1. L'intelligence artificielle comme compagne de vie

Ces dernières années, l'intelligence artificielle (IA) a surtout fait la différence en coulisse. La technologie est notamment mise à profit pour améliorer l'efficience des processus opérationnels ou optimiser les analyses de risque bancaire. Les consommateurs ont pu se familiariser avec les avantages de systèmes de navigation toujours plus performants. Mais l'IA a encore ses limites, sur lesquelles nous avons tous déjà buté. Des " chatbots " (agents conversationnels) incompréhensibles et des assistants vocaux capables d'à peine plus que de lancer une chanson à la demande, ou déclencher une minuterie pour réchauffer une pizza surgelée, ont quelque peu sapé la foi en les promesses de l'IA.
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Ces dernières années, l'intelligence artificielle (IA) a surtout fait la différence en coulisse. La technologie est notamment mise à profit pour améliorer l'efficience des processus opérationnels ou optimiser les analyses de risque bancaire. Les consommateurs ont pu se familiariser avec les avantages de systèmes de navigation toujours plus performants. Mais l'IA a encore ses limites, sur lesquelles nous avons tous déjà buté. Des " chatbots " (agents conversationnels) incompréhensibles et des assistants vocaux capables d'à peine plus que de lancer une chanson à la demande, ou déclencher une minuterie pour réchauffer une pizza surgelée, ont quelque peu sapé la foi en les promesses de l'IA. Et pourtant, la véritable percée de l'intelligence artificielle est proche. Dans quelques années, elle fera partie intégrante de nos existences, autant que notre smartphone aujourd'hui. Très concrètement, les chatbots développeront de meilleures capacités de raisonnement et pourront tenir des conversations véritablement orientées solutions. Ils mémoriseront nos préférences et s'immisceront dans notre vie quotidienne sans que nous nous en rendions vraiment compte. La technologie évoluera à terme pour se muer en un assistant personnel pour chaque consommateur, qui pourra lui déléguer de grandes et petites tâches. Comme réserver une table dans un restaurant, prendre rendez-vous chez le coiffeur ou acheter un ticket d'avion. Nous trouvons pratique déjà de pouvoir régler une transaction en quelques clics sur notre téléphone, dont l'interface nous paraîtra sans doute obsolète dans moins de dix ans. Mais l'effort sera moindre encore quand tout pourra se commander à la voix. La 3D numérique sera la normalité de 2033. Nous vivons aujourd'hui dans un monde numérique en deux dimensions. Nous visionnons des vidéos YouTube, participons à des réunions Teams, etc., mais toujours à travers l'interface plane d'un écran, sans ressenti ni authenticité. Au fur et à mesure que les technologies des réalités virtuelle et augmentée gagneront en maturité, nous vivrons de plus en plus " dans " Internet. En voyage d'affaires, nous pourrons partager des jeux avec nos enfants comme si nous nous trouvions dans la même pièce. Les rendez-vous virtuels seront aussi réels que des tête-à-tête physiques, mais sans les désagréments d'un déplacement. À l'école, les élèves ne seront plus seulement astreints à écouter des histoires sur l'Égypte ancienne, mais ils pourront véritablement y déambuler comme au temps des pharaons et des pyramides. Les possibilités sont infinies. Cette technologie offre aussi de nouvelles possibilités aux entrepreneurs. Imaginez tout le potentiel pour l'organisation d'évènements. 200 000 billets se sont vendus pour la venue en Belgique de Coldplay, l'été dernier. Mais 500 000 personnes, peut-être, auraient bien voulu en être. D'où 300 000 déçus qui ont dû se contenter de regarder le concert à la télévision ou sur YouTube (en 2D). Imaginons que tous ces gens aient eu la possibilité d'acheter un ticket leur permettant de vivre l'évènement en mode 3D virtuel. En même temps que le public sur place et comme s'ils y étaient. Des sésames vendus, peut-être, à la moitié du prix du concert " live ". De quoi faire plaisir au plus grand nombre tout en obtenant un meilleur rendement de l'évènement. La problématique climatique devient toujours plus essentielle et urgente. De plus en plus de consommateurs attendent que les entreprises fassent partie de la solution. Celles-ci possèdent le potentiel d'impact et le pouvoir d'innovation positive requis pour apporter leur pierre à l'édifice. Les attentes du marché sont claires, mais peu d'entreprises peuvent espérer gagner des clients sur le seul fait qu'elles travaillent de manière écoresponsable. Durable = logique ; pas durable = honteux. Les solutions soutenables seront rapidement considérées comme le minimum minimorum. La santé se fera de plus en plus préventive. Plus les données disponibles sur notre état de santé sont nombreuses (nombre de pas/jour, rythme cardiaque, glycémie, taux d'oxygène, paramètres sanguins, activité...), plus il est possible d'intervenir préventivement. Nous sommes la dernière génération d'humains à récolter aussi peu de données concernant notre propre corps. Notre domicile pourra devenir notre premier prédicteur santé. Un jour viendra où nous disposerons d'un frigo intelligent (qui saura ce que nous mangeons), d'une balance connectée, d'un lit directement au fait de la qualité et de la durée de notre sommeil, etc. Toutes ces sources de données donneront une très bonne indication de notre mode de vie et du danger de survenance de certains risques. Forts de ces informations, les consommateurs pourront corriger préventivement certaines mauvaises habitudes ou en parler proactivement à leur médecin avant qu'il ne soit trop tard. Une population moins souvent et moins gravement malade, c'est aussi moins de coûts à assumer pour la société. Le grand défi numérique des prochaines années sera celui de la cybersécurité. Les technologies mises en oeuvre pour gruger son monde se perfectionnent de jour en jour. Nous devons nous attendre à recevoir des e-mails pouvant passer pour de vrais messages de notre comptable, de notre patron ou de nos parents. De l'argent y sera demandé. Ils paraîtront tellement authentiques que beaucoup tomberont dans le piège. Notre habitation en 2033 sera aussi truffée de dispositifs connectés à Internet: notre voiture, notre réfrigérateur, notre chaudière, notre téléviseur... Des individus (ou États) malintentionnés auront ainsi la possibilité de paralyser l'ensemble de la société. La guerre numérique peut aller si loin qu'on peut constater un jour en se réveillant que plus rien ne fonctionne: plus d'énergie, plus d'eau, plus de communications. La protection contre pareille calamité devient une expertise à développer par chaque pays et chaque citoyen.