salades ou du beurre. SFA Packaging a même trouvé un partenaire - en l'occurrence MCC Verstraete, à Maldegem - qui fournit des étiquettes IML imprimées pour les raviers, de sorte que la totalité de l'emballage est en PLA. Les récipients en PLA présentent toutefois des limitations quant à la nature des produits à emballer, reconnaît L'Abée. Il n'est pas possible de les remplir d'un produit surchauffé, la chaleur risquant d'attaquer la structure du matériau. Autrement dit, le récipient va commencer à fondre. Les parties prenantes ont déjà passablement investi dans le développement des récipients injectés en PLA. La moitié des coûts est pris en charge par le pôle d'excellence Agri&Food, qui le subventionne au titre de projet durable prometteur. "Nous effectuons nos tests dans des moules existants, mais si une entreprise veut un format de récipient différent, nous devrons naturellement investir dans de nouvelles matrices", dit L'Abée. Mais il voit aussi très ostensiblement les avantages qu'il y a pour son entreprise à être pionnière d'une nouvelle technique. Il présente SFA Packaging, à Middelharnis (Pays-Bas), comme l'un des plus grands fournisseurs d'emballages moulés par injection au Benelux, avec un chiffre d'affaires de 18 millions d'euros. "Pour une entreprise, investir dans le développement est toujours positif. L'issue est certes incertaine, mais il est de toute façon bon d'entretenir ainsi des contacts avec les universités et d'autres acteurs susceptibles de nourrir la réflexion." En outre, les frais de développement sont couverts à 50% par un subside du pôle d'excellence néerlandais Food&Agrio, qui entend stimuler ce type d'innovations. La phase déchet des nouveaux emballages est un argument de plus en leur faveur, confirme L'Abée. "L'avantage est qu'ils se prêtent aussi bien au recyclage qu'au compostage. Il n'existe pas de flux séparé pour le PLA, mais il est possible d'en réaliser un dans une installation de tri moyennant le déploiement d'un équipement infrarouge supplémentaire. Et si on réfléchissait uniquement en termes de restrictions, il ne se passerait jamais rien dans le domaine du développement. En outre, le matériau est d'ores et déjà compostable industriellement. Des tests à l'Université de Wageningue ont montré qu'il se dégrade plus vite qu'une pomme dans ce type d'installation. Les scientifiques étudient à présent la possibilité d'un compostage domestique.