Julie Tomlinson, en charge du Marketing et de la communication explique : " Notre papeterie est non intégrée, c'est-à-dire que nous importons la fibre vierge en feuilles, principalement de Scandinavie. A celle-ci, est ajoutée une part croissante de jour en jour de fibres issues de déchets industriels et de post-consommation. Nous avons quatre 4 machines de type Fourdrinier, dont trois double toile ou " twin-wire ", et notre processus de production est identique sur chaque ligne. Elles ont des capacités différentes mais fonctionnent en parallèle. Le processus de fabrication est similaire à la majorité des papeteries à quelques spécificités près.
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Julie Tomlinson, en charge du Marketing et de la communication explique : " Notre papeterie est non intégrée, c'est-à-dire que nous importons la fibre vierge en feuilles, principalement de Scandinavie. A celle-ci, est ajoutée une part croissante de jour en jour de fibres issues de déchets industriels et de post-consommation. Nous avons quatre 4 machines de type Fourdrinier, dont trois double toile ou " twin-wire ", et notre processus de production est identique sur chaque ligne. Elles ont des capacités différentes mais fonctionnent en parallèle. Le processus de fabrication est similaire à la majorité des papeteries à quelques spécificités près. La première étape, la phase humide, se passe dans la " cuisine " ou les différentes fibres (courtes, longues, recyclées, coton, ...) sont mélangées aux charges minérales, pigments, colorants, liants et autres ingrédients dans des pulpeurs d'une capacité moyenne de 3000 litres. Chaque machine possède un cycle de 3 à 4 semaines et nous commençons par le blanc pour foncer progressivement et arriver au noir sur ce laps de temps. Pour obtenir les 2000 teintes fabriquées chaque année, pigments et colorants sont combinés pour créer les nuances, cela va de quelques grammes à des centaines de kilos ! Une vérification numérique et l'oeil averti de notre expert contrôlent les nuances de couleur. La seconde étape est centrée sur le drainage et un premier séchage. Le mélange coloré est à ce stade composé de 99% d'eau et d'1 % de matières solides est envoyé sur la machine. 50% de l'eau est évacuée par gravitation puis par aspiration sous vide au travers de la " toile ". C'est là aussi, qu'un rouleau égoutteur gravé qui permet la réalisation de vergures ou d'un filigrane. L'eau s'écoule par le dessous et est entièrement récupérée et traitée. Notre papeterie a la grande chance d'être située sur la rivière Kent, d'où nous puisons l'eau. C'est un site hautement protégé, nous sommes donc intransigeants sur la qualité et l'eau passe toujours par une station d'épuration avant d'être rejetée dans la rivière. A ce stade, le papier est encore à 80% d'humidité. Les machines double toile de Cropper offrent l'avantage d'obtenir un papier teinté masse dont la teinte est exactement la même sur les deux faces du papier, ce qui n'est pas le cas sur les machines simple toile. Le papier passe ensuite dans les feutres, qui absorbent encore de l'humidité. Ces feutres d'habitude lisses, peuvent chez James Cropper être pourvus d'une structure qui confère au papier un " grain ", un aspect de surface structuré prisé par les artistes et les amateurs d'édition ou d'emballage de luxe. La bande de papier poursuit son séchage, processus énergivore qui utilise la vapeur pressurisée pour chauffer les cylindres rotatifs sur lequel le papier est enroulé. Les températures varient entre 50 et 140?c. A mi-trajet, la size-press permet d'ajouter une petite couche d'amidon (usuellement issue de pomme de terre) pour améliorer les propriétés d'imprimabilité du papier. Puis il y a un nouveau passage par de nouveaux rouleaux sécheurs. Le ratio du papier passe alors à 93 % de solide avec +/- 7% d'humidité. Avant le bobinage, un contrôle scanner permet les dernières vérifications. Taux d'humidité, épaisseur, grammage, défauts possibles sont contrôlés en ligne. Après ces phases, d'autres opérations sont encore opérées dans l'usine, la découpe, gaufrage, pose de vernis, enramage etc... tout cela avant d'être envoyé dans plus de 50 pays de par le monde ", termine Julie Tomlinson. Cependant, ce qui est exceptionnel chez James Cropper c'est sa flexibilité à fabriquer n'importe quelle teinte dès 3 tonnes et cela en trois grammages ou trois formats. On trouve par exemple du 120 gr pour contrecollage, 200 gr pour sac de boutique et 400 gr pour étui, cela permet une foule de déclinaisons. La gamme de produits de James Cropper s'adresse à de nombreux secteurs de marché dont les principaux sont l'emballage de luxe, l'industrie, la reliure, l'artisanat et le design créatif, l'édition et la papeterie de luxe, l'archivage,... Chacun de ces secteurs possèdent ses gammes de produits et ses spécificités. Stefan Pryor Directeur Emballage explique : " Nous commercialisons nos produits de manière très souple et cela par trois biais différents. Les marques distributeurs qui achètent et revendent nos papiers. Nous offrons nos collections en direct aux producteurs d'emballages. Notre collection de papier/cartons noirs s'étend à près de 50 nuances différentes et plait beaucoup dans le secteur des parfums où le noir est très tendance. Or peu de papetiers aiment produire le noir, car il exige beaucoup de soin au nettoyage des machines. Enfin la gamme " Tailor made " est le fleuron de notre offre car elle permet de décliner papier, grammage et couleur à la demande précise du client. Ce service est notre spécialité et progresse chaque année, nous avons gagné plus de 10% de en volume en un an ". Et en effet, le département Couleur et ses laboratoires spécialisés sont particulièrement intéressants et performants. " Reproduire une couleur pour un papier avec exactitude est une fameuse gageure. C'est très complexe. De plus quand on sait qu' en moyenne un homme sur trois est daltonien... Dans le laboratoire principal, nous avons un répertoire électronique de 200.000 teintes, et avons déjà effectué 15.000 tests teintes pour nos clients. En moyenne, nous réalisons un nouveau test couleur par jour, avec divers équipements très spécialisés pour répliquer la couleur au plus juste. Différents types de grammage et de composition de papier influencent le rendu de la couleur sans parler de la source lumineuse qui joue aussi un rôle non négligeable. Notre lightbox réplique le D65, cet étalon colorimétrique qui correspond à la lumière naturelle un 21 juin à midi en zone tempérée. Il s'agit d'un blanc froid qui correspond à une température de couleur proximale de 6 500 K. les gammes Pantone figurent aussi parmi nos ressources mais s'avèrent souvent insuffisantes. Nos échantillons sont envoyés de par le monde mais pour les très grosses commandes ou des couleurs " propriétaires ", rien de tel que la visite sur place du client " explique Mark Starrs, Directeur Couleur chez Cropper. Le papetier Cropper utilise en majorité des colorants. Des pigments sont aussi employés pour des couleurs particulièrement vibrantes mais ils se révèlent plus chers à l'achat. Pigments et colorants proviennent des grands groupes de chimie mondiaux et répondent aux exigences de la norme Reach. Jamie Bartle, Directeur Papeterie, Design et édition ajoute : " Nous fabriquons du papier pour tous types d'imprimés, reliures de livres, artisanat, encadrement et fournitures scolaires. Ces derniers utilisés par des enfants répondent à la norme EN 71-3 ou " jouet " car ils doivent être surs, puisque parfois mâchonnés par les enfants. Bien entendu, notre pâte vierge est certifiée FSC mais la tendance est clairement d'augmenter la part de pâte récupérée dans la grande majorité de nos papiers. Pour cela, nous avons démarré en 2013, une unité unique au monde de récolte et de recyclage de gobelets en cartons pour récupérer la fibre quasi vierge et l'intégrer dans nos papiers. La demande ne cesse de croitre pour des papiers à base de fibres recyclées ". Responsable export, Simon Olivier ajoute : "Nous ne sommes pas les seuls papetiers a récupérer les gobelets pour leur fibres. Cependant nous recyclons cette fibre en apportant une valeur ajoutée en produisant une qualité de papiers et de couleurs haut de gamme. Car aujourd'hui, chez Cropper nous avons bien compris qu' offrir des beaux papiers ne suffit plus. Les acheteurs de papier et d'emballage veulent acheter " responsable ", " avec du sens " et pouvoir le communiquer aux consommateurs ".