La formation est un pilier essentiel de GRAFOC, le fonds sectoriel et de formation des travailleurs de l'industrie des médias imprimés (CP 130). Voilà déjà plusieurs années que l'organisme motive les entreprises à élaborer et soumettre un plan de formation. Une cinquantaine de dossiers en moyenne sont ainsi introduits chaque année auprès du fonds de carrière sectoriel. "Peut mieux faire", réagit David Benoit, responsable du conseil aux entreprises, du marketing et de la communication au GRAFOC. "Nous voulons encourager chaque entreprise à se livrer à cet exercice, car l'enjeu est important. Élaborer et soumettre un plan de formation, c'est aussi un incitant pour les travailleurs." Le plan, qui peut être introduit par le portail ANNA de GRAFOC, engendre des économies. "L'entreprise relevant de la CP 130 qui cartographie ainsi les besoins de formation de son personnel bénéficie d'un supplément de 25% de son budget formation. Le jeu en vaut vraiment la chandelle", insiste Herman Staes, coordinateur de GRAFOC. Une part des moyens de fonctionnement du fonds de carrière est ainsi ristournée aux entreprises qui forment leurs travailleurs sous CP 130. Ce qui représente environ 120 000 euros par an, selon Staes.
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La formation est un pilier essentiel de GRAFOC, le fonds sectoriel et de formation des travailleurs de l'industrie des médias imprimés (CP 130). Voilà déjà plusieurs années que l'organisme motive les entreprises à élaborer et soumettre un plan de formation. Une cinquantaine de dossiers en moyenne sont ainsi introduits chaque année auprès du fonds de carrière sectoriel. "Peut mieux faire", réagit David Benoit, responsable du conseil aux entreprises, du marketing et de la communication au GRAFOC. "Nous voulons encourager chaque entreprise à se livrer à cet exercice, car l'enjeu est important. Élaborer et soumettre un plan de formation, c'est aussi un incitant pour les travailleurs." Le plan, qui peut être introduit par le portail ANNA de GRAFOC, engendre des économies. "L'entreprise relevant de la CP 130 qui cartographie ainsi les besoins de formation de son personnel bénéficie d'un supplément de 25% de son budget formation. Le jeu en vaut vraiment la chandelle", insiste Herman Staes, coordinateur de GRAFOC. Une part des moyens de fonctionnement du fonds de carrière est ainsi ristournée aux entreprises qui forment leurs travailleurs sous CP 130. Ce qui représente environ 120 000 euros par an, selon Staes. Au GRAFOC, on se dit convaincu que beaucoup de formations sont organisées dans le monde graphique, mais que peu sont enregistrées. David Benoit évoque à cet égard la nouvelle obligation d'enregistrement au compte formation fédéral (Federal Learning Account, FLA), dans le cadre du compte formation individuel (Individual Learning Account, ILA). Depuis la loi du 3 octobre 2022 portant des dispositions diverses relatives au travail, appelée "deal pour l'emploi", tous les travailleurs à temps plein ont droit à des formations individuelles. Soit cinq jours par an pour une entreprise d'au moins vingt salariés. Avec le compte électronique FLA, les travailleurs peuvent gérer leurs droits individuels à la formation sur la plateforme www.careerpro.be. Les employeurs sont tenus d'enregistrer les formations par trimestre civil. Ce qui suppose donc qu'ils sachent combien de jours ou heures de formation leur personnel a suivis dans l'année en cours. À noter que l'outil FLA n'était pas encore disponible à la mise sous presse du présent numéro. Son développement concret a été confié à l'ONSS et à l'association publique sans but lucratif Sigedis. "Dans la phase d'essai en cours, les employeurs peuvent fournir des renseignements utiles permettant de mettre certaines choses au point avant l'entrée en service définitive de l'application au 1er avril 2024", dit-on chez le prestataire de services RH Securex. "La volonté du gouvernement de miser sur la formation continue est claire, et même plus encore que ces dernières années", analyse David Benoit. "Le FLA vient étayer une thèse que nous martelons depuis longtemps: notre secteur high tech a besoin comme de pain de travailleurs bien formés. Attention toutefois à ne pas alourdir la charge administrative. Les entreprises n'ont pas besoin de cela. Nous y veillons en collaboration avec Febelgra et, de manière intersectorielle, avec les autres fonds de formation." Un guide des formations clair et gratuit a été publié en ligne début février pour soutenir les entreprises. Un deuxième pilier de GRAFOC est l'enseignement. Le coordinateur Herman Staes voit de plus en plus d'écoles secondaires en Flandre jouer la carte du numérique. Une évolution logique face à la baisse du nombre d'élèves inscrits dans les orientations offset et à la hausse des frais d'entretien du parc de machines. L'orientation design graphique a plutôt la cote. Staes est préoccupé par le fait que l'Autorité flamande prévoit des stages obligatoires en cinquième et sixième années des filières technique et professionnelle. "Trouver une place de stage convenable pour tout le monde est un véritable casse-tête", confie-t-il. La problématique des stages est l'un des thèmes de la troisième table ronde "Enseignement et industrie" organisée le 14 mars 2024, à Saint-Nicolas, par GRAFOC en partenariat avec PaperPackSkills, le fonds sectoriel de l'industrie de la transformation du papier et du carton (CP 136 et 222) et Fespa Belgique. "Nous exhortons les écoles à ne pas laisser les jeunes passer tout leur stage seul devant un écran. Que les graphistes fassent aussi des stages dans l'environnement de production. Ils apprendront ainsi les différentes étapes d'une entreprise de production et élargiront leur horizon. Cela peut aussi se faire chez un imprimeur numérique ou un prestataire grand format", souligne Herman Staes. "Rapprocher les écoles et les entreprises est toujours aussi essentiel. La demande croissante de places de stage ne fait que renforcer l'importance de cet échange", considère David Benoit. GRAFOC entretient une base de données de stages répertoriant 165 entreprises agréées. "Nous sommes d'ailleurs toujours à la recherche d'entreprises de stages supplémentaires. Elles peuvent s'inscrire sur notre site PrintmediaJobs.be", indique Benoit. Les entreprises de stages agréées bénéficient par ailleurs elles aussi d'une majoration de 25% du budget formation. Le troisième pilier de GRAFOC est le coaching et l'accompagnement des collaborateurs existants et des nouveaux venus dans l'optique d'un emploi durable. L'offre de coaching du fonds de carrière entend lutter contre le phénomène des résiliations rapides: les "fast quitters". Selon une étude récente de Securex, 16,8% des contrats à durée indéterminée conclus en 2022 ont été résiliés dans les six mois. Dans 64,5% des cas, il s'est agi de "fast quitters", c'est-à-dire de travailleurs qui décident volontairement de quitter leur emploi. Les 35,5% restants sont des licenciements. Le phénomène est le plus fréquent dans les PME de moins de dix travailleurs. Il est aussi plus courant chez les ouvriers, dont le départ est plus souvent volontaire. Les employés, eux, sont plus souvent licenciés. "Qu'il s'agisse d'ouvriers ou d'employés, un accueil de qualité est crucial. Mais l'onboarding n'est pas tout", dit Frank Vander Sijpe, directeur HR Trends & Insights chez Securex. "La période d'accompagnement qui suit est tout aussi importante. Il est essentiel que les managers possèdent de bonnes compétences en communication et un style de leadership motivant. Cette combinaison augmente considérablement la probabilité qu'un nouveau travailleur se sente bien, qu'il puisse se déployer au fur et à mesure et qu'il reste motivé, réduisant ainsi le risque de démission rapide." GRAFOC entend répondre à cette tendance en organisant des formations au mentorat. "Les nouveaux collaborateurs doivent être accueillis et accompagnés. Si vous ne pouvez pas le faire vous-même, vous pouvez faire appel à nos services. Nous assurons l'accompagnement sur le lieu de travail", dit David Benoit. "Le but est que les gens se sentent bien au boulot et qu'ils y restent. Nous proposons aussi des trajets de coaching pour des collaborateurs plus chevronnés. Il s'agit alors de rendre les gens plus solides dans leur travail." Henk Van der Beke, collaborateur à GRAFOC, assure les coachings. "La nouveauté est qu'à partir de maintenant, nous offrons également un suivi gratuit trois mois après la fin de la trajectoire, et ce aussi longtemps que nécessaire. L'effort cesse d'être ponctuel pour devenir plus permanent. Cette approche a plus de chance de réussir", dit Benoit. GRAFOC mise aussi sur le "job matching" avec le portail emploi Printmediajobs.be. Les demandeurs d'emploi peuvent y charger leur CV et entrer ainsi en contact avec des employeurs potentiels. "Nous avons reçu environ 25 CV l'an dernier et tous ont trouvé du travail. Nous dressons le profil de ces personnes, engageons un dialogue et établissons la correspondance sur cette base avec les postes à pourvoir et les entreprises. Il peut s'agir des profils les plus divers, de l'imprimeur au gestionnaire de commandes", conclut David Benoit.